mercredi 29 février 2012

Durcissement des normes japonaises sur la radioactivité des aliments

Après plusieurs mois de débats et de critiques, un groupe d'experts mandatés par le ministère japonais de la Santé a décidé d'adopter des normes plus sévères de radioactivité dans les aliments.
La dose de césium radioactif admissible sera plafonné à 100 becquerels par kilogramme de produits d'alimentation général, au lieu de 500, seuil fixé au lendemain de la catastrophe de Fukushima.
Cette nouvelle réglementation concerne la viande, le poisson, les fruits et légumes et est abaissé à 50 becquerels pour les enfants en bas âge. La radioactivité maximale du lait et de l'eau ont aussi été revu à la baisse, à respectivement 50 et 10 Bq/kg, contre 200 précédemment, rapporte l'AFP.
Ces normes devront être validées par le gouvernement et rentreront en application dès le 1er avril. L'annonce a bien été accueillie par la population, l'abaissement des seuil étant jugé "vital", à l'exception notable des agricultuers de la province de Fukushima, qui craignent que la commercialisation de leur production ne soit mis en danger.
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mercredi 22 février 2012

Tepco envisage de commencer à couler du ciment

La Compagnie d'électricité de Tokyo va commencer à cimenter le fond de la mer près de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi pour prévenir les rejets de substances radioactives dans l'océan.

Ce mercredi, Tepco envisage de commencer à couler du ciment et de l'argile pour recouvrir une zone de 70 mille mètres carrés près des prises d'eau des six réacteurs de la centrale. Le fond marin est à environ six mètres de profondeur.

Selon la compagnie, une couche de 60 cm sur le fond de la mer préviendra pendant environ 50 ans la propagation de la boue et du sable contaminés.

Des niveaux extrêmement élevés de césium radioactif ont été détectés dans la zone.

L'inquiétude croît d'une possible dissémination par des navires du sable contaminé lors des travaux d'enlèvement des grappes de combustible dans plusieurs années.

Tepco commencera fin février l'application à grande échelle du ciment et espère terminer dans quatre mois.


lundi 20 février 2012

Japon: arrêt d'un réacteur nucléaire, plus que 2 actifs sur un parc de 54



TOKYO - La compagnie d'électricité de l'ouest du Japon Kansai Electric Power (Kepco) doit arrêter lundi pour maintenance son dernier réacteur atomique en service, ce qui ne laisse plus que deux unités actives dans tout le pays sur un parc qui en compte cinquante-quatre.

Le réacteur Takahama 3, qui avait été remis en exploitation commerciale le 21 janvier 2011, sera stoppé pour sa 21e session d'entretien régulier pour une durée d'au moins quatre mois, a précisé Kansai Electric.

Le complexe Takahama compte quatre unités dont trois sont déjà hors service.

Les réacteurs japonais doivent subir des contrôles durant plusieurs semaines tous les treize mois environ.

Du fait de l'arrêt prévu de Takahama 3, 52 réacteurs sur les 54 que compte le Japon seront suspendus.

Sept des neuf compagnies régionales nippones n'auront plus aucun réacteur actif.

Les deux unités du pays qui resteront encore en fonction doivent en outre aussi être arrêtées d'ici au mois de mai au plus tard, et nul ne sait quand toutes les tranches inactives pourront être relancées.

A la suite du séisme et du tsunami qui, le 11 mars, ont engendré l'accident sur le site nucléaire Fukushima Daiichi (nord-est), une quinzaine de réacteurs ont été subitement arrêtés dans les centrales du nord-est, puis deux autres présentant des risques à Hamaoka (centre).

Le redémarrage de tous les autres réacteurs stoppés pour maintenance ou à cause des secousses sismiques est conditionné à de nouveaux tests de résistance (notamment vis-à-vis des catastrophes naturelles) et à l'approbation des autorités locales, ce qui retarde l'échéancier habituel.

Le ministre nippon de l'Industrie, Yukio Edano, a reconnu que le Japon pourrait n'avoir plus aucun réacteur nucléaire en activité cet été et prévenu qu'il ne pouvait s'engager sur un calendrier pour la réactivation des tranches stoppées.

Nous devons dès lors prendre des dispositions au cas où plus aucune centrale nucléaire ne serait exploitée dans les prochains mois et surtout lors des pics de consommation estivaux, a-t-il insisté.

