mardi 7 juin 2011

Nombreuses actualités du 6 juin

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Nous avons demandé aujourd'hui au directeur du Centre de prévention des catastrophes d'Asie, Makoto Fujieda, de nous parler de l'incinération prévue des déchets radioactifs.

Makoto Fujieda
Les explosions d'hydrogène à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi ont éparpillé des substances radioactives dans les alentours. Elles auraient également contaminé des débris, dont des morceaux de bois et de plastique. Ces débris sont habituellement brûlés pour réduire leur volume avant leur ensevelissement. Les enterrer sans les avoir incinérés au préalable entraînerait des difficultés en raison de leur volume important.
C'est la raison pour laquelle cette méthode traditionnelle a été choisie par les municipalités qui y ont été autorisées.
Mais si des déchets normaux et des déchets radioactifs sont brûlés dans la même installation, un travail supplémentaire sera nécessaire pour enlever toutes les cendres et vérifier les niveaux de radiation après chaque incinération. Je pense que la difficulté de ces efforts rendrait peu efficace le processus d'élimination des déchets. C'est pourquoi je propose que des incinérateurs soient installés pour brûler uniquement les déchets radioactifs.

Radio Japon
Quels sont les problèmes associés à la méthode d'incinération ?

Makoto Fujieda
Lorsque les déchets contaminés sont brûlés, des substances radioactives sont recueillies dans les filtres et les cendres, aussi les filtres doivent être remplacés et les cendres éliminées de manière appropriée, en même temps que les filtres eux-mêmes.
La méthode habituelle consiste à les stocker dans des conteneurs ou des barils avant de les transporter vers le site d'ensevelissement.
Mais la capacité de ces sites ne suffirait certainement pas à accueillir tous les déchets radioactifs. Il serait donc nécessaire de préparer plus de sites d'ensevelissement.
Par ailleurs, si le niveau de radiation des cendres et des filtres était trop élevé, il serait impossible de les enterrer tels quels. Il faudrait tout d'abord les stocker dans des barils jusqu'à ce que leur niveau de radiation ait naturellement baissé à un niveau permettant leur ensevelissement.
Les installations régionales d'incinération des déchets ne possèdent habituellement pas de site de stockage, ce qui rend nécessaire la création de tels sites.

C'était un commentaire de Makoto Fujieda, directeur du Centre de prévention des catastrophes d'Asie.






-- Tepco teste un système de filtrage pour décontaminer l'eau hautement radioactive qui continue à s'écouler à l'extérieur des réacteurs de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.

La compagnie fait des essais pour s'assurer du bon fonctionnement du système en préparation à sa mise en marche le 15 juin.

Plus de 105 mille tonnes d'eau fortement contaminée se seraient accumulées dans les sous-sols des bâtiments des réacteurs et des turbines de la centrale.

Ce volume continue à s'accroître au rythme de 500 tonnes par jour.

Le 15 juin, la compagnie espère entamer la décontamination de l'eau et son transfert vers des réservoirs provisoires avant de la faire circuler dans les réacteurs comme fluide caloporteur.

Deux réservoirs sont arrivés ce lundi près du complexe nucléaire. 270 réservoirs au total, d'une capacité combinée de 30 mille tonnes, seront installés sur le site de la centrale.

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Près de 3 mois après la double catastrophe du 11 mars, la présence de déchets hautement radioactifs dans la centrale de Fukushima Dai-ichi continue de ralentir les opérations de refroidissement des réacteurs.

Ce lundi, un déchet d'environ 5 centimètres de diamètre et d'un niveau de radiation atteignant les 950 millisieverts par heure a été retiré dans la partie ouest du bâtiment abritant le réacteur numéro 3.

Des débris présentant des niveaux de radiation de 900 à 1000 millisieverts par heure ont été détectés dans la même zone en avril et en mai derniers.

A ce jour, la Compagnie d'électricité de Tokyo a évacué près de 280 conteneurs de substances radioactives mais les niveaux de radiation restent élevés à proximité du bâtiment du réacteur endommagé par l'explosion d'hydrogène.






-- Le ministère japonais des Sciences et des Technologies a entamé un projet visant au contrôle de la radioactivité du sol dans toute la préfecture de Fukushima.

Le prélèvement d'échantillons de sol a débuté ce lundi. L'objectif est de cartographier les zones de contamination dans la préfecture.

Environ 80 experts de 35 universités et laboratoires de l'Archipel sont associés à ces travaux.

Les échantillons seront prélevés tous les 4 kilomètres carrés dans un rayon de 80 km autour de la centrale Fukushima Dai-ichi, et tous les 100 kilomètres carrés, au-delà.

Plus de 2200 sections seront ainsi représentées sur la carte.

Le ministère compte achever l'opération d'ici la fin du mois et les résultats seront diffusés en août prochain.


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Un panel en charge de l'élimination des déchets radioactifs a décidé d'autoriser les municipalités à brûler les débris contaminés si elles disposent d'incinérateurs prévus à cet effet.

La décision a été prise dimanche par les membres du panel, mis en place par le ministère de l'Environnement.

Dans un premier temps, le ministère a fait mesurer la radioactivité des débris dans divers endroits de la préfecture de Fukushima, à l'exclusion de la zone d'évacuation située dans un rayon de 20 km autour de la centrale. 10 municipalités faiblement contaminées ont été autorisées à brûler ou à ensevelir les déchets.

Dimanche, le panel a donc planché sur les moyens de stocker les débris hautement radioactifs.

Les municipalités disposant d'incinérateurs pourvus de filtres ou de purificateurs électriques pourront désormais brûler les déchets hautement radioactifs.

Le ministère de l'Environnement transmettra ses consignes aux municipalités concernées d'ici la fin du mois, après inspection des incinérateurs.

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