La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a dévoilé il y a trois mois son plan de reprise de contrôle de la centrale nucléaire de Fukushima. L'entreprise affirme aujourd'hui que le premier objectif a été rempli. Le gouvernement précise que les fuites radioactives des bâtiments des réacteurs sont aujourd'hui à un deux millionième de leurs niveaux au moment des explosions en mars.
Dans ces conditions se pose la question du retour des personnes évacuées. Le gouvernement souhaite se prononcer à ce sujet, après avoir confirmé la sûreté des réacteurs de la centrale et consulté les autorités locales.
Dans notre commentaire, nous évoquons ces différents points avec Hiroshi Yokokawa, de Radio-Japon, qui revient sur la situation à la centrale.
Hiroshi Yokokawa :
Certaines tâches spécifiques ont été terminées dans les temps. Mais la situation au niveau du refroidissement demeure fragile. La stabilité de ce refroidissement reste sujette à caution car le système de décontamination de l'eau radioactive fonctionne mal. Les experts estiment que les réacteurs présentent toujours des risques. Par exemple, si le système de refroidissement s'arrêtait pour une raison ou une autre, il ne faudrait que 36 heures pour que l'eau des réacteurs s'évapore totalement. 24 heures plus tard, le combustible commencerait à fondre dans les cuves où la température aurait atteint les 2850 degrés. La situation reste difficile et le gouvernement comme Tepco doivent donc agir avec prudence.
Radio-Japon :
Le gouvernement a évoqué la possibilité de revenir sur son conseil d'évacuation adressé aux populations de certaines zones.
Hiroshi Yokokawa :
Effectivement il se dit prêt à en discuter dès le début du mois prochain. Les conditions requises pour qu'il prenne une telle décision sont la baisse des niveaux de radiations et la confirmation de la stabilisation des réacteurs. J'ajoute qu'une éventuelle décision sur le conseil d'évacuation ne concernerait pas la zone interdite des 20 km autour de la centrale.
Cela dit, les conditions de sécurité restent peu claires. Que se passera-t-il en cas de violente réplique sismique ? Et il ne faut pas oublier les niveaux de radiation. Une grande quantité de particules radioactives continuent de polluer les sols des zones concernées.
Radio-Japon :
La deuxième étape du plan de Tepco est de maîtriser les émissions radioactives et de faire baisser les niveaux de contamination, tout cela dans les six mois qui viennent. Comment faire ?
Hiroshi Yokokawa :
L'élément le plus important pour cela est le système de décontamination et de circulation d'eau en direction des réacteurs. Il faudra améliorer le système en place et multiplier les sécurités pour éviter toute interruption du refroidissement en cas de nouveau séisme ou de dysfonctionnement.
Ensuite, le démantèlement de la centrale devrait prendre plusieurs décennies. Il y a encore de nombreuses difficultés à surmonter. C'est au gouvernement et à Tepco de relever ces défis, et d'informer la population de l'évolution de la situation.
Radio-Japon :
C'était Hiroshi Yokokawa, de NHK World.
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