jeudi 30 août 2012

1533 barres de combustible réacteur numéro 4

Selon l'opérateur de la centrale endommagée Fukushima Dai-ichi, la surface des barres de combustible du réacteur numéro 4 ne présenterait aucun dommage apparent.

La Compagnie d'électricité de Tokyo a annoncé son verdict mercredi, après 3 jours d'examen des barres de combustible, dont le retrait est prévu en décembre 2013.

Tepco précise n'avoir repéré aucun signe de corrosion à la surface des barres ou de la poignée du conteneur, si ce n'est quelques traces de rouille.

Des morceaux de béton pouvant atteindre 2 cm de diamètre ont toutefois été découverts dans les barres. Il s'agirait de fragments éparpillés du bâtiment du réacteur, qui a subi une violente explosion d'hydrogène en mars 2011.

Tepco craint que des fragments pareillement radioactifs soient largement répandus dans la piscine de stockage du combustible, ce qui pourrait compliquer le retrait des barres en question.

Sur les 6 réacteurs de la centrale, le numéro 4 est le plus lourdement équipé, avec 1533 barres de combustible.


lundi 27 août 2012

évolution du typhon en images

vu sur
http://www.google.org/crisismap/weather_and_events



Séisme de magnitude 5.1 Fukushima


Un séisme de magnitude 5,1 a eu lieu aujourd'hui à proximité de la centrale nucléaire accidentée Fukushima-1. Aucun blessé ni dégât n'a été signalé, l'alerte au tsunami n' a pas été déclenchée.
 L'épicentre se trouvait dans le Pacifique au large de la préfecture de Fukushima à une profondeur de 90 km.

Les secousses ont été ressenties par les haitants de 14 préfectures japonaises sur 47, à Tokyo compris. La société énergétique TEPCO, opérateur de la centrale de Fukushima, a annoncé que le séisme n'a pas eu d'impact sur les travaux en cours.

dimanche 26 août 2012

Le typhon Bolaven sur le Japon

Un typhon parmi les plus puissants observés dans la région depuis des décennies s'est abattu dimanche sur l'archipel japonais d'Okinawa (sud) où tous les transports étaient paralysés.
Le typhon Bolaven, situé à 90 kilomètres à l'est du chef-lieu d'Okinawa, Naha, se déplaçait à la vitesse de 15 km/h avec des vents soufflant jusqu'à 250 km/h en rafales, a indiqué l'agence météorologique nippone.

Environ 3000 foyers à Okinawa et 16 400 sur l'île Amami étaient privés d'électricité et quatre personnes ont été légèrement blessées dans la préfecture d'Okinawa, dont un homme de 91 ans emporté par le vent, selon l'agence de presse Jiji.

jeudi 23 août 2012

Des rascasses radioactives pêchées au large de Fukushima


LE MONDE | 22.08.2012 à 14h38 • Mis à jour le 23.08.2012 à 08h48

Par Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

Le niveau record de radioactivité détectée dans des poissons – du type de la rascasse – pêchés au large de la centrale accidentée de Fukushima pourrait affecter la reprise, depuis le 1er août, de la vente des pieuvres de cette région sur le grand marché de gros de poissons et de fruits de mer de Tsukiji, à Tokyo.
L'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power Co (Tepco) a annoncé, mardi 21 août, que des rascasses pêchées dans l'océan Pacifique à l'intérieur de la zone circulaire des 20 kilomètres autour de la centrale, fermée à toute activité humaine, présentaient un niveau de 25 800 becquerels (Bq) de césium par kilogramme. Ce chiffre – 258 fois supérieur au seuil fixé par le gouvernement – est le plus élevé depuis que sont effectués des examens sur les poissons et les coquillages après l'accident nucléaire du 11 mars 2011.

Selon Tepco, l'absorption de 200 grammes de ce poisson entraînerait un niveau de radioactivité de 0,08 millisievert (mSv) pour le corps humain – en France, la limite annuelle admise est de 1 mSv par an. Le précédent record de radioactivité (18 700 becquerels de césium par kilogramme) avait été découvert dans des poissons de rivière du département de Fukushima.

