Des chercheurs japonais estiment que le séisme du 11 mars a accru les risques d'un autre grand tremblement de terre et d'un tsunami à l'est de la Fosse du Japon qui s'étend au large du nord-est de l'Archipel nippon.
Les recherches ont été effectuées par l'Agence japonaise des sciences et technologies maritimes.
Rappelons que la Fosse du Japon est la zone où la plaque tectonique dite du Pacifique commence à s'enfoncer sous la plaque qui s'étend depuis le continent asiatique. Le séisme du 11 mars s'est produit plus près des terres par rapport à la limite des plaques.
Le groupe de recherches a installé 20 sismographes sur le fond de l'océan à l'est de la Fosse du Japon afin d'analyser les répliques qui se sont produites entre la fin avril et juillet de l'an dernier.
Les données recueillies montrent que le séisme de mars a apparemment modifié les forces dynamiques en profondeur dans la plaque tectonique du Pacifique.
Le groupe de chercheurs en a conclu que le risque d'un séisme comparable à celui de mars a augmenté dans la région et il avertit que les secousses pourraient à nouveau déclencher un énorme tsunami.
mardi 31 janvier 2012
projet pilote sur une autoroute nationale qui traverse la zone
Le ministère japonais de l'Environnement a dévoilé un projet pilote, visant à décontaminer des sections fortement irradiées autour de la centrale Fukushima Dai-ichi.
Au cours d'essais en vue d'un nettoyage plus étendu, le ministère va tenter de décontaminer trois tronçons actuellement fermés d'une autoroute nationale qui traverse la zone où l'entrée est interdite près de la centrale sinistrée.
Japan's Environment Ministry has unveiled a model project designed to decontaminate areas with high levels of radiation around the crippled Fukushima Daiichi nuclear plant.In a test-run for a wider clean-up, the ministry will first try to decontaminate 3 closed sections of a national expressway running through the no-entry zone near the plant.The ministry last week announced a 2-year plan to decontaminate by March 2014 some evacuation zones where radiation levels have dropped below 50 millisieverts per year.Radiation levels over a total 5 kilometers of expressway slated for the new project have ranged from a little to substantially above 50 millisieverts a year.The ministry plans to assess the project's effectiveness in a test-run from the middle of March through July.
Au cours d'essais en vue d'un nettoyage plus étendu, le ministère va tenter de décontaminer trois tronçons actuellement fermés d'une autoroute nationale qui traverse la zone où l'entrée est interdite près de la centrale sinistrée.
Japan's Environment Ministry has unveiled a model project designed to decontaminate areas with high levels of radiation around the crippled Fukushima Daiichi nuclear plant.In a test-run for a wider clean-up, the ministry will first try to decontaminate 3 closed sections of a national expressway running through the no-entry zone near the plant.The ministry last week announced a 2-year plan to decontaminate by March 2014 some evacuation zones where radiation levels have dropped below 50 millisieverts per year.Radiation levels over a total 5 kilometers of expressway slated for the new project have ranged from a little to substantially above 50 millisieverts a year.The ministry plans to assess the project's effectiveness in a test-run from the middle of March through July.
dimanche 29 janvier 2012
study to monitor the impact of radiation exposure on wild animals and plants
Japan will launch a comprehensive study to monitor the impact of radiation exposure on wild animals and plants around the damaged nuclear plant in Fukushima.Fukushima Prefecture requested the study, which will be conducted by the Environment Ministry with the cooperation of the National Institute of Radiological Sciences.Levels of radioactive cesium in wildlife will be tested at 25 locations, both at land and sea. The proposed testing sites include places with high levels of radiation and areas with less radiation for comparison purposes.The species to be studied include Japanese red pine and bristlegrass, as well as rats, frogs, and mussels.They were picked from species designated by the International Commission on Radiological Protection, an organization which deals with effects linked to exposure to radiation.Collection of some species has already begun. Researchers will check plant and animal appearance, chromosomes, and reproductive function for the influence of any radioactivity from the damaged plant.The rate of germination of seeds will also be studied.The ministry suggests that the study would have to take into account the effects of weather and other factors on the growth of wildlife. But it says it hopes to provide new insights by accumulating a sizable amount of data.The ministry plans to compile an interim report by March 2013.
samedi 28 janvier 2012
Seuls 3 des 54 réacteurs sont encore en service
Un réacteur nucléaire a été arrêté pour inspection de routine vendredi matin dans la préfecture de Shimane, dans l'ouest du Japon. Seuls 3 des 54 réacteurs de l'Archipel sont encore en service.
Celui qui a été stoppé appartient à la Compagnie d'électricité du Chugoku. Il s'agit du réacteur numéro 2 de la centrale de Shimane. Le numéro 1 est en cours d'inspection de routine. L'opérateur mène également des "tests de résistance", obligatoires pour obtenir une éventuelle autorisation de redémarrage.
Les autorités préfectorales estiment pourtant que les réacteurs ne peuvent pas redémarrer avant que soit réalisée une enquête approfondie sur les causes de l'accident survenu l'an dernier à la centrale Fukushima Dai-ichi. Ces mêmes autorités jugent également indispensables d'obtenir le soutien de la population locale.
