-- La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a suspendu l'opération d'un système de décontamination d'eau hautement radioactive à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi car l'une des parties avait atteint sa limite maximale d'exposition aux radiations en moins de 5 heures.
Le système avait été mis en service hier vendredi soir.
L'un des composants du système utilise de la zéolite, un minéral qui absorbe le césium radioactif. Une pièce du dispositif de fabrication américaine était censée durer un mois. Mais la radiation dépassant les 4 millisieverts par heure, limite maximale autorisée par le constructeur, a rendu la pièce inutilisable. C'est pourquoi il a fallu la remplacer plus tôt que prévu.
Tôt ce matin samedi, Tepco a suspendu l'opération utilisant le dispositif, pour tenter de découvrir la cause d'un tel phénomène.
"Jusqu'à présent, aucune anormalité dans le système ou fuite d'eau n'a été détectée" a déclaré l'entreprise.
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a rédigé un document détaillant en une cinquantaine de pages ce qui s'est passé à la centrale de Fukushima dans les cinq jours qui ont suivi le séisme et le tsunami du 11 mars.
Les informations données se concentrent sur les réacteurs 1, 2 et 3 et sur les mesures prises par l'entreprise pour faire face aux problèmes rencontrés. Le document comprend des photos prises à l'intérieur de la centrale et des témoignages de techniciens ayant participé aux opérations.
La compagnie évoque par exemple l'obligation pour les travailleurs de s'équiper d'un masque et de bouteilles à oxygène pour contrôler les pompes à l'intérieur du réacteur numéro 2, ce qui leur a fait perdre du temps. Ils ont en effet pris une heure pour s'équiper alors que l'opération ne prend en temps normal que 10 minutes.
Le document, qui sera bientôt rendu public, montre également l'état des bâtiments des réacteurs après les explosions d'hydrogène et les dommages causés à l'intérieur des installations par le séisme et le tsunami.
-- Une organisation du travail a appelé les autorités sanitaires à effectuer des contrôles d'exposition aux radiations stricts sur les techniciens de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
C'est la requête qui a été adressée, hier vendredi, par les membres du Centre japonais de ressources pour la santé et la sécurité, un groupe majoritairement composé de syndicats et de médecins, lors d'une rencontre à Tokyo avec les représentants des ministères de la Santé et du Travail ainsi que d'autres responsables.
Le groupe a souhaité connaître les raisons de la décision d'élever le niveau d'exposition d'urgence de 100 à 250 millisieverts.
Suite à certaines révélations et plusieurs cas de surexposition, ils ont également appelé à des contrôles plus stricts sur les limites d'exposition aux radiations subies par les techniciens.
Un responsable du gouvernement a déclaré que la protection des techniciens interdit tout cas de surexposition et que la limite de 250 millisieverts n'aurait jamais dû être dépassée.
-- La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, doit rendre public ce vendredi un nouveau calendrier de résolution des problèmes à la centrale nucléaire de Fukushima.
Deux mois après avoir rédigé un premier agenda, l'entreprise a choisi d'en faire un nouveau, qui mentionnera notamment des mesures pour la santé des travailleurs engagés dans des opérations en milieu hautement radioactif.
Ces nouvelles mesures, ainsi que celles sur la gestion des émissions radioactives, s'ajouteront à celles décidées pour le refroidissement et la reprise de contrôle des réacteurs. Elles complèteront celles mises en place pour résoudre le problème de l'importante quantité d'eau radioactive accumulée dans les installations.
La décision de fixer de nouvelles directives intervient alors que plusieurs techniciens auraient été exposés à plus de 250 millisieverts de radiation, une limite exceptionnellement fixée par le gouvernement pour cette situation d'urgence.
Les heures de travail seront plus strictement contrôlées et un système sera mis en place pour enregistrer automatiquement l'exposition des travailleurs. Le nombre de médecins présents sur site 24h sur 24 sera augmenté et de nouvelles installations pour le repos des techniciens seront aménagées.
-- L'Agence internationale de l'énergie atomique a déclaré que la structure organisationnelle complexe du gouvernement japonais est à l'origine de la lenteur anormale de la réaction face à l'accident nucléaire de Fukushima.
Les experts de l'AIEA qui se sont rendus au Japon le mois dernier ont indiqué que le pays avait sous-estimé l'envergure du tsunami qui a touché la centrale de Fukushima et que les mesures de sécurité doivent être renforcées pour faire face aux catastrophes naturelles.
La mission a pressé l'AIEA de poursuivre ses investigations afin que les données collectées par le Japon au sujet de l'exposition aux radiations et de ses effets sur la santé puissent être analysées de façon approfondie.
Lundi prochain, l'AIEA soumettra ses résultats et recommandations lors d'une réunion des ministres qui se tiendra à Vienne, en Autriche.
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