Grâce à un robot sous-marin, la compagnie japonaise Electric Power Company Holdings Inc. (TEPCO) a pu explorer les parties immergées de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, détectant de possibles déchets nucléaires à l'intérieur du réacteur n.3, ont annoncé les médias dimanche.
TEPCO a envoyé un robot sous-marin téléguidé à l'intérieur du réacteur n.3 samedi. Le robot a transmis des images sur lesquelles on aperçoit du matériel non identifié accumulé sur un mètre de haut au fond du réacteur, ainsi que quelques débris du réacteur.
Le robot n'ayant pas été équipé de capteurs de radiations, TEPCO n'a pas pu identifier le matériel accumulé. Toutefois, en se basant sur de précédentes études, TEPCO estime qu'il est fortement probable qu'il s'agisse de déchets nucléaires.
Trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ont fondu lorsqu'un séisme de magnitude 9 a frappé les côtes japonaises en mars 2011. TEPCO avait évoqué une possible fuite de combustible nucléaire fondu au fond du réacteur, mais avait pour l'instant été incapable de la localiser.
Récupérer les déchets nucléaires est un défi sans précédent. A partir de septembre, le gouvernement japonais et TEPCO vont mettre en place un plan pour récupérer ces déchets, et devraient le mettre en oeuvre en 2021.
L'assainissement de la centrale nucléaire endommagée devrait prendre quatre à cinq décennies.
'exploitant de la centrale nucléaire japonaise Fukushima, l'entreprise Tepco, va déverser l'eau contaminée par du tritium, un isotope radioactif de l'hydrogène, dans l'océan Pacifique, rapportent vendredi différents médias japonais.
"La décision a été prise", confirme Takashi Kawamura, nouveau président de Tepco, à l'agence de presse japonaise Kyodo.
L'eau contaminée subsiste un problème pour la centrale nucléaire, frappée le 11 mars 2011 par un tremblement de terre suivi d'un tsunami. Trois des six réacteurs sont continuellement arrosés d'eau pour les refroidir.
L'eau ainsi contaminée est ensuite traitée, grâce à un processus censé supprimer 62 différents types de matières radioactives, à l'exception du tritium.
La population locale inquiète
Cette substance radioactive empêche ainsi la mise hors service de la centrale, quelque 777.000 tonnes d'eau contaminée par le tritium étant stockées dans environ 580 réservoirs.
Shunichi Tanaka, président de l'autorité de la régulation nucléaire au Japon, a exhorté l'opérateur de déverser l'eau dans l'océan. Le tritium, présent en petites quantités, ne présenterait en effet que peu de risques.
Mais la population locale, et surtout les pêcheurs, s'inquiète de cette mesure. L'absence de communication aux riverains a notamment été déplorée.
The operator of a nuclear research facility north of Tokyo says the 5 workers who were accidentally exposed to radioactive substances had spent 3 hours in the contaminated room.
The workers were inspecting fuel storage containers at the facility of the Japan Atomic Energy Agency in Ibaraki Prefecture on Tuesday when the incident occurred.
Four of them suffered internal radiation exposure when a bag of powdered radioactive substances, including plutonium, ripped and the contents spilled out. One of the 4 was found to have 22,000 becquerels of plutonium 239 in his lungs.
The agency officials said on Friday that a tent was set up outside the room after the accident to prevent radiation from spreading.
They said the workers remained in the room for about 3 hours until the tent was ready.
The officials said they swiftly began preparations to evacuate the workers after instructing them to stay as far away as possible from the ripped bag.
The agency plans to investigate whether the evacuation procedures affected radiation exposure.