La semaine dernière, le Premier ministre a laissé entendre qu'il ne passerait pas en force, souhaitant la compréhension des populations locales avant d'autoriser le redémarrage.

Les compagnies d'électricité, qui appellent la citoyens et les entreprises à réduire leur consommation, sont forcées de remettre en exploitation des centrales thermiques afin de compenser.

KANSAI ELECTRIC POWER

TOKYO ELECTRIC POWER


(©AFP / 20 février 2012 07h36) 

vendredi 17 février 2012

60 pour cent du combustible fondu

Au Japon, l'opérateur de la centrale sinistrée Fukushima Dai-ichi attribue les températures anormalement hautes relevées dans un des réacteurs de la centrale à un dysfonctionnement de thermomètre.

La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a rendu compte jeudi à l'Agence gouvernementale de sûreté nucléaire de son analyse du problème qui touche actuellement le réacteur 2 de la centrale.

Un des thermomètres utilisés pour mesurer la température au sein du réacteur, qui en compte trois, indique une température beaucoup plus élevée que les deux autres.

Selon Tepco, il est fortement improbable que la température soit aussi élevée dans le réacteur, à moins que 60 pour cent du combustible fondu qui s'y trouve soit concentré à proximité du thermomètre en question.


mercredi 15 février 2012

le Daily Mail publie une série de photos montrant la région de Fukushima

What a comeback! Eleven months after the tsunami ravaged Japan, a series of pictures reveals the incredible progress being made to clear up the devastation

Last updated at 10:35 AM on 13th February 2012
When Japan was hit by both an earthquake and tsunami in quick succession in March last year, the images of devastation gripped the world.
And now after 11 months of tireless rebuilding, these pictures reveal the amazing progress made since those tragic events.
Photographers returned to the scenes of desolation to take these stunning shots that capture the way in which the areas most severely affected have changed.
Progress: Houses crumbled either side of this main road in the tsunami hit area of Ofunato, Iwate but ongoing efforts have cleared the debris and despite the nearest homes on either side being pulled down many of the other buildings were salvaged
Houses crumbled either side of this main road in the tsunami-hit area of Ofunato, Iwate but ongoing efforts have cleared the debris - and despite the nearest homes on either side being pulled down, many of the other buildings were salvaged
Devastation: In March Yuko Sugimoto was photographed wrapped with a blanket standing in front of debris looking for her son in the tsunami-hit town of Ishinomaki. Below, the same housewife stands with her five-year-old son Raito at the same place
In March, Yuko Sugimoto was photographed wrapped with a blanket standing in front of debris looking for her son in the tsunami-hit town of Ishinomaki. Below, the same housewife stands with her five-year-old son Raito at the same place
One picture shows Yuko Sugimoto standing with her five-year-old son Raito and the newly cleared main road in Ishinomak.
The housewife had been photographed in the midst of the chaos last year wrapped in a blanket as she frantically searched for him in the debris.
She was one of thousands of people left desperately searching through all the rubble as the disaster claimed the lives of more than 19,000 and left thousands more missing.
Rubble: Collapsed buildings and rubble in Kesennuma in Miyagi had made this corner impossible to get through but the impressively swift clean up has left the same corner accessible to traffic
Rubble: Collapsed buildings and rubble in Kesennuma in Miyagi had made this corner impossible to get through but the impressively swift clean up has left the same corner accessible to traffic
Pile up: cars had piled up in front of the airport control tower in Sendai on after the tsunami but has since been totally transformed
Pile up: cars had piled up in front of the airport control tower in Sendai on after the tsunami but has since been totally transformed
The pictures illustrate how, in some cases, homes had to be pulled down as part of the rebuild, whilst in other areas piles of cars, rubbish and even planes and boats needed to be hauled away.
Further south, the tsunami also touched off a nuclear crisis when it slammed into the Fukushima Dai-ichi power plant, forcing about 100,000 people to flee their homes.
Disposing of all the debris - an estimated 23 million tons - was a huge headache but authorities have been working tirelessly to clean up the mess left by the chaos.
The scene in Tagajo, Miyagi prefecture before and after the rebuild operation
The scene in Tagajo, Miyagi prefecture before and after the rebuild operation