Celui qui a été stoppé appartient à la Compagnie d'électricité du Chugoku. Il s'agit du réacteur numéro 2 de la centrale de Shimane. Le numéro 1 est en cours d'inspection de routine. L'opérateur mène également des "tests de résistance", obligatoires pour obtenir une éventuelle autorisation de redémarrage.
Les autorités préfectorales estiment pourtant que les réacteurs ne peuvent pas redémarrer avant que soit réalisée une enquête approfondie sur les causes de l'accident survenu l'an dernier à la centrale Fukushima Dai-ichi. Ces mêmes autorités jugent également indispensables d'obtenir le soutien de la population locale.
tests de résistance
Dans notre analyse du jour, le commentateur de NHK World Noriyuki Mizuno revient sur les "tests de résistance" effectués sur les réacteurs nucléaires japonais, dont celui de la centrale de Shimane.
La semaine dernière, l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle, la NISA, a validé les résultats des tests effectués par une compagnie d'électricité sur deux réacteurs de la centrale de Oi, dans la préfecture de Fukui. Mais la perspective de leur redémarrage alimente une opposition au niveau local. Un point sur lequel revient Noriyuki Mizuno.
Noriyuki Mizuno
La défiance de la population envers le gouvernement est profonde. Les tests ont pour but d'évaluer l'intensité du tsunami ou du séisme que peuvent subir les réacteurs nucléaires avant que leurs coeurs ne soient endommagés. Les contrôles actuels se fondent sur les normes de sûreté établies par le gouvernement avant la catastrophe du 11 mars dernier.
Selon la NISA, les tests réalisés à la centrale de Oi montrent que les coeurs des réacteurs peuvent supporter un séisme 1,8 fois plus puissant que celui attendu par les experts ou un tsunami d'une hauteur de 11,4 mètres, quatre fois supérieure aux estimations.
Le problème est que l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi a mis en évidence le total décalage des normes gouvernementales avec la réalité.
Les gens sont donc sceptiques. Pour eux, il est impossible d'avoir confiance dans des calculs réalisés sur la base d'estimations dépassées, antérieures à l'accident de Fukushima. Certains vont même jusqu'à dire que le gouvernement a déjà décidé de redémarrer tous les réacteurs. Il aurait décidé d'effectuer les tests uniquement pour donner le feu vert à ces redémarrages.
Radio-Japon
Quels sont les arguments utilisés par les autorités pour tenter de convaincre la population locale?
Noriyuki Mizuno
Elles affirment que les compagnies d'électricité ont installé des véhicules équipés de groupes électrogènes et des pompes dans les centrales. Elles ajoutent que ces entreprises ont pris d'autres mesures d'urgence pour la sécurité après l'accident de Fukushima.
Pour moi, tout cela ne sert qu'à répondre à des urgences. Il faut que le gouvernement fournisse à la population des données argumentées et qui inspirent confiance.
Par exemple, une commission d'enquête gouvernementale sur l'accident de Fukushima a dévoilé en décembre un rapport intérimaire. Le gouvernement doit réaliser une autre série de simulations pour répondre aux questions soulevées par ce document. Il devrait aussi émettre des "normes provisoires".
Radio-Japon
C'était Noriyuki Mizuno, commentateur de NHK World.
La semaine dernière, l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle, la NISA, a validé les résultats des tests effectués par une compagnie d'électricité sur deux réacteurs de la centrale de Oi, dans la préfecture de Fukui. Mais la perspective de leur redémarrage alimente une opposition au niveau local. Un point sur lequel revient Noriyuki Mizuno.
Noriyuki Mizuno
La défiance de la population envers le gouvernement est profonde. Les tests ont pour but d'évaluer l'intensité du tsunami ou du séisme que peuvent subir les réacteurs nucléaires avant que leurs coeurs ne soient endommagés. Les contrôles actuels se fondent sur les normes de sûreté établies par le gouvernement avant la catastrophe du 11 mars dernier.
Selon la NISA, les tests réalisés à la centrale de Oi montrent que les coeurs des réacteurs peuvent supporter un séisme 1,8 fois plus puissant que celui attendu par les experts ou un tsunami d'une hauteur de 11,4 mètres, quatre fois supérieure aux estimations.
Le problème est que l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi a mis en évidence le total décalage des normes gouvernementales avec la réalité.
Les gens sont donc sceptiques. Pour eux, il est impossible d'avoir confiance dans des calculs réalisés sur la base d'estimations dépassées, antérieures à l'accident de Fukushima. Certains vont même jusqu'à dire que le gouvernement a déjà décidé de redémarrer tous les réacteurs. Il aurait décidé d'effectuer les tests uniquement pour donner le feu vert à ces redémarrages.
Radio-Japon
Quels sont les arguments utilisés par les autorités pour tenter de convaincre la population locale?
Noriyuki Mizuno
Elles affirment que les compagnies d'électricité ont installé des véhicules équipés de groupes électrogènes et des pompes dans les centrales. Elles ajoutent que ces entreprises ont pris d'autres mesures d'urgence pour la sécurité après l'accident de Fukushima.
Pour moi, tout cela ne sert qu'à répondre à des urgences. Il faut que le gouvernement fournisse à la population des données argumentées et qui inspirent confiance.
Par exemple, une commission d'enquête gouvernementale sur l'accident de Fukushima a dévoilé en décembre un rapport intérimaire. Le gouvernement doit réaliser une autre série de simulations pour répondre aux questions soulevées par ce document. Il devrait aussi émettre des "normes provisoires".
