jeudi 25 février 2016

Tepco, a avoué mercredi avoir minimisé la gravité de la situation

Cinq ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, l'opérateur de la centrale, Tepco, a avoué mercredi avoir minimisé la gravité de la situation.

Il n'a notamment pas reconnu aussi rapidement que possible le fait que trois réacteurs étaient en fusion.

«Nous nous excusons profondément pour avoir affirmé par erreur que rien ne permettait de déterminer qu'une fusion du coeur de réacteur était en cours», a déclaré Tokyo Electric Power (Tepco). Il a fallu en effet attendre deux mois, jusqu'en mai 2011, pour que l'exploitant emploie le mot fusion.

Expression effrayante

Tepco a évité durant des semaines d'employer l'expression effrayante «fusion du coeur» de réacteur. Pourtant, la compagnie disposait des informations qui permettaient de déterminer qu'un tel processus était en cours dans les tout premiers jours suivant le 11 mars, quand la centrale a été dévastée par le tsunami provoqué par un violent séisme de magnitude 9.

Les installations ont été un temps submergées, l'électricité coupée, les systèmes de refroidissement du combustible nucléaire totalement arrêtés et la situation est devenue vite impossible à maîtriser. Les coeurs de trois des six réacteurs de Fukushima Daiichi ont fondu.

Informations mises en doute

Dans ses manuels d'exploitation, il était écrit «si l'endommagement d'un coeur de réacteur dépasse 5%, on peut en déduire que la fusion du coeur est en cours», mais ces critères n'ont pas été appliqués sur le moment, alors même que la dégradation du combustible avait été évaluée et dépassait ce niveau dans plusieurs unités, a admis Tepco.

«Nous avons aussi analysé les autres informations transmises immédiatement après l'accident et il s'avère que nous aurions pu communiquer plus tôt sur divers points», a aussi écrit Tepco lors d'un rare mea culpa.

Nombre d'experts s'étaient, dès le départ, inquiétés de la nature des informations données par Tepco et les autorités, soupçonnés de volontairement faire de la rétention de données afin de ne pas entraîner un mouvement de panique.

Il a fallu plus de trois mois avant de reprendre le contrôle du site et six de plus avant de décréter la situation stabilisée. Depuis, des milliers de travailleurs s'escriment chaque jour dans cette centrale pour en préparer le démantèlement prévu pour durer une quarantaine d'années.