Jun. 9, 2017 - Updated 07:07
Japon: des employés exposés à de hauts niveaux de radiations
L'Agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA) a annoncé ce mercredi que cinq de ses employés avaient été exposés à de très hauts niveaux de radiations après la rupture d'un sac contenant du plutonium au cours d'une inspection de routine. L'incident s'est produit mardi au sein d'un centre de recherche et développement de l'agence dans la ville de Oarai (préfecture d'Ibaraki), située au nord de Tokyo. La vie des salariés, qui ont été soumis à un traitement médical d'urgence, n'est pas menacée dans l'immédiat, a précisé le JAEA dans un communiqué, mais les examens des poumons ont révélé des niveaux significatifs de contamination, notamment en plutonium 239, avec une activité de 22.000 becquerels dans un cas. Aucune fuite de matière radioactive n'a été observée à l'extérieur du bâtiment, selon la même source.
L'Autorité de régulation nucléaire (NRA) du Japon, créée après la catastrophe de Fukushima de mars 2011, a aussitôt condamné l'agence JAEA, dont elle avait par le passé critiqué "l'absence de culture de sûreté". "Je n'ai jamais entendu parler d'une exposition aussi élevée dans ma carrière", a réagi le président de cette instance de régulation, Shunichi Tanaka, auprès de la presse. La sûreté nucléaire est un sujet particulièrement sensible au Japon depuis l'accident de la centrale Fukushima Daiichi (nord-est) en mars 2011 après un séisme suivi d'un tsunami, la pire catastrophe du secteur depuis celle de la centrale soviétique de Tchernobyl en 1986.
C'est le cinquième réacteur nucléaire du parc japonais à redémarrer après Fukushima : Takahama 3 a été relancé mardi 6 juin. Il fonctionne en partie au combustible recyclé Mox, produit par l'entreprise française Areva.
La centrale nucléaire de Takahama. Un autre réacteur de la même centrale, Takahama 4, avait été relancé il y a 2 semaines.
Le parc nucléaire du Japon redémarre petit à petit. Un cinquième réacteur nucléaire a été relancé mardi 6 juin 2017, a annoncé la Kansai Electric Power (Kepco), un modèle qui fonctionne en partie au combustible recyclé Mox. Ce redémarrage a lieu moins d'un mois après celui de l'unité voisine Takahama 4, dans le sud-ouest du Japon. La réaction en chaîne ne débutera que plusieurs heures plus tard ; la fourniture d'électricité sur le réseau n'est pas attendue avant plusieurs semaines.
Le 5e réacteur japonais à redémarrer
Avant la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, le Japon comptait 54 réacteurs nucléaires en fonctionnement. Le pays n'en compte maintenant plus que 42, dont la majorité est actuellement arrêtée pour passer des tests de sécurité. Takahama 3, à 350 km à l'ouest de Tokyo, ne sera donc que le 5e réacteur en service au Japon (dont 3 en partie chargés de Mox).
Takahama 3 et 4 avaient redémarré début 2016, mais un tribunal, saisi par un groupe de riverains, en avait ordonné l'arrêt, estimant que toutes les leçons de la catastrophe nucléaire de Fukushima n'avaient pas été tirées. La décision avait été confirmée en premier appel. "Il reste des interrogations sur les mesures de protection vis-à-vis d'un tsunami et concernant les plans d'évacuation", avait signifié le juge. Mais en mars 2017, la Haute cour d'Osaka a infirmé cette décision, ouvrant la voie à un redémarrage.
Le Mox, combustible français controversé
Takahama 3 et 4 emploient en partie du Mox, un combustible issu d'uranium et plutonium recyclé, uniquement produit par Areva en France. Le Japon n'a pas encore mis en exploitation ses usines de retraitement et fabrication de Mox, en raison de divers problèmes techniques et de normes plus strictes depuis l'accident de Fukushima. La relance de ces réacteurs ainsi que l'emploi de Mox suscitent de vives protestations des écologistes, dont l'organisation internationale Greenpeace.
