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Tepco a commencé la diffusion vidéo en continu de sa centrale nucléaire endommagée de Fukushima sur le site web de l'entreprise.
Les images en temps réel sont captées par une caméra installée à environ 250 mètres au nord-ouest du réacteur numéro 1. Les bâtiments des réacteurs 1 à 4 sont visibles grâce à cette diffusion.
Jusqu'ici, Tepco fournissait uniquement des images fixes, prises toutes les heures du côté sud de la centrale. Elle a commencé ce service vidéo ce mardi en réponse aux demandes nombreuses du public, désireux d'obtenir des images en direct des réacteurs.
http://www.tepco.co.jp/en/nu/f1-np/camera/index-e.html
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Les fortes pluies récentes ont augmenté le volume d'eau fortement contaminée qui s'est accumulée dans la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
L'eau radioactive inondait déjà les sous-sols des bâtiments des turbines et des réacteurs, à cause, en partie, des injections d'eau visant à refroidir le coeur des réacteurs.
Selon la Compagnie d'électricité de Tokyo, le niveau de l'eau a fortement augmenté lundi, la pluie ayant pénétré à l'intérieur des bâtiments très endommagés.
L'eau dans le puits d'accès d'un des tunnels est maintenant à 39 cm seulement sous le niveau du sol et la compagnie s'efforce de sceller rapidement les ouvertures.
Tepco envisage de décontaminer et de recycler l'eau radioactive pour l'utiliser comme fluide de refroidissement dans les réacteurs. Mais le système ne pourra pas être mis en place avant juillet au plus tôt.
Entre-temps, la compagnie étudie des mesures pour prévenir les infiltrations d'eau de pluie ainsi que la mise en place possible de nouveaux sites de stockage où l'eau contaminée pourra rapidement être transférée avec l'arrivée de la saison des pluies.
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Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, a installé un système de refroidissement par circulation dans le bâtiment d'un des quatre réacteurs endommagés.
La Compagnie d'électricité de Tokyo a mis ce circuit en service ce mardi dans le bâtiment du réacteur numéro 2. Jusqu'ici, Tepco injectait environ 50 tonnes dans la piscine de stockage des barres de combustible tous les quelques jours.
La température de cette piscine est de 70 degrés environ et elle est apparemment la cause de la vapeur qui se dégage dans le bâtiment et y provoque une teneur en humidité de 99,9 pour cent. Cette humidité et les niveaux élevés de la radioactivité ont contrecarré jusqu'ici les travaux de réparation sur ce site.
Le nouveau procédé consiste à extraire l'eau de la piscine et à la faire passer par un échangeur de chaleur avant de la réintroduire dans la piscine comme réfrigérant. En un mois, Tepco espère par ce système faire baisser la température à 40 degrés environ.
Ce circuit de refroidissement est le premier mis en place sur le site de la centrale. Tepco souhaite mettre en service des systèmes comparables pour les réacteurs 1 et 3 en juin et pour le réacteur 4 en juillet.
mardi 31 mai 2011
expérimentations pour tenter de retirer les matières radioactives
Le gouvernement japonais mène des expérimentations pour tenter de retirer les matières radioactives des zones agricoles autour de la centrale de Fukushima.
Samedi, des responsables du ministère de l'Agriculture ont détaillé les opérations menées dans le village de Iitate. Plusieurs techniques de décontamination sont testées. L'une d'elles passe par des plantations de tournesols et d'amarantes, des végétaux connus pour absorber les substances radioactives présentes dans les sols.
Le ministre de l'Agriculture Michihiko Kano a émis l'espoir que ces techniques seront efficaces. Si c'était le cas, elles seront immédiatement appliquées.
Après cette réunion, le ministre et les officiels ont planté des tournesols et des amarantes. En août, des mesures seront effectuées pour déterminer comment les matières radioactives ont été absorbées.
-- La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, estime à 650 millions de dollars le coût de la décontamination de l'eau hautement radioactive qui a fui des réacteurs.
Cette eau freine les opérations de stabilisation des réacteurs endommagés de la centrale Fukushima Dai-ichi. 84 700 tonnes d'eau utilisée pour le refroidissement se sont écoulées dans les sous-sols et dans d'autres zones des bâtiments de quatre réacteurs.
Tepco utilise des technologies française et américaine pour mettre en place une installation de traitement pour décontaminer l'eau. Cette installation doit entrer en service en juin. L'eau décontaminée sera stockée dans un réservoir puis utilisée pour refroidir les réacteurs.
La compagnie estime que les coûts vont augmenter car, pour l'instant, ils ne prennent pas en compte le traitement de l'eau faiblement contaminée.
Samedi, des responsables du ministère de l'Agriculture ont détaillé les opérations menées dans le village de Iitate. Plusieurs techniques de décontamination sont testées. L'une d'elles passe par des plantations de tournesols et d'amarantes, des végétaux connus pour absorber les substances radioactives présentes dans les sols.
Le ministre de l'Agriculture Michihiko Kano a émis l'espoir que ces techniques seront efficaces. Si c'était le cas, elles seront immédiatement appliquées.
Après cette réunion, le ministre et les officiels ont planté des tournesols et des amarantes. En août, des mesures seront effectuées pour déterminer comment les matières radioactives ont été absorbées.
-- La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, estime à 650 millions de dollars le coût de la décontamination de l'eau hautement radioactive qui a fui des réacteurs.
Cette eau freine les opérations de stabilisation des réacteurs endommagés de la centrale Fukushima Dai-ichi. 84 700 tonnes d'eau utilisée pour le refroidissement se sont écoulées dans les sous-sols et dans d'autres zones des bâtiments de quatre réacteurs.
Tepco utilise des technologies française et américaine pour mettre en place une installation de traitement pour décontaminer l'eau. Cette installation doit entrer en service en juin. L'eau décontaminée sera stockée dans un réservoir puis utilisée pour refroidir les réacteurs.
La compagnie estime que les coûts vont augmenter car, pour l'instant, ils ne prennent pas en compte le traitement de l'eau faiblement contaminée.
vendredi 27 mai 2011
Commentaire : risques de contamination des nappes phréatiques à Fukushima
L'opérateur de la centrale Fukushima Dai-ichi a signalé des fuites d'eau hautement radioactive dans un passage souterrain relié à un bâtiment de stockage des déchets nucléaires. Ces fuites sont apparues après les opérations de transvasement de l'eau contaminée provenant de la salle abritant la turbine du réacteur numéro 3.
Pour le commentaire d'aujourd'hui, nous avons interrogé Sentaro Takahashi, vice-directeur de l'Institut de recherche de l'Université de Kyoto, sur ces fuites d'eau irradiée et sur les défis que devront relever Tepco et le gouvernement japonais.
Sentaro Takahashi
L'étanchéité du site était satisfaisante avant le 11 mars mais les dégâts provoqués par le séisme pourraient avoir entraîné ces fuites dans le passage souterrain. Ce dernier n'est pas conçu, en principe, pour contenir de l'eau. Elle pourrait donc s'écouler à l'extérieur à travers des circuits électriques ou des conduites murales.
Si cette eau ruisselle à l'extérieur, il faut craindre avant tout les risques d'infiltration dans le sol ainsi que la dispersion de substances radioactives dans la nappe phréatique, et éventuellement dans les eaux d'irrigation.
Tepco assure que rien d'anormal n'a été décelé, au niveau des eaux d'irrigation proches de la centrale, mais il est difficile, pour l'heure, d'en déduire qu'il n'y a aucun risque.
En cas de fuite d'eau irradiée à la surface, le césium radioactif, par exemple, pourrait facilement être absorbé par le sol et durant des mois, voire des années, il s'infiltrerait en profondeur, et pour longtemps.
Cela dit, je pense qu'il faudra vraisemblablement un an avant que la présence d'eau radioactive dans la nappe phréatique ne soit confirmée, même si la contamination du sol a déjà commencé.
Il faudra donc surveiller ces nappes phréatiques de façon continue.
C'était le commentaire de Sentaro Takahashi, vice-directeur de l'Institut de recherche nucléaire de l'université de Kyoto.
Pour le commentaire d'aujourd'hui, nous avons interrogé Sentaro Takahashi, vice-directeur de l'Institut de recherche de l'Université de Kyoto, sur ces fuites d'eau irradiée et sur les défis que devront relever Tepco et le gouvernement japonais.
Sentaro Takahashi
L'étanchéité du site était satisfaisante avant le 11 mars mais les dégâts provoqués par le séisme pourraient avoir entraîné ces fuites dans le passage souterrain. Ce dernier n'est pas conçu, en principe, pour contenir de l'eau. Elle pourrait donc s'écouler à l'extérieur à travers des circuits électriques ou des conduites murales.
Si cette eau ruisselle à l'extérieur, il faut craindre avant tout les risques d'infiltration dans le sol ainsi que la dispersion de substances radioactives dans la nappe phréatique, et éventuellement dans les eaux d'irrigation.
Tepco assure que rien d'anormal n'a été décelé, au niveau des eaux d'irrigation proches de la centrale, mais il est difficile, pour l'heure, d'en déduire qu'il n'y a aucun risque.
En cas de fuite d'eau irradiée à la surface, le césium radioactif, par exemple, pourrait facilement être absorbé par le sol et durant des mois, voire des années, il s'infiltrerait en profondeur, et pour longtemps.
Cela dit, je pense qu'il faudra vraisemblablement un an avant que la présence d'eau radioactive dans la nappe phréatique ne soit confirmée, même si la contamination du sol a déjà commencé.
Il faudra donc surveiller ces nappes phréatiques de façon continue.
C'était le commentaire de Sentaro Takahashi, vice-directeur de l'Institut de recherche nucléaire de l'université de Kyoto.
18 heures après le séisme réacteur 1
Selon l'opérateur de la Centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, l'enceinte de confinement du réacteur 1 pourrait avoir été endommagée environ 18 heures après le séisme du 11 mars, provoquant une fuite d'eau hautement radioactive.
Mardi, la Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a publié les résultats de son analyse des températures et du niveau de l'eau dans le réacteur.
La température de l'enceinte de confinement a commencé à augmenter immédiatement après le séisme. Elle est montée en flèche 15 heures après, lorsque la fusion du combustible se serait produite.
Environ 18 heures après le tremblement de terre, la température de l'enceinte avait atteint 300 degrés, soit plus du double de la température maximale pour laquelle elle avait été conçue.
Selon Tepco, si la température d'une enceinte de confinement atteint 300 degrés, les pièces en caoutchouc et en métal utilisées pour les joints toriques seront endommagées.
La compagnie explique que de l'eau fortement contaminée pourrait s'être échappée par ces parties endommagées.
Mardi, la Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a publié les résultats de son analyse des températures et du niveau de l'eau dans le réacteur.
La température de l'enceinte de confinement a commencé à augmenter immédiatement après le séisme. Elle est montée en flèche 15 heures après, lorsque la fusion du combustible se serait produite.
Environ 18 heures après le tremblement de terre, la température de l'enceinte avait atteint 300 degrés, soit plus du double de la température maximale pour laquelle elle avait été conçue.
Selon Tepco, si la température d'une enceinte de confinement atteint 300 degrés, les pièces en caoutchouc et en métal utilisées pour les joints toriques seront endommagées.
