mardi 16 juin 2015

Démantèlement de la centrale Fukushima Dai-ichi

Le gouvernement japonais et la Compagnie d’électricité de Tokyo ont révisé ce vendredi pour la première fois depuis deux ans leur feuille de route pour le démantèlement de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Dai-ichi. Selon ce plan remis à jour, jusqu’à trois années supplémentaires seront nécessaires pour retirer les barres de combustible usagées des piscines de refroidissement, mais les objectifs initiaux sont maintenus à six ans pour commencer à nettoyer le combustible nucléaire qui a fondu et pour terminer le démantèlement en 30 ou 40 ans. Pour notre commentaire du jour, le commentateur vétéran de la NHK Noriyuki Mizuno nous donne des détails sur le démantèlement de la centrale Fukushima Dai-ichi. 

Noriyuki Mizuno : 
Le retrait du combustible fondu est la tâche la plus complexe lors du démantèlement de la centrale. A l’origine, les experts prévoyaient de remplir les enceintes de confinement du réacteur avec de l’eau avant de procéder au retrait du combustible. Mais ils estiment désormais nécessaire d’étudier d’autres approches qui ne font pas usage d’eau car le colmatage des fuites dans les enceintes pourrait se révéler très complexe. Je les félicite pour avoir admis les limites de leur approche originelle et leur volonté de trouver une nouvelle méthode. Mais il est bien trop optimiste de maintenir les objectifs du calendrier du processus de retrait du combustible et du démantèlement complet de la centrale. 

Commençons par nous concentrer sur le retrait du combustible qui a fondu. Il y a 36 ans, du combustible nucléaire a fondu dans la centrale de Three Mile Island, aux États-Unis. Ils ont localisé le combustible usagé trois ans après l’accident et sont parvenus à l’extraire en onze ans parce que tout le combustible était concentré à l’intérieur de l’enceinte pressurisée du réacteur. A l’inverse, le combustible qui a fondu à Fukushima Dai-ichi a probablement percé les enceintes pressurisées et atteint le fond de l’enceinte de confinement. Cela rend le retrait du combustible bien plus complexe qu’à Three Mile Island. 

La méthode consistant à remplir l’enceinte d’eau, qui a été utilisée à la centrale de Three Mile Island, est la plus sûre pour éviter que des radiations fortes s’échappent. Mais les responsables de Tepco ont été contraints d’envisager une nouvelle approche qui ne requiert pas d’eau car ils n’ont pas été capables de localiser toutes les parties endommagées des enceintes de confinement. La nouvelle méthode envisagée désormais pourrait augmenter les risques d’exposition des ouvriers aux radiations. Elle pourrait également occasionner une dispersion de poussière radioactive, éventuellement même en dehors de la centrale. 

Tepco maintient son objectif de terminer le démantèlement de la centrale d’ici 30 à 40 ans, mais il n’existe aucun fondement précis pour ce calendrier. Chaque mois, plusieurs milliers de tonnes de déchets radioactifs s’accumulent à l’intérieur de la centrale. 

Même si cela prend beaucoup de temps, Tepco et le gouvernement devraient accorder la priorité à la sécurité et établir un système qui leur permet de procéder sans interruption au démantèlement. 

Radio Japon : 
C’était le commentateur vétéran de la NHK Noriyuki Mizuno qui détaillait pour nous les enjeux du démantèlement de la centrale nucléaire endommagée Fukushima Dai-ichi.


vendredi 12 juin 2015

Fukushima opérations reportées de 2 à 3 ans

Le gouvernement japonais a validé vendredi le nouveau calendrier des travaux à la centrale nucléaire accidentée acceptant un report du retrait du combustible usé des piscines.


Tokyo Electric Power (Tepco), qui a déjà extrait tout le combustible resté dans le bassin de désactivation du réacteur numéro 4, espérait commencer cette année la même intervention pour la tranche numéro 3. Mais selon le nouvel échéancier présenté au gouvernement et approuvé vendredi, cette tâche est remise à 2017 ou au début 2018.


Un report similaire affecte l'extraction du combustible de la piscine 1, qui ne pourra vraisemblablement débuter qu'en 2020/21 au lieu de 2017/18. Pour la piscine du réacteur numéro 2, la date est maintenue à 2020.

Les piscines des réacteurs 1 et 3 - détruits par la catastrophe de mars 2011 - contiennent chacune plus de 500 assemblages de combustible nucléaire usé. Mais avant de les récupérer, il faut évacuer tous les détritus qui se sont accumulés et installer des équipements spéciaux.

Niveaux exceptionnels de radioactivité

La tâche est d'autant moins aisée que règnent à proximité de ces réacteurs des niveaux exceptionnels de radioactivité, ce qui oblige à employer des équipements télécommandés.

Par ailleurs, Tepco espère commencer à récupérer en 2021 le combustible fondu du coeur d'un premier réacteur, soit dix ans après l'accident provoqué par le tsunami du 11 mars 2011 à Fukushima (nord-est du Japon).

Les moyens à mettre en oeuvre devraient être déterminés courant 2018, a précisé Tepco qui évalue toujours à 30-40 ans la durée nécessaire pour achever le démantèlement du site de Fukushima Daiichi.

Au total, sur les six tranches de la centrale, les coeurs de trois réacteurs (1 à 3) ont fondu et on ne sait pas exactement jusqu'où a coulé la matière nucléaire, ni comment la récupérer.

(afp)

lundi 1 juin 2015

Séisme de 7,8 au large du Japon, ressenti à Tokyo

Les bâtiments ont tremblé pendant une minute dans la capitale japonaise; pas d'alerte au tsunami

Une forte secousse a été ressentie samedi à Tokyo en raison d'un séisme de magnitude 7,8 à 874 kilomètres de la capitale japonaise, dans l'océan Pacifique, a rapporté l'Institut américain de géophysique (USGS).

Les bâtiments ont tremblé pendant environ une minute vers 20H30 (11H30 GMT), a constaté un journaliste de l'AFP. Le centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique a estimé que le séisme était de magnitude 8,5 et à 696 kilomètres de profondeur.

La chaîne de télévision publique NHK indique qu'il n'y a pas de dégâtset qu'il n'y a pas de risque de tsunami.

Le séisme s'est produit à une profondeur de 590 km au large des îles d'Ogasawara au sud de Tokyo.

La compagnie Tokyo Electric Power a indiqué qu'aucun dysfonctionnement n'avait été signalé sur le site de Fukushima en partie détruit par un tremblement de terre et un tsunami en mars 2011.

L'aéroport de Narita fonctionnait normalement mais la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Tokyo et Osaka a été interrompue en raison d'une coupure de courant, précise NHK.

Un fort séisme avait secoué lundi après-midi la région de Tokyo, sans faire de dégâts ni de victimes, selon les autorités locales. Il avait atteint une magnitude de 5,6 selon l'agence de météorologie japonaise, et de 5,3 selon l'Institut américain de géophysique (USGS).

Le 11 mars 2011, un très violent séisme suivi d'un tsunami avait dévasté la région littorale du Tohoku (nord du Japon), faisant plus de 18 000 morts et provoquant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Tous les réacteurs du Japon sont actuellement stoppés pour des mises en conformité aux nouvelles normes rendues plus sévères, avant une éventuelle remise en exploitation. Le Japon est situé à la jonction de quatre plaques tectoniques et enregistre chaque année environ 20 % des séismes les plus violents recensés sur la planète.

(AFP