"Le combustible nucléaire Mox intégrant du plutonium réduit la sûreté des réacteurs, augmentant à la fois le risque d'accident grave et ses conséquences radiologiques", écrit l'association écologiste dans un communiqué. Selon elle, une expédition secrète de Mox doit partir du port de Cherbourg en France le 7 juillet en direction de la centrale de Takahama. "Ce transport présente également de sérieux problèmes de sécurité, car le Mox, qui peut être utilisé pour la fabrication de matériau d'arme nucléaire, est une cible potentielle pour les organisations terroristes", écrit Greenpeace.
A la suite du feu vert de la Haute cour d’Osaka qui avait confirmé fin mars le droit d’exploitation des unités 3 et 4 de la centrale de Takahama, dans le sud-ouest de l’archipel, la compagnie d’électricité japonaise Kansai Electric Power (Kepco) a officiellement redémarré mercredi 17 mai 2017 le réacteur n°4. Ce modèle, qui fonctionne en partie au combustible recyclé Mox, est le quatrième réacteur nucléaire à reprendre du service au Japon depuis 2011 et l’accident de Fukushima.
Une dose d’environ 8 Sieverts est considérée comme incurable et fatale.Un trou de pas moins d’un mètre carré de taille a également été découvert sous la cuve sous pression du réacteur, selon TEPCO.
Selon les chercheurs, l’ouverture apparente dans la grille métallique de l’un des trois réacteurs qui avaient fondues en 2011, est censé être avoir été causé par le combustible nucléaire fondu.
Début février, le professeur émérite à l’université Hosei de Tokyo Miyano Hiroshi expliquait à la NHK que ce taux astronomique était probablement dû au fait qu’une partie du combustible fondu n’était pas immergée dans les eaux de refroidissement et dégageait des radiations. Dans cet univers hautement radioactif, seul les robots peuvent intervenir, mais pour une durée limitée. L’engin envoyé le 10 février n’est resté que deux heures car il ne peut pas résister à une dose cumulée de 1 000 sieverts. Comme l’indique Tepco, le robot nettoyeur n’a pu parcourir que le cinquième de la zone prévue avant de faire demi-tour. L’électronique aussi a ses limites.
L’extraction du magma radioactif bloqué pour 4 encore Selon des estimations de l’Irid à Tokyo, environ 880 tonnes de magma extrêmement radioactif appelé « corium » (formé par des morceaux du réacteur fondu mélé à des débris). La compagnie électrique concentre ses efforts sur cette mission cruciale et assure qu’elle sera en mesure d’extraire cette substance à partir de 2021. Dans le même temps, la compagnie travaille à l’extraction des barres de combustibles usagées et entreposées dans les piscines de stockage. Mais la feuille de route établie par l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN) ne sera pas tenue.
La pose du « couvercle » de confinement encore repoussée Dans le réacteur 3, en travaux pour être recouvert d’une imposante structure, le retrait était déjà prévu en 2015. Puis il a été programmé pour cette année et vient d’être repoussé «au plus tôt à 2018». L’environnement est encore trop radioactif.
Dans le réacteur 3, en travaux pour être recouvert d’une imposante structure, le retrait était déjà prévu en 2015. Puis il a été programmé pour cette année et vient d’être repoussé «au plus tôt à 2018». L’environnement est encore trop radioactif.
La contamination des eaux se poursuit C’est l’autre casse-tête de Tepco. Les vues aériennes de la centrale donnent le vertige. Sur le site devenu une véritable ruche dans une campagne désertée, plus de 1 100 énormes réservoirs contenant plus de 961 000 m3 d’eau contaminée (soit un volume dépassant la capacité de 380 piscines olympiques) ont avalé des hectares d’espaces boisés. Tepco a remplacé ceux qui fuyaient par des conteneurs soudés et plus seulement vissés. En effet, chaque jour, entre 200 et 400 m3 d’eau souterraine et de pluie s’infiltrent dans les bâtiments de Fukushima-Daiichi : Tepco pompe quotidiennement environ 300 m3 dans le sous-sol de la centrale qui enfermerait près de 60 000 m3de liquide très radioactif. Et pour le refroidissement du corium, 286 m3 d’eau fraîche sont injectés quotidiennement dans les trois réacteurs.