Les rascasses contaminées ont été pêchées, le 1er août, à un kilomètre au large du fleuve Ohta au cours des tests mensuels de radioactivité menés par l'entreprise. Ces poissons sont interdits à la vente depuis l'accident. Comme ils vivent dans les profondeurs, il est possible, avancent les experts, qu'il existe au fond de la mer des lieux de concentration de radioactivité. Tepco compte tester les crabes et les crevettes afin de détecter l'origine de cette contamination.

Il y a une dizaine de jours, des chercheurs japonais avaient établi que des anomalies observées chez les papillons de la région de la centrale étaient vraisemblablement liées à la radioactivité.

CERTIFICAT D'INSPECTION

Depuis juin, les pêcheurs du département de Fukushima avaient été autorisés à prendre des pieuvres et des coquillages dans un rayon de 50 kilomètres de la centrale. C'est le cas des pieuvres pêchées à Soma (département de Fukushima). Ne présentant pas de traces de radioactivité, elles ont fait leur apparition au mois d'août sur le marché de Tsukiji, à Tokyo, ainsi qu'à Nagoya. Il s'agit de la première livraison de produits de la mer de la région depuis mars 2011. Les pieuvres sont étiquetées comme provenant de Fukushima avec un certificat d'inspection.

Ces premières livraisons devaient être les prémices d'une reprise de la vente de pieuvres provenant de la région sinistrée. Selon le président de l'union des coopératives de pêche du département de Fukushima, Tetsu Nozaki, "le niveau de radioactivité découvert dans les rascasses pourrait inquiéter les consommateurs".

Les restrictions à la consommation des produits des régions qui risquaient d'être contaminées au cours de 2011 ont été levées. Dans la région de Fukushima, la population reste méfiante. A Tokyo, beaucoup d'habitants sont attentifs à l'origine des produits (légumes, viande). Ceux de Fukushima sont en général moins chers.

A la suite de la suspension des arrivages de poissons pêchés aux alentours de la zone contaminée, les consommateurs à Tokyo étaient moins regardants sur la provenance des poissons et les patrons de sushiya (restaurants de poisson cru) se disaient plus affectés par la morosité économique que par l'inquiétude suscitée par les risques de radioactivité. C'était avant la publication des derniers tests mensuels.

Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

article intéressant : Fukushima : les poissons sont devenus hautement radioactifs

Fukushima : et si le pire était à venir ?



Fukushima : et si le pire était à venir ?
Créé le 22-08-2012 à 16h41 - Mis à jour le 23-08-2012 à 11h12Par Vincent Jauvert
Personne ou presque ne le dit : au cœur de la centrale japonaise dort une "bombe" dont les effets, en cas de nouveau séisme, seraient dévastateurs. De notre envoyé spécial au Japon.




A cause de la piscine du réacteur 4 (sur le toit), un nouvel accident peut se produire n'importe quand. (SIPA)
C'est une petite piscine - et un désastre planétaire en puissance. Un cube en béton de onze mètres de profondeur, rempli d'eau et bourré de combustibles nucléaires usagés : 264 tonnes de barres très radioactives ! Depuis un an et demi, ce bassin dit de "désactivation" repose à trente mètres du sol sur le bâtiment ébranlé du réacteur numéro 4 de la centrale de Fukushima-Daiichi. Il n'est plus protégé ni par un toit solide ni par des murs, mais par une simple bâche de plastique blanche.

Ce scénario d'apocalypse obsède la plupart des chercheurs

Les risques d'une telle situation sont incommensurables. Si, à la suite d'un typhon (dont la saison commence fin août) ou d'un nouveau tremblement de terre, la piscine venait à se vider ou à s'écrouler, la catastrophe qui en résulterait serait probablement sans précédent dans l'histoire de l'humanité. La mise à l'air libre de ces 264 tonnes de combustibles nucléaires pourrait dégager dans l'atmosphère dix fois plus de radioactivité que l'accident de Tchernobyl, si ce n'est davantage. Ce serait, disent certains, la fin du Japon moderne et, en tout cas, une calamité pour l'ensemble de l'hémisphère Nord qui deviendrait gravement et durablement contaminé.