Radio-Japon
C'était Noriyuki Mizuno, commentateur de NHK World.
mercredi 25 janvier 2012
réacteurs de la préfecture de Niigata
Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo, a arrêté ce mercredi un de ses réacteurs de la préfecture de Niigata dans le centre de l'Archipel pour procéder à des inspections régulières.
A l'heure actuelle, 50 des 54 réacteurs nucléaires du pays, soit 93 pour cent, sont ainsi à l'arrêt. En effet, le réacteur numéro 5 de la centrale nucléaire Kashiwasaki-Kariwa a cessé de produire du courant ce matin.
Entre-temps, Tepco envisage d'accroître la capacité de ses centrales thermiques et elle demandera aux entreprises et aux particuliers de réduire volontairement leur consommation de courant.
L'entreprise a soumis les résultats de tests de résistance effectués sur les réacteurs numéros 1 et 7 de la centrale Kashiwasaki-Kariwa. Ces essais de sécurité sont une condition préalable à une éventuelle remise des centrales en activité.
Mais les autorités locales refusent de donner le feu vert à Tepco, faisant valoir que les enquêtes du gouvernement central sur l'accident à Fukushima Dai-ichi ne sont pas adéquates.
A l'heure actuelle, 50 des 54 réacteurs nucléaires du pays, soit 93 pour cent, sont ainsi à l'arrêt. En effet, le réacteur numéro 5 de la centrale nucléaire Kashiwasaki-Kariwa a cessé de produire du courant ce matin.
Entre-temps, Tepco envisage d'accroître la capacité de ses centrales thermiques et elle demandera aux entreprises et aux particuliers de réduire volontairement leur consommation de courant.
L'entreprise a soumis les résultats de tests de résistance effectués sur les réacteurs numéros 1 et 7 de la centrale Kashiwasaki-Kariwa. Ces essais de sécurité sont une condition préalable à une éventuelle remise des centrales en activité.
Mais les autorités locales refusent de donner le feu vert à Tepco, faisant valoir que les enquêtes du gouvernement central sur l'accident à Fukushima Dai-ichi ne sont pas adéquates.
vendredi 20 janvier 2012
eau hautement radioactive
La Compagnie d'électricité de Tokyo, TEPCO, a découvert jeudi 500 tonnes d'eau hautement radioactive dans une fosse près du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Fukushima.
La fosse est équipée d'une soupape qui sert à pomper de l'eau de mer. L'analyse de l'eau contaminée révèle la présence de 16 200 becquerels de césium radioactif par centimètre cube. C'est le plus haut niveau de substances radioactives relevé au cours de ce mois.
TEPCO a également trouvé 600 tonnes d'eau contaminée à 860 becquerels par centimètre cube dans une fosse proche du réacteur numéro 3.
D'après l'entreprise, il y a peu de chance que l'eau radioactive se soit déversée dans l'océan car la concentration des substances radioactives dans l'eau de mer près des réacteurs 2 et 3 n'a pas changé. L'entreprise cherche à déterminer comment l'eau est arrivée dans ces fosses.
La fosse est équipée d'une soupape qui sert à pomper de l'eau de mer. L'analyse de l'eau contaminée révèle la présence de 16 200 becquerels de césium radioactif par centimètre cube. C'est le plus haut niveau de substances radioactives relevé au cours de ce mois.
TEPCO a également trouvé 600 tonnes d'eau contaminée à 860 becquerels par centimètre cube dans une fosse proche du réacteur numéro 3.
D'après l'entreprise, il y a peu de chance que l'eau radioactive se soit déversée dans l'océan car la concentration des substances radioactives dans l'eau de mer près des réacteurs 2 et 3 n'a pas changé. L'entreprise cherche à déterminer comment l'eau est arrivée dans ces fosses.
images floues du réacteur numéro 2
La Compagnie d'électricité de Tokyo, TEPCO, n'a pas réussi à obtenir des images claires de l'intérieur d'un des réacteurs endommagés de la centrale nucléaire de Fukushima.
Jeudi, l'opérateur du site a introduit un endoscope à fibre optique dans un trou pratiqué dans l'enceinte de confinement du réacteur numéro 2. Les photos prises par l'appareil fixé à l'endoscope montrent une partie des murs et de la tuyauterie. Mais les images sont floues, sans doute à cause des radiations et de la vapeur dégagée par l'eau contaminée. Il n'a pas été possible d'obtenir des images claires de certains détails, notamment la surface de l'eau contaminée.
TEPCO affirme néanmoins que les photos ne montrent aucun dommage sérieux ou de déformation sur les murs et la tuyauterie.
La compagnie a également mesuré la température à l'intérieur de l'enceinte pour la première fois depuis la catastrophe. Elle s'établissait à 44,7 degrés. Cette indication correspond quasiment aux mesures de 42,6 degrés, relevées sur d'autres thermomètres installés autour de l'enceinte. C'est la première fois que TEPCO a pu mener un examen de l'intérieur d'un des réacteurs endommagés depuis le début de la crise nucléaire.
Jeudi, l'opérateur du site a introduit un endoscope à fibre optique dans un trou pratiqué dans l'enceinte de confinement du réacteur numéro 2. Les photos prises par l'appareil fixé à l'endoscope montrent une partie des murs et de la tuyauterie. Mais les images sont floues, sans doute à cause des radiations et de la vapeur dégagée par l'eau contaminée. Il n'a pas été possible d'obtenir des images claires de certains détails, notamment la surface de l'eau contaminée.