Mais une partie du liquide contaminé s’échappe dans le Pacifique malgré la barrière d’acier construite dans le port. Aucune décision n’a été prise au sujet de cette énorme quantité d’eau stockée dont une partie a été débarrassée de certains radioéléments. Mais les déchets produits par cette purification sont hautement radioactifs et potentiellement explosifs selon des experts cités par le quotidien Mainichi. Surtout, on ne sait absolument pas quelle sera la destination finale de ces déchets.
En 2016 des mesures effectués dans la mer étaient toujours inquiétantes. Tous les ans depuis cinq ans, Ken Buesseler et son équipe prélèvent des échantillons d’eau près des côtes du Japon et en plein océan. Pour les côtes américaines, les chercheurs ont fait appel aux usagers de la mer. Baigneurs, plaisanciers, employés de la marine marchande, sont invités à remplir des bouteilles d’eau et à indiquer le lieu exact du prélèvement avant de l’envoyer au laboratoire via un site de science participative, « our radioactive ocean ». En tout, plus d’un millier échantillons ont ainsi pu être collectés.
Des fuites toujours non contrôlées Les résultats montrent que la radioactivité relâchée est aujourd’hui des centaines de fois plus faible qu’au moment de l’explosion des trois réacteurs.
Cependant, les teneurs restent désormais constantes. « Nous ne constatons pas la baisse continue à laquelle on pourrait s’attendre si toutes les fuites avaient été stoppées, affirme Ken Buesseler dans une communication du 8 mars. Au contraire, nous trouvons encore des valeurs élevées ce qui confirme qu’il y a toujours des rejets en provenance de la centrale ».
Le mur de glace, un projet utopique Face au débit de l’eau sur le site, Tepco a dégainé en 2014 son colossal projet de mur de glace. Sur le papier, tout allait bien : 1 568 tubes d’acier étaient plongées sur 30 mètres de profondeur dans le sous-sol de la centrale et sur un périmètre de 1,4 kilomètre. Alimenté par un liquide réfrigérant à – 30°C, le mur devait former à terme une banquise sous le «Titanic» de Fukushima-Daiichi. L’idée étant de piéger le fluide radioactif et d’empêcher les eaux d’infiltration de gagner le sous-sol des réacteurs. La congélation a démarré en retard en mars 2016, et elle n’est pas encore effective en raison de courants d’eau importants et d’un sous-sol parcouru de canalisations. Fin décembre, l’ARN a évoqué les «effets limités, sinon nuls» du mur de glace. En octobre, Toyoshi Fuketa, un commissaire de l’agence, avait déjà alerté Tepco sur les limites de cette technique :
«Le pompage des eaux souterraines à travers les puits devrait être la principale action, car il peut contrôler de façon fiable le niveau [de ce liquide]. […] Le mur de glace ne jouera qu’un rôle de soutien.»
Un coût faramineux En décembre, le coût de la catastrophe a été revu à la hausse d’une manière vertigineuse : 21 500 milliards de yens, soit plus de 177 milliards d’euros. Autrement dit, un peu moins de la moitié du budget de la France. C’est surtout le double du total estimé par le ministère japonais de l’Economie trois ans plus tôt. Dans cette enveloppe, les travaux à la centrale représentent 66 milliards d’euros. Presque autant sont consacrés aux indemnisations des déplacés des communes autour environnantes. En 2011, près de 160 000 personnes ont fui leur domicile pour échapper à la menace radioactive. Le gouvernement entend limiter les sommes versées et inciter au retour dans les zones contaminées en levant les ordres d’évacuation d’ici à mars. Quitte à tolérer des niveaux moyens d’exposition aux radiations 20 fois plus élevés qu’ailleurs. Mais dans les cinq communes où l’interdiction de séjour a été levée, le taux des retours ne dépasse pas les 13 %. Et comme Libération l’a constaté l’année dernière à Naraha, ils sont surtout le fait de personnes âgées et d’hommes.
