vendredi 10 mars 2017

Des niveaux léthaux de rayonnement ont été détectés

6 ans après la carastrophe, scientifiques de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon sont inquiet à propos du réacteur endommagé. Des niveaux léthaux de rayonnement ont été détectés sur le site que les scientifiques disent provient d’un trou causé par le combustible nucléaire fondu. Les médias japonais  ont rapporté jeudi citant l’exploitant de la centrale, Tokyo Electric Power Company (TEPCO) que des niveaux allant jusqu’à 530 Sieverts par heure de rayonnement ont été détectés à l’ intérieur d’ un réacteur inactif 2 de complexe nucléaire de Fukushima Daiichi endommagé pendant le tremblement de terre de 2011 et le tsunami.
Plongée dans les entrailles de la centrale : les derniers relevés et clichés pris par un robot sous la cuve du réacteur 2 de Fukushima-Daiichi rappellent combien les travaux seront compliqués et risquent de prendre plus longtemps que prévu. Le 10 février, la compagnie a observé un niveau record de radiation de 650 sieverts par heure dans le bas de l’enceinte de confinement du réacteur. Ce débit de dose, susceptible de provoquer la mort d’un être humain en une poignée de secondes, est largement au-delà des 530 sieverts relevés quelques jours plus tôt.

Une dose d’environ 8 Sieverts est considérée comme incurable et fatale.Un trou de pas moins d’un mètre carré de taille a également été découvert sous la cuve sous pression du réacteur, selon TEPCO.

Selon les chercheurs, l’ouverture apparente dans la grille métallique de l’un des trois réacteurs qui avaient fondues en 2011, est censé être avoir été causé par le combustible nucléaire fondu.

Début février, le professeur émérite à l’université Hosei de Tokyo Miyano Hiroshi expliquait à la NHK que ce taux astronomique était probablement dû au fait qu’une partie du combustible fondu n’était pas immergée dans les eaux de refroidissement et dégageait des radiations. Dans cet univers hautement radioactif, seul les robots peuvent intervenir, mais pour une durée limitée. L’engin envoyé le 10 février n’est resté que deux heures car il ne peut pas résister à une dose cumulée de 1 000 sieverts.
Comme l’indique Tepco, le robot nettoyeur n’a pu parcourir que le cinquième de la zone prévue avant de faire demi-tour. L’électronique aussi a ses limites.


L’extraction du magma radioactif bloqué pour 4 encore

Selon des estimations de l’Irid à Tokyo, environ 880 tonnes de magma extrêmement radioactif appelé « corium » (formé par des morceaux du réacteur fondu mélé à des débris). La compagnie électrique concentre ses efforts sur cette mission cruciale et assure qu’elle sera en mesure d’extraire cette substance à partir de 2021. Dans le même temps, la compagnie travaille à l’extraction des barres de combustibles usagées et entreposées dans les piscines de stockage. Mais la feuille de route établie par l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN) ne sera pas tenue.

La pose du « couvercle » de confinement encore repoussée
Dans le réacteur 3, en travaux pour être recouvert d’une imposante structure, le retrait était déjà prévu en 2015. Puis il a été programmé pour cette année et vient d’être repoussé «au plus tôt à 2018». L’environnement est encore trop radioactif.

Dans le réacteur 3, en travaux pour être recouvert d’une imposante structure, le retrait était déjà prévu en 2015. Puis il a été programmé pour cette année et vient d’être repoussé «au plus tôt à 2018». L’environnement est encore trop radioactif.

La contamination des eaux se poursuit
C’est l’autre casse-tête de Tepco. Les vues aériennes de la centrale donnent le vertige. Sur le site devenu une véritable ruche dans une campagne désertée, plus de 1 100 énormes réservoirs contenant plus de 961 000 m3 d’eau contaminée (soit un volume dépassant la capacité de 380 piscines olympiques) ont avalé des hectares d’espaces boisés. Tepco a remplacé ceux qui fuyaient par des conteneurs soudés et plus seulement vissés. En effet, chaque jour, entre 200 et 400 m3 d’eau souterraine et de pluie s’infiltrent dans les bâtiments de Fukushima-Daiichi : Tepco pompe quotidiennement environ 300 m3 dans le sous-sol de la centrale qui enfermerait près de 60 000 m3de liquide très radioactif. Et pour le refroidissement du corium, 286 m3 d’eau fraîche sont injectés quotidiennement dans les trois réacteurs.

Mais une partie du liquide contaminé s’échappe dans le Pacifique malgré la barrière d’acier construite dans le port. Aucune décision n’a été prise au sujet de cette énorme quantité d’eau stockée dont une partie a été débarrassée de certains radioéléments. Mais les déchets produits par cette purification sont hautement radioactifs et potentiellement explosifs selon des experts cités par le quotidien Mainichi. Surtout, on ne sait absolument pas quelle sera la destination finale de ces déchets.