TEPCO affirme néanmoins que les photos ne montrent aucun dommage sérieux ou de déformation sur les murs et la tuyauterie.
La compagnie a également mesuré la température à l'intérieur de l'enceinte pour la première fois depuis la catastrophe. Elle s'établissait à 44,7 degrés. Cette indication correspond quasiment aux mesures de 42,6 degrés, relevées sur d'autres thermomètres installés autour de l'enceinte. C'est la première fois que TEPCO a pu mener un examen de l'intérieur d'un des réacteurs endommagés depuis le début de la crise nucléaire.
jeudi 19 janvier 2012
plus en mesure de transmettre ses données en temps réel
L'opérateur de la centrale endommagée Fukushima Dai-ichi a déclaré qu'il n'était pas parvenu à alimenter en électricité, dans l'urgence, le système qui permet de transmettre à l'Agence de sûreté nucléaire les informations relatives aux réacteurs.
Les faits ont été révélés ce jeudi, dans une conférence de presse de Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo.
Le système n'était plus en mesure de transmettre ses données en temps réel car il n'était pas connecté à l'alimentation de secours. Le séisme et le tsunami du 11 mars l'ont donc privé d'électricité.
Ce dispositif assure la transmission de données essentielles, notamment liées à la température des réacteurs et aux niveaux de radioactivité à proximité des bâtiments de la centrale. Ces données sont communiquées à la cellule, contrôlée par le gouvernement, chargée de gérer les situations d'urgence.
Cette insuffisance de communication en temps réel a vraisemblablement empêché le gouvernement de réagir aussi rapidement qu'il aurait fallu.
L'opérateur de la centrale a précisé qu'il avait prévu de connecter le système à une source d'alimentation de secours en novembre 2010, 4 mois avant la double catastrophe du 11 mars. Tepco a toutefois ajouté que le processus n'était pas achevé en raison de la longueur insuffisante d'un cable de connexion.
Les faits ont été révélés ce jeudi, dans une conférence de presse de Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo.
Le système n'était plus en mesure de transmettre ses données en temps réel car il n'était pas connecté à l'alimentation de secours. Le séisme et le tsunami du 11 mars l'ont donc privé d'électricité.
Ce dispositif assure la transmission de données essentielles, notamment liées à la température des réacteurs et aux niveaux de radioactivité à proximité des bâtiments de la centrale. Ces données sont communiquées à la cellule, contrôlée par le gouvernement, chargée de gérer les situations d'urgence.
Cette insuffisance de communication en temps réel a vraisemblablement empêché le gouvernement de réagir aussi rapidement qu'il aurait fallu.
L'opérateur de la centrale a précisé qu'il avait prévu de connecter le système à une source d'alimentation de secours en novembre 2010, 4 mois avant la double catastrophe du 11 mars. Tepco a toutefois ajouté que le processus n'était pas achevé en raison de la longueur insuffisante d'un cable de connexion.
mercredi 18 janvier 2012
travaux préparatoires sont en cours pour utiliser un endoscope
Des travaux préparatoires sont en cours pour utiliser un endoscope afin d'examiner l'intérieur de l'enceinte de confinement du réacteur numéro 2 de la centrale Fukushima Dai-ichi.
Dans les réacteurs 1, 2 et 3, le combustible nucléaire a fondu et l'état réel ainsi que les paramètres de l'intérieur des enceintes de confinement n'ont pas encore pu être observés.
Mardi, 10 équipes de 4 travailleurs se sont introduites au premier étage du bâtiment du réacteur 2 par le côté nord-ouest. Ils ont foré un orifice dans la paroi de l'enceinte de manière à y introduire un endoscope industriel, capable de résister à de hauts niveaux de radiation.
Selon Tepco, l'opérateur de la centrale, les travaux de mardi se sont déroulés normalement et l'endoscope sera inséré jeudi comme prévu. On aura ainsi, espère-t-on, la première occasion d'observer l'intérieur d'un des réacteurs endommagés depuis la catastrophe de mars.
Dans les réacteurs 1, 2 et 3, le combustible nucléaire a fondu et l'état réel ainsi que les paramètres de l'intérieur des enceintes de confinement n'ont pas encore pu être observés.
Mardi, 10 équipes de 4 travailleurs se sont introduites au premier étage du bâtiment du réacteur 2 par le côté nord-ouest. Ils ont foré un orifice dans la paroi de l'enceinte de manière à y introduire un endoscope industriel, capable de résister à de hauts niveaux de radiation.
Selon Tepco, l'opérateur de la centrale, les travaux de mardi se sont déroulés normalement et l'endoscope sera inséré jeudi comme prévu. On aura ainsi, espère-t-on, la première occasion d'observer l'intérieur d'un des réacteurs endommagés depuis la catastrophe de mars.
Agence japonaise de sûreté nucléaire tests de sécurité pour deux réacteurs
L'Agence japonaise de sûreté nucléaire va annoncer ce mercredi que les tests de sécurité pour deux réacteurs nucléaires ont été effectués de manière appropriée.
Ce sera la première étape de la reprise des opérations dans les centrales nucléaires hors service du pays. Il faudra ensuite l'accord des municipalités d'accueil.