La décontamination autour de la centrale Fukushima-Daiichi est un autre chantier dont le coût s’annonce colossal. L’opération devrait coûter environ 33 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 13 milliards d’euros pour la gestion problématique des dizaines de millions de mètres cubes de déchets radioactifs. Le contribuable, le consommateur et les producteurs d’électricité vont devoir payer la note. Le gouvernement va continuer à verser de l’argent à Tepco qui a été en partie nationalisé. Sans savoir quand la compagnie électrique remboursera…
Six ans après le 11 Mars, le confinement de la centrale sinistrée s’avère plus long et coûteux que prévu. Plus élevés qu’on le pensait, les niveaux de radioactivité restent alarmants.
Tout reste à faire. Six ans après le tsunami du 11 mars 2011 et la catastrophe nucléaire, la centrale de Fukushima-Daiichi n’est plus vraiment la bombe à retardement qui donnait des sueurs froides aux ingénieurs japonais. Mais certains experts et politiques, comme l’ex-Premier ministre Naoto Kan, continuent de dire que l’accident n’est pas terminé puisqu’il faut toujours refroidir les trois réacteurs qui sont entrés en fusion, faute de quoi ceux-ci reprendraient leurs rejets dans l’atmosphère.
A leurs yeux, parler de démantèlement n’a pas encore de sens car une grande partie des travaux relève d’abord de la sécurisation des installations et de la décontamination des lieux, qui a bien progressé. «Les réacteurs 1, 2 et 3 sont toujours menaçants. En cas de fort séisme ou de tsunami, nous ne savons pas ce qui peut se passer», redoute David Boilley, de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) qui suit de près la situation au Japon. De nombreuses inconnues demeurent. Des incertitudes doivent être levées sur la localisation et l’état du cœur des réacteurs. Pis, des techniques sont encore à inventer pour lancer le démantèlement qui «prendra entre trente et quarante ans», assure Tokyo Electric Power Company (Tepco) qui gère la centrale, située à 250 kilomètres au nord de la capitale.
Tepco, l'opérateur de la centrale accidentée de Fuskushima au Japon, a annoncé avoir détecté un taux de radioactivité très préoccupant dans l'enceinte du réacteur 2 : 530 sieverts par heure alors que le précédent record établi en 2012 était de 73 sieverts par heure. Presque six ans après la catastrophe nucléaire, la centrale de Fukushima Daiichi continue d'inquiéter au Japon. Le 2 février, Tokyo Electric Power Co. ou Tepco, l'opérateur de la centrale a annoncé avoir détecté un niveau de radioactivité décrit comme "inimaginable" par certains experts dans l'enceinte d'un des réacteurs les plus endommagés. Fin décembre, Tepco a commencé à mener de nouvelles investigations à l'intérieur de la centrale. Objectif : parvenir à déterminer l'état du cœur des réacteurs dont le combustible a fondu dans les heures qui ont suivi le séisme de mars 2011. Grâce à des simulations et des observations, l’Institut international de recherche sur le démantèlement nucléaire a estimé que le corium, ce mélange radioactif de combustible fondu et de débris, représenterait au total 880 tonnes. Cette masse impressionnante serait répartie dans les trois réacteurs endommagés de Fukushima Daiichi. Or, savoir où se trouve exactement ce corium est indispensable pour envisager le démantèlement. C'est pourquoi Tepco a envoyé au cours du mois de janvier une petite caméra téléguidée au sein du réacteur 2. C'est elle qui a permis de détecter un taux de radioactivité record. 