En 2016 des mesures effectués dans la mer étaient toujours inquiétantes.
Tous les ans depuis cinq ans, Ken Buesseler et son équipe prélèvent des échantillons d’eau près des côtes du Japon et en plein océan. Pour les côtes américaines, les chercheurs ont fait appel aux usagers de la mer. Baigneurs, plaisanciers, employés de la marine marchande, sont invités à remplir des bouteilles d’eau et à indiquer le lieu exact du prélèvement avant de l’envoyer au laboratoire via un site de science participative, « our radioactive ocean ». En tout, plus d’un millier échantillons ont ainsi pu être collectés.

Des fuites toujours non contrôlées
Les résultats montrent que la radioactivité relâchée est aujourd’hui des centaines de fois plus faible qu’au moment de l’explosion des trois réacteurs.

Cependant, les teneurs restent désormais constantes. « Nous ne constatons pas la baisse continue à laquelle on pourrait s’attendre si toutes les fuites avaient été stoppées, affirme Ken Buesseler dans une communication du 8 mars. Au contraire, nous trouvons encore des valeurs élevées ce qui confirme qu’il y a toujours des rejets en provenance de la centrale ».

Sur sa feuille de route pour 2017, l’ARN dit vouloir améliorer le traitement des eaux avant une vidange en mer. Mais ce projet fait bondir les pêcheurs et les associations de défense de l’environnement.
Il précise qu’il faudrait 500 ans au rythme actuel pour que cela rattrape ce qui s’est échappé au départ 

Le mur de glace, un projet utopique
Face au débit de l’eau sur le site, Tepco a dégainé en 2014 son colossal projet de mur de glace. Sur le papier, tout allait bien : 1 568 tubes d’acier étaient plongées sur 30 mètres de profondeur dans le sous-sol de la centrale et sur un périmètre de 1,4 kilomètre. Alimenté par un liquide réfrigérant à – 30°C, le mur devait former à terme une banquise sous le «Titanic» de Fukushima-Daiichi. L’idée étant de piéger le fluide radioactif et d’empêcher les eaux d’infiltration de gagner le sous-sol des réacteurs. La congélation a démarré en retard en mars 2016, et elle n’est pas encore effective en raison de courants d’eau importants et d’un sous-sol parcouru de canalisations. Fin décembre, l’ARN a évoqué les «effets limités, sinon nuls» du mur de glace.
En octobre, Toyoshi Fuketa, un commissaire de l’agence, avait déjà alerté Tepco sur les limites de cette technique :

«Le pompage des eaux souterraines à travers les puits devrait être la principale action, car il peut contrôler de façon fiable le niveau [de ce liquide]. […] Le mur de glace ne jouera qu’un rôle de soutien.»

Un coût faramineux
En décembre, le coût de la catastrophe a été revu à la hausse d’une manière vertigineuse : 21 500 milliards de yens, soit plus de 177 milliards d’euros. Autrement dit, un peu moins de la moitié du budget de la France. C’est surtout le double du total estimé par le ministère japonais de l’Economie trois ans plus tôt. Dans cette enveloppe, les travaux à la centrale représentent 66 milliards d’euros. Presque autant sont consacrés aux indemnisations des déplacés des communes autour environnantes. En 2011, près de 160 000 personnes ont fui leur domicile pour échapper à la menace radioactive. Le gouvernement entend limiter les sommes versées et inciter au retour dans les zones contaminées en levant les ordres d’évacuation d’ici à mars. Quitte à tolérer des niveaux moyens d’exposition aux radiations 20 fois plus élevés qu’ailleurs. Mais dans les cinq communes où l’interdiction de séjour a été levée, le taux des retours ne dépasse pas les 13 %. Et comme Libération l’a constaté l’année dernière à Naraha, ils sont surtout le fait de personnes âgées et d’hommes.

La décontamination autour de la centrale Fukushima-Daiichi est un autre chantier dont le coût s’annonce colossal. L’opération devrait coûter environ 33 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 13 milliards d’euros pour la gestion problématique des dizaines de millions de mètres cubes de déchets radioactifs. Le contribuable, le consommateur et les producteurs d’électricité vont devoir payer la note. Le gouvernement va continuer à verser de l’argent à Tepco qui a été en partie nationalisé. Sans savoir quand la compagnie électrique remboursera…

Sources : 

https://www.rt.com/news/376107-fukushima-record-radiation-level/

http://www.sankei.com/life/news/170202/lif1702020034-n1.html
http://www.liberation.fr/planete/2017/02/16/fukushima-puits-sans-fond_1549006n
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mers-et-oceans/fukushima-il-y-a-toujours-des-fuites-radioactives-dans-l-ocean-en-voici-la-preuve_29387

http://www.pbs.org/newshour/updates/fukushima-radiation-continues-to-leak-into-the-pacific-ocean/#.VuB4PUKR7Dk.twitter


En savoir plus sur http://www.neotrouve.com/?p=14577#dpsrXcCAddR6PBJK.99

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