mardi 11 octobre 2011

Sept mois

Sept mois se sont écoulés depuis le violent séisme et le tsunami destructeur qui ont frappé le nord-est de l'Archipel japonais le 11 mars.

Selon la police, le bilan des catastrophes était, le 7 octobre, de 15 761 morts et 3923 personnes encore portées disparues. A la date du 10 octobre, 2231 personnes vivaient encore dans 205 centres d'hébergement dans les trois préfectures les plus durement touchées : Iwate, Miyagi et Fukushima. Mais de plus en plus de personnes déménagent vers des logements temporaires.

Ce mardi, la ville d'Ishinomaki dans la préfecture de Miyagi a fermé tous les centres d'évacuation qui avaient été mis en place pour les survivants des catastrophes du 11 mars. A un moment, sitôt après le désastre, la ville comptait 250 centres, hébergeant plus de 50 mille habitants. A mesure que des installations de logements temporaires sont construites, seuls 17 centres comptant près de 200 personnes continuent d'être utilisés.

A un centre ouvert dans le collège de Hebita, une quinzaine de personnes sont restées jusqu'à la fin de la période d'ouverture. Ce mardi matin, elles ont transporté leurs bagages dans des voitures et nettoyé l'endroit.

La plupart des personnes qui séjournaient dans des centres d'évacuation ont trouvé un logement temporaire ou elles réintégreront leur maison réparée. Certaines personnes âgées n'ont d'autre choix que de se rendre dans des installations temporaires situées dans des endroits peu pratiques.


La Commission internationale de protection radiologique conseille, en se plaçant au point de vue de la santé humaine, que la dose d'irradiation reste inférieure à 20 millisieverts par an dans le cas où des substances radioactives ont été relâchées dans l'environnement à la suite d'un accident nucléaire. Mais il n'existe pas de normes pour le degré de décontamination en une courte période, car les efforts sont confiés à chaque pays particulier.

Lundi, le gouvernement japonais a dévoilé un nouveau plan dans lequel il conseille que des travaux de décontamination soient entrepris dans les zones où les niveaux de radiation sont supérieurs à un millisievert par an.

Dans notre commentaire, Tetsuo Ito, le directeur de l'Institut de recherches sur l'énergie atomique de l'université Kinki, nous donne son avis sur le nouveau plan de base du gouvernement, relatif à la décontamination radioactive.

Radio Japon :
Tout d'abord, M. Ito, quelle est votre appréciation de ce plan ?

Testuo Ito :
Il est bon que le gouvernement ait défini ses normes pour la décontamination. Mais une faible dose d'irradiation signifie une faible densité de contamination. Si la densité est élevée, la dose d'irradiation diminuera considérablement en décontaminant seulement les endroits faciles à nettoyer. Abaisser davantage le niveau suppose que l'on fasse des travaux de décontamination sur une plus large zone.

Radio Japon :
Quelles sortes de démarches seront nécessaires pour achever les travaux de décontamination ?

Testuo Ito :
Il est compréhensible que beaucoup de résidents souhaitent que le niveau de contamination soit abaissé le plus possible. Mais au Japon, les habitants sont exposés en moyenne à un rayonnement ionisant d'origine naturelle de 1,5 millisievert par an. Le nouveau plan énonce que les radiations ajoutées à celles d'origine naturelle doivent être inférieures à 1 millisievert par an. Autrement dit, la somme des doses d'irradiation doit rester dans une plage entre 1,5 et 2 fois le niveau d'origine naturelle. On considère que ces niveaux de radiation n'exercent pas instantanément d'effets néfastes sur la santé.

Le gouvernement japonais n'a pas fourni ce genre d'information et c'est pourquoi les résidents des régions affectées par la catastrophe ont l'impression que 1 millisievert de radiation est un niveau dangereux.

Je pense que le gouvernement doit donner des explications à la population et définir les priorités dans ses efforts de décontamination. Tout d'abord, il doit éliminer les substances contaminantes dans les régions où le niveau de radiation est supérieur à 20 millisieverts par an. Ensuite, il devra s'occuper des régions dont le niveau dépasse 5 millisieverts. Et enfin, il faudra se charger de la décontamination des zones où le niveau va de 5 à 1 millisievert. Il me semble que le gouvernement n'arrivera à achever aucune tâche à moins qu'il ne définisse un ordre des priorités.

Radio Japon :
Vous venez d'entendre les explications de Tetsuo Ito, le directeur de l'Institut de recherches sur l'énergie atomique de l'université Kinki.


La Commission japonaise de l'énergie atomique est en train d'évaluer le coût de l'énergie nucléaire, dans le cadre de la révision de la politique nationale en la matière.

Mardi, cette commission a mis en place une sous-commission en charge d'évaluer le coût de l'énergie nucléaire. Selon son directeur actuel Tatsujiro Suzuki, il s'agit de la première évaluation effectuée depuis l'accident de Fukushima. Elle suscitera l'intérêt aussi bien à l'intérieur des frontières que dans le monde, a-t-il ajouté.

La sous-commission calculera le coût du recyclage du combustible nucléaire usagé par extraction du plutonium, sur lequel repose en grande partie la politique nucléaire actuelle.

Elle évaluera également le coût pour se débarrasser des déchets et débattra de la question de savoir jusqu'à quel point il convient d'y inclure les montants des dédommagements, de la décontamination et du démantèlement d'un réacteur à la suite d'un accident nucléaire.


La commission dévoilera le résultat de ses travaux en mars prochain.


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