Le coût du démantèlement de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi dépassera largement les 2.000 milliards de yens (17 milliards d'euros) précédemment estimés, a indiqué mardi un comité du ministère de l'Industrie.
Dans un programme "d'accélération de la reconstruction de la région de Fukushima" datant de 2013, le gouvernement avait évalué à 2.000 milliards de yens (le double du précédent montant), le coût de l'assainissement des six réacteurs de la centrale mise en péril par le tsunami du 11 mars 2011.
Mais cette somme (qui comprend le total consacré à la gestion de l'eau contaminée et au démantèlement) sera largement dépassée, selon les documents rendus publics mardi par l'instance mise en place pour étudier en détail le "problème de la compagnie Tepco" (Tokyo Electric Power) qui gère le site.
"X milliers de milliards de yens" seront requis, écrivent les experts.
Il faudra au moins trois décennies pour récupérer le combustible fondu dans trois unités et nettoyer les lieux du mieux possible.
S'ajouteront au coût du démantèlement au moins 10.000 milliards de yens (88 milliards d'euros) de dommages et intérêts versés aux particuliers et entreprises de la région affectés par cette catastrophe, prévient le comité.
Le désastre de Fukushima a chassé de chez elles des dizaines de milliers de personnes et stoppé net des activités industrielles, artisanales et commerciales.
Mi-2014 déjà, un universitaire japonais, Kenichi Oshima, professeur d'économie environnementale à l'Université Ritsumeikan, avait chiffré à "au minimum 11.082 milliards de yens" (96 milliards d'euros actuels) les sommes à débourser pour payer les dégâts de cette catastrophe survenue à la suite d'un gigantesque séisme dans le nord-est de l'archipel.
Selon M. Oshima, la particularité de ce type d'accident est que le coût pour la société augmente au fil du temps et qu'on ne parvient pas à le prévoir et à l'appréhender dans son intégralité.
Le groupe Tepco est dans l'incapacité de payer seul les sommes astronomiques dont il s'agit, et l'Etat, qui est devenu son premier actionnaire, tente de trouver divers moyens pour ne pas susciter la colère des contribuables, notamment en demandant publiquement à la compagnie de faire des économies et en tançant de temps à autre ses dirigeants.
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