La piscine du réacteur 4. (Noriaki Sazaki-AP-AFP)
Sensationnalisme ? Délire catastrophiste de militants antinucléaires ? Malheureusement, non. Ce scénario d'apocalypse obsède la plupart des chercheurs sérieux qui ont étudié le dossier. Jusqu'en septembre dernier, le professeur Koichi Kitazawa présidait la prestigieuse Agence japonaise pour les Sciences et la Technologie (JST), qui n'est pas, loin s'en faut, une antichambre de Greenpeace. Cette année, il a dirigé une grande commission d'enquête sur l'accident nucléaire de mars 2011. "Après avoir écouté des centaines de témoins, ma conviction est faite, raconte cet universitaire respecté. A la centrale de Fukushima, le pire est peut-être à venir. A cause de la piscine du réacteur 4, un nouvel accident peut se produire n'importe quand, qui menacerait la survie même de mon pays." Et le scientifique ajoute :

Je prie pour que, dans les semaines à venir, une violente tornade saisonnière ne s'abatte pas sur la centrale."

Haut responsable du département de l'Energie sous Bill Clinton, Robert Alvarez a été l'un des premiers à tirer la sonnette d'alarme. Il confirme : "Si un tremblement de terre ou tout autre événement venait à affecter cette piscine, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium 137 qui s'est propagée à la suite de l'accident de Tchernobyl." Notons que les explosions à la centrale de Fukushima n'ont libéré qu'un sixième de ce césium émis à Tchernobyl. Autrement dit, la chute de cette piscine, qui selon l'expression du physicien français Jean-Louis Basdevant, semble être maintenue en hauteur par les seules "forces de l'esprit", pourrait être soixante fois plus grave que la catastrophe de mars 2011. Cette dernière ayant provoqué l'évacuation permanente de 160 000 personnes dans un rayon de vingt kilomètres autour du site atomique, on peine à imaginer ce que "soixante fois plus grave" veut dire.

Une radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire de Hiroshima!

Un professeur à l'Institut de Recherche nucléaire universitaire de Kyoto, Hiraoki Koide, propose, lui, une comparaison plus effrayante encore, surtout pour les Japonais. "Si le bassin du réacteur numéro 4 devait s'effondrer, assure-t-il, les émissions de matière radioactive seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire de Hiroshima." A notre connaissance, personne ne l'a contredit. [...]

mercredi 22 août 2012

les discussions se multiplient sur l'avenir de l'énergie nucléaire au Japon

Depuis l'accident à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi en mars 2011, les discussions se multiplient sur l'avenir de l'énergie nucléaire au Japon. Le gouvernement devrait se prononcer le mois prochain sur la nécessité ou non de renoncer au nucléaire.

Cette semaine, nous vous présentons une série de cinq commentaires sur "l'avenir de l'énergie nucléaire au Japon". Aujourd'hui, pour ce deuxième volet, nous avons consulté Tetsunari Iida, qui dirige l'Institut des énergies renouvelables et milite pour l'abandon du nucléaire.

Radio Japon
Pourquoi réclamez-vous le démantèlement de tous les réacteurs nucléaires du pays ?

Tetsunari Iida :
La crise de Fukushima l'a prouvé : un accident nucléaire est susceptible de dévaster un pays entier, au-delà des seules zones entourant une centrale défaillante.

Le choix du nucléaire s'imposerait si aucune alternative ne s'offrait à nous. Mais des progrès considérables sont actuellement réalisés dans le développement des énergies renouvelables, dont les sources sont potentiellement infinies et dont la production ne menace ni l'environnement ni la vie humaine. Il n'est donc plus utile de dépendre du nucléaire.

RJ :
Mais le nucléaire couvre 26 pour cent de l'approvisionnement énergétique du Japon, contre à peine 2 pour cent pour le solaire et l'éolien, exception faite de l'hydroélectrique, plus largement répandu. Pensez-vous vraiment que le nucléaire puisse être remplacé par ces énergies renouvelables ?

TI :
Lorsque nous réduirons notre dépendance au nucléaire, il sera très utile de diminuer aussi la consommation d'électricité. C'est aujourd'hui possible sans que la qualité de la vie n'en soit affectée, notamment grâce au développement des ampoules LED ou d'autres procédés peu gourmands en énergie.