90 pour cent des 54 réacteurs nucléaires du Japon sont à l'arrêt. Le gouvernement a ordonné que des tests de résistance simulés par ordinateur soient menés avant que les réacteurs puissent être redémarrés.
Les experts de l'agence se rencontreront aujourd'hui mercredi pour présenter leur évaluation des tests pour deux réacteurs de la centrale nucléaire Ohi de la préfecture de Fukui, dans le centre du Japon. Ils devraient conclure qu'une méthode appropriée a été utilisée pour les tests et présenteront leur évaluation au gouvernement après avoir demandé les conseils de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
La préfecture de Fukui a critiqué les tests de résistance, expliquant qu'ils ne prenaient pas en compte les leçons tirées de l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
Ce sera la première étape de la reprise des opérations dans les centrales nucléaires hors service du pays. Il faudra ensuite l'accord des municipalités d'accueil.
90 pour cent des 54 réacteurs nucléaires du Japon sont à l'arrêt. Le gouvernement a ordonné que des tests de résistance simulés par ordinateur soient menés avant que les réacteurs puissent être redémarrés.
Les experts de l'agence se rencontreront aujourd'hui mercredi pour présenter leur évaluation des tests pour deux réacteurs de la centrale nucléaire Ohi de la préfecture de Fukui, dans le centre du Japon. Ils devraient conclure qu'une méthode appropriée a été utilisée pour les tests et présenteront leur évaluation au gouvernement après avoir demandé les conseils de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
La préfecture de Fukui a critiqué les tests de résistance, expliquant qu'ils ne prenaient pas en compte les leçons tirées de l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
safety tests for two nuclear reactors
Japan's nuclear safety agency will announce on Wednesday that the safety tests for two nuclear reactors were appropriate.This will be the first step in the resumption of the country's halted nuclear plants, although getting approval from local municipalities will be another issue.Ninety percent of Japan's 54 nuclear reactors are halted due to concerns they could be vulnerable to major earthquakes and tsunami.The government ordered the computer-simulated stress tests to be carried out before the idle reactors could be restarted. The nuclear safety body has received the results for 14 reactors so far.The agency's experts will meet on Wednesday to give their assessment of the tests for 2 reactors at the Ohi nuclear plant in Fukui Prefecture, central Japan.The operator, Kansai Electric, had submitted a report that 2 reactors could withstand an earthquake 1.8 times the intensity and a tsunami 4 times the height of the estimated maximums for the area.The experts are expected to conclude that an appropriate method was used for the tests. They will report their evaluations to the government after seeking advice from the International Atomic Energy Agency.The government of Fukui Prefecture has criticized the stress tests, saying they do not take account of the lessons of the Fukushima Daiichi accident.
mardi 17 janvier 2012
endoscope to examine the inside of a containment vessel of the damaged No. 2 reactor
Preparations are under way to use an endoscope to examine the inside of a containment vessel of the damaged No. 2 reactor at the Fukushima Daiichi nuclear power plant.At the No.1, 2, and 3 reactors of the plant, the nuclear fuel has melted down, but the exact state of the fuel and details of the inside of the containment vessels are yet to be confirmed. This is causing a big problem for the operator, Tokyo Electric Power Company, in its continued efforts to stabilize the cooling of the reactors and its plans to decommission them. The reactors were damaged by the March 11th earthquake and tsunami.On Tuesday, 10 groups of 4 workers each entered the first floor of the No.2 reactor building from the northwestern side. The workers drilled a hole in the containment vessel to insert an endoscope. An industrial endoscope that can withstand high levels of radiation will be used.The utility says the workers were exposed to up to 3 millisieverts of radiation. The company says the workers had rehearsed the job at the No. 5 reactor, the same type as the No.2, in order to minimize their exposure.TEPCO says Tuesday's operation went smoothly and it will insert the endoscope on Thursday as scheduled. It hopes to gain the first internal view of one of the damaged reactors since the accident.
lundi 16 janvier 2012
Le gouvernement japonais enquête sur le circuit de distribution de roches concassées qui pourraient contenir des substances radioactives
Le gouvernement japonais enquête sur le circuit de distribution de roches concassées qui pourraient contenir des substances radioactives. Il a découvert que du béton provenant de ces pierres avait été vendu à plus de 200 entreprises.
Le gravier provenait d'une carrière de Namie, désignée en avril dernier comme une zone devant être évacuée.
L'opérateur de la carrière a expliqué avoir expédié plus de 5000 tonnes de roches concassées à 19 entreprises dans les semaines qui ont suivi la catastrophe.
Le président de la compagnie a déclaré lundi à la presse qu'il n'aurait jamais imaginé que les pierres de sa carrière créeraient de tels problèmes.
Le ministère de l'Economie a déclaré que deux des 19 firmes avaient vendu du béton fabriqué avec ces pierres à plus de 200 compagnies. Il pense que le béton a servi à la construction de logements et de routes.
Le ministère japonais de l'Industrie reconnaît ne pas avoir défini de normes d'irradiation pour le gravier livré depuis les zones affectées par l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
L'aveu du ministère survient après que des niveaux de radiation élevés ont été détectés dans un nouveau bâtiment pour lequel du gravier provenant d'une carrière proche de la centrale avait été utilisé.
