JAPON. Retour partiel du courant à la centrale de FukushimaCréé le 19-03-2013 à 07h00 - Mis à jour à 10h38Par Le Nouvel Observateur avec AFP"
L'électricité servant au refroidissement des piscines des réacteurs a été coupée" lundi soir pour des raisons encore inconnues, prévient l'opérateur Tepco.
L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise Fukushima Daiichi a partiellement rétabli mardi 19 mars dans l'après-midi le système de refroidissement des piscines de stockage du combustible, arrêté depuis une panne de courant la veille au soir.
L'électricité a été coupée lundi pour une raison inconnue à 18h57 (10h57 heure française), a expliqué mardi matin un porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco), Kenichi Tanabe.
Il a ajouté que cette panne de courant avait entraîné l'arrêt des systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible usagé des réacteurs 1, 3 et 4.Le rétablissement partiel du courant a ensuite permis de relancer le système de refroidissement de la piscine du réacteur 1 à 14h20 (6h20 heure française), a précisé Tepco un peu plus tard dans un communiqué.Vers une reprise progressive du courant La compagnie d'électricité a ajouté que les systèmes de refroidissement des piscines des réacteurs 3 et 4 devraient fonctionner normalement vers 20 heures (12 heures en France).
Le dernier système de refroidissement en panne, celui de la piscine de stockage dite "centrale", à l'écart des réacteurs proprement dits, devrait remarcher mercredi à 8 heures (minuit en France), ajouté Tepco, ce qui réglerait le problème."Aucun changement important des niveaux de radioactivité n'a été détecté par nos instruments de mesure à proximité", souligne-t-il, écartant la possibilité d'une résurgence de la crise.
Inquiétude pour la piscine du réacteur 4
L'incident n'a pas affecté l'injection d'eau dans les réacteurs 1 à 3 eux-mêmes, dont le combustible avait fondu à la suite de l'accident de 2011, a-t-il poursuivi.
De son côté le responsable exécutif des installations nucléaires chez Tepco, Masayuki Ono, a précisé que la température de la piscine de stockage du réacteur 4 avait été estimée à 30,5 degrés Celsius à 10 heures locales (une heure du matin en France).
Cette piscine est celle qui inspire le plus d'inquiétude car elle est la plus "garnie", avec 1.330 barres de combustible usagé et 200 barres de combustible non utilisé.D'après Tepco, la température y monte en moyenne de 0,3 à 0,4 degré par heure depuis la coupure du système de refroidissement, ce qui laisse à l'opérateur environ quatre jours pour rétablir le courant avant que ne soit atteinte la limite de sûreté, fixée à 65 degrés Celsius.Masayuki Ono a souligné que la température des deux autres piscines était plus basse. Il a ajouté qu'un problème dans une unité de distribution de courant pourrait être à l'origine de la coupure, sans certitude toutefois. "Notre priorité est de rétablir le courant pour relancer (le) refroidissement et nous voulons y parvenir le plus vite possible (...). Si cela prenait trop longtemps, nous pourrions toujours si nécessaire ajouter de l'eau de refroidissement (dans les piscines) afin d'éviter que la situation ne dégénère", a-t-il voulu rassurer."Pas grave dans l'immédiat"Pour Akio Koyama, professeur au service de sécurité nucléaire de l'Université de Kyoto, la situation ne semble "pas grave dans l'immédiat".
"Même si l'eau atteint 65 degrés, ce ne serait pas critique à partir du moment où les barres sont toujours immergées. Mais si le niveau baissait au point que les barres soient à l'air libre, il y aurait alors motif à s'inquiéter", a-t-il ajouté.L'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, s'était produit après un puissant séisme et le passage d'un tsunami géant le 11 mars 2011, qui avaient entraîné l'arrêt de l'alimentation des systèmes de refroidissement.D'importantes quantités de radiation s'étaient disséminées dans l'environnement autour de cette centrale à 220 km au nord-est de Tokyo. La phase critique de l'accident est considérée comme terminée depuis décembre 2011, mais les travaux de sécurisation du site n'avancent que pas à pas en raison des hauts niveaux de radioactivité.
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