Le gouvernement japonais tarde à modifier la désignation des zones d'évacuation dans les aires contaminées par les radiations émanant de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
Fin mars, les autorités avaient exposé un plan de réorganisation des zones d'évacuation dans 11 municipalités de la préfecture de Fukushima sujettes à la contamination radioactive. Ces aires doivent être divisées en 3 zones, selon les niveaux de radiation. Dans les lieux où ils sont relativement faibles, les habitants sont invités à regagner leurs domiciles. Viennent ensuite les zones dont les résidents sont priés de rester à distance puis les zones d'exclusion, susceptibles d'être inhabitables à plus long terme.
Pour le commentaire du jour, Tetsuo Ito, directeur de l'Institut de recherche sur l'énergie nucléaire de l'université du Kinki, répond à nos questions sur cette révision des zones d'évacuation dans la préfecture de Fukushima.
Radio Japon :
Que pensez-vous de cette révision des zones d'évacuation ?
Tetsuo Ito :
Je pense qu'il est important de diviser ces zones en fonction des niveaux de radiation plutôt que de les considérer comme un bloc unique et homogène. Il faut y voir un pas en avant dans la réponse à la volonté des résidents de regagner leurs villages le plus rapidement possible. Mais ces mesures ne suffiront pas à apaiser les craintes de la population.
Car les travaux de décontamination entrepris par les autorités continuent de susciter une certaine méfiance. Jusqu'à présent, le gouvernement central a fait décontaminer les bâtiments et les routes mais ces efforts ne se traduisent pas par une réduction conséquente des niveaux de radiation. Car les forêts montagneuses et les champs agricoles entourant les zones résidentielles sont fortement contaminés.
RJ :
Quelles mesures semblent donc nécessaires pour que les habitants puissent regagner leurs domiciles en toute sécurité ?
TI :
Les zones d'exclusion sont à 85 pour cent situées dans les montagnes et les champs agricoles. Ces zones doivent également être décontaminées mais les travaux n'y ont été entamés qu'à titre expérimental et presque rien n'a été fait.
Lorsque ces travaux débuteront, ils devraient générer d'importants volumes de matières contaminées : notamment de la terre, le sol étant morcelé sur une épaisseur de 5 cm, ou encore des branches d'arbres et des feuilles mortes.
Il faut également penser au nouveau mode de vie des résidents, lorsqu'ils auront regagné leurs domiciles. La plupart sont des agriculteurs et l'extraction de la terre à la surface des champs cultivés les rendra moins fertiles.
Je pense que pour aider ces gens à retourner chez eux sans difficultés, l'administration doit s'efforcer de créer un environnement viable, en introduisant par exemple des serres et d'autres modes d'exploitation agricole ou en accueillant des usines dans la région.
C'était le commentaire de Tetsuo Ito, directeur de l'Institut de recherche sur l'énergie nucléaire de l'université du Kinki.
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