Le ministère a précisé que le taux de contamination élevé était inattendu car les pierres n'avaient pas seulement été extraites de la surface de la montagne.
Le gravier utilisé pour la construction de l'immeuble à Nihonmatsu, dans la préfecture de Fukushima, provenait d'une carrière de la municipalité de Namie, située près de la centrale endommagée par la catastrophe du 11 mars.
Le gravier provenait d'une carrière de Namie, désignée en avril dernier comme une zone devant être évacuée.
L'opérateur de la carrière a expliqué avoir expédié plus de 5000 tonnes de roches concassées à 19 entreprises dans les semaines qui ont suivi la catastrophe.
Le président de la compagnie a déclaré lundi à la presse qu'il n'aurait jamais imaginé que les pierres de sa carrière créeraient de tels problèmes.
Le ministère de l'Economie a déclaré que deux des 19 firmes avaient vendu du béton fabriqué avec ces pierres à plus de 200 compagnies. Il pense que le béton a servi à la construction de logements et de routes.
Le ministère japonais de l'Industrie reconnaît ne pas avoir défini de normes d'irradiation pour le gravier livré depuis les zones affectées par l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
L'aveu du ministère survient après que des niveaux de radiation élevés ont été détectés dans un nouveau bâtiment pour lequel du gravier provenant d'une carrière proche de la centrale avait été utilisé.
Le ministère a précisé que le taux de contamination élevé était inattendu car les pierres n'avaient pas seulement été extraites de la surface de la montagne.
Le gravier utilisé pour la construction de l'immeuble à Nihonmatsu, dans la préfecture de Fukushima, provenait d'une carrière de la municipalité de Namie, située près de la centrale endommagée par la catastrophe du 11 mars.
lundi 9 janvier 2012
Noda a demandé de construire un site de stockage
Le premier ministre japonais Yoshihiko Noda a demandé au gouverneur de Fukushima de permettre au gouvernement de construire, dans la préfecture, un site de stockage provisoire des déchets radioactifs.
Pour la première fois de l'année, M. Noda s'est rendu dans une zone sinistrée de la préfecture dont il a rencontré le gouverneur, Yuhei Sato, ce dimanche.
Le premier ministre a précisé que le gouvernement allait redoubler d'efforts sur les questions liées à la décontamination, aux dédommagements et aux problèmes de santé.
Il a demandé à M. Sato de considérer la requête, formulée fin 2011 par le ministre de l'Environnement Goshi Hosono, concernant un site de stockage temporaire dans la municipalité de Futaba.
"J'aimerais que le gouvernement se souvienne que de nombreux habitants de Fukushima n'ont pas pu célébrer le Nouvel An chez eux", a déclaré M. Sato.
Il a ajouté que la santé des enfants, qui sont l'avenir de Fukushima, devait être protégée, invitant M. Noda a procurer des services médicaux gratuits à tous les habitants âgés de moins de 19 ans.
Pour la première fois de l'année, M. Noda s'est rendu dans une zone sinistrée de la préfecture dont il a rencontré le gouverneur, Yuhei Sato, ce dimanche.
Le premier ministre a précisé que le gouvernement allait redoubler d'efforts sur les questions liées à la décontamination, aux dédommagements et aux problèmes de santé.
Il a demandé à M. Sato de considérer la requête, formulée fin 2011 par le ministre de l'Environnement Goshi Hosono, concernant un site de stockage temporaire dans la municipalité de Futaba.
"J'aimerais que le gouvernement se souvienne que de nombreux habitants de Fukushima n'ont pas pu célébrer le Nouvel An chez eux", a déclaré M. Sato.
Il a ajouté que la santé des enfants, qui sont l'avenir de Fukushima, devait être protégée, invitant M. Noda a procurer des services médicaux gratuits à tous les habitants âgés de moins de 19 ans.
samedi 7 janvier 2012
a new law that limits the life of nuclear reactors to 40 years
The Japanese government wants to pass a new law that limits the life of nuclear reactors to 40 years.Nuclear crisis minister Goshi Hosono on Friday announced a review of nuclear safety regulations following the accident at the Fukushima Daiichi plant. The proposed 40-year limit is included in new draft regulations on nuclear reactors and nuclear fuel material.According to the draft, the government will not allow reactors to operate for more than 40 years, but may grant extensions on request.Extensions will be subject to government checks on the obsolescence of the facility, and the plant operator's capacity to provide appropriate maintenance.This is the first time for the government to try to regulate the lifespan of nuclear plants.Hosono said the government will also revise safety standards against earthquakes, tsunami and other disasters with new knowledge and technology in protective measures and require power companies to comply with new standards.The government will submit the legislation to the ordinary session of the Diet by the end of this month at the earliest, ahead of the planned launch of a new nuclear safety agency in April.
jeudi 5 janvier 2012
Article sur Fukushima
Fukushima : l’équivalent d’une région française devenue radioactive
PAR AGNÈS ROUSSEAUX (7 DÉCEMBRE 2011)
Les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima sur la population commencent à montrer leur étendue. Pneumonies, leucémies ou problèmes hormonaux semblent se multiplier chez les deux millions d’habitants de la région. Les enfants sont en première ligne, alors que les terres, les eaux et certains aliments sont fortement contaminés. De son côté, Tepco, l’exploitant de la centrale, sombre dans le cynisme : les éléments radioactifs qui se sont échappés des réacteurs ne lui appartiennent plus…
« La santé de nos enfants est maintenant en danger. Nous constatons des symptômes tels que thyroïdes enflées, saignements de nez, diarrhées, toux, asthme… » C’est l’appel lancé par un groupe de femmes de la région de Fukushima. Depuis mars, ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour alerter sur les dangers sanitaires de la radioactivité, dans la zone concernée par la catastrophe nucléaire, comme ailleurs dans le pays. Des graphiques mis en ligne par Centre de surveillance des maladies infectieuses font apparaître d’inquiétants pics pour certaines maladies au Japon, comme les pneumonies, ou les conjonctivites aiguës hémorragiques.