La compagnie explique que de l'eau fortement contaminée pourrait s'être échappée par ces parties endommagées.
mardi 24 mai 2011
Commentaire : Rôle d'une équipe d'experts de l'AIEA à Fukushima
Commentaire : Rôle d'une équipe d'experts de l'AIEA à Fukushima
Pour notre commentaire, nous avons rencontré Shun-ichi Tanaka, un ancien vice-président de la Commission japonaise de l'énergie atomique pour l'interroger au sujet de la visite au Japon par des spécialistes de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Radio Japon :
Tout d'abord, M. Tanaka, quels sont les objectifs visés par ce groupe d'experts de l'AIEA en ce moment au Japon ?
Shun-ichi Tanaka :
L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est très sérieux et personne ne peut nier qu'il ait provoqué une certaine contamination à l'échelle mondiale. Je pense que l'AIEA a dépêché ce groupe d'experts parce qu'elle a le devoir d'informer ses quelque 150 membres sur la gravité de la situation.
Je crains aussi que l'organisme international n'ait pas entière confiance dans la réponse et les annonces, faites par les autorités japonaises au sujet des accidents. Par exemple, quand des experts de l'AIEA sont venus au Japon en mars pour mesurer les niveaux de radiation, leurs valeurs étaient différentes de celles du gouvernement japonais et les deux parties étaient en désaccord sur la façon d'effectuer les relevés.
J'ai entendu dire aussi que, lorsqu'elle est allée le 4 avril au siège de l'AIEA à Vienne pour faire rapport sur la situation à Fukushima, une délégation du gouvernement japonais n'a pas du tout convaincu les interlocuteurs de l'Agence qui ont jugé les explications trop superficielles.
De plus, les autorités japonaises viennent juste d'annoncer - 2 mois après l'accident - qu'une fusion des barres de combustible s'est bel et bien produite au niveau des réacteurs 1, 2 et 3. Or, peu après l'accident déjà, la communauté internationale, et notamment les Etats-Unis et la France, avaient mentionné la possibilité d'un ou de plusieurs "meltdowns".
Je me demande si ces développements n'ont pas donné aux autres nations l'impression que le Japon manquait de sincérité. Je crois que le fait que le Japon n'ait pas fourni jusqu'ici des explications convaincantes à la communauté internationale est la raison principale de l'envoi de cette équipe d'experts par l'AIEA.
Radio Japon :
Comment le gouvernement japonais doit-il réagir face aux activités de l'AIEA sur le terrain ?
Shun-ichi Tanaka :
Au Japon, les spécialistes de la Commission de sûreté nucléaire sont en position de fournir toutes les explications appropriées aux autres pays. Mais depuis le début, ce sont des politiciens et des fonctionnaires de l'administration chargée du nucléaire qui ont distillé les informations. Bien que le Japon compte de nombreux spécialistes du nucléaire, il me semble que leurs compétences n'ont pas été mises à profit et, vu de l'extérieur du Japon, ce point doit sembler étrange.
Le gouvernement japonais affirme qu'il mettra sur pied une commission d'enquête, mais je pense que des investigations par des Japonais uniquement ne suffiront pas. De nombreux experts étrangers, et notamment de l'AIEA, doivent être invités à siéger dans cette commission. Il me semble que le seul moyen pour le Japon de regagner la confiance internationale, c'est de mener des enquêtes rigoureuses en accord avec la communauté internationale.
Radio Japon :
Vous venez d'entendre l'avis de Shun-ichi Tanaka, un ancien vice-président de la Commission japonaise de l'énergie atomique.
Radio Japon :
Tout d'abord, M. Tanaka, quels sont les objectifs visés par ce groupe d'experts de l'AIEA en ce moment au Japon ?
Shun-ichi Tanaka :
L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est très sérieux et personne ne peut nier qu'il ait provoqué une certaine contamination à l'échelle mondiale. Je pense que l'AIEA a dépêché ce groupe d'experts parce qu'elle a le devoir d'informer ses quelque 150 membres sur la gravité de la situation.
Je crains aussi que l'organisme international n'ait pas entière confiance dans la réponse et les annonces, faites par les autorités japonaises au sujet des accidents. Par exemple, quand des experts de l'AIEA sont venus au Japon en mars pour mesurer les niveaux de radiation, leurs valeurs étaient différentes de celles du gouvernement japonais et les deux parties étaient en désaccord sur la façon d'effectuer les relevés.
J'ai entendu dire aussi que, lorsqu'elle est allée le 4 avril au siège de l'AIEA à Vienne pour faire rapport sur la situation à Fukushima, une délégation du gouvernement japonais n'a pas du tout convaincu les interlocuteurs de l'Agence qui ont jugé les explications trop superficielles.
De plus, les autorités japonaises viennent juste d'annoncer - 2 mois après l'accident - qu'une fusion des barres de combustible s'est bel et bien produite au niveau des réacteurs 1, 2 et 3. Or, peu après l'accident déjà, la communauté internationale, et notamment les Etats-Unis et la France, avaient mentionné la possibilité d'un ou de plusieurs "meltdowns".
Je me demande si ces développements n'ont pas donné aux autres nations l'impression que le Japon manquait de sincérité. Je crois que le fait que le Japon n'ait pas fourni jusqu'ici des explications convaincantes à la communauté internationale est la raison principale de l'envoi de cette équipe d'experts par l'AIEA.
Radio Japon :
Comment le gouvernement japonais doit-il réagir face aux activités de l'AIEA sur le terrain ?
Shun-ichi Tanaka :
Au Japon, les spécialistes de la Commission de sûreté nucléaire sont en position de fournir toutes les explications appropriées aux autres pays. Mais depuis le début, ce sont des politiciens et des fonctionnaires de l'administration chargée du nucléaire qui ont distillé les informations. Bien que le Japon compte de nombreux spécialistes du nucléaire, il me semble que leurs compétences n'ont pas été mises à profit et, vu de l'extérieur du Japon, ce point doit sembler étrange.
Le gouvernement japonais affirme qu'il mettra sur pied une commission d'enquête, mais je pense que des investigations par des Japonais uniquement ne suffiront pas. De nombreux experts étrangers, et notamment de l'AIEA, doivent être invités à siéger dans cette commission. Il me semble que le seul moyen pour le Japon de regagner la confiance internationale, c'est de mener des enquêtes rigoureuses en accord avec la communauté internationale.
Radio Japon :
Vous venez d'entendre l'avis de Shun-ichi Tanaka, un ancien vice-président de la Commission japonaise de l'énergie atomique.
Le combustible des réacteurs 2 et 3 avait lui aussi fondu
Selon l'exploitant de la centrale Fukushima Dai-ichi, la fusion du combustible nucléaire des réacteurs 2 et 3 se serait produite dans les jours qui ont suivi le séisme et le tsunami du 11 mars.
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a déjà annoncé il y a plusieurs jours la fusion du combustible du réacteur numéro 1.
Selon Tepco, l'analyse des données montre que le système de refroidissement du réacteur numéro 2 a cessé de fonctionner peu après 1 heure de l'après-midi le 14 mars, 3 jours après le tremblement de terre.
Le 15 mars à 20 heures, soit 101 heures après le séisme, la plus grande partie du combustible avait probablement fondu et était tombée au fond de la cuve du réacteur.
Tepco pensait dès le début qu'il en était ainsi mais a préféré se concentrer sur les opérations de refroidissement plutôt que sur l'évaluation de l'étendue des dégâts.
Selon Goshi Hosono, conseiller du premier ministre, ce retard dans l'information transmise au public était inévitable.
Il a toutefois exprimé des remords quant à la gestion de la crise excessivement optimiste du gouvernement.
lundi 23 mai 2011
échangeur de chaleur au réacteur 2
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, va installer cette semaine un échangeur de chaleur au réacteur 2 de la centrale de Fukushima pour faire baisser la température de la piscine contenant des barres de combustible usagé.
Les techniciens de l'entreprise sont entrés mercredi dans le bâtiment du réacteur pour évaluer les niveaux de radiation. Mais une forte humidité les a empêchés d'y rester plus de 14 minutes. Cette humidité serait causée par les hautes températures de la piscine et la vapeur émise par la cuve du réacteur, qui pourrait être endommagée.
Tepco souhaite réduire l'humidité à l'aide d'un échangeur de chaleur qui serait installé dans le bâtiment voisin du réacteur. L'entreprise a présenté samedi ce projet à l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle. Elle attend son accord pour commencer les travaux.
-- La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, n'aurait pas suivi les procédures pour empêcher une explosion d'hydrogène à la centrale Fukushima Dai-ichi.
La NHK a obtenu le manuel de gestion du réacteur numéro 1, endommagé le 12 mars par une explosion d'hydrogène. Le document recommande de libérer l'air de l'enceinte de confinement quand la pression s'approche de 853 kilopascals, le double de la limite de fonctionnement.
Selon le manuel, la pression dans l'enceinte était proche de ce niveau 13 heures avant l'explosion. Mais Tepco n'a commencé l'opération de ventilation que six heures et demie avant cette explosion. Elle a été exécutée une heure et demie seulement avant car elle a été retardée par des problèmes de radioactivité.
Tepco a refusé de commenter. L'entreprise affirme qu'elle est en train d'évaluer le processus de décision.
Les techniciens de l'entreprise sont entrés mercredi dans le bâtiment du réacteur pour évaluer les niveaux de radiation. Mais une forte humidité les a empêchés d'y rester plus de 14 minutes. Cette humidité serait causée par les hautes températures de la piscine et la vapeur émise par la cuve du réacteur, qui pourrait être endommagée.
Tepco souhaite réduire l'humidité à l'aide d'un échangeur de chaleur qui serait installé dans le bâtiment voisin du réacteur. L'entreprise a présenté samedi ce projet à l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle. Elle attend son accord pour commencer les travaux.
-- La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, n'aurait pas suivi les procédures pour empêcher une explosion d'hydrogène à la centrale Fukushima Dai-ichi.
La NHK a obtenu le manuel de gestion du réacteur numéro 1, endommagé le 12 mars par une explosion d'hydrogène. Le document recommande de libérer l'air de l'enceinte de confinement quand la pression s'approche de 853 kilopascals, le double de la limite de fonctionnement.
Selon le manuel, la pression dans l'enceinte était proche de ce niveau 13 heures avant l'explosion. Mais Tepco n'a commencé l'opération de ventilation que six heures et demie avant cette explosion. Elle a été exécutée une heure et demie seulement avant car elle a été retardée par des problèmes de radioactivité.
Tepco a refusé de commenter. L'entreprise affirme qu'elle est en train d'évaluer le processus de décision.
vendredi 20 mai 2011
faisabilité d'injecter de l'azote dans les réacteurs 2 et 3
Tepco étudie la faisabilité d'injecter de l'azote dans les réacteurs 2 et 3 de sa centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi.
Des explosions d'hydrogène ont déjà eu lieu dans les réacteurs 1 et 3 en mars, peu après le séisme. Les injections d'azote permettent d'empêcher de nouvelles explosions.
Actuellement une injection d'azote est en cours dans le réacteur 1. Mais pour le réacteur 2, la vapeur qui s'échappe du bâtiment pose problème. Afin de réduire cette production de vapeur, Tepco a pris la décision d'installer un nouveau circuit de refroidissement pour la piscine qui contient les barres de combustible usagé.
Quant au réacteur 3, où les niveaux de radiation sont très élevés, la compagnie d'électricité envisage d'injecter de l'azote depuis l'endroit où les radiations sont les moins fortes, ou bien en utilisant des protections en plomb capable de bloquer ces radiations.
Conséquence de la catastrophe du 11 mars, le nombre de touristes venus au Japon en avril a plongé de 62 pour cent. L'Agence japonaise du Tourisme a calculé que 295 800 personnes sont venues dans l'Archipel. La baisse est la plus forte depuis 1964, début d'enregistrement de ces données.
