mercredi 22 août 2012

les discussions se multiplient sur l'avenir de l'énergie nucléaire au Japon

Depuis l'accident à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi en mars 2011, les discussions se multiplient sur l'avenir de l'énergie nucléaire au Japon. Le gouvernement devrait se prononcer le mois prochain sur la nécessité ou non de renoncer au nucléaire.

Cette semaine, nous vous présentons une série de cinq commentaires sur "l'avenir de l'énergie nucléaire au Japon". Aujourd'hui, pour ce deuxième volet, nous avons consulté Tetsunari Iida, qui dirige l'Institut des énergies renouvelables et milite pour l'abandon du nucléaire.

Radio Japon
Pourquoi réclamez-vous le démantèlement de tous les réacteurs nucléaires du pays ?

Tetsunari Iida :
La crise de Fukushima l'a prouvé : un accident nucléaire est susceptible de dévaster un pays entier, au-delà des seules zones entourant une centrale défaillante.

Le choix du nucléaire s'imposerait si aucune alternative ne s'offrait à nous. Mais des progrès considérables sont actuellement réalisés dans le développement des énergies renouvelables, dont les sources sont potentiellement infinies et dont la production ne menace ni l'environnement ni la vie humaine. Il n'est donc plus utile de dépendre du nucléaire.

RJ :
Mais le nucléaire couvre 26 pour cent de l'approvisionnement énergétique du Japon, contre à peine 2 pour cent pour le solaire et l'éolien, exception faite de l'hydroélectrique, plus largement répandu. Pensez-vous vraiment que le nucléaire puisse être remplacé par ces énergies renouvelables ?

TI :
Lorsque nous réduirons notre dépendance au nucléaire, il sera très utile de diminuer aussi la consommation d'électricité. C'est aujourd'hui possible sans que la qualité de la vie n'en soit affectée, notamment grâce au développement des ampoules LED ou d'autres procédés peu gourmands en énergie.

En 2011, les zones desservies par la Compagnie d'électricité de Tokyo sont parvenues à réduire de près de 20 pour cent leur consommation électrique. Une baisse bien sûr liée à la fermeture des usines, mais également au fait qu'on a cessé de trop recourir à l'électricité, par exemple en éteignant les lumières et en faisant un usage plus modéré des climatiseurs. Par endroits, la consommation a même diminué de 30 à 40 pour cent, preuve qu'on peut aller encore plus loin en matière d'économie d'énergie.

RJ :
Le monde des affaires craint toutefois que l'abandon du nucléaire n'entraîne une hausse de la facture énergétique, avec des effets indésirables sur l'économie. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

TI :
Pour aider à financer les coûts additionnels, le gouvernement devra émettre des bons du Trésor jusqu'à ce que les professionnels du secteur soient libérés du nucléaire. Les consommateurs, par ailleurs, devront accepter de payer des factures plus élevées. Mais je pense que la population, largement favorable à l'abandon progressif du nucléaire, pourra faire ce sacrifice.

Si le gouvernement prend une décision majeure, pour l'abandon du nucléaire, il serait alors possible d'arrêter immédiatement tous les réacteurs nucléaires du pays.

C'était le commentaire de Tetsunari Iida, qui dirige l'Institut des énergies renouvelables et milite pour l'abandon du nucléaire.


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