jeudi 31 janvier 2013

Japon : accélération du démantèlement de Fukushima

Japon : accélération du démantèlement de Fukushima
Le Monde.fr avec AFP | 30.01.2013 à 09h04 • Mis à jour le 30.01.2013 à 14h22

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Le gouvernement japonais va augmenter les crédits pour accélérer le démantèlement des quatre réacteurs saccagés de la centrale de Fukushima, sécuriser les installations nucléaires ou encore aider les régions et industriels du secteur fragilisés par l'accident du 11 mars 2011.
Selon des documents budgétaires publiés mardi 30 janvier, la part du budget du ministère de l'industrie consacrée à l'énergie nucléaire s'élèvera de 12,4 % durant l'année d'avril 2013 à mars 2014 par rapport à celle en cours, pour atteindre 156,4 milliards de yens (1,3 milliard d'euros).

Le montant alloué par l'Etat au développement de technologies requises, afin notamment d'extraire le combustible fondu des réacteurs de Fukushima, sera quadruplé, à 8,7 milliards de yens (80 millions d'euros), en sus des sommes émanant de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) et des industriels impliqués.

PRÉVENTION ET PROTECTION

Environ 12,9 milliards de yens (105 millions d'euros) iront à la conception de moyens de prévention et de protection contre les désastres nucléaires ainsi qu'au développement de techniques de traitement des déchets. Quelque 96,8 milliards de yens (850 millions d'euros) seront également transférés aux régions qui hébergent des installations nucléaires pour les aider à gérer ces infrastructures.

En dehors de ce budget, une somme de 72,5 milliards de yens (595 millions d'euros) sera consacrée par le ministère de l'environnement au financement de l'autorité de régulation nucléaire, entité indépendante qui régit le secteur, établit les normes de sécurité et vérifie qu'elles sont appliquées.

EFFORTS DE L'ÉTAT

Le nouveau gouvernement de droite conduit par Shinzo Abe veut un rétablissement rapide de la région de Fukushima et souhaite que ladite autorité nucléaire se prononce dans les trois ans sur la sûreté des cinquante réacteurs de l'archipel, dont quarante-huit sont actuellement stoppés sine die.

M. Abe a, en outre, déclaré la semaine passée que l'Etat serait "à la tête" des efforts pour le démantèlement de Fukushima Daiichi, ajoutant qu'il est "impossible" pour la compagnie exploitante de travailler seule à la démolition des installations et à l'assainissement des lieux. Le premier ministre a également souligné la nécessité cruciale de lancer ces travaux "sans plus tarder" afin d'appuyer la reconstruction de la préfecture éponyme.

Le ministère de l'industrie, dont 60 % du budget de 895 milliards de yens (7,5 milliards d'euros) est consacré au secteur de l'énergie, prévoit aussi des lignes de crédit pour le développement de nouvelles ressources énergétiques ainsi que des dispositifs d'économie d'électricité.

Le Monde

lundi 28 janvier 2013

Faille décelée sous une centrale nucléaire

Un panel d'experts de l'Autorité japonaise de régulation du nucléaire envisage d'annoncer que la faille décelée sous une centrale nucléaire sur la côte de la mer du Japon pourrait être active.

Le panel va inclure ses conclusions dans un rapport préliminaire qui sera présenté ce lundi lors de sa réunion.

Kunihiko Shimazaki, un responsable de l'ARN, et d'autres experts examinent les fissures qui se trouvent sous trois centrales nucléaires du pays.

Le rapport précisera qu'une analyse d'une couche proche suggère un possible déplacement d'une faille sous la centrale de Tsuruga, dans la préfecture de Fukui, à un certain moment entre il y a 120 mille et 130 mille ans.

Cela veut dire que la faille récemment identifiée dans le cadre de l'étude gouvernementale remplit une des conditions suffisantes pour recevoir le statut de faille active.


mercredi 23 janvier 2013

Poisson radioactif 2 500 fois supérieur à la limite légale fixée par le Japon



Un poisson pêché à des fins de contrôle près de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima présente un niveau impressionnant de contamination radioactive, plus de 2 500 fois supérieur à la limite légale fixée par le Japon, a annoncé vendredi l’opérateur du site atomique.
La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a déclaré avoir mesuré dans un poisson appelé « murasoi » une quantité de césium radioactif égale à 254 000 becquerels par kilogramme, soit 2 540 fois la limite de 100 becquerels/kg définie pour les produits de la mer par le gouvernement.