Des écoliers plus irradiés que les travailleurs du nucléaire
Des prélèvements d’urine effectués par un laboratoire indépendant français (l’Acro, agréé par l’Autorité de sûreté du nucléaire), auprès d’une vingtaine d’enfants de la région de Fukushima ont montré que 100 % d’entre eux sont contaminés par du césium radioactif. Dans cette région, un enfant examiné sur 13 aurait des problèmes hormonaux et un dysfonctionnement de la thyroïde, selon une étude japonaise. Face à l’angoisse des parents, la préfecture de Fukushima a lancé en octobre une grande étude médicale auprès de 360 000 enfants.
Les habitants de la région de Fukushima restent soumis à un important taux de radiation. En avril, le gouvernement japonais a relevé la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 millisievert/an à 20 millisieverts/an. Ce taux est le seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire. Alors que la sensibilité des enfants aux radiations est plus importante que celle des adultes, le ministère de l’Éducation considère pourtant comme « sans danger » les écoles où le taux de radiation approche les 20 millisieverts/an. 20 % des écoles de la préfecture de Fukushima dépasseraient ce taux. Dans ces établissements, les activités de plein air sont limitées : les enfants ne sont pas autorisés à rester plus d’une heure dans les cours de récréation et les parcs, ni à jouer dans les bacs à sable. Parallèlement, du césium a même été détecté dans du lait en poudre destiné aux enfants.
Les autorités confirment la vente de riz contaminé
Cette situation est « extrêmement dangereuse », s’indigne le réseau Sortir du nucléaire, qui rappelle qu’« aucune dose de radioactivité n’est inoffensive » :« Les normes d’exposition ne correspondent en aucun cas à des seuils d’innocuité scientifiquement fondés ; elles définissent seulement des niveaux de “risque admissible”. » Dans la ville de Fukushima, située à 60 km de la centrale, la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a mesuré une contamination de 370 000 Bq/kg de la terre prélevée sous les balançoires d’une école primaire. Une radioactivité énorme. « Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site approprié », déclarait alors l’organisation.
La nourriture est aussi un vecteur de contamination radioactive. Les autorités japonaises ont étendu le 29 novembre l’interdiction de vente de riz, notamment dans la région de Date, où des milliers d’agriculteurs ont dû suspendre leurs livraisons. Les dernières mesures effectuées montraient une teneur supérieure à la limite légale provisoire, fixée par le gouvernement à 500 becquerels/kg. Neuf kg de riz « excédant les standards de sécurité internationaux » ont par ailleurs été vendus à des consommateurs, ont déclaré les autorités de la préfecture de Fukushima, qui se sont excusées pour « les désagréments causés aux personnes qui ont acheté ce riz » (sic). C’est la première fois depuis la catastrophe que les autorités confirment la vente de riz contaminé. Le présentateur de télévision Norikazu Otsuka, qui consommait en direct des produits de la région de Fukushima pour en montrer l’innocuité, a récemment été hospitalisé pour une leucémie aigüe. Ce qui n’a pas rassuré les deux millions d’habitants de la zone.
L’équivalent de la Bretagne contaminé au Césium
Autre sujet d’inquiétude : le taux de contamination en césium des rivières de la région de Fukushima. Une étude universitaire évalue le niveau de contamination à l’embouchure de l’Abukumagawa à environ 50 milliards de becquerels répandus dans la mer chaque jour. L’équivalent, au quotidien, du césium déversé dans la mer pour tout le mois d’avril, par les eaux « faiblement contaminées » relâchées par Tepco depuis les réacteurs.
Un rapport publié fin novembre par les autorités japonaises souligne que 8 % du territoire du Japon est fortement contaminé par du césium radioactif. Soit 30 000 km². L’équivalent de la superficie de la Bretagne ou de la région Paca. Le césium s’est diffusé à plus de 250 km vers l’ouest, et jusqu’à la préfecture d’Okinawa, à 1 700 km de la centrale, selon le ministère des Sciences [1]. Une zone de 20 km autour de la centrale a été évacuée en mars, et à 30 km les habitants avaient pour consigne de se calfeutrer chez eux, prêts pour une évacuation. Les dernières cartes publiées par le ministère montrent que la zone à risque est beaucoup plus étendue. 300 000 personnes vivent dans la ville de Fukushima, où la radioactivité cumulée atteignait en mai plus de 20 fois la limite légale.
Source : The Asahi Shimbun
À qui appartient la radioactivité ?