Des explosions d'hydrogène ont déjà eu lieu dans les réacteurs 1 et 3 en mars, peu après le séisme. Les injections d'azote permettent d'empêcher de nouvelles explosions.
Actuellement une injection d'azote est en cours dans le réacteur 1. Mais pour le réacteur 2, la vapeur qui s'échappe du bâtiment pose problème. Afin de réduire cette production de vapeur, Tepco a pris la décision d'installer un nouveau circuit de refroidissement pour la piscine qui contient les barres de combustible usagé.
Quant au réacteur 3, où les niveaux de radiation sont très élevés, la compagnie d'électricité envisage d'injecter de l'azote depuis l'endroit où les radiations sont les moins fortes, ou bien en utilisant des protections en plomb capable de bloquer ces radiations.
Conséquence de la catastrophe du 11 mars, le nombre de touristes venus au Japon en avril a plongé de 62 pour cent. L'Agence japonaise du Tourisme a calculé que 295 800 personnes sont venues dans l'Archipel. La baisse est la plus forte depuis 1964, début d'enregistrement de ces données.
jeudi 19 mai 2011
Commentaire : Avis d'un spécialiste sur le nouveau plan annoncé par Tepco
Pour notre commentaire, Sentaro Takahashi, vice-directeur à l'Institut du réacteur de recherche de l'université de Kyoto, nous parle des problèmes possibles, inhérents au nouveau calendrier annoncé par Tepco. En effet, la Compagnie d'électricité et le gouvernement n'ont pas modifié leur plan qui prévoit de stabiliser les réacteurs entre octobre et janvier prochains.
Radio Japon :
Professeur Takahashi, pensez-vous qu'il soit possible de ramener les trois réacteurs sous contrôle dans les délais annoncés ?
Sentaro Takahashi :
La situation est différente dans les trois réacteurs endommagés. L'état de la cuve et les dégâts subis par les canalisations et les bâtiments varient. Il ne sera donc pas possible de faire avancer les travaux au même rythme pour les trois réacteurs.
A mon avis, Tepco et le gouvernement se sont toujours montrés trop optimistes. Des problèmes inattendus peuvent survenir à tout moment. Il est vraiment difficile d'évaluer comment les choses vont se passer, mais les responsables ont à nouveau publié une feuille de route relativement optimiste.
Radio Japon :
Dans son nouveau plan, Tepco a annoncé une autre méthode pour refroidir les réacteurs, en mettant en place un système qui va décontaminer, puis réinjecter l'eau dans les réacteurs. Que pensez-vous de cette nouvelle procédure ?
Sentaro Takahashi :
Tout d'abord, il est très probable que la cuve qui contient les barres de combustible et l'enceinte de confinement qui devait les entourer aient subi des fissures par lesquelles suinte de l'eau contaminée. Lorsque le plan initial a été élaboré, on pensait que ces récipients étaient en bon état. Le projet était donc simplement d'injecter de l'eau dans l'enceinte de confinement pour refroidir les barres. Mais les données obtenues récemment montrent que le réacteur a été endommagé et que de l'eau s'en échappe. Etant donné cette situation, l'opérateur devra d'abord localiser, puis réparer les fissures, tout en faisant circuler l'eau de refroidissement. Et ces travaux devront être accomplis dans un environnement à fort niveau de radioactivité.
Par ailleurs, même si les travaux avancent normalement, la quantité des substances radioactives extraites de l'eau contaminée ne fera qu'augmenter au niveau de l'épurateur. Normalement, des épurateurs de ce genre sont conçus pour traiter de l'eau faiblement radioactive. Il sera aussi difficile d'éliminer les filtres fortement contaminés, retirés des épurateurs. Sans aucun doute, l'ensemble du processus sera très compliqué.
Radio Japon :
Vous venez d'entendre l'avis de Sentaro Takahashi, vice-directeur à l'Institut du réacteur de recherche de l'université de Kyoto.
Radio Japon :
Professeur Takahashi, pensez-vous qu'il soit possible de ramener les trois réacteurs sous contrôle dans les délais annoncés ?
Sentaro Takahashi :
La situation est différente dans les trois réacteurs endommagés. L'état de la cuve et les dégâts subis par les canalisations et les bâtiments varient. Il ne sera donc pas possible de faire avancer les travaux au même rythme pour les trois réacteurs.
A mon avis, Tepco et le gouvernement se sont toujours montrés trop optimistes. Des problèmes inattendus peuvent survenir à tout moment. Il est vraiment difficile d'évaluer comment les choses vont se passer, mais les responsables ont à nouveau publié une feuille de route relativement optimiste.
Radio Japon :
Dans son nouveau plan, Tepco a annoncé une autre méthode pour refroidir les réacteurs, en mettant en place un système qui va décontaminer, puis réinjecter l'eau dans les réacteurs. Que pensez-vous de cette nouvelle procédure ?
Sentaro Takahashi :
Tout d'abord, il est très probable que la cuve qui contient les barres de combustible et l'enceinte de confinement qui devait les entourer aient subi des fissures par lesquelles suinte de l'eau contaminée. Lorsque le plan initial a été élaboré, on pensait que ces récipients étaient en bon état. Le projet était donc simplement d'injecter de l'eau dans l'enceinte de confinement pour refroidir les barres. Mais les données obtenues récemment montrent que le réacteur a été endommagé et que de l'eau s'en échappe. Etant donné cette situation, l'opérateur devra d'abord localiser, puis réparer les fissures, tout en faisant circuler l'eau de refroidissement. Et ces travaux devront être accomplis dans un environnement à fort niveau de radioactivité.
Par ailleurs, même si les travaux avancent normalement, la quantité des substances radioactives extraites de l'eau contaminée ne fera qu'augmenter au niveau de l'épurateur. Normalement, des épurateurs de ce genre sont conçus pour traiter de l'eau faiblement radioactive. Il sera aussi difficile d'éliminer les filtres fortement contaminés, retirés des épurateurs. Sans aucun doute, l'ensemble du processus sera très compliqué.
Radio Japon :
Vous venez d'entendre l'avis de Sentaro Takahashi, vice-directeur à l'Institut du réacteur de recherche de l'université de Kyoto.
Tepco va se concentrer sur la circulation de l'eau pour refroidir les réacteurs
Le nouveau plan de la Compagnie d'électricité de Tokyo pour stabiliser les réacteurs de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi mettra l'accent sur la création d'un système permettant de décontaminer et de faire circuler sans arrêt l'eau qui s'y trouve déjà pour les refroidir.
Tepco a dévoilé mardi les modifications apportées à son plan initial après que l'opérateur de la centrale a découvert que les barres de combustible du réacteur 1 avaient fondu. La fusion aurait apparemment endommagé la cuve du réacteur provoquant la fuite d'un important volume d'eau.
La compagnie a abandonné son plan initial visant à refroidir le réacteur en le remplissant d'eau. Elle envisage maintenant d'installer un système de refroidissement alternatif.
Le système pomperait l'eau hautement radioactive à un endroit, réduirait sa teneur en substances radioactives et la réinjecterait dans le réacteur comme fluide réfrigérant.
Tepco se dit prête à mettre en place une installation à l'intérieur du complexe de Fukushima pour traiter l'eau contaminée et envisage de la mettre en opération d'ici juin.
La compagnie précise qu'elle appliquera le système de circulation aux réacteurs 2 et 3, où le combustible aurait également fondu. Elle espère stabiliser ces réacteurs d'ici la fin juillet.
Tepco a dévoilé mardi les modifications apportées à son plan initial après que l'opérateur de la centrale a découvert que les barres de combustible du réacteur 1 avaient fondu. La fusion aurait apparemment endommagé la cuve du réacteur provoquant la fuite d'un important volume d'eau.
La compagnie a abandonné son plan initial visant à refroidir le réacteur en le remplissant d'eau. Elle envisage maintenant d'installer un système de refroidissement alternatif.
Le système pomperait l'eau hautement radioactive à un endroit, réduirait sa teneur en substances radioactives et la réinjecterait dans le réacteur comme fluide réfrigérant.
Tepco se dit prête à mettre en place une installation à l'intérieur du complexe de Fukushima pour traiter l'eau contaminée et envisage de la mettre en opération d'ici juin.
La compagnie précise qu'elle appliquera le système de circulation aux réacteurs 2 et 3, où le combustible aurait également fondu. Elle espère stabiliser ces réacteurs d'ici la fin juillet.
Quatre techniciens pénètrent dans le bâtiment du réacteur numéro 2
Des travailleurs ont pénétré dans le bâtiment du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi pour la première fois depuis qu'il a subi une explosion d'hydrogène le 15 mars.
Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo, a envoyé quatre techniciens dans le bâtiment ce mercredi pour y vérifier les niveaux de radiation et l'état des installations.
L'opérateur de la centrale estime nécessaire de connaître avec précision les niveaux de radiation afin d'aller de l'avant selon le calendrier révisé et annoncé mardi. Celui-ci vise à faire circuler l'eau qui a fui des enceintes de confinement pour la réinjecter ensuite dans les réacteurs comme liquide de refroidissement.
Les quatre travailleurs ne sont restés que 14 minutes à l'intérieur du bâtiment rempli de vapeur. Selon Tepco, l'exposition des quatre personnes aux radiations a été maintenue entre 3 et 4 millisieverts.
L'entreprise envisage également de mettre en service, si possible dès ce mois-ci, un système de refroidissement par air afin d'abaisser la température à l'intérieur de la piscine de stockage des barres de combustible irradié. Tepco pense en effet que celle-ci pourrait être à l'origine de la vapeur qui stagne dans le bâtiment.
Selon Junichi Matsumoto, un dirigeant de Tepco, la vapeur s'accumule à l'intérieur du bâtiment numéro 2 parce que son toit est intact, à la différence de celui des unités 1 et 3. Un refroidissement de la piscine pourrait réduire la vapeur, a-t-il ajouté.
Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo, a envoyé quatre techniciens dans le bâtiment ce mercredi pour y vérifier les niveaux de radiation et l'état des installations.
L'opérateur de la centrale estime nécessaire de connaître avec précision les niveaux de radiation afin d'aller de l'avant selon le calendrier révisé et annoncé mardi. Celui-ci vise à faire circuler l'eau qui a fui des enceintes de confinement pour la réinjecter ensuite dans les réacteurs comme liquide de refroidissement.
Les quatre travailleurs ne sont restés que 14 minutes à l'intérieur du bâtiment rempli de vapeur. Selon Tepco, l'exposition des quatre personnes aux radiations a été maintenue entre 3 et 4 millisieverts.
L'entreprise envisage également de mettre en service, si possible dès ce mois-ci, un système de refroidissement par air afin d'abaisser la température à l'intérieur de la piscine de stockage des barres de combustible irradié. Tepco pense en effet que celle-ci pourrait être à l'origine de la vapeur qui stagne dans le bâtiment.
Selon Junichi Matsumoto, un dirigeant de Tepco, la vapeur s'accumule à l'intérieur du bâtiment numéro 2 parce que son toit est intact, à la différence de celui des unités 1 et 3. Un refroidissement de la piscine pourrait réduire la vapeur, a-t-il ajouté.
mardi 17 mai 2011
lundi 16 mai 2011
le combustible du réacteur 1 est partiellement exposé
L'opérateur de la centrale de Fukushima pense que le combustible du réacteur 1 est partiellement exposé au-dessus de la surface de l'eau et a commencé à augmenter le volume de l'eau de refroidissement injectée dans le réacteur.
