Selon Fukushima Diary, le Japon prévoit de monter une équipe consultative internationale pour le démantèlement de la centrale de Fukushima.
Le 11 janvier 2013, Tepco a annoncé qu’ils se préparaient à établir un IAT (International Advisory Team) pour le démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima, en coopération avec le gouvernement nippon. Manquant d’expérience en la matière, ils vont créer un organisme consultatif rassemblant des experts américains, anglais, français, russes et ukrainiens afin de recueillir des avis techniques, choisir les technologies les plus appropriées et obtenir de l’aide sur le site.
Ce nouvel organisme devrait être opérationnel dès avril 2013.
On ne peut que se réjouir de cette nouvelle qui va dans le bon sens. Il est évident que l’industrie nucléaire fait face aujourd’hui à un problème majeur inédit et multiple, celui de la fusion de trois cœurs sur le même site et de piscines suspendues fragilisées par le méga séisme du 11 mars 2011 et ébranlées régulièrement par des tremblements de terre.
Le premier démantèlement consistera à retirer les 1533 assemblages de combustible de la piscine de l’unité 4 dont la structure a le plus souffert.
Depuis 2012, Tepco est soumis à une pression internationale face au danger majeur que représente le contenu de cette piscine qui, si elle s’effondrait ou se vidait rapidement, mettrait le Japon dans une situation radiologique intenable qui aurait des conséquences mondiales irréversibles. C’est la raison pour laquelle Tepco a communiqué son intention d’accélérer la prise en charge du transfert du combustible de la piscine 4 qu’elle prévoit de terminer fin 2014.
Mais selon l’expert nucléaire japonais Koide, il est probable que ce transfert nécessite beaucoup plus de temps que ne l’annonce Tepco. La nouvelle de la création de cet organisme consultatif confirme sa pensée : Tepco ne sait pas comment s’y prendre et de ce fait, les deux années annoncées pour le transfert ressemblent plus à un vœu qu’à une prévision réaliste.
D’autre part, non seulement le transfert du combustible est extrêmement dangereux, mais Tepco n’a plus droit à l’erreur. L’obtention d’avis d’experts internationaux permet ainsi à l’opérateur de partager la responsabilité d’un éventuel échec si l’opération tournait au drame.
Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une bonne nouvelle car l’affaire est très grave. Au moment où le nouvel organisme commencera à travailler, deux ans se seront déjà écoulés depuis le début de la catastrophe nucléaire. Deux ans de perdus si l’on peut dire. Car le monde entier a réclamé cette ouverture dès le début de la crise, ce que le Japon a toujours refusé de faire jusqu’à présent.
Toutefois il ne s’agit que d’un début. Il faut continuer à faire pression pour que le site nucléaire de Fukushima Daiichi ne soit plus sous le contrôle de Tepco. L’organisme qui va naître devra progressivement prendre la mesure de l’urgence et imposer la voie de la coopération internationale. De consultatif, il est primordial qu’il devienne décisionnel, sous la responsabilité d’une organisation internationale.
Afin d’appuyer cette démarche, nous allons clore la pétition adressée à l’ONU « Appel urgent pour éviter une nouvelle catastrophe nucléaire mondiale » et la transmettre prochainement à son secrétaire général Ban Ki-Moon. Débutée il y a 6 mois, elle a réuni plus de 17 000 signatures de tous pays, dont celles d’experts nucléaires. Bien que le nombre de signataires soit bien en deçà de l’enjeu d’une telle menace, nous espérons qu’elle incite les instances internationales à mieux prendre en compte les demandes qui y sont formulées.
D’ici là, nous vous encourageons à continuer à la diffuser et à la faire signer sans perdre de temps, car cet appel reste urgent, un nouveau gros séisme pouvant arriver n’importe quand.
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