Le poisson de roche, proche des sébastes, a été capturé dans la baie à proximité de la centrale Fukukshima Daiichi située sur la côte nord-est du Japon, au bord du Pacifique.

 Souvenez-vous, il y a bientôt un an, le complexe nucléaire a été victime, le 11 mars 2011, d’un gigantesque tsunami qui a saccagé quatre des six réacteurs, dispersant dans la nature d’importantes quantités de substances radioactives.

Pour éviter que les poissons hautement contaminés ne partent trop loin au risque d’être consommés par d’autres espèces ou pêchés, Tepco va installer de nouveaux filets alentour, mais n’est-il pas déjà trop tard.
extrait de http://www.pourcel-chefs-blog.com

Les deux seuls réacteurs nucléaires du Japon pourraient être fermés



Les deux seules centrales nucléaires toujours en service au Japon pourraient être fermées; c'est du moins ce qu'affirme le chef de l'Autorité japonaise de régulation du nucléaire.

Lors d'une conférence de presse mercredi, le président de l'ARN Shunichi Tanaka a parlé des réacteurs 3 et 4 de la centrale d'Ohi dans la préfecture de Fukui, au bord de la mer du Japon.

Selon lui, les réacteurs nucléaires qui ne respectent pas les nouvelles normes de sécurité de l'ARN doivent être fermés. Il affirme que son organisme ne peut pas faire d'exception pour la centrale d'Ohi.

M. Tanaka indique que l'ARN peut permettre à l'opérateur de la centrale, la Compagnie d'électricité du Kansai, de la maintenir en fonctionnement tant qu'elle respecte les nouvelles normes.

L'Autorité de régulation du nucléaire va promulguer ces normes pour assurer la sécurité de toutes les centrales nucléaires japonaises. Les opérateurs de centrales auront l'obligation de respecter ces nouvelles normes à partir de juillet.

Le gouvernement a permis à la Compagnie d'électricité du Kansai de remettre les deux réacteurs en marche en juillet dernier. L'entreprise prévoit de les garder en fonctionnement pendant treize mois jusqu'en septembre, quand ils devront être soumis à une inspection de routine.

NHK

dimanche 20 janvier 2013

Fukushima : le Japon souhaite remplacer la centrale par une ferme éolienne

Le samedi 19 Janvier 2013 à 17:10 par Mathieu M. Source : Dvice

Alors que le monde entier ne se préoccupe plus vraiment de l'incident nucléaire intervenu sur le site de la centrale de Fukushima en 2011, le Japon continue de souffrir de sa dépendance au nucléaire. Pour ne plus dépendre de cette technologie, le gouvernement vient d'annoncer son orientation vers les fermes éoliennes.
Le tremblement de Terre et le Tsunami amenant l'explosion de l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima a véritable traumatisé le Japon. Dans l'espoir qu'un incident de la sorte ne se produise plus à l'avenir, mais également dans le but de se rendre indépendant vis-à-vis de l'énergie nucléaire, le Japon vient d'annoncer un plan d'envergure visant à la création de fermes éoliennes.

D'ici 2020, le Japon compte ainsi mettre en place le plus grand parc éolien offshore au monde, et ce, à côté même des restes de l'usine de Fukushima.


La ferme éolienne devrait ainsi rassembler 143 turbines sur des plateformes flottantes fixées au fond marin. Le parc assemblé, la production devrait être de l'ordre d'un gigawatt.

Bien qu'à première vue, le positionnement du parc ne soit pas idéal quant à d'éventuels Tsunamis futurs, le groupe d'étude en charge du projet assure que des mesures de sécurité seront implantées pour parer à ce type d'éventualité. Le chef de projet Takeshi Ishihara de l'Université de Tokyo a ainsi affirme que " toutes les conditions extrêmes ont été prises en considération dans le projet ".