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a annoncé que dimanche à 11 heures du matin, la température de la partie supérieure du réacteur était de 110,4 degrés Celsius et la partie inférieure de 88,6 degrés.
Selon Tepco, le combustible exposé générerait de la vapeur chaude.
La compagnie ajoute que la température de la partie supérieure du réacteur était tombée de plus de 15 degrés après l'augmentation dimanche du volume d'eau de refroidissement injectée dans le réacteur, de huit à 10 tonnes par heure. Elle précise qu'elle surveillera attentivement la température du réacteur.
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a annoncé que dimanche à 11 heures du matin, la température de la partie supérieure du réacteur était de 110,4 degrés Celsius et la partie inférieure de 88,6 degrés.
Selon Tepco, le combustible exposé générerait de la vapeur chaude.
La compagnie ajoute que la température de la partie supérieure du réacteur était tombée de plus de 15 degrés après l'augmentation dimanche du volume d'eau de refroidissement injectée dans le réacteur, de huit à 10 tonnes par heure. Elle précise qu'elle surveillera attentivement la température du réacteur.
transfert de l'eau fortement radioactive du bâtiment du réacteur 3 vers une installation de traitement
La compagnie d'électricité de Tokyo annonce qu'elle entamera dès mardi le transfert de l'eau fortement radioactive du bâtiment du réacteur 3 vers une installation de traitement.
Tepco estime à 22 mille tonnes le volume d'eau fortement contaminée accumulée dans le bâtiment abritant la turbine du réacteur et dans un tunnel de raccordement. Une partie de l'eau s'est écoulée dans la mer à cause d'une fuite la semaine dernière.
La compagnie envisage de transvaser environ 4 mille tonnes d'eau contaminée vers l'installation de traitement. Elle a annoncé avoir pris des mesures pour rendre encore plus étanche l'installation, et avoir reçu le feu vert de l'Agence gouvernementale de sûreté nucléaire et industrielle.
dimanche 15 mai 2011
évacuation de la population résidant en dehors du périmètre de 20 km
Les opérations d'évacuation de la population résidant en dehors du périmètre de 20 km autour de la centrale ont commencé.
Les familles avec des bébés et de jeunes enfants ainsi que les femmes enceintes seront prioritaires parmi les 7 700 habitants des deux villes à évacuer.
Les autorités municipales ont mis des logements temporaires à la disposition de ceux qui le désirent.
Un réfugié a déclaré qu'il était extrêmement décourageant de devoir partir mais qu'il était obligé de le faire pour préserver la santé de ses enfants.
Le gouvernement japonais a élargi le périmètre de la zone d'évacuation autour de la centrale dans tous les secteurs où le taux de radiation cumulée est égal ou supérieur à 20 millisieverts par an.
Les familles avec des bébés et de jeunes enfants ainsi que les femmes enceintes seront prioritaires parmi les 7 700 habitants des deux villes à évacuer.
Les autorités municipales ont mis des logements temporaires à la disposition de ceux qui le désirent.
Un réfugié a déclaré qu'il était extrêmement décourageant de devoir partir mais qu'il était obligé de le faire pour préserver la santé de ses enfants.
Le gouvernement japonais a élargi le périmètre de la zone d'évacuation autour de la centrale dans tous les secteurs où le taux de radiation cumulée est égal ou supérieur à 20 millisieverts par an.
nouvelle stratégie de refroidissement du réacteur numéro 1
Tepco, la Compagnie d'électricité de Tokyo qui exploite la centrale de Fukushima, planche sur une nouvelle stratégie de refroidissement du réacteur numéro 1, dont les barres de combustible pourraient avoir fondu.
La fusion ayant vraisemblablement endommagé l'enceinte de confinement, de l'eau hautement radioactive s'écoulerait dans les parties inférieures du bâtiment qui abrite le réacteur.
Il est donc virtuellement impossible d'injecter de l'eau, comme prévu, pour remplir l'enceinte de confinement, ce qui oblige Tepco à chercher une autre méthode de refroidissement.
L'exploitant de la centrale envisage à présent d'extraire l'eau de l'enceinte, avant son remplissage, pour la réinjecter dans le réacteur à travers un échangeur de chaleur.
Ce dimanche, en conférence de presse, un porte-parole de la compagnie a déclaré qu'il faudrait plus de trois mois avant que le réacteur soit à nouveau sous contrôle. L'objectif est toutefois d'adopter une méthode qui permettra de stopper rapidement le réacteur.
La fusion ayant vraisemblablement endommagé l'enceinte de confinement, de l'eau hautement radioactive s'écoulerait dans les parties inférieures du bâtiment qui abrite le réacteur.
Il est donc virtuellement impossible d'injecter de l'eau, comme prévu, pour remplir l'enceinte de confinement, ce qui oblige Tepco à chercher une autre méthode de refroidissement.
L'exploitant de la centrale envisage à présent d'extraire l'eau de l'enceinte, avant son remplissage, pour la réinjecter dans le réacteur à travers un échangeur de chaleur.
Ce dimanche, en conférence de presse, un porte-parole de la compagnie a déclaré qu'il faudrait plus de trois mois avant que le réacteur soit à nouveau sous contrôle. L'objectif est toutefois d'adopter une méthode qui permettra de stopper rapidement le réacteur.
vendredi 13 mai 2011
Tepco contraint de revoir son projet de stabilisation du réacteur numéro 1
La Compagnie d'électricité de Tokyo est contrainte de revoir sa stratégie de stabilisation de la situation à la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi après l'annonce que le coeur de l'un de ses réacteurs est entré en fusion.
Tepco a révélé hier jeudi que la plupart des crayons de combustible à l'intérieur du réacteur numéro un ont probablement fondu et sont tombés au fond du réacteur.
L'opérateur a reconnu que l'eau de refroidissement du réacteur était tombée à un niveau exposant complètement les crayons de combustible si ces derniers se trouvaient dans leur position normale.
Tepco suppute que le combustible au fond du réacteur a refroidi, si l'on prend en compte la température de surface du réacteur.
Vendredi, les employés de la centrale ont transporté de l'équipement permettant de relier un circuit de refroidissement au réacteur, comme le prévoit le plan mis en place le mois dernier par Tepco, qui souhaitait remplir l'enceinte de confinement du réacteur numéro 1 avec de l'eau puis mettre en place un système de refroidissement pour faire circuler cette eau vers un échangeur de chaleur.
Mais ce système ne peut fonctionner que si l'eau dans l'enceinte de confinement est d'une profondeur d'au moins cinq mètres.
Tepco reconnaît ne pas connaître le niveau d'eau actuel à l'intérieur de l'enceinte, mais espère trouver rapidement un moyen pour l'évaluer.
Tepco a révélé hier jeudi que la plupart des crayons de combustible à l'intérieur du réacteur numéro un ont probablement fondu et sont tombés au fond du réacteur.
L'opérateur a reconnu que l'eau de refroidissement du réacteur était tombée à un niveau exposant complètement les crayons de combustible si ces derniers se trouvaient dans leur position normale.
Tepco suppute que le combustible au fond du réacteur a refroidi, si l'on prend en compte la température de surface du réacteur.
Vendredi, les employés de la centrale ont transporté de l'équipement permettant de relier un circuit de refroidissement au réacteur, comme le prévoit le plan mis en place le mois dernier par Tepco, qui souhaitait remplir l'enceinte de confinement du réacteur numéro 1 avec de l'eau puis mettre en place un système de refroidissement pour faire circuler cette eau vers un échangeur de chaleur.
Mais ce système ne peut fonctionner que si l'eau dans l'enceinte de confinement est d'une profondeur d'au moins cinq mètres.
Tepco reconnaît ne pas connaître le niveau d'eau actuel à l'intérieur de l'enceinte, mais espère trouver rapidement un moyen pour l'évaluer.
Analyse de la situation des réacteurs de Fukushima Dai-ichi
Comme Tepco l'a annoncé, le réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima Dai-ichi est dans un état de "fusion". Pour notre commentaire d'aujourd'hui, nous avons interviewé Tetsuo Ito, directeur de l'Institut de recherche sur l'énergie atomique de l'université du Kinki. Il revient sur l'état du combustible nucléaire à la centrale.
Tetsuo Ito
"Je n'aurais jamais imaginé que le réacteur puisse être dans une telle situation. Je ne suis pas certain de l'état du combustible nucléaire. Il peut s'être refroidi et s'être reformé en une espèce de lave solide après avoir fondu et être tombé au fond de la cuve. La chaleur des billes de carburant a pu provoquer l'émiettement du revêtement qui les entoure. Elles sont peut-être tombées et se sont éparpillées sur le fond comme des petits cailloux.
Si le combustible nucléaire forme maintenant une lave solide, les températures doivent être très élevées à l'intérieur de la cuve, et ce même si la température à la surface reste basse. Dans ce cas, il sera très difficile de refroidir le réacteur.
La température de l'eau proche du carburant serait d'environ 100 degrés Celsius. Si les billes de carburant sont éparpillées au fond de la cuve, les techniciens pourront essayer de maintenir la température à ses niveaux actuels pendant un certain temps. Elle pourrait au final redescendre sous les 100 degrés, et se stabiliser."
RJ
Mardi, Tepco doit annoncer une révision de l'agenda actuel fixé pour reprendre le contrôle de la centrale. Quels sont les points importants du nouveau calendrier?
Tetsuo Ito
"Le premier agenda a été rédigé alors que la compagnie ne connaissait pas l'état exact des réacteurs. Elle n'était pas certaine de l'étendue des dommages subis par les réacteurs et ne savait pas si les instruments de mesure fonctionnaient correctement.
L'état réel du réacteur numéro 1 est maintenant mieux connu. Des robots, puis des humains sont entrés dans le bâtiment qui l'abrite et ont pu avoir accès à un appareil mesurant les niveaux d'eau. L'entreprise a alors réalisé que les données en sa possession étaient fausses.
Maintenant, la compagnie peut se faire une idée plus précise de la situation. Les techniciens ne peuvent encore entrer dans les bâtiments des réacteurs 2 et 3, car l'eau qui se trouve dans les salles des turbines est très radioactive. Je pense qu'il faudra beaucoup de temps pour reprendre le contrôle de la situation et permettre à des hommes de rentrer dans ces bâtiments. Le nouvel agenda devrait insister sur ce point : il faudra du temps."
C'était Tetsuo Ito, directeur de l'Institut de recherche sur l'énergie atomique, de l'université du Kinki.
Tetsuo Ito
"Je n'aurais jamais imaginé que le réacteur puisse être dans une telle situation. Je ne suis pas certain de l'état du combustible nucléaire. Il peut s'être refroidi et s'être reformé en une espèce de lave solide après avoir fondu et être tombé au fond de la cuve. La chaleur des billes de carburant a pu provoquer l'émiettement du revêtement qui les entoure. Elles sont peut-être tombées et se sont éparpillées sur le fond comme des petits cailloux.
Si le combustible nucléaire forme maintenant une lave solide, les températures doivent être très élevées à l'intérieur de la cuve, et ce même si la température à la surface reste basse. Dans ce cas, il sera très difficile de refroidir le réacteur.
La température de l'eau proche du carburant serait d'environ 100 degrés Celsius. Si les billes de carburant sont éparpillées au fond de la cuve, les techniciens pourront essayer de maintenir la température à ses niveaux actuels pendant un certain temps. Elle pourrait au final redescendre sous les 100 degrés, et se stabiliser."
RJ
Mardi, Tepco doit annoncer une révision de l'agenda actuel fixé pour reprendre le contrôle de la centrale. Quels sont les points importants du nouveau calendrier?