All change in Rikuzentakata, Iwate prefecture, as seen on March 22, 2011 and January 15, 2012
All change in Rikuzentakata, Iwate prefecture, as seen on March 22, 2011 and January 15, 2012
Rebuild: Cars and even a plane cluttered up the Sendai Airport in Natori, Miyagi but after an intense clean up the fenced off airport is now back in service
Rebuild: Cars and even a plane cluttered up the Sendai Airport in Natori, Miyagi but after an intense clean up the fenced off airport is now back in service
More work to do: Back in March last year a rescue worker wades through rubble in the tsunami hit area of Minamisanriku, Miyagi, and although the area has largely been cleared tyres and gas canisters have since been dumped there
More work to do: Back in March last year a rescue worker wades through rubble in the tsunami hit area of Minamisanriku, Miyagi, and although the area has largely been cleared tyres and gas canisters have since been dumped there
Before and after clean-up shots of Rikuzentakata, Iwate prefecture
Before and after clean-up shots of Rikuzentakata, Iwate prefecture
Residents of the tsunami-hit area of Minamisoma, Fukushima Prefecture seen last March, and this January
Residents of the tsunami-hit area of Minamisoma, Fukushima Prefecture seen last March, and this January
The city of Kesennuma is seen after the clear-up last month
The city of Kesennuma is seen after the clear-up last month
A hill overlooking the city of Kesennuma and the same area on January 14 this year
A hill overlooking the city of Kesennuma and the same area on January 14 this year
The Japanese cabinet had to approve almost $50billion worth of spending on post-earthquake reconstruction - the country's biggest building project since the Hiroshima and Nagasaki bombs.

The emergency budget was followed by more spending packages and is still dwarfed by the overall cost of damage caused by the earthquake and tsunami, estimated at more than $300 billion.

The earthquake destroyed tens of thousands of homes and smashed a nuclear power plant which began leaking radiation, a situation the plant is still managing.
Chaos: In Ishonomaki, Miyagi a boat washed up in to the middle of this street bringing down pylons and buildings and although the building nearest to the camera on the left needed to be pulled down all the other buildings were repaired
Chaos: In Ishonomaki, Miyagi a boat washed up in to the middle of this street bringing down pylons and buildings and although the building nearest to the camera on the left needed to be pulled down all the other buildings were repaired
Back to normality: Cars are able to come and go through this bridge in Hishonomaki, Miyagi less than a year after a washed up boat prevented anyone from using the road
Back to normality: Cars are able to come and go through this bridge in Hishonomaki, Miyagi less than a year after a washed up boat prevented anyone from using the road
Major project: A number of areas like this site Natori, near Sendai required large scale operations to clear them of the debris which seemed never ending
Major project: A number of areas like this site Natori, near Sendai required large scale operations to clear them of the debris which seemed never ending
In March four people take to the area of Rikuzentakata, Iwate unsure where to begin after it was devastated by rubble but 11 months on the whole area has been cleared leaving just a cross roads in the centre
In March four people take to the area of Rikuzentakata, Iwate unsure where to begin after it was devastated by rubble but 11 months on the whole area has been cleared leaving just a cross roads in the centre
A road cleared of debris in Tagajo, Miyagi prefecture
Amazing transformation after a road is cleared of debris in Tagajo, Miyagi prefecture


Read more: http://www.dailymail.co.uk/news/article-2099811/Eleven-months-tsunami-earthquake-ravaged-Japan-new-pictures-incredible-progress-multi-billion-pound-clear-up.html#ixzz1mRZoLwZw

Le thermomètre du réacteur n°2 de Fukushima serait en panne

La Tokyo Electric Power Compagny (TEPC0) a déclaré mardi que l’un des thermomètres fixé au réacteur n°2 de Fukushima était certainement défectueux rapporte le Wall Street Journal.
Cette annonce a d’abord suscité un soulagement collectif : les mesures de température de ces derniers jours sont remises en cause. Lundi, la compagnie avait mesuré une température de 91°C dans le réacteur, une augmentation qui laissait craindre une perte de contrôle de l’arrêt à froid.
Ce dysfonctionnement rappelle surtout que TEPCO n’est pas totalement maître de la situation dans la centrale nucléaire. Une panne ou un incident peut à tout moment survenir et remettre en cause les améliorations communiquées par la compagnie.
En décembre dernier, l’entreprise avait en en effet expliqué que les réacteurs avaient été refroidi et qu’ils ne pouvaient plus engendrer de réaction nucléaire.