En outre, la destruction du parc telle que prévue dans la vision la plus pessimiste ne provoquerait qu'une chute de production énergétique, mais aucune menace radioactive contrairement à une centrale nucléaire.

Pendant ce temps, bien que les informations soient peu relayées sur les conditions actuelles du site de Fukushima, des poissons pêchés dans la zone de contamination ont révélé des taux de radiation 2540 fois supérieure à la limite légale. L'élevage bovin et la pêche ont été interdits dans une zone de plus de 10km autour de la centrale, néanmoins les Japonais se méfient toujours des produits provenant de l'est du Japon étant donné le manque de transparence et de communication de la part de TEPCO mais également du gouvernement ayant tenté de minimiser les risques dans les heures et les jours suivants l'incident.

La ferme éolienne qui s'installera au large de Fukushima ne devrait être que l'une des étapes d'un plan plus large qui vise à rendre le pays totalement autonome en terme d'énergie d'ici 2040.

lundi 14 janvier 2013

Démantèlement de la centrale de Fukushima

Selon Fukushima Diary, le Japon prévoit de monter une équipe consultative internationale pour le démantèlement de la centrale de Fukushima.

Le 11 janvier 2013, Tepco a annoncé qu’ils se préparaient à établir un IAT (International Advisory Team) pour le démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima, en coopération avec le gouvernement nippon. Manquant d’expérience en la matière, ils vont créer un organisme consultatif rassemblant des experts américains, anglais, français, russes et ukrainiens afin de recueillir des avis techniques, choisir les technologies les plus appropriées et obtenir de l’aide sur le site.

Ce nouvel organisme devrait être opérationnel dès avril 2013.

On ne peut que se réjouir de cette nouvelle qui va dans le bon sens. Il est évident que l’industrie nucléaire fait face aujourd’hui à un problème majeur inédit et multiple, celui de la fusion de trois cœurs sur le même site et de piscines suspendues fragilisées par le méga séisme du 11 mars 2011 et ébranlées régulièrement par des tremblements de terre.

Le premier démantèlement consistera à retirer les 1533 assemblages de combustible de la piscine de l’unité 4 dont la structure a le plus souffert.

Depuis 2012, Tepco est soumis à une pression internationale face au danger majeur que représente le contenu de cette piscine qui, si elle s’effondrait ou se vidait rapidement, mettrait le Japon dans une situation radiologique intenable qui aurait des conséquences mondiales irréversibles. C’est la raison pour laquelle Tepco a communiqué son intention d’accélérer la prise en charge du transfert du combustible de la piscine 4 qu’elle prévoit de terminer fin 2014.

Mais selon l’expert nucléaire japonais Koide, il est probable que ce transfert nécessite beaucoup plus de temps que ne l’annonce Tepco. La nouvelle de la création de cet organisme consultatif confirme sa pensée : Tepco ne sait pas comment s’y prendre et de ce fait, les deux années annoncées pour le transfert ressemblent plus à un vœu qu’à une prévision réaliste.

D’autre part, non seulement le transfert du combustible est extrêmement dangereux, mais Tepco n’a plus droit à l’erreur. L’obtention d’avis d’experts internationaux permet ainsi à l’opérateur de partager la responsabilité d’un éventuel échec si l’opération tournait au drame.

Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une bonne nouvelle car l’affaire est très grave. Au moment où le nouvel organisme commencera à travailler, deux ans se seront déjà écoulés depuis le début de la catastrophe nucléaire. Deux ans de perdus si l’on peut dire. Car le monde entier a réclamé cette ouverture dès le début de la crise, ce que le Japon a toujours refusé de faire jusqu’à présent.

Toutefois il ne s’agit que d’un début. Il faut continuer à faire pression pour que le site nucléaire de Fukushima Daiichi ne soit plus sous le contrôle de Tepco. L’organisme qui va naître devra progressivement prendre la mesure de l’urgence et imposer la voie de la coopération internationale. De consultatif, il est primordial qu’il devienne décisionnel, sous la responsabilité d’une organisation internationale.