Tetsuo Ito
"Le premier agenda a été rédigé alors que la compagnie ne connaissait pas l'état exact des réacteurs. Elle n'était pas certaine de l'étendue des dommages subis par les réacteurs et ne savait pas si les instruments de mesure fonctionnaient correctement.
L'état réel du réacteur numéro 1 est maintenant mieux connu. Des robots, puis des humains sont entrés dans le bâtiment qui l'abrite et ont pu avoir accès à un appareil mesurant les niveaux d'eau. L'entreprise a alors réalisé que les données en sa possession étaient fausses.
Maintenant, la compagnie peut se faire une idée plus précise de la situation. Les techniciens ne peuvent encore entrer dans les bâtiments des réacteurs 2 et 3, car l'eau qui se trouve dans les salles des turbines est très radioactive. Je pense qu'il faudra beaucoup de temps pour reprendre le contrôle de la situation et permettre à des hommes de rentrer dans ces bâtiments. Le nouvel agenda devrait insister sur ce point : il faudra du temps."
C'était Tetsuo Ito, directeur de l'Institut de recherche sur l'énergie atomique, de l'université du Kinki.
mercredi 11 mai 2011
combustible irradié à l'intérieur du bâtiment du réacteur 3
L'opérateur de la centrale endommagée de Fukushima a détecté de hauts niveaux de substances radioactives dans la piscine de stockage des barres de combustible irradié à l'intérieur du bâtiment du réacteur 3.
Tepco a analysé des échantillons d'eau prélevés dimanche dans la piscine. Ils contiennent 140 mille becquerels de césium 134 radioactif par centimètre cube, 150 mille becquerels de césium 137 et 11 mille becquerels d'iode 131.
Selon Tepco, il est possible que ces substances se soient libérées des barres de combustible endommagées dans le réacteur et qu'elles soient entrées dans la piscine en adhérant à des débris.
-- Des ouvriers de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi ont commencé à ajuster des instruments de mesure destinés au réacteur numéro 1, une étape préparatoire à l'injection d'eau dans son enceinte de confinement pour assurer la stabilité de son refroidissement.
Neuf techniciens ont travaillé à ces réglages dans le bâtiment du réacteur ce mardi matin, en dépit du fait que des mesures destinées à bloquer les fortes radiations sur le site n'aient guère eu d'effet.
Tepco, l'opérateur de la centrale, veut que les instruments fonctionnent correctement de manière à pouvoir mesurer exactement le niveau de l'eau à l'intérieur de l'enceinte. Tepco envisage de porter à 18 mètres de haut le niveau de l'eau dans l'enceinte en question.
Tepco a analysé des échantillons d'eau prélevés dimanche dans la piscine. Ils contiennent 140 mille becquerels de césium 134 radioactif par centimètre cube, 150 mille becquerels de césium 137 et 11 mille becquerels d'iode 131.
Selon Tepco, il est possible que ces substances se soient libérées des barres de combustible endommagées dans le réacteur et qu'elles soient entrées dans la piscine en adhérant à des débris.
-- Des ouvriers de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi ont commencé à ajuster des instruments de mesure destinés au réacteur numéro 1, une étape préparatoire à l'injection d'eau dans son enceinte de confinement pour assurer la stabilité de son refroidissement.
Neuf techniciens ont travaillé à ces réglages dans le bâtiment du réacteur ce mardi matin, en dépit du fait que des mesures destinées à bloquer les fortes radiations sur le site n'aient guère eu d'effet.
Tepco, l'opérateur de la centrale, veut que les instruments fonctionnent correctement de manière à pouvoir mesurer exactement le niveau de l'eau à l'intérieur de l'enceinte. Tepco envisage de porter à 18 mètres de haut le niveau de l'eau dans l'enceinte en question.
mardi 10 mai 2011
La carte aérienne des retombées confirme les taux de radiation relevés dans le sol
La Commission japonaise de sûreté nucléaire annonce qu'une nouvelle carte aérienne exposant la contamination due aux retombées radioactives a confirmé les niveaux de radiation dans la zone proche de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.
Le président de la commission, Haruki Madarame, a déclaré lundi à la presse que cette carte renforcerait son système de surveillance de la contamination et contribuerait à la recherche de méthodes appropriées pour abaisser les niveaux de radiation.
Le ministère japonais des Sciences et le département américain de l'Energie ont effectué une étude conjointe entre le 6 et le 29 avril en survolant une zone de 80 kilomètres de rayon à partir de la centrale.
La carte expose la densité de césium radioactif en rouge ou en jaune, en fonction de sa concentration dans le sol.
La zone de plus forte densité est située au nord-ouest de la centrale, et coïncide avec les données relevées sur le terrain.
Le président de la commission, Haruki Madarame, a déclaré lundi à la presse que cette carte renforcerait son système de surveillance de la contamination et contribuerait à la recherche de méthodes appropriées pour abaisser les niveaux de radiation.
Le ministère japonais des Sciences et le département américain de l'Energie ont effectué une étude conjointe entre le 6 et le 29 avril en survolant une zone de 80 kilomètres de rayon à partir de la centrale.
La carte expose la densité de césium radioactif en rouge ou en jaune, en fonction de sa concentration dans le sol.
La zone de plus forte densité est située au nord-ouest de la centrale, et coïncide avec les données relevées sur le terrain.
La forte radioactivité pourrait ralentir les réparations de Tepco
Selon l'opérateur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi, il pourrait être nécessaire de ralentir certaines réparations au niveau du réacteur 1, en raison des taux de radiation élevés.
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a mesuré lundi les niveaux de radiation en plusieurs endroits du bâtiment du réacteur, en prélude au remplissage de l'enceinte de confinement avec de l'eau et à la restauration du système de refroidissement.
La compagnie s'inquiète de la possibilité de fuites d'eau radioactive depuis les tuyaux du réacteur, entraînant une contamination de la zone.
Les tests ont révélé un taux de radioactivité de 700 millisieverts par heure au maximum, ce qui permet aux techniciens de rester seulement environ 20 minutes sur les lieux.
Mais les techniciens qui ont effectué les relevés ont été exposés en une demi-heure à près de 10,56 millisieverts, un niveau plus élevé que celui jugé acceptable pour la sécurité des travailleurs, précise Tepco.
Mardi, la compagnie prendra des mesures pour tenter de réduire les taux de radiation, en déposant notamment des bâches contenant du plomb pour isoler les substances radioactives.
Tepco continuera à vérifier les niveaux de radiation mais craint d'avoir à modifier ses plans en fonction des résultats.
La Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a mesuré lundi les niveaux de radiation en plusieurs endroits du bâtiment du réacteur, en prélude au remplissage de l'enceinte de confinement avec de l'eau et à la restauration du système de refroidissement.
La compagnie s'inquiète de la possibilité de fuites d'eau radioactive depuis les tuyaux du réacteur, entraînant une contamination de la zone.
Les tests ont révélé un taux de radioactivité de 700 millisieverts par heure au maximum, ce qui permet aux techniciens de rester seulement environ 20 minutes sur les lieux.
Mais les techniciens qui ont effectué les relevés ont été exposés en une demi-heure à près de 10,56 millisieverts, un niveau plus élevé que celui jugé acceptable pour la sécurité des travailleurs, précise Tepco.
Mardi, la compagnie prendra des mesures pour tenter de réduire les taux de radiation, en déposant notamment des bâches contenant du plomb pour isoler les substances radioactives.
Tepco continuera à vérifier les niveaux de radiation mais craint d'avoir à modifier ses plans en fonction des résultats.
lundi 9 mai 2011
Résumé de tous les evènements sur fukushima
Informations Japon
Centrale Nucléaire de Fukushima dai-ichi
Actualités Japon
Page mise à jour régulièrement, veuillez actualiser pour les dernières nouvelles.
Sommaire
- Evacuation des habitants
- Défis
- Réactions nucléaires ?
• Réacteur n°1
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°3
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°2
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°4
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°5 et 6
- Etat actuel des réacteurs
• Radioactivité au Japon
- Contamination de l'eau
- Contamination de l'alimentation
- Contamination des sols
- Contamination de la mer
- Doses reçues par la population
- Doses reçues par les intervenants
• Autres informations
• Compléments
L’accident de fusion du cœur est le plus craint par l’industrie nucléaire. Après le tremblement de terre d’une magnitude exceptionnelle et le tsunami qui ont frappé le Nord Est du Japon, lafusion partielle du coeur a eu lieu dans trois des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi où la situation est encore incertaine. Elle aussi peut-être eu lieu dans la piscine de combustible du réacteur n°4.
Nous tentons, sur cette page de suivre les évènements en nous basant essentiellement sur la presse japonaise, les communiqués officiels de l'exploitant et des autorités japonaises. Merci aux nombreux contributeurs qui nous signalent des informations intéressantes. La crise s'installe dans la durée et il nous faut tenir : les mises à jours, faites entièrement bénévolement, ne seront pas aussi fréquentes que dans les premiers jours...
Notre pensée va d’abord aux nombreuses victimes et leurs proches. Nous saluons aussi le courage des employés de la centrale qui font le maximum pour éviter le pire dans une situation de désastre. Outre les problèmes personnels qui doivent les frapper dans ces circonstances, les employés de la centrale prennent des risques. En cas d’explosion, ils seraient les premiers touchés. Il a aussi été relevé aussi des taux d’irradiation très élevés à proximité du réacteur. De plus, les conditions matérielles dans lesquelles ils interviennent sur le site sont déplorables : deux repas par jour, pas de couchage correct, stress...
La situation est très grave. Le système de refroidissement de secours de plusieurs réacteurs, tous à l’arrêt, n’a pas démarré suite à l'inondation liée au tsunami. Le cœur a commencé à s’échauffer et la pression a augmenté. Les populations riveraines ont été évacuées, d’abord dans un rayon de 3 km, puis 10 et maintenant 20 km en fonction de l’évolution. Et cela dans des conditions extrêmement difficiles. Entre 20 et 30 km, les habitants ont été confinés, puis invités à évacuer s'ils le voulaient.
Un tsunami d'une telle ampleur n'avait pas été prévu par l'industrie nucléaire et l'autorité de sûreté. Une perte simultanée de l'alimentation électrique et de l'eau non plus. La centrale était mal conçue et les procédures d'urgences inadéquates. Par exemple les pompes de refroidissement ont été placées du côté de la mer sans être protégées. Elles étaient mieux protégées à la centrale dai-ni. Il n'y avait pas de mur de protection comme à la centrale n°2 de Tokai. Des mauvaises décisions ont aussi été prises au début de la catastrophe. Cette analyse arrive malheureusement trop tard... Selon le Wall Street Journal, il n'y avait qu'un seul téléphone satellitaire à la centrale, et un seul brancard.
C'est sans rire que le PDG de TEPCo a annoncé jeudi 31 mars que la centrale ne sera plus utilisée et devra être démantelée. Le gouvernemnt japonais estime maintenant que cela prendra des mois avant de pouvoir prendre le contrôle de la centrale et limiter, voire arrêter, les rejets dans l'environnement.
Les répliques sismiques se succèdent et il n'est pas impossible qu'une autre secousse de forte magnitude aggrave la situation.
Dimanche 17 avril, TEPCo a annoncé qu'elle en avait pour 6 à 9 mois pour prendre le contrôle du refroidissement des réacteurs et des piscines et arrêter les rejets dans l'environnement. La feuille de route de TEPCo est ici en anglais. Le plus urgent est de réduire le risque d'explosion hydrogène. Le gouvernement a annoncé qu'il prendrait sa décision à propos des zones évacuées quand les rejets auront cessé. TEPCO ne garantit pas pouvoir se tenir à sa feuille de route.