530 sieverts par heure Les ingénieurs de Tepco ont analysé "le bruit électronique" formé sur les images pour évaluer le niveau de radiations dans l'enceinte. D'après leurs calculs, celui-ci atteindrait 530 sieverts par heure. La méthode n'étant pas très précise, il existe une marge d'erreur de 30%, ce qui signifie que le niveau serait compris entre 370 et 690 sieverts par heure. Même en prenant en compte cette marge, le nouveau record est très nettement supérieur au précédent enregistré en 2012 dans le réacteur qui était de 73 sieverts par heure. Un taux déjà considéré comme mortel. L'Institut national des sciences radiologiques a indiqué au Japan Times que les professionnels de santé n'ont jamais considéré faire face à un tel niveau de radiations. Selon eux, une dose de 1.000 millisieverts, soit un sievert, peut causer infertilité, perte de cheveux, nausées et malaise, tandis qu'une dose de 100 millisieverts suffit à augmenter significativement le risque de cancer. Une dose de 4 sieverts entrainerait elle, la mort d'une personne sur deux en un mois. 10 sieverts tueraient un individu en trois semaines. Radioactivité inexpliquée Ce taux de radioactivité est d'autant plus préoccupant que Tepco ignore à l'heure actuelle son origine. Il est possible que les précédentes valeurs aient été sous-estimées et que le niveau ait toujours été assez élevé. Néanmoins, il est aussi possible que quelque chose ait changé à l'intérieur du réacteur. Hiroshi Miyano, professeur de l'Université Hōsei, a déclaré à la chaine NHK que ce "niveau extrêmement élevé de radiations mesuré à un endroit, s'il est exact, peut indiquer que le combustible n'est pas loin et qu'il n'est pas recouvert d'eau". Une hypothèse à vérifier mais qu'appuie un autre détail d'importance repéré par l'opérateur sur les images prises par la caméra. Parmi les structures métalliques de l'enceinte, un trou d'un mètre de large a été détecté sous le réservoir. "Cela pourrait avoir été causé par le combustible nucléaire qui aurait fondu et formé un trou dans le réservoir, mais ce n'est qu'une hypothèse à ce stade", a confié à l'AFP, Tatsuhiro Yamagishi, porte-parole de Tepco. Quelques jours plus tôt, le société avait déjà révélé avoir découvert sur les images des dépôts d'une matière noire accumulés dans la partie inférieure de l'enceinte. Ceci pourrait indiquer que du combustible fondu s'est échappé et répandu dans la structure. Six ans après la catastrophe, ce serait la première fois que Tepco trouve de telles traces dans la centrale. Une découverte qui complique les recherches "Nous pensons que les images capturées offrent des informations très utiles mais nous devons encore enquêter étant donné qu'il est très difficile d'évaluer la situation actuelle à l'intérieur", a souligné le porte-parole de Tepco, assurant qu'aucune radiation ne s'échappe du réacteur. Si elle se confirme, la découverte de combustible fondu serait d'importance pour l'opérateur mais le niveau de radioactivité complique grandement les opérations. A l'heure actuelle, seuls des robots sont capables de s'aventurer à proximité des réacteurs et avec un taux de 530 sieverts par heure, même eux ne vont pas survivre très longtemps. Le dispositif que compte utiliser Tepco est conçu pour supporter une exposition de 1.000 sieverts, ce qui signifie qu'il ne pourra pas tenir plus de deux heures avant de dysfonctionner. En mars prochain, un robot devrait également être envoyé dans l'enceinte du réacteur 1 afin d'évaluer sa situation. Des informations indispensables en vue du démantèlement. Selon les experts, le démantèlement de Fukushima pourrait prendre plus de quarante ans et le retrait en toute sécurité du combustible fondu représente un défi sans précédent dans l'histoire du nucléaire. En décembre, le gouvernement japonais a estimé que le coût total de l'opération, de décontamination de la zone et de stockage des déchets radioactifs devrait atteindre plus de 170 milliards d'euros, soit le double des estimations faites en 2013.