Gros coup de chaud sur la centrale de Fukushima
par Guillaume Duhamel, Mercredi 8 février 2012
Nos confrères de la chaîne de télévision japonaise NHK ont rapporté avant-hier une forte augmentation de la température dans la cuve du réacteur 2 de lacentrale nucléaire de Fukushima (Japon).
On pensait que cela ne pouvait plus se produire. Le Premier ministre Yoshihiko Noda n’a-t-il pas, en effet, annoncé en décembre dernier que l’« arrêt à froid » des turbines était assuré, conformément aux prévisions de l’opérateur TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany), que peu d’experts jugeaient crédibles ? L’un des rares succès de l’exploitant, du moins le croyions-nous, lui qui a la tête dans le sac depuis onze mois et, sur le plan financier, doit notamment s’acquitter d’indemnités colossales…
Las ! La température dans le réacteur aurait bondi de près de 30 degrés celsius depuis les dernières mesures officielles, effectuées le 27 janvier dernier, avec une progression d’une vingtaine de degrés jeudi. L’un des trois thermomètres de la turbine affichait avant-hier à 7 heures du matin 73,3 degrés celsius (68,5 hier), soit environ 7 de moins que la limite officielle, les deux autres ayant fait état d’une température de 44 degrés celsius. Si les causes de cette inquiétante montée, qui rappelle les jours sombres du printemps et de l’été derniers, quand l’unité accidentée semblait incontrôlable, ne sont pas encore avérées, TEPCO a émis l’hypothèse d’un changement de direction du circuit de refroidissement à la suite d’une opération de pompage.
Qu’il dise vrai ou se fourvoie, cet épisode démontre en tout cas que, près d’un an après la catastrophe, la situation n’est toujours pas stabilisée à Fukushima. La NISA (Nuclear and Industrial Safety Agency), organisme gouvernemental, ne s’y est pas trompée, elle qui a souligné la nécessité d’établir un rapport pour savoir si le réacteur 2 est effectivement en « arrêt à froid ». De son côté, l’exploitant, qui assure n’avoir détecté aucune trace de xénon 135 (NDLR : un gaz associé à la fission nucléaire) aux abords du réacteur, a fait savoir qu’il augmenterait la quantité d’eau injectée dans ladite turbine pour un retour à la « normale » dans les plus brefs délais – sachant qu’il a déjà traité quelque 220 000 mètres cube d’eau contaminée, dont 95 000 se seraient accumulés dans les sous-sols des réacteurs. Il a également versé de l’acide borique pour se prémunir contre une réaction en chaîne.
« Il était trop tôt pour affirmer que la centrale était sécurisée en décembre. Les autorités ont officialisé l’arrêt à froid, même si personne n’est sûr de l’endroit où le combustible a fondu », a pour sa part déploré Tetsuo Ito, réponsable de l’Institut de recherche sur l’énergie atomique à l’Université de Kinki interrogé par Bloomberg,pour qui « un incident similaire se produira probablement à nouveau ». Pressé de rassurer ses concitoyens, le gouvernement aurait-il mis la charrue avant les boeufs ?
On pensait que cela ne pouvait plus se produire. Le Premier ministre Yoshihiko Noda n’a-t-il pas, en effet, annoncé en décembre dernier que l’« arrêt à froid » des turbines était assuré, conformément aux prévisions de l’opérateur TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany), que peu d’experts jugeaient crédibles ? L’un des rares succès de l’exploitant, du moins le croyions-nous, lui qui a la tête dans le sac depuis onze mois et, sur le plan financier, doit notamment s’acquitter d’indemnités colossales…
Las ! La température dans le réacteur aurait bondi de près de 30 degrés celsius depuis les dernières mesures officielles, effectuées le 27 janvier dernier, avec une progression d’une vingtaine de degrés jeudi. L’un des trois thermomètres de la turbine affichait avant-hier à 7 heures du matin 73,3 degrés celsius (68,5 hier), soit environ 7 de moins que la limite officielle, les deux autres ayant fait état d’une température de 44 degrés celsius. Si les causes de cette inquiétante montée, qui rappelle les jours sombres du printemps et de l’été derniers, quand l’unité accidentée semblait incontrôlable, ne sont pas encore avérées, TEPCO a émis l’hypothèse d’un changement de direction du circuit de refroidissement à la suite d’une opération de pompage.
Qu’il dise vrai ou se fourvoie, cet épisode démontre en tout cas que, près d’un an après la catastrophe, la situation n’est toujours pas stabilisée à Fukushima. La NISA (Nuclear and Industrial Safety Agency), organisme gouvernemental, ne s’y est pas trompée, elle qui a souligné la nécessité d’établir un rapport pour savoir si le réacteur 2 est effectivement en « arrêt à froid ». De son côté, l’exploitant, qui assure n’avoir détecté aucune trace de xénon 135 (NDLR : un gaz associé à la fission nucléaire) aux abords du réacteur, a fait savoir qu’il augmenterait la quantité d’eau injectée dans ladite turbine pour un retour à la « normale » dans les plus brefs délais – sachant qu’il a déjà traité quelque 220 000 mètres cube d’eau contaminée, dont 95 000 se seraient accumulés dans les sous-sols des réacteurs. Il a également versé de l’acide borique pour se prémunir contre une réaction en chaîne.
« Il était trop tôt pour affirmer que la centrale était sécurisée en décembre. Les autorités ont officialisé l’arrêt à froid, même si personne n’est sûr de l’endroit où le combustible a fondu », a pour sa part déploré Tetsuo Ito, réponsable de l’Institut de recherche sur l’énergie atomique à l’Université de Kinki interrogé par Bloomberg,pour qui « un incident similaire se produira probablement à nouveau ». Pressé de rassurer ses concitoyens, le gouvernement aurait-il mis la charrue avant les boeufs ?
Crédits photos : AP – Kyodo News / DigitalGlobe – AFP – Getty Images
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