Evacuation des habitants
Mardi 15 mars matin, alors que la situation était extrêment critique à la centrale, il restait 354 personnes à évacuer dans le rayon des 20 km. Ce sont par exemple des personnes hospitalisées. L'évacuation a finalement eu lieu pendant la journée de mardi. Deux personnes hospitalisées sont mortes pendant l'évacuation. Selon la télévision japonaise, il resterait quelques personnes dans la zone d'évacuation qui ont refusé de partir. Etant isolées du monde, personne ne sait comment elles vivent.
Les secours à la recherche des victimes du tremblement de terre et du tsunami ne peuvent pas opérer dans la zone d'évacuation, ce qui rend difficile la recherche des disparus. Un millier de corps radioactifs ne peuvent pas être évacués de la zone.
Toujours mardi 15 matin, le mot "Tchernobyl" a commencé à apparaître dans les déclarations officielles... pour dire que c'est moins grave.
Mercredi 16 mars, l'ambassade des Etats-Unis à Tokyo a recommandé aux citoyens américains l'évacuation d'un périmètre de 50 miles (80 km) autour de la centrale de Fukushima. Samedi 19 mars, plus de mille patients hospitalisés ont été évacués de la zone de sécurité située dans un rayon de 20 à 30 km.
Vendredi 25 mars, les autorités ont encouragé les habitants confinés dans la zone comprise entre 20 et 30 km autour de la centrale à évacuer car les rejets radioactifs vont continuer pendant longtemps. Le même jour, 25 membres du parlement avaient signé une lettre demandant aux autorités d'évacuer les enfants et les femmes enceintes de cette zone. Les villes et villages aux abords de la zone d'évacuation se vident petit à petit. Environ la moitié des habitants de Iitate où des niveaux élevés de césium ont été détectés, sont partis (à la date du vendredi 25 mars). 50 000 habitants sur 340 000 auraient aussi quitté Iwaki à la même date. La population de Minami-Soma (Soma sud) est passée de 70 000 à 20 000.
Lundi 28 mars, les autorités ont appelé la population à ne pas pénétrer dans la zone des 20 km pour récupérer des affaires. Après deux semaines, il resterait une soixantaine de personnes dans la zone interdite : des personnes âgées ou des agriculteurs qui ne veulent abandonner leur animaux.
Le maire de Minami Soma (Soma Sud) a posté un message émouvant sur Internet pour témoigner des conditions de vie des personnes confinées. Voir le message sur Youtube sous-titré en anglais.
Une vidéo prise le 3 avril dans la zone interdite est disponible sur Youtube. C'est en japonais avec quelques sous-titres en anglais.
Mardi 5 avril, les habitants évacués ont demandé l'autorisation de retourner brièvement chez eux pour prendre des effets personnels. Etant partis en catastrophe pour une courte durée, ils n'ont pratiquement rien emporté et manquent de tout. De fait, beaucoup d'habitants sont déjà retourné illégalement dans la zone et le gouvernement hésite à l'interdire complètement. Ils s'inquiètent aussi de l'indemnisation s'ils ne peuvent jamais rentrer.
Plus de 10 000 animaux, essentiellement des bovins, mais aussi des porcs, poulets et autres animaux d'élevage privés d'eau et de nourriture ont été abandonnés lorsque le gouvernement a ordonné l'évacuation. Nombreux sont les éleveurs qui bravent les interdits pour nourrir leurs animaux. Un a été exposé à 5 millisieverts (5 fois la limite annuelle) lors d'une de ses visites.
Lundi 11 avril, les autorités ont décidé d'étendre la zone d'évacuation à plusieurs communes. Les habitants de Katsurao, Namie, Iitate, d'une partie de Kawamata et de Minamisoma sont priés de partir d'ici un mois. Ce même jour, l'ACRO a publié des résultats de mesure qui confirment la nécessité d'évacuer Iitate et Kawamata. Ces communes sont dans un rayon de 40 km environ.
Le Jeudi 21 avril, le gouvernement a interdit l'accès à la zone des 20 km autour de la centrale. Les 80 000 personnes concernées ne sont plus autorisées à retourner chez elle. Seul un membre par famille peut retouner durant deux heures pour récupérer des effets personnels à condition d'être équipé de vêtements de protection et d'un dosimètre individuel. Les familles dont le logement est situé dans un rayon de 3 kilomètres de la centrale ne bénéficieront pas de ce droit de retour très restreint.
Environ 30 000 porcs, 600 000 poulets et 3 000 vaches sont abandonnées à leur triste sort dans cette zone des 20 km. Certains d'entre eux sont morts de faim dans leurs enclos, d'autres ont été lachés dans la nature, mais tous n'arrivent pas à se nourrir par eux-même tant ils sont dégénérés. Certains fermiers ont demandé de les abattre plutôt que de les laisser mourir de faim, mais ce n'est pas possible tant qu'il y a des fuites radioactives.
Vendredi 22 avril, le premier ministre a confirmé l'évacuation de plusieurs municipalités en dehors de la zone des 20 km d'ici la fin mai. Si les populations restent sur place, la dose reçue peut dépasser les 20 millisieverts la première année. Dans les autres municipalités de la zone des 20 à 30 km, les populations restantes devront se tenir prêtes à fuir en cas d'aggravation soudaine à la centrale. C'est le cas en particulier de Hirono et Naraha, du village de Kawauchi, et des parties de Tamura et Minamisoma. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes vulnérables doivent déjà partir. Dans le même temps, le confinement a été levé dans cette zone.
Il y a 10 000 personnes à évacuer, mais 6 000 seraient déjà parties. Le gouvernement réfléchit aussi à l'évacuation des 10 000 vaches de la zone.
Lundi 25 avril, le gouvernement a annoncé que les personnes désirant retourner chez elles pourront le faire courant mai, pendant une durée qui ne doit pas dépasser les 5 heures de façon à ne pas dépasser la dose de 1 millisievert. Ils n'auront pas le droit de rapporter de la nourriture ou un animal. Le gouvernement a aussi annoncé qu'il va abattre les animaux abandonnés.
L'évacuation d'Iitate est plus compliquée que prévu : les habitants se sont organisés en association le mercredi 27 avril et demandent à TEPCO de fortes compensations et la décontamination de leur village. Se pose aussi le problème d'un hospice pour personnes âgées atteintes de démence sénile avec ses 107 résidents, dont une trentaine de grabataires. Etant donné leur état, il vaudrait mieux ne pas les évacuer, mais comment faire avec le personnel soignant ?
45 personnes parmi 440 patients de l'hôpital (340) et de l'hospice (100) adjacent de Futaba à Okuma sont décédés après l'évacuation forcée. Les autorités sont en train d'enquêter pour comprendre pourquoi 90 patients ont été abandonnés sur place. Après le tremblement de terre et la coupure d'électricité suivis de l'ordre d'évacuer, le 12 mars, 209 personnes en mesure de marcher sont parties avec le personnel. Les grabataires et les personnes handicapées n'ont pas pu suivre. Le directeur de l'hôpital aurait alerté les autorités qui ne sont intervenues que le 14 mars. Entre temps, les patients abandonnés étaient dans un état déplorable. Ils souffraient de déshydratation car ils n'avaient rien eu à manger pendant 3 jours. L'abri supposé les accueillir n'avait aucune structure médicale. 10 sont décédés pendant ou après l'évacuation. 21 autres sont partis le 15 mars en bus pour l'hôpital d'Aizu. 6 autres sont décédés dans les jours qui ont suivi. Le 6 avril la police a découvert 4 corps à l'hôpital de Futaba. Ils n'ont jamais été évacués. Pour l'un d'entre eux, le certificat de décès mentionne : "décédé le 14 mars d'un cancer du poumon". D'autres patients, évacués vers d'autres lieux sont aussi décédés. (D'après une enquête publiée dans le quotidien Mainichi du 26 avril)
Jeudi 28 avril, 45 personnes résidaient toujours dans la zone interdite des 20 km, malgré les injonctions des autorités d'évacuer. De la nourriture leur serait fournie une fois par semaine pour qu'ils ne meurent pas de faim.
Vendredi 29 avril, il reste encore 45 enfants à Iitate-mura (village situé à 40 km de la centrale et particulièrement contaminé), malgré les injonctions des autorités d'évacuer les enfants rapidement. Une mère de 41 an a expliqué au quotidien Mainichi qu'elle se souciait de la santé de son fils, mais qu'elle n'avait pas les moyens de partir et ne savait pas quoi faire. Le 4 avril, il y avait encore 662 enfants et 467 le 20 avril. Dans le district de Nagadoro, la dose annuelle est estimée à 62 millisieverts, au-dessus des critères d'évacuation (fixés à 20 mSv par an).
Dimanche 8 avril, le gouvernement a autorisé l'industrie de pêche à naviguer au-delà de 30 km de la centrale pour pêcher ou pour retirer des débris ou décombres dus au tsunami.
Défis
Afin de conserver l’intégrité de l’enceinte de confinement, qui doit garantir le confinement du combustible, des relargages de gaz radioactifs ont eu lieu. A cela s'ajoute la vapeur d'eau dégagée par les piscines de combustibles usés et les fuites des coeurs de réacteur. De fortes contaminations de l'environnement, notamment en iode et césium, ont été relevées. Voir plus bas.
Il a été annoncé jeudi 17, que malgré la situation radioactive, tout était fait pour apporter de l'électricité au plus vite vers la centrale. Après avoir été attendue pour jeudi après midi, tarde à être rétablie. Cette électricité permettra peut-être de remettre en route de circuits de refroidissement classiques pour les réacteurs pas trop endommagés. Cela pourrait être le cas du n°2. Voir plus bas. Mardi 22 mars, les 6 réacteurs étaient reliés à une source électrique extérieure au site.
TEPCo a annoncé utiliser de l'eau douce à la place de l'eau de mer depuis le Samedi 26 mars dans les 3 réacteurs endommagés. L'eau de mer est plus corrosive et le sel peut bloquer des vannes ou robinets. La compagnie espère pouvoir utiliser rapidement de l'eau douce pour les piscines aussi. Une barge d'eau douce est partie des Etats-Unis pour alimenter la centrale et est arrivée le 1er avril. Une autre suit.
L'eau est devenue le problème n°1 : il en faut beaucoup pour refroidir les réacteurs et les piscines, mais on ne peut pas la rejeter car elle est très radioactive. Les cuves de stockage sont pleines et il faut l'évacuer. Plusieurs options sont étudiées en ce moment, dont celle de faire venir un pétrolier ou de creuser un immense réservoir... Les galeries souterraines inondées qui aussi ont recueilli involontairement l'eau jusqu'à maintenant sont presque pleines : 10 000 tonnes (le 30 mars 2011) pour un volume total de 13 300 tonnes environ. Il y a des cables électriques et des tuyaux dans ces galeries qui doievnt donc être asséchées avant de remettre l'électricité. Vendredi 1er avril, il est question de 13 000 tonnes d'eau à évacuer. TEPCo compte utiliser une grande barge (faisant 136 mètres sur 46 et d'une capacité de 10 000 tonnes) amarrée au large de la centrale pour entreposer cette eau, le temps de trouver une meilleure solution. Lundi 4 avril, on appris que le Japon a demandé à la firme russe Rosatom d'accepter les déchets radioactifs liquides. Le complexe industriel ne peut en accueillir que 30 000 tonnes.
