L’accident de mars 2011 à la centrale de Fukushima daï-ichi a entraîné de forts rejets radioactifs dans l’atmosphère et dans l’Océan pacifique. La quantité rejetée dépend de la méthode d’évaluation. Les rejets atmosphériques, qui ont duré plus d’une dizaine de jours, sont estimés à environ 10% de ceux de la catastrophe de Tchernobyl [Steinhauser2014]. Ils sont responsables de la contamination d’un vaste territoire pour des décennies et ont entraîné le déplacement d’environ 160 000 personnes [NAIIC2012, IOM2015]. Quant aux rejets dans l’océan, ce sont les plus forts jamais enregistrés. Mais la pollution radioactive a rapidement été diluée grâce aux courants marins Kuroshio et Oyashio. Des traces de césium radioactif en provenance du Japon ont été détectées dans l’eau de mer près de la côte de l’Amérique du Nord [WHOI2015]. En revanche, les sédiments marins ont accumulé une grande quantité de césium radioactif le long des côtes japonaises et la pêche est toujours interdite pour de nombreuses espèces marines.
Les rejets continuent à moindre échelle et la Tokyo Electric Power Company (TEPCo) a tenté de cacher cette information. Il lui a fallu des mois pour reconnaître certaines négligences qui ont provoqué des scandales.
Par ailleurs, TEPCo a accumulé une grande quantité d’eau contaminée dans des cuves sur le site de la centrale. Elle contient essentiellement du tritium qui n’est pas filtré par le système de traitement. Une des solutions envisagées est de rejeter cette eau dans l’océan bien que cela ne soit pas possible pour le moment.
Cinq années après le déclenchement de la catastrophe de Fukushima, TEPCo en est encore à tenter de colmater les fuites et limiter les relâchements. Alors que les habitants des environs ont été évacués durant les premiers mois de l’accident, quand les rejets étaient à leur maximum, TEPCo doit encore stabiliser les réacteurs et de nombreuses personnes craignent que de forts rejets reprennent en cas de nouvelle catastrophe naturelle. Est-ce raisonnable de rentrer une fois l’ordre d’évacuation levé ?Des pratiques peu précautionneuses ont conduit à des rejets radioactifs dans l’atmosphère qui sont venus s’ajouter aux retombées de l’accident. L’eau contaminée à la centrale est devenue le cauchemar de TEPCo. Les efforts pour réduire les fuites en mer ont conduit à l’accumulation d’énormes quantités d’eau contaminée dans des cuves sans solution en vue. Il a fallu des mois à TEPCo et aux autorités pour reconnaître les problèmes qui ont d’abord été révélés par des chercheurs faisant des mesures aux alentours de la centrale de FDI.
TEPCo doit encore stabiliser les réacteurs accidentés et sa priorité est toujours de réduire la menace qu’ils constituent. Le démantèlement à proprement dit n’a pas encore commencé.
Alors que les communautés autour de la centrale ont été évacuées à cause de la pollution à long terme de l’environnement, beaucoup craignent que des rejets importants puissent reprendre en cas de nouvelle catastrophe naturelle. Les réacteurs accidentés sont plus fragiles que des réacteurs ordinaires et leur enceinte de confinement est percée. Ils pourraient ne pas pouvoir faire face à un nouveau séisme ou un tsunami, entraînant ainsi un nouveau rejet massif de radioéléments.
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