Dans notre analyse du jour, le commentateur de NHK World Noriyuki Mizuno revient sur les "tests de résistance" effectués sur les réacteurs nucléaires japonais, dont celui de la centrale de Shimane.
La semaine dernière, l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle, la NISA, a validé les résultats des tests effectués par une compagnie d'électricité sur deux réacteurs de la centrale de Oi, dans la préfecture de Fukui. Mais la perspective de leur redémarrage alimente une opposition au niveau local. Un point sur lequel revient Noriyuki Mizuno.
Noriyuki Mizuno
La défiance de la population envers le gouvernement est profonde. Les tests ont pour but d'évaluer l'intensité du tsunami ou du séisme que peuvent subir les réacteurs nucléaires avant que leurs coeurs ne soient endommagés. Les contrôles actuels se fondent sur les normes de sûreté établies par le gouvernement avant la catastrophe du 11 mars dernier.
Selon la NISA, les tests réalisés à la centrale de Oi montrent que les coeurs des réacteurs peuvent supporter un séisme 1,8 fois plus puissant que celui attendu par les experts ou un tsunami d'une hauteur de 11,4 mètres, quatre fois supérieure aux estimations.
Le problème est que l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi a mis en évidence le total décalage des normes gouvernementales avec la réalité.
Les gens sont donc sceptiques. Pour eux, il est impossible d'avoir confiance dans des calculs réalisés sur la base d'estimations dépassées, antérieures à l'accident de Fukushima. Certains vont même jusqu'à dire que le gouvernement a déjà décidé de redémarrer tous les réacteurs. Il aurait décidé d'effectuer les tests uniquement pour donner le feu vert à ces redémarrages.
Radio-Japon
Quels sont les arguments utilisés par les autorités pour tenter de convaincre la population locale?
Noriyuki Mizuno
Elles affirment que les compagnies d'électricité ont installé des véhicules équipés de groupes électrogènes et des pompes dans les centrales. Elles ajoutent que ces entreprises ont pris d'autres mesures d'urgence pour la sécurité après l'accident de Fukushima.
Pour moi, tout cela ne sert qu'à répondre à des urgences. Il faut que le gouvernement fournisse à la population des données argumentées et qui inspirent confiance.
Par exemple, une commission d'enquête gouvernementale sur l'accident de Fukushima a dévoilé en décembre un rapport intérimaire. Le gouvernement doit réaliser une autre série de simulations pour répondre aux questions soulevées par ce document. Il devrait aussi émettre des "normes provisoires".
Radio-Japon
C'était Noriyuki Mizuno, commentateur de NHK World.
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