TEPCO envisage d'asperger l'intérieur des réacteurs de résines pour fixer la radioactivité et diminuer les rejets dans l'environnement. En effet, de nombreux débris et poussières très radioactifs jonchent le sol et les bâtiments. La radioactivité pourrait être dispersée par le vent ou lessivée par les eaux de pluie. Les opérations devaient commencer dès le jeudi 31 mars, mais n'ont pas eu lieu à cause de la pluie. Un robot mènerait cette opération, sachant qu'il y a 80 000 mètres carrés à couvrir. 60 000 litres devraient être étendus. Des premiers tests ont eu lieu le vendredi 1er avril. 2 000 litres de résine ont été répandus sur 500 m2 environ.
Lundi 4 avril, le gouvernement a demandé à TEPCo d'étudier la possibilité de recouvrir les réacteurs d'une toile pour limiter les rejets dans l'atmosphère. Les travaux pour une telle structure pourraient prendre 2 mois. De nombreux experts sont sceptiques sur son efficacité. Et si la structure était efficace, cela risquerait d'augmenter la radioactivité ambiante sur le site et géner encore plus les travaux. La mise en place ne pourrait pas être réalisée avant septembre 2011.
Mardi 5 avril, TEPCo estime à 60 000 tonnes la quantité d'eau radioactive à évacuer des sous-sols des réacteurs. 10 370 tonnes d'eau "légèrement" radioactive ont été rejetées en mer pour faire de la place à de l'eau beaucoup plus contaminée. Les capacités d'entreposage sont de 30 000 tonnes. Il faut donc construire de nouveaux réservoirs ou évacuer le surplus.
Le 14 avril, la NISA (autorité de sûreté nucléaire japonaise) a demandé à l'exploitant de vérifier la résistance des bâtiments aux répliques qui continuent à secouer le Japon. Mais TEPCo n'est pas en mesure de la faire à cause des niveaux de dose. Les générateurs électriques de secours et les camions pompe vont être sécurisés et doublés pour faire face à d'éventuelles défaillances.
TEPCo envisage de créer un nouveau système de refroidissement des réacteurs et piscines de combustibles à l'extérieur des bâtiments qui sont trop radioactifs et inondés. L'eau de refroidissement circulerait en circuit fermé et serait refroidie avec de l'eau de mer et un système d'échangeurs thermiques. Le 16 avril, la compagnie aurait déjà commandé des douzaines de tels échangeurs à plaque. 5 à 6 seraient nécessaires pour un réacteur. La compagnie envisage aussi d'utiliser les pompes et tuyaux qu'elle a mis en place dans l'urgence afin de limiter la dose des intervenants.
Par ailleurs, TEPCo va essayer de sortir le combustible des piscines à l'aide d'un hélicoptère américain.
Dans la feuille de route présentée le dimanche 17 avril, TEPCo envisage de remplir l'enceinte de confinement afin de noyer le coeur du réacteur et le refroidir. Mais ces enceintes, très probablement endommagées, pourront-elles supporter une telle pression ? Même en cas de réplique sismique de magnitude élevée ? Certains s'inquiétent. Les enceintes peuvent contenir entre 6 000 et 7 400 tonnes d'eau. Cette opération est une première mondiale. Le noyage devrait prendre 3 mois environ. Pour le réacteur 2 probablement endommagé, il n'est pas sûr que cela soit possible. Le remplissage va aussi chasser les gaz et entraîner des rejets radioactifs.
Les températures au-dessus des réacteurs et des piscines mesurées par l'armée par hélicoptère à l'aide d'un caméra infrarouge le dimanche 24 avril sont disponibles ici, avec un récapitulatif des jours précédents.
Le mercredi 27 avril, TEPCo estime à 87 500 tonnes la quantité d'eau radioactive à traiter dans les 4 réacteurs endommagés. Cela peut atteindre 200 000 tonnes à la fin de l'année si toute l'eau utilisée devient très radioactive. Le gouvernement et TEPCo ont précisé conjointement leur plan pour traiter l'eau : une station d'épuration va être construite sur place afin de réduire la contamination radioactive de l'eau. Le césium va être piégé par des zéolites et il devrait en avoir 10 000 fois moins dans l'eau qui va subir d'autres traitements pour piéger d'autres radioéléments et être désalée. L'eau ainsi traitée sera réinjectée dans les réacteurs et les piscines. Le sort des déchets radioactifs produits n'est pas encore décidé. TEPCo et ses sous-traitants (Areva et Kurion) espèrent pouvoir traiter 1 200 tonnes par jour. TEPCo va aussi contruire une cuve d'une capacité de10 000 tonnes au cas où la station d'épuration ne serait pas aussi performante que prévu.
Les travaux de construction vont commencer en mai et la station devrait être opérationnelle en juin. TEPCo va aussi installer un mur de sacs de sable pour protéger l'installation d'un autre tsunami.
Dimanche 1er mai, le nouveau mur anti-tsunami que TEPCo projette de construire aurait 2 m de haut et serait fait de pierres empilées dans une armature métallique afin d'atteindre le niveau de 12 m au dessus de la mer. ce devrait prêt pour la mi-juin. TEPCo prévoit aussi de boucher les galeries qui mènent vers la mer. Voir l'article du Yomiuri en anglais pour les schémas.
Début mai, il est question de 90 000 tonnes d'eau très radioactive accumulées dans les sous-sols des 6 réacteurs.
Réactions nucléaires ?
La journée la plus inquiétante a été mardi 15 mars. Un tableau de données de mesures sur le site de la centrale de Fukushima dai-ichi, mis en ligne sur le site Internet de TEPCO (en japonais), montre une élévation d'un facteur 10 du rayonnement neutron à partir de ce jour, ce qui est un très mauvais signe. En effet, c'est un signe de démarrage de réactions nucléaires. Pourtant, les intervenants ne semblent pas bénéficier d'une dosimétrie neutron.
Mercredi 16 mars dans la journée, TEPCo a reconnu que la possibilité du redémarrage d'une réaction en chaîne n'était pas à exclure. Le rayonnement neutron n'a pas augmenté depuis.
La Corée du Sud a annoncé mercredi qu'elle envoyait 52,6 tonnes d'acide borique au Japon sur son stock de 309 tonnes. Le bore sert à empêcher ou arrêter les réactions en chaîne. La France a suivi avec 100 tonnes.
Mercredi 23 mars, TEPCo a dit qu'ils avaient observé 13 flash neutron à 1,5 km au Sud des réacteurs n°1 et 2 pendant 3 jours à partir du 13 mars. Ce serait une preuve que de l'uranium et/ou du plutonium aient eu des réactions de fission.
Dans une note parue aux Etats-Unis le 28 mars, il est fait mention d'une mesure du 25 mars avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour pouvoir être expliquée par le flux neutronique dû aux fissions spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur de mesure ?
Une vidéo en anglais diffusée depuis le 3 avril explique pourquoi la thèse de l'existence d'une réaction en chaîne périodique dans le réacteur n°1 est plausible.
Vendredi 15 avril, l'Atomic Energy Society of Japan a déclaré que seule une petite partie des coeurs des réacteurs aurait fondu, excluant ainsi toute possibilité de reprise des réactions nucléaires. Elle se base pour cela sur les mesures de température.
Mais le mardi 19 avril, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a admis qu'une partie des pastilles contenues dans les barres de combustible avait fondu. Il y a 3 niveaux d'endommagement des pastilles :
- la gaine métallique est endommagée et plus étanche, mais la pastille est intègre ;
- la pastille a commencé à fondre
- le coeur a largement fondu et s'est accumulé au fond de la cuve.
Les niveaux de radioation indiquent que des pastilles ont fondu, mais la NISA ne peut pas dire dans quelle proportion. L'explosion hydrogène du réacteur n°1 est aussi probablement due à la fusion partielle du coeur.
Réacteur n°1
Chronologie des évènements
Suite à une réplique sismique, une explosion d’hydrogène a soufflé le toit du bâtiment réacteur n°1 le samedi 12 mars, mais l’enceinte de confinement serait intègre. En libérant des gaz radioactifs, l’explosion aurait entraîné une baisse de l’irradiation ambiante au niveau de la centrale.
Lors d'une conférence de presse du dimanche 13 mars à 19h30 (heure japonaise), le CNIC a expliqué que la pression à l'intérieur de l'enceinte de confinement a atteint 1,5 fois la pression maximale autorisée.
Dans la soirée du samedi 12 mars, les autorités ont autorisé le noyage du bâtiment réacteur avec de l’eau de mer borée afin de refroidir le cœur. Dimanche, la situation se serait stabilisée. Le bore absorbe les neutrons et est injecté pour éviter un accident de criticité (réaction nucléaire en chaîne explosive).
Pour le moment, il est fait mention de 4 employés de la centrale blessés lors de l’explosion et d'un mort. Au moins 21 personnes auraient été contaminées par les dégazages pendant qu’elles attendaient les secours dans la zone d'évacuations des 20 km. On a appris plus tard, que le nombre total de personnes contaminées pourrait atteindre les 160.
Mardi 14 mars, le niveau de dose a atteint un record de 162 sieverts par heure près du réacteur. C'est un niveau phénoménal, car d'habitude, on parle de micro ou millisieverts !
Mercredi 16 mars, TEPCo a annoncé qu'elle pense que 70% du combustible de ce réacteur est endommagé suite à un début de fusion. La situation semble stabilisée.
TEPCo espère rétablir l'électricité dans ce réacteur, d'abord vendredi 18 ou samedi 19 mars. La date est repoussée sans cesse. La compagnie a aussi envisagé d'asperger préventivement de l'eau dans la piscine pour éviter les problèmes survenus dans les autres réacteurs.
L'électricité étant arrivée jusqu'au réacteur, TEPCo espère remettre sous tension certains équipements à partir de mercredi 23 mars.
Mercredi 23 mars à 10h, heure locale, la température du réacteur n°1, maintenant connue grâce au retour de l'électricitée, est montée jusqu'à 400°C. Elle est descendue à 390° C, ce qui est toujours au-dessus de la température maximale fixée par le constructeur qui est de 302°C, après que TEPCo ait multiplié par 9 la quantité d'eau injectée dans le réacteur, même s'il n'y a pas de risque de fusion du coeur à cette température. Le flux est passé 18 tonnes d'eau de mer par heure. Ce réacteur est considéré comme inquiétant.
Jeudi 24 mars à 11h30, l'électricité a été rétablie dans le salle des commandes. La vérification de chaque composant avant mise sous tension continue. De la vapeur d'eau a été vue au dessus de la piscine de combustibles.
Ce réacteur montre des signes d'instabilité : la température et la pression fluctuent. Jeudi après midi, alors que la température n'était que de 218°C, la pression a commencé à monter. TEPCo essaye d'éviter à avoir à rejeter des gaz radioactifs pour faire baisser la pression.
Vendredi 25 mars, TEPCo a annoncé avoir commencé à injecter de l'eau douce dans le coeur de ce réacteur. En effet, l'eau salée risquait de gripper les pompes à terme. La pression semble s'être stabilisée. Le coeur avait 204,5 °C à 6h10 (heure locale).
De l'eau très radioactive a été trouvée dans le bâtiment abritant la turbine. Le niveau de contamination est proche de celui du réacteur n°3 : 3,8 milliards de becquerels par litre. Des informations plus complètes sont sur le site de la NISA. (Il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre).
Le défi est maintenant de pomper cette eau très contaminée du sous-sol sans trop exposer les intervenants. Cela a commencé dimanche 27 mars et l'eau sera mise dans une cuve.
