Nous avons demandé aujourd'hui au vice-directeur de l'Institut du réacteur de recherche de l'université de Kyoto, Sentaro Takahashi, de nous parler des contrôles de santé pour les habitants de la préfecture de Fukushima, qui ont commencé lundi. L'objectif est de détecter une éventuelle exposition aux radiations. M. Takahashi est un expert des contrôles de sécurité liés aux radiations.
Radio Japon
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consistent ces contrôles de santé ?
Sentaro Takahashi
Il y a deux types d'exposition aux radiations : l'exposition externe, c'est-à-dire une exposition aux rayonnements ionisants et l'exposition interne provoquée par l'inhalation de substances radioactives en suspension dans l'air ou l'ingestion de denrées alimentaires contaminées par les radiations.
Dans la préfecture de Fukushima, les taux de radiation dans certaines zones atteindraient ou dépasseraient même 20 millisieverts. C'est le niveau annuel maximal autorisé par le gouvernement dans les situations d'urgence. Dans de telles conditions, il est important de vérifier à plusieurs reprises les niveaux possibles d'exposition aux radiations pour chaque habitant, afin que les autorités puissent utiliser les données et prendre des mesures appropriées.
Radio Japon
Certains critiques se demandent si des données précises peuvent vraiment être obtenues grâce à des examens commencés trois mois après le début de la crise. Quelle est votre opinion sur la question ?
Sentaro Takahashi
Il est vrai que des voix se sont élevées dans ce sens. Mais l'exposition approximative aux radiations peut être estimée en examinant simplement certains détails de la vie quotidienne des habitants, en leur demandant par exemple où ils sont allés dans la journée avant de rentrer chez eux un jour particulier. Des informations plus détaillées, concernant par exemple le temps passé à l'extérieur, ne seraient pas vraiment essentielles.
Je pense que les derniers contrôles, même effectués maintenant, peuvent produire des données suffisantes sur l'exposition aux radiations.
Au Japon, des examens similaires ont été mis en place, après un certain temps, pour les victimes des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, ainsi que pour les personnes affectées par des accidents qui se sont produits dans le passé, dans des installations nucléaires.
Les habitants de Fukushima peuvent se référer aux données des derniers examens de santé pour évaluer la façon dont ils ont été exposés aux radiations dans leur vie quotidienne et envisager des mesures pour minimiser leur exposition aux radiations à l'avenir.
Radio Japon
Y a-t-il des mesures particulières que le gouvernement et les administrations locales devraient prendre, concernant les contrôles ?
Sentaro Takahashi
Les municipalités qui offrent les examens de santé doivent faire attention à ne pas trop insister sur les données numériques lorsqu'ils publieront les résultats.
Mettre l'accent sur les seuls chiffres, notamment le niveau moyen d'exposition aux radiations et les risques pour la santé sous forme de pourcentage pourrait susciter des craintes injustifiées au sein de la population.
La limite annuelle actuelle d'exposition aux radiations est fixée à 20 millisieverts, mais il s'agit de la limite pour les travailleurs du nucléaire qui subissent des contrôles fréquents. Elle ne concerne pas les citoyens ordinaires.
La Commission internationale sur la radioprotection a fixé elle aussi à 20 millisieverts la limite pour les situations d'urgence.
Mais la commission autorise seulement une telle exposition à condition que les taux de radiation puissent être réduits dans un proche avenir à la limite permise de 1 millisievert pour les situations non urgentes.
Pour s'assurer que les habitants puissent vivre sans craindre les radiations, des mesures doivent être prises pour limiter l'exposition annuelle à 1 millisievert, conformément à la loi.
C'était Sentaro Takahashi, vice-directeur de l'Institut du réacteur de recherche de l'université de Kyoto.
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