Plus de deux ans après l’accident, la contamination de l’environnement se poursuit près de la centrale. Si la radioactivité dans la préfecture de Fukushima a fortement diminué en raison de la disparition de l’iode 131, un radionucléide dont la demi-vie est de 8 jours (c’est-à-dire le temps au bout duquel la moitié des noyaux radioactifs se sont désintégrés), restent du césium 134 (dont la demi-vie est de 2 ans) et surtout du césium 137 (30 ans).
D’après le bilan du mois de juin de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), sur les 280 000 échantillons de denrées alimentaires contrôlées entre avril 2012 et mars 2013, 23 000 présentaient des quantités mesurables de césium 134 et 137.
Sur ce chiffre, 2 300 échantillons dépassaient les normes admises au Japon pour la consommation des denrées, de 100 becquerels par kilogramme, et 172 dépassaient les 1 000 Bq/kg. L’essentiel de ces aliments ont été récoltés dans la préfecture de Fukushima, mais certains provenaient de préfectures voisines, dans un rayon de 200 km.
Les denrées les plus touchées sont le gibier, les champignons, pousses de bambou ou de fougère et poissons d’eau douce et de mer, qui font l’objet de plusieurs dizaines de restrictions alimentaires. Les fruits et légumes, eux, sont plus épargnés.
« Le transfert du césium par les racines est bien plus faible que par les feuilles.
Or, comme les fruits et légumes ne sont pas persistants, ceux qui poussent cette année sont peu ou pas contaminés, dans la mesure où il n’y a pas de nouveaux rejets radioactifs, explique Didier Champion, directeur des situations de crise à l’IRSN.
A l’opposé, les champignons sont plus sensibles car ils sont alimentés par un réseau souterrain permanent.
Le gibier et les poissons peuvent être aussi touchés, puisque on ne peut pas contrôler leur alimentation, contrairement à ceux d’élevage. »
Au final, il s’avère très improbable que ces fruits et légumes qualifiés de « mutants », cultivés loin de Fukushima, résultent d’une contamination nucléaire. Par ailleurs, selon l’IRSN, « le risque sanitaire pour les consommateurs de denrées distribuées au Japon est très faible ».
Ce qui n’enlève rien au caractère dramatique de la situation à la centrale de Fukushima, alors que 300 tonnes d’eau radioactive s’écoulent chaque jour dans la mer.
Audrey Garric
Un article de Direct.cd Lisez la version originale ici: En images, les légumes mutants de Fukushima | Direct.cd
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