Fukushima weighs heavy at Berlin film showcase

Fukushima weighs heavy at Berlin film showcase
BERLIN (AFP) - 15/02/12 03:44
by Kate Millar


The Fukushima nuclear disaster has come under the spotlight at Berlin's film festival with three films exploring its impact on Japanese society less than a year on.

The 11-day festival, which prides itself on its generally edgier and more politically-overt line-up over other film showcases, was perhaps a fitting backdrop for the documentaries.

"I'm more than happy to be here because the Berlinale has got a long history of showing all those political, socially conscious films," Atsushi Funahashi, director of "Nuclear Nation", told AFP.

He said that although he was sensitised to the atomic question because his family had been affected by the 1945 Allied atomic bombing of Hiroshima, he was unsure at first how to tackle Fukushima.

"First of all, I didn't know what to do as a film-maker but I knew I had to do something," he said, adding one of his motives had been the difference in data from international and Japanese officials.


Eighteen films will vie for the Golden Bear top prize at the Berlin Film Festival
AFP - Gerard Julien
He focuses on the exile of residents of Futaba, where the crippled Fukushima Daiichi nuclear plant was based, to an abandoned high school 250 kilometres (155 miles) away.

The story homes in on a mayor whose town no longer exists as he tries to keep the community together.

"No Man's Zone" by Toshi Fujiwara journeys inside a 20-kilometre area which was evacuated after the disaster, as well as surrounding areas, to talk to "normal" people about how their lives were affected.

With slow panoramic sweeps of battered buildings by the sea, thick piles of rubble, boats lying on their side and crumpled cars, the film opens saying that images of destruction are "always difficult to digest".

It intersperses lingering shots of cherry blossom trees in the spring, cattle and green landscapes with frank conversations with farmers and fishermen who have lost their livelihood.

An older couple talk openly and animatedly about how they want to keep their damaged home despite the cost of repairing it and their experiences of having to stay in a refuge.


A man checks the radiation level at Futaba town, in Fukushima prefecture
AFP/File
"I had a very strange feeling that the people who were directly concerned were somehow very neglected," Fujiwara said.

Meanwhile, in "Friends After 3.11", director Iwai Shunji discusses the political, social and economic state of the country with new "friends" that include a nuclear plant engineer, banker and journalists.

"I want to portray Japan's present and future as told by these 'friends'," he said.

The disaster, triggered by the March 11 earthquake and tsunami, contaminated the environment and forced tens of thousands of residents around the Fukushima nuclear site in northeast Japan to evacuate their homes.

Many still do not know if or when they will be able to return.

The Fukushima power plant became the site of the worst nuclear accident since Chernobyl after it lost its cooling systems in the March earthquake and tsunami and went through meltdown and explosions.

In the wake of the Fukushima accident, Germany decided to phase out nuclear power by the end of 2022.

lundi 13 février 2012

Temperature 80

L'opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi surveille attentivement le réacteur numéro 2, dont l'un des thermomètres affichait dimanche une température de 80 degrés, un niveau critique en terme de sécurité.

Le thermomètre en question, situé dans la partie inférieure de l'enceinte de confinement, a oscillé entre 80 et 90 degrés bien que le volume d'eau injectée ait été augmenté pour avoisiner les 17 tonnes par heure.

Ce lundi, à 10h00, la température était de 91,2 degrés.
Selon la Compagnie d'électricité de Tokyo, il pourrait s'agir d'un dysfonctionnement de ce thermomètre dans la mesure où les 2 autres, installés au même niveau, indiquent des températures de 33 degrés environ.

Par ailleurs, toujours selon Tepco, 3 autres thermomètres situés à près de 1,5 mètre en-dessous afficheraient des températures décroissantes à l'intérieur du réacteur.


jeudi 9 février 2012

Gros coup de chaud sur la centrale de Fukushima

Gros coup de chaud sur la centrale de Fukushima

Gros coup de chaud sur la centrale de Fukushima
Nos confrères de la chaîne de télévision japonaise NHK ont rapporté avant-hier une forte augmentation de la température dans la cuve du réacteur 2 de lacentrale nucléaire de Fukushima (Japon).