En 2011, les zones desservies par la Compagnie d'électricité de Tokyo sont parvenues à réduire de près de 20 pour cent leur consommation électrique. Une baisse bien sûr liée à la fermeture des usines, mais également au fait qu'on a cessé de trop recourir à l'électricité, par exemple en éteignant les lumières et en faisant un usage plus modéré des climatiseurs. Par endroits, la consommation a même diminué de 30 à 40 pour cent, preuve qu'on peut aller encore plus loin en matière d'économie d'énergie.

RJ :
Le monde des affaires craint toutefois que l'abandon du nucléaire n'entraîne une hausse de la facture énergétique, avec des effets indésirables sur l'économie. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

TI :
Pour aider à financer les coûts additionnels, le gouvernement devra émettre des bons du Trésor jusqu'à ce que les professionnels du secteur soient libérés du nucléaire. Les consommateurs, par ailleurs, devront accepter de payer des factures plus élevées. Mais je pense que la population, largement favorable à l'abandon progressif du nucléaire, pourra faire ce sacrifice.

Si le gouvernement prend une décision majeure, pour l'abandon du nucléaire, il serait alors possible d'arrêter immédiatement tous les réacteurs nucléaires du pays.

C'était le commentaire de Tetsunari Iida, qui dirige l'Institut des énergies renouvelables et milite pour l'abandon du nucléaire.


samedi 11 août 2012

VIDEO. Fukushima : dans les coulisses de la catastrophe

http://www.francetvinfo.fr/video-fukushima-dans-les-coulisses-de-la-catastrophe_128015.html

Nagasaki définir une nouvelle politique énergétique afin que le Japon ne soit plus jamais exposé à la menace radioactive

La ville de Nagasaki commémorait ce jeudi le 67ème anniversaire du bombardement atomique américain. Près de 6500 personnes, dont des survivants et les familles des victimes, ont participé à la cérémonie organisée dans le Parc de la paix, près de "ground zero".

Le commentaire est aujourd'hui consacré à cet événement, à partir d'un reportage réalisé à Nagasaki.

A 11h02, le bombardier américain Bockscar larguait une bombe nommée FatMan. Elle a explosé à 500 mètres au-dessus de la ville, tuant instantanément la presque totalité de la population dans un rayon d'un kilomètre autour du point d'impact. Plus de 70 mille personnes avaient péri à la fin de l'année 1945.

Sur le cénotaphe, les représentants des familles de victimes et des survivants ont déposé une liste incluant les noms de plus de 158 000 victimes, avec 3300 ajouts par rapport à 2011.
Tomihisa Taue, le maire de Nagasaki, a partagé l'espoir des survivants que sa ville soit la dernière de l'histoire à subir une attaque nucléaire.

Il a déclaré qu'il importait de bannir à jamais non seulement l'usage des armes nucléaires mais tout le processus qu'elles impliquent, du développement à leur déploiement. M. Taue a également appelé le gouvernement à définir une nouvelle politique énergétique afin que le Japon ne soit plus jamais exposé à la menace radioactive.

Les autorités japonaises planchent actuellement sur le rôle du nucléaire depuis l'accident de la centrale Fukushima Dai-ichi. Le premier ministre Yoshihiko Noda a déclaré qu'en vertu du principe de moindre dépendance au nucléaire, le pays s'orientait vers une politique énergétique garantissant la sécurité de la population, sur le long terme.

L'ambassadeur américain au Japon, John Roos, et le petit-fils de l'ancien président Harry Truman, qui avait autorisé les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki, étaient également présents à la cérémonie.

Une cérémonie qui s'achève tous les ans sur la chanson nommée "A thousand paper cranes", "mille grues de papier." Selon une légende japonaise, si vous multipliez les pliages de grues, vos voeux s'en trouveront exhaucés.

Les habitants de Nagasaki espèrent ainsi qu'en multipliant les efforts pour la transmission de leur message, ils finiront par atteindre leur objectif : la paix.

Radio Japon :
C'était un reportage réalisé à Nagasaki, à l'occasion de la cérémonie de commération du 67ème anniversaire du bombardement atomique de 1945.