Afin d’appuyer cette démarche, nous allons clore la pétition adressée à l’ONU « Appel urgent pour éviter une nouvelle catastrophe nucléaire mondiale » et la transmettre prochainement à son secrétaire général Ban Ki-Moon. Débutée il y a 6 mois, elle a réuni plus de 17 000 signatures de tous pays, dont celles d’experts nucléaires. Bien que le nombre de signataires soit bien en deçà de l’enjeu d’une telle menace, nous espérons qu’elle incite les instances internationales à mieux prendre en compte les demandes qui y sont formulées.

D’ici là, nous vous encourageons à continuer à la diffuser et à la faire signer sans perdre de temps, car cet appel reste urgent, un nouveau gros séisme pouvant arriver n’importe quand.

fukushima.over-blog.fr/


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dimanche 13 janvier 2013

Japon: l'Autorité nucléaire va notablement durcir les normes de sécurité

Japon: l'Autorité nucléaire va notablement durcir les normes de sécurité

Par Itsuo Inouye | AFP – mer. 9 janv. 2013

La nouvelle autorité japonaise de régulation du secteur nucléaire prépare un durcissement des normes de sécurité pour les centrales, ce qui risque de contraindre les compagnies à d'importants travaux d'infrastructures pour pouvoir relancer les réacteurs actuellement stoppés.

Tirant les leçons du désastre de Fukushima survenu à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon, l'instance de contrôle, désormais indépendante du ministère de l'Industrie, devrait exiger d'importantes modifications dans les centrales atomiques du pays qui compte un parc de 50 réacteurs dont 48 sont à l'arrêt.

Selon la presse, elle devrait notamment demander l'installation de nouveaux équipements de refroidissement de secours à distance des réacteurs, la présence de murs de protection plus élevés pour faire face aux tsunamis, et diverses autres améliorations.

Le tout viserait à éviter une nouveau sinistre similaire à celui de Fukushima qui a pollué une vaste région pour des décennies et contraint 160.000 personnes à quitter leur domicile dans les environs.

Les nouveaux critères devraient être débattus dès vendredi puis être rendus publics à la fin du mois avant un appel à commentaires et une décision définitive dans le courant de l'été, précise le quotidien Nikkei.

Les compagnies d'électricité attendent et appréhendent les exigences de l'Autorité de régulation sans le feu vert de laquelle aucun des réacteurs arrêtés ne peut redémarrer.

Seulement deux unités (à Ohi, ouest) sont actuellement en service sur un total de 50, ayant reçu en juin dernier le droit d'être réactivées, avant que ne soit mise en place en septembre la nouvelle instance de régulation.

Ces deux réacteurs d'Ohi étaient alors les seuls à avoir passé toutes les étapes de tests de sûreté et d'approbation rendus obligatoires par le gouvernement après l'accident de Fukushima.

Les autres n'en sont pour l'heure qu'à un stade intermédiaire et ne devraient pas pourvoir être remis en service avant l'entrée en vigueur des nouvelles règles.

L'autorité pourrait toutefois accorder, sous condition de projet de mise aux normes renforcées, le redémarrage de certains réacteurs avant que les travaux ne soient effectivement réalisés, car leur achèvement pourrait prendre des années et exiger des budgets de plusieurs dizaines de milliards de yens (centaines de millions d'euros), indique le Nikkei.

Le nouveau gouvernement de droite, conduit depuis fin décembre par Shinzo Abe, estime que la relance des réacteurs atomiques jugés sûrs est un impératif pour la santé économique du Japon, contrairement au précédent pouvoir exécutif qui visait un objectif "zéro nucléaire" à horizon 2040.

M. Abe souhaite qu'une décision soit prise pour chacun des 48 réacteurs dans un délai de trois ans, un laps de temps que le président de l'autorité a toutefois jugé mercredi trop court.

"Je ne pense pas qu'il soit possible de se prononcer pour tous les réacteurs en trois ans, même si nous allons agir aussi rapidement que possible", a déclaré Shunichi Tanaka lors d'une conférence de presse.

Avant l'accident de Fukushima, un peu plus d'un quart de l'électricité du Japon émanait des centrales nucléaires, une proportion réduite presque à néant et qui est pour le moment compensée par un usage intensif des centrales thermiques et des économies.