Lundi 28 mars, on a appris que la veille, une galerie souterraine ("trench" en anglais et en japonais... qui se traduit par tranchée, mais le schéma du quotidien Asahi montre une galerie) contenant de l'eau extrêmement radioactive a été découverte à proximité du réacteur n°1. Une galerie similaire a été trouvée près du réacteur n°2, mais avec un débit de dose beaucoup plus élevé. Ici, il est de 0,4 millisieverts par heure à la surface de l'eau.
Cette galerie étant pleine, elle risque de déborder dans la mer. Il faut d'abord pomper toute cette eau et TEPCo n'a plus de cuve disponible. Le pompage risque de prendre beaucoup plus de temps que prévu. Et pendant ce temps, il n'est pas possible de remettre en route le système de refroidissement. TEPCo s'est empressée d'empiler des sacs de sable pour empêcher l'eau de couler vers la mer. En effet, le niveau de l'eau n'était que de 10 cm sous la surface du sol.
Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes et n'est pas encore plein.
TEPCo a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne monte pas comme prévu. Selon des calculs faits par l'université de Kyoto, le dégagement de chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à 140 litres par minute.
Dans une note parue aux Etats-Unis le 28 mars, il est fait mention d'une mesure du 25 mars avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour pouvoir être expliqué par le flux neutronique dû aux fissions spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur de mesure ?
Mardi 29 mars à 2h, la température et la pression à l'intérieur de l'enceinte n'étaient pas stables. TEPCo a donc augmenté la quantité d'eau injectée dans la nuit de lundi à mardi pour réduire l'augmenation de température qui avait débuté samedi 26 mars. A 6h mardi, la température s'est stabilisée à 323,3°C, un peu plus bas que quelques heures auparavant.
Mercredi 30 mars, TEPCo a publié en anglais l'analyse de l'eau présente dans les galeries souterraines (il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre). La compagnie n'a pas pu mener à bien le pompage car la cuve destinée à recueillir l'eau s'est vite trouvée pleine. Le niveau de l'eau dans le bâtiment turbine aurait cependantdiminué de moitié, à 20 cm.
Jeudi 31 mars, de l'eau souterraine se révèle être très contaminée. Un échantillon d'eau prélevé mercredi à 15 mètres sous le réacteur 1 de la centrale a révélé un taux de 430 000 becquerels par litre en iode 131, soit "10 000 fois la limite". Il contient de nombreux autres radioéléments. Voir ici pour plus de détails.
Vendredi 1er avril, TEPCO a encore trouvé des erreurs dans ces données sur l'eau souterraine : elle a surestimé certaines contaminations. Celle en iode est correcte.
Dans une note parue aux Etats-Unis le 28 mars, il est fait mention d'une mesure du 25 mars avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour pouvoir être expliquée par le flux neutronique dû aux fissions spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur de mesure ?
Une vidéo en anglais diffusée depuis le 3 avril explique pourquoi la thèse de l'existence d'une réaction en chaîne périodique dans le réacteur n°1 est plausible. De fait la température de ce réacteur demeure instable.
Mardi 5 avril à 6h00 (heure locale) la température du réacteur était encore de 234°C. L'exploitant envisage d'injecter de l'azote pour diminuer les risques d'explosion hydrogène.
Jeudi 7 avril, l'exploitant a commencé à injecter de l'azote dans le coeur du réacteur et la pression a augmenté comme prévu. 200 m3 ont été injecté ce jour entre 1h30 et 9h50 (heure locale). Il est prévu d'en injecter 6 000 m3 dans les 6 jours à venir. Les deux autres réacteurs devraient suivre. Il se peut que les rejets gazeux augmentent, même s'il n'a pas été observé d'augmentation de la radioactivité ambiante. Les arrosages se poursuivent.
Jeudi 14 avril, TEPCo a annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la contamination de l'eau souterraine. Sous le réacteur n°1, la contamination de l'eau en iode 131 est passée de 72 000 becquerels par litre le 6 avril à 400 000 becquerels par litre le 13 avril. La concentration en césium 134 est passé de 1 400 à 53 000 becquerels par litre.
Dimanche 17 avril, un robot américain a mesuré des débits de dose allant de 10 à 49 millisieverts par heure à l'intérieur du bâtiment réacteur (rez de chaussée), rendant l'intervention des travailleurs difficile. Au Sud du réacteur, un débit de dose de 270 millisieverts par heure a été enregistré.
Mercredi 20 avril, TEPCo a injecté 8 700 m3 d'azote.
Samedi 23 avril, le gouvernement japonais a exprimé ses craintes quant à la solidité de l'enceinte de confinement du réacteur n°1. TEPCo injecte actuellement 6 tonnes d'eau par heure dans la cuve. C'est environ une tonne de plus par heure que ce qui s'évapore. 7 000 tonnes ont déjà été versées. Au contact du combustible fortement endommagé, cette eau se vaporise pour se recondenser dans l'enceinte de confinement, la chambre de suppression étant pleine d'eau. En tant normal, cette chambre n'est qu'à moitié pleine. L'accumulation d'eau dans l'enceinte exerce une pression élevée sur les parois et la fragilise en cas de séisme. Le niveau de l'eau serait de 6 mètres dans l'enceinte, soit 3 mètres sous la cuve. TEPCo, conformément à sa feuille de route, continue à emplir l'enceinte et se veut rassurante...
Le remplissage de l'enceinte de confinement est une première mondiale. Cela va chasser les gaz et entraîner des rejets radioactifs.
Mardi 26 avril, des robots ont détecté jusqu'à 1 120 millisieverts par heure dans le bâtiment réacteur, rendant son accès impossible. TEPCo soupçonne une fuite d'eau de la tuyauterie.
Mercredi 27 avril, TEPCo va passer progressivement à 14 tonnes d'eau par heure afin de remplir l'enceinte de confinement. Elle va d'abord passer de 6 à 10 tonnes par heure pendant 6 heures, puis à 14 tonnes par heure. Elle va surveiller de près la pression, la température et le niveau de l'eau pendant 18 heures avant de décider si elle peut aller jusqu'au remplissage complet comme elle le souhaite. Jeudi, TEPCo prévoit de redescendre à 6 tonnes par heure et d'envoyer des robots inspecter l'enceinte.
Finalement, TEPCo est restée à 10 tonnes par heure et reporte de quelques heures la possibilité d'augmenter le débit.
TEPCo a réévalué l'endommagement du combustible à 55% au lieu des 70% initiallement annoncés.
Jeudi 28 avril, TEPCo a annoncé que suite à l'injection d'eau dans l'enceinte de confinement, la température et la pression baissaient. Le sommet du réacteur était à 107°C à 11h, soit 25°C de moins qu'avant le remplissage. Elle y voit un signe encourageant. Le débit est resté à 10 tonnes par heure. Un niveau de dose de 1,120 sievert par heure a été détecté par les robots dans le bâtiment réacteur mardi dernier, au niveau des pompes au rez de chaussée. Il sera donc difficile de remettre les pompes en marche.
Vendredi 29 avril, le débit d'injection d'eau est redescendu à 6 tonnes par heure. La température était de 113°C à 5h et la pression de 1,1 atm contre 1,5 avant les opérations de noyage. TEPCo craint que si la pression baisse plus, de l'air et donc de l'oxygène ne rentre dans le réacteur et provoque une nouvelle explosion hydrogène, même si le risque est faible après l'injection d'azote.
Lundi 2 mai, TEPCo a déjà injecté 7 400 tonnes d'eau dans la cuve, grosso modo son volume, mais elle n'est pas pleine. La compagnie ne sait pas pourquoi...
La compagnie se prépare à installer un sas à l'entrée du réacteur pour éviter les fuites de gaz radioactifs quand des employés vont pénétrer dans le bâtiment turbine pour la première fois depuis l'explosion. Ils doivent installer un système de ventilation avec filtres pour purifier l'air intérieur. L'intervention est prévue pour jeudi 5 mai.
Jeudi 5 mai, 13 personnes ont pénétré pour la première fois dans le bâtiment réacteur pour la première depuis le 11 mars. Elles doivent installer 8 tuyaux connectés aux pompes qui filtrent l'air dans le bâtiment turbine. Elles interviennent par groupes de 3 et ont a priori 10 minutes maximum par équipe. Les travailleurs ont une tenue avec alimentation en air qui fait 13 kg. TEPCo pense filtrer l'air pendant 3 jours en espérant que le niveau de radioactivité baissera significativement. Ils espèrent pouvoir envoyer du personnel dimanche.
L'opération a finalement pris 1h30 et le système de ventilation fonctionne. 9 personnes ont effectué les travaux et 4 ont vérifié les doses. Les débits de dose mesurés allaient de 10 à 93 millisieverts par heure et les intervenant ont pris des doses allant de 0,24 à 2,8 millisieverts, conformément à ce qui a été prévu.
Le même jour, TEPCo a estimé que le remplissage de l'enceinte de confinement était sûr. Dans son calcul, TEPCo ne prévoit pas de nouveau séisme d'une magnitude 9. En cas de fuite, TEPCo prétend que l'eau ira dans les sous-sols puis dans le bâtiment turbine sans contaminer l'environnement. Une fois le feu vert de la NISA (autorité de sûreté) obtenu, TEPCo veut passer à 8 tonnes d'eau par heure et espère remplir l'enceinte en 20 jours. Le but est d'abaisser la température sous les 100°C.
Le but de la compagnie est d'installer un nouveau système de refroidissement du coeur noyé car elle ne peut pas accéder au système de refroidissement classique qui est trop radioactif. Pour cela, elle va utiliser les tuyaux qui ont servi à l'injection d'azote pour injecter l'eau refroidie. Elle doit en installer d'autres pour extraire l'eau chaude. L'eau va circuler en circuit fermé.
La compagnie prévoit faire circuler l'eau à un débit de 100 tonnes par heure dans ce circuit "primaire". Cette eau sera refroidie à l'aide d'un échangeur de chaleur et d'un circuit secondaire où de l'eau circulera avec un débit de 200 tonnes/h. L'eau de ce circuit secondaire sera refroidie par ventilation. Cela devrait permettre d'évacuer beaucoup plus de chaleur qu'avec les moyens de fortune utilisés pour le moment.
L'installation de la ventilation devrait débuter le 8 mai et de l'échangeur de chaleur, le 16 mai. La compagnie espère être prête pour la fin mai. La partie la plus "dosante" est l'installation des tuyaux dans la bâtiment réacteur.
Vendredi 6 mai, TEPCO est passée à 8 tonnes par heure après le feu de la NISA.
Samedi 7 mai, la radioactivité a commencé à baisser à l'intérieur du bâtiment réacteur.
Dimanche 8 mai, TEPCo estime que les niveaux sont tels que les ouvriers peuvent maintenant pénétrer dans le bâtiment. La compagnie a obtenu le feu vert de la NISA pour ouvrir les portes du bâtiment réacteur, ce qu'elle à fait vers 20h. Si des gaz devaient s'échapper, l'impact serait très faible. Aucune augmentation de la radioactivité n'a été observée par les 9 balises du site.
Des ouvriers devraient y pénétrer lundi matin vers 4h pour y mesurer la radioactivité.
La compagnie a posté sur son site Internet une vidéo prise le 6 mai au rez de chaussée du bâtiment turbine. Elle peut être téléchargée ici.
Lundi 9 mai, 9 techniciens (7 de TEPCo et 2 de la NISA) ont pénétré dans le bâtiment réacteur pour y mesurer la radioactivité ambiante : les niveaux atteignent 700 millisieverts par heure par