À Hitachinaka, à une centaine de km de la centrale, le taux de radiation est de 40 000 becquerels/m², près d’un million de fois supérieur à la radioactivité naturelle locale, avant la catastrophe [2]. Après l’accident de Tchernobyl, les zones où les niveaux de radioactivité dépassaient 37 000 becquerels/m² étaient considérées comme « contaminées », rappelle le journal Asahi, principal quotidien du Japon. Dans le quartier Shinjuku de Tokyo, le taux est toujours de 17 000 becquerels/m² [3]. Dans certaines régions montagneuses, à 180 km de Fukushima, la radioactivité se situe entre 100 000 et 300 000 becquerels/m². Une contamination qui aura des conséquences durables, car la demie-vie du césium 137 est de 30 ans.
Le gouvernement se veut pourtant rassurant. Beaucoup d’habitants n’ont de toute façon pas les moyens de quitter les zones contaminées. La plupart des 160 000 Japonais évacués après la catastrophe attendent toujours des indemnités de la part de Tepco. Le propriétaire de la centrale est de plus en plus critiqué pour sa gestion de l’après-catastrophe. Lors d’un procès concernant la décontamination d’un terrain de golf au Japon, Tepco a sidéré les avocats en se dédouanant de ses responsabilités, affirmant que « les matériaux radioactifs (comme le césium) qui ont été disséminés par le réacteur n° 1 de la centrale de Fukushima et sont retombés appartiennent aux propriétaires des terres et non plus à Tepco » !
Cynisme et manque de transparence
Un argument rejeté par le tribunal, qui a cependant décidé de confier les opérations de décontamination aux autorités locales et nationales. Tepco va jusqu’à contester la fiabilité des mesures effectuées et affirme qu’un taux de 10 millisieverts/heure n’était après tout pas un problème et ne justifiait pas de maintenir des terrains de golf fermés. Les mesures effectuées sur ces terrains mi-novembre ont pourtant détecté un taux de césium de 235 000 becquerels par kg d’herbe : à ce niveau, la zone devrait être classée comme interdite selon les standards mis en place après l’accident de Tchernobyl, souligne Tomohiro Iwata, journaliste du Asahi Shimbun.
Au cynisme de Tepco s’ajoute le manque de transparence. Le 28 novembre, l’entreprise a annoncé que Masao Yoshida, 56 ans, directeur de la centrale de Fukushima au moment de la catastrophe, a dû quitter son poste pour des raisons de santé. Il a été hospitalisé en urgence. Tepco refuse de donner davantage de précisions. Par ailleurs, un projet du gouvernement d’organiser un monitoring en temps réel des radiations dans 600 lieux publics de la préfecture de Fukushima, notamment les écoles, devait démarrer en octobre. Il a étéreporté à février 2012. Argument évoqué : l’entreprise qui devait fournir les équipements n’a pas pu tenir les délais.
Le béton des réacteurs rongé par le combustible
Les experts estiment que les efforts de décontamination devraient coûter au Japon 130 milliards de dollars. À cela risquent de s’ajouter des coûts sanitaires et environnementaux encore difficiles à comptabiliser, tant le risque sanitaire semble être aujourd’hui minimisé. D’après Tepco, la situation de la centrale est aujourd’hui stabilisée [4]. La température des réacteurs 1, 2 et 3 – qui ont subi une perte totale du système de refroidissement en mars – serait maintenue en dessous de 100 degrés. Le risque sismique n’est pourtant pas écarté, qui pourrait de nouveau aggraver la situation. Dans un rapport rendu public le 30 novembre, Tepco explique que le combustible du réacteur 1 aurait entièrement fondu, percé la cuve et rongé une partie du béton de l’enceinte de confinement, sur 65 cm de profondeur. Le combustible fondu serait à 37 cm de la coque en acier. Mais ces analyses reposent sur des estimations et simulations informatiques. Impossible d’avoir des informations plus précises.
Pendant ce temps, la vie continue dans les régions contaminées. Le 13 novembre, dans la ville de Fukushima, était organisé le marathon annuel,Ekiden. Des jeunes femmes ont couru 40 km, sans aucune protection, dans une des zones les plus contaminées du Japon. Un journaliste japonais y a relevé des taux de 1,4 microsieverts/h (soit plus de 12 fois la limite d’exposition aux rayonnements autorisée pour la population civile en temps normal). L’organisateur de la course a fait signer aux participants un formulaire stipulant qu’ils ne pourraient le poursuivre en justice s’ils avaient des problèmes de santé. À Fukushima, la vie ressemble à un jeu de roulette russe où les victimes ne sont pas ceux qui appuient sur la gâchette. Eux jouissent, pour le moment, d’une impunité totale.
Agnès Rousseaux
Photo : Home of chaos
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Source : The Asahi Shimbun
Notes
[1] La présence de césium 134, à la durée de mi-vie de 2 ans, est la preuve que la source de cette radioactivité est bien l’explosion de la centrale de Fukushima.
[2] 970 000 fois le niveau de 2009, qui était de 0,042 becquerels/m² de « densité cumulée de césium 134 et 137 », d’après The Asahi Shimbun
[3] De grandes quantités de poussières radioactives sont tombées sur Tokyo, mais une autre étude montre une faible accumulation de césium dans le sol. L’explication ?« Tokyo a de plus petites surfaces de sol que les autres préfectures, mais les routes et les surfaces en béton ont moins tendance à fixer le dépôt de césium, qui a probablement été lessivé par le vent et la pluie », affirme un membre du ministère.
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