mardi 23 juillet 2013

Catastrophe nucléaire de Fukushima : des eaux radioactives dans le Pacifique


Des eaux souterraines radioactives accumulées au pied de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, au Japon, se sont probablement écoulées dans l'océan Pacifique, a reconnu pour la première fois lundi son opérateur, Tokyo Electric Power (Tepco).
L'entreprise avait admis, début juillet, que de fortes doses d'éléments radioactifs avaient été détectées dans les eaux souterraines. Le niveau de césium dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer avait été multiplié par 110.
Tepco maintenait cependant jusqu'ici que ces eaux radioactives étaient contenues par les bases en béton et les armatures en acier des fondations de la centrale, située à quelque 220 kilomètres de Tokyo.
« Maintenant nous pensons que de l'eau contaminée a fui dans la mer », a déclaré à l'AFP un porte-parole de Tepco.
Selon lui, l'impact de la fuite serait limité. « Les données sur l'eau de mer ne montrent pas d'augmentation anormale des taux de radioactivité », a-t-il affirmé.
L'entreprise entend maintenant consolider la digue qui sépare le site de la centrale nucléaire de l'océan en y injectant davantage de silicate de sodium.
Tepco a fait cette admission au lendemain de la victoire du Parti libéral-démocrate du premier ministre Shinzo Abe aux élections sénatoriales. Le PLD, qui consolide ainsi sa mainmise sur le pouvoir, est considéré comme pronucléaire.
Il y a moins de deux semaines, la nouvelle Autorité japonaise de sûreté nucléaire, créée après la catastrophe de mars 2011, s'est déclarée persuadée que la contamination de la mer était continue depuis l'accident.
Des experts en environnement préviennent que les fuites radioactives peuvent affecter la santé des animaux et des humains qui les consomment. 
Le tremblement de terre du 11 mars 2011 et le tsunami qui a suivi avaient bloqué les systèmes de refroidissement de la centrale de Fukushima-Daiichi, provoquant la fusion du combustible dans trois des six réacteurs du site et une vaste contamination radioactive dans les environs.
Tepco a aussi admis lundi que 1973 employés de la centrale, soit 10 % de la main-d'oeuvre, présentaient une dose d'exposition de la thyroïde supérieure à 100 millisieverts, considérée comme le seuil au-delà duquel le risque de développer un cancer s'accroît.

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