mardi 27 janvier 2015

Comment réduire les accidents à la centrale de fukushima

Les travaux de démantèlement de la centrale nucléaire endommagée Fukushima Dai-ichi sont arrêtés depuis près d'une semaine en raison de vérifications de sécurité. Il s'agit de la première interruption des travaux depuis l'accident de mars 2011. Nous avons demandé à Noriyuki Mizuno, un commentateur de la NHK, de nous expliquer ce qui se passe à la centrale de Fukushima.

Radio Japon :
On entend dire que le nombre d'accidents est en augmentation à la centrale Fukushima Dai-ichi. Pouvez-vous nous donner des précisions ?

Noriyuki Mizuno :
Quarante travailleurs ont été blessés pendant leurs activités entre avril et novembre 2014 dans les installations. Ce chiffre est plus du triple de celui de la même période de l'année précédente. Au début de ce mois, le Bureau du travail de Fukushima a publié une note, appelant le gérant de la centrale à adopter des mesures plus strictes en vue de prévenir les accidents. La Compagnie d'électricité de Tokyo, ou Tepco, qui gère les installations a organisé des exercices pour que les travailleurs révisent les procédures de sécurité. 

Mais un travailleur d'un sous-contractant est décédé mardi de la semaine dernière, suite à une chute de dix mètres dans un réservoir d'eau vide au cours d'une inspection. Ceci a amené Tepco à suspendre presque tous les travaux, autres que ceux qui sont essentiels, tels que le refroidissement des réacteurs, pendant presque une semaine afin de procéder à des vérifications de sécurité.

L'accident a eu pour cause directe le fait que le travailleur ne portait pas de harnais de sécurité. Mais la tâche avait été attribuée auparavant à un autre travailleur qui était en congé. Par ailleurs, un employé de Tepco, qui était supposé surveiller le travail, n'a pas empêché le travailleur malheureux de monter sur un panneau du toit. Les personnes sur le site sont constamment sous pression pour terminer les travaux dans les temps. Certains pensent même que les travailleurs ont négligé les procédures de sécurité pour respecter les dates limites rigides. D'après eux, ceci pourrait être une cause de l'accident.

Radio Japon :
Pourquoi les travailleurs subissent-ils de telles presssions ?

Noriyuki Mizuno :
La question principale et la plus pressante consiste à savoir comment éliminer les énormes quantités d'eau contaminée sur le site. 

En septembre 2013, le premier ministre Shinzo Abe a affirmé que la situation à la centrale de Fukushima était sous contrôle. Il s'exprimait ainsi dans son allocution en faveur de la candidature de Tokyo à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2020. Naomi Hirose, le président de Tepco, a promis au premier ministre que toute l'eau entreposée dans les réservoirs serait décontaminée avant mars 2015. A cet effet, il a doublé le nombre des travailleurs sur le site, le portant à 7000 par jour. Mais les dirigeants de Tepco trouvent maintenant qu'il leur est difficile de tenir parole, en partie en raison de problèmes, survenus dans les systèmes de traitement de l'eau contaminée. Sur le site, chacun travaille d'arrache-pied pour respecter les calendriers très serrés. Il est possible que l'ouvrier qui est tombé dans un réservoir ait accepté une tâche dont il n'avait pas la charge pour aider à respecter un programme exigeant.

Tepco a annoncé que le traitement des eaux contaminées ne serait pas terminé d'ici la fin mars et l'opérateur a d'ailleurs prolongé la date limite de deux mois, jusqu'en mai. Je dirais que l'entreprise devra revoir tous les points du programme de travail et que la direction devra définir des objectifs atteignables. Fixer des objectifs trop rigides peut provoquer des retards dans l'ensemble des activités, comme viennent encore de le prouver les récents accidents.

Radio Japon :
Vous venez d'entendre les réflexions de Noriyuki Mizuno, un commentateur de la NHK, sur les récents accidents survenus sur le site de la centrale Fukushima Dai-ichi.



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