On pensait que cela ne pouvait plus se produire. Le Premier ministre Yoshihiko Noda n’a-t-il pas, en effet, annoncé en décembre dernier que l’« arrêt à froid » des turbines était assuré, conformément aux prévisions de l’opérateur TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany), que peu d’experts jugeaient crédibles ? L’un des rares succès de l’exploitant, du moins le croyions-nous, lui qui a la tête dans le sac depuis onze mois et, sur le plan financier, doit notamment s’acquitter d’indemnités colossales…
Las ! La température dans le réacteur aurait bondi de près de 30 degrés celsius depuis les dernières mesures officielles, effectuées le 27 janvier dernier, avec une progression d’une vingtaine de degrés jeudi. L’un des trois thermomètres de la turbine affichait avant-hier à 7 heures du matin 73,3 degrés celsius (68,5 hier), soit environ 7 de moins que la limite officielle, les deux autres ayant fait état d’une température de 44 degrés celsius. Si les causes de cette inquiétante montée, qui rappelle les jours sombres du printemps et de l’été derniers, quand l’unité accidentée semblait incontrôlable, ne sont pas encore avérées, TEPCO a émis l’hypothèse d’un changement de direction du circuit de refroidissement à la suite d’une opération de pompage.
Qu’il dise vrai ou se fourvoie, cet épisode démontre en tout cas que, près d’un an après la catastrophe, la situation n’est toujours pas stabilisée à Fukushima. La NISA (Nuclear and Industrial Safety Agency), organisme gouvernemental, ne s’y est pas trompée, elle qui a souligné la nécessité d’établir un rapport pour savoir si le réacteur 2 est effectivement en « arrêt à froid ». De son côté, l’exploitant, qui assure n’avoir détecté aucune trace de xénon 135 (NDLR : un gaz associé à la fission nucléaire) aux abords du réacteur, a fait savoir qu’il augmenterait la quantité d’eau injectée dans ladite turbine pour un retour à la « normale » dans les plus brefs délais – sachant qu’il a déjà traité quelque 220 000 mètres cube d’eau contaminée, dont 95 000 se seraient accumulés dans les sous-sols des réacteurs. Il a également versé de l’acide borique pour se prémunir contre une réaction en chaîne.
« Il était trop tôt pour affirmer que la centrale était sécurisée en décembre. Les autorités ont officialisé l’arrêt à froid, même si personne n’est sûr de l’endroit où le combustible a fondu », a pour sa part déploré Tetsuo Ito, réponsable de l’Institut de recherche sur l’énergie atomique à l’Université de Kinki interrogé par Bloomberg,pour qui « un incident similaire se produira probablement à nouveau ». Pressé de rassurer ses concitoyens, le gouvernement aurait-il mis la charrue avant les boeufs ?
Crédits photos : AP – Kyodo News / DigitalGlobe – AFP – Getty Images

mercredi 8 février 2012

Recherches sur les forêts dans des échantillons de vers de terre

De hauts niveaux de césium radioactif ont été décelés dans des lombrics, capturés dans les régions proches de la centrale Fukushima Dai-ichi endommagée.

Des scientifiques de l'Institut de recherches sur les forêts et les produits forestiers ont analysé les niveaux de césium dans des échantillons de vers de terre, prélevés en trois endroits.

Selon l'institut, près de 19 mille bécquerels de césium par kilo ont été enregistrés dans le village de Kawauchi, situé à 30 km de la centrale sinistrée.

L'institut précise que les niveaux de césium augmentent en proportion des niveaux de radioactivité de la couche arable, contenant des feuilles décomposées dont se nourrissent les lombrics.

Motohiro Hasegawa, le directeur des recherches de l'institut, signale que les sangliers, oiseaux et autres animaux de la forêt se nourrissent de vers de terre. Il ajoute que l'impact radioactif de ces créatures devra être constamment surveillé pour éviter une contamination par le biais de la chaîne alimentaire.


mardi 7 février 2012

Reacteur 2

Une hausse inexpliquée de la température dans un des réacteurs de la centrale sinistrée de Fukushima continue de préoccuper son opérateur.

Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo qui exploite la centrale en question, annonce que la température n'a pas baissé malgré une augmentation de la quantité d'eau de refroidissement injectée mardi dans le réacteur.

La température affichée par un des thermomètres placés sur le fond du réacteur 2 a monté progressivement jusqu'à 70 degrés environ depuis le 27 janvier, alors qu'elle stationnait autour de 45 degrés auparavant.

Soucieux de faire baisser la température, Tepco a augmenté de 3 tonnes la quantité d'eau déversée sur le combustible nucléaire, la portant à 13,5 tonnes par heure ce mardi matin.

Cependant, Tepco annonce que les valeurs ont baissé de seulement 3 degrés environ après 5 heures de pompage, ne laissant guère apparaître d'amélioration.

La Compagnie d'électricité de Tokyo ajoute qu'aucune hausse de température n'a été enregistrée sur les deux autres thermomètres installés dans le même réacteur. Tepco continuera donc de surveiller attentivement le réacteur.


vendredi 3 février 2012

élus venus de communes françaises s'est rendue à proximité de la centrale japonaise de Fukushima

Une délégation d'élus venus de communes françaises s'est rendue à proximité de la centrale japonaise de Fukushima pour observer les conséquences de l'accident - ici, le 25 janvier 2012.
Une délégation d'élus venus de communes françaises s'est rendue à proximité de la centrale japonaise de Fukushima pour observer les conséquences de l'accident - ici, le 25 janvier 2012.AP/David Guttenfelder
Une vraie carte postale qui séduit Yves Dauge comme les sept autres élus français venus passer quelques jours dans ce département du nord-est du Japon. Avec un objectif : "Voir comment les autorités locales japonaises gèrent la crise nucléaire et ses conséquences." Partant du constat que l'accident de mars 2011 à la centraleFukushima Dai-ichi a marqué les esprits au Japon comme en France, Cités unies, organisation française de promotion des collectivités locales à l'international, et son équivalent japonais CLAIR ont organisé, du 12 au 14 janvier, ce voyage réservé à des élus de collectivités voisines de sites nucléaires, La Hague (Manche), Chinon ou encore Fessenheim (Haut-Rhin).
Quelques jours pour s'immerger dans un territoire marqué par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, et surtout par le pire accident nucléaire depuis Tchernobyl. Un drame d'une ampleur telle que Bertrand Gallet, directeur général de Cités unies, regrette que "les élus n'aient pas été plus nombreux à répondre à l'appel, tant ce voyage est instructif".
Une ville évacuée dans le périmètre d'exclusion de 20 km autour de la centrale.
Une ville évacuée dans le périmètre d'exclusion de 20 km autour de la centrale.REUTERS/STRINGER
Instructif et bouleversant. "Pour nous, ajoute Yves Dauge, ce voyage est un cas concret. Tout ce qui nous a été dit me perturbe beaucoup. A l'avenir, qui vavouloir s'installer ici ? Quelle entreprise va vouloir investir ?" Car, au fil de ces journées à arpenter l'un des plus vastes départements japonais, à contourner la zone interdite des 20 kilomètres établie autour de la centrale et à écouter élus locaux et habitants, les visiteurs ont pris la mesure réelle d'un drame à l'origine de l'évacuation de plus de 100 000 habitants, d'une crise qui pourrait durer quarante ans et d'un coût évalué à 1 151 milliards de yens (11,4 milliards d'euros). Le tout sans compter l'impact sur la santé de milliers de personnes, qui devrait êtreressenti d'ici quelques années et le problème durable de la contamination radioactive.
Une situation qui n'incite guère à l'optimisme. L'adjointe au maire de Strasbourg,Françoise Buffet, pour qui les paysages de Fukushima évoquent les forêts des Vosges, déplore que l'environnement soit "aujourd'hui dangereux, interdit" par la présence massive des dépôts radioactifs. Ils atteignent parfois de tels niveaux qu'ils font réagir les dosimètres amenés par la délégation.
Cette pollution radioactive a été baptisée d'"ennemi invisible" par Norio Kanno, le maire d'Iitate, village qui avait misé sur l'agriculture bio et qui se situe à l'intérieur des terres, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la centrale. Les 6 000 habitants ont dû l'évacuer, car il a eu la malchance de se trouver sur la route du nuage hautement radioactif émis dans les premiers jours de la crise. "Nous avons été victimes d'un caprice du vent", regrette Norio Kanno, rencontré à Iino, dans la banlieue de la ville de Fukushima, où se trouve désormais sa mairie.
Son émouvant témoignage a mis en évidence l'enjeu complexe de la décontamination, qui empêche aujourd'hui d'envisager le retour chez eux des habitants. "Un jour, juge Jacques Maugein, président de la commission locale d'information (CLI) sur le nucléaire en Gironde, le gouvernement japonais devraavoir le courage de reconnaître que la décontamination est une épreuve du temps. Il faudra au moins quarante ans pour un retour à la normale."
De fait, a, par ailleurs, expliqué Ryo Ijichi, responsable de l'ONG On the Road et membre du secrétariat gouvernemental pour la reconstruction, "les efforts de décontamination ne donnent pas grand-chose". Le vent et la pluie déplacent les dépôts radioactifs accumulés dans les forêts et sur les montagnes. Et la centrale accidentée continue de rejeter du césium, à 70 millions de becquerels par heure. Si bien qu'une zone "nettoyée" est à nouveau polluée en quelques jours.
Outre le problème de la contamination, qui pousse au départ des milliers d'habitants, le plus souvent jeunes, les élus français ont pu noter le profond sentiment d'abandon ressenti dans les jours qui ont suivi l'accident par les responsables rencontrés. Katsunobu Sakurai, maire de Minami-Soma, ville côtière de 71 000 habitants, victime du tsunami et dont une partie se trouve dans la zone des 20 kilomètres, a évoqué "l'absence totale d'informations, de consignes, de ravitaillement. J'ai dû tout décider seul, notamment en matière d'évacuation". Réaction de Jacques Maugein : "En France, c'est le préfet qui a normalement l'autorité pour décider une évacuation. Que devraient faire les élus s'il ne la décide pas ?"
A la centrale aussi, les responsables se sont sentis bien seuls au moment du drame. Ce déficit de communication avec le siège tokyoïte de Tepco (compagnie d'électricité de Tokyo, propriétaire et opérateur de la centrale) fait dire à Jacques Maugein qu'aujourd'hui, en pareille situation, "EDF se serait comportée comme Tepco".
Triste constat qui en amène un autre : "Les Japonais vivaient avec l'idée du zéro danger du nucléaire, note Françoise Buffet. Cet accident leur a prouvé l'inverse."Elle se dit profondément marquée par le témoignage du maire d'Iitate. "Pour lui, le traumatisme, le choc violent du tsunami paraissent préférables au mal invisible et sans fin de la radioactivité. Car l'important dans ce genre de situation est depouvoir reconstruire, ce que la nature du mal radioactif ne permet pas."
Même les plus attachés au nucléaire paraissent ébranlés. Michel Laurent, ancien d'Areva, maire de Beaumont-Hague (Manche), commune voisine du chantier de l'EPR et où se trouve le centre de traitements des déchets de la Hague, clame l'importance de "toujours penser à l'impensable quand on s'intéresse aux risques d'accident""Ce drame confirme l'importance de ne pas faire d'économies sur la sécurité et de maintenir les exploitants sous le statut de sociétés nationales."
Michel Laurent souhaite également des réponses sur les indemnisations. Pierre Gaillard, vice-président de la CLI auprès de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), veut rencontrer l'assureur d'EDF, ce qu'il n'a pas encore réussi à fairemalgré plusieurs demandes. Il s'interroge également sur le déroulement des exercices réalisés tous les deux ans en France. "Est-ce que l'on peut exiger des chauffeurs de bus, des gendarmes ou des pompiers d'intervenir dans des milieux devenus aussi hostiles ? Avons-nous les moyens de garantir leur sécurité ?"
Certaines craintes s'expriment. Jacques Maugein rappelle que la centrale du Blayais (Gironde) a été inondée en 1999 et peut toujours l'être"Que peuvent les protections mises en place contre la puissance de l'eau ?" Evoquant l'ancienneté de la centrale de Fessenheim et le fait qu'elle se trouve sous la menace des eaux du canal d'Alsace, Françoise Buffet rappelle que Strasbourg, comme plusieurs villes allemandes et suisses, en a demandé la fermeture, en vain.
Et, finalement, la question porte sur l'avenir du nucléaire, une technologie dont, constate Françoise Buffet, "nous ne maîtrisons pas l'ensemble du processus et qui peut avoir des conséquences désastreuses". Pour Yves Dauge, c'est clair, aujourd'hui "il faut affirmer la nécessité de sortir du nucléaire""Cela doit êtreaccompagné d'une réflexion sur la stratégie énergétique, précise-t-il. Mais c'est d'autant plus fondamental que le nucléaire devrait coûter de plus en plus cher."
Il ne croyait pas si bien dire, comme l'a démontré le rapport de la Cour des comptes sur "Les coûts de la filière électronucléaire". Dévoilé le 31 janvier, il soulignait les "grandes incertitudes" pesant sur ce secteur.
Philippe Mesmer Article paru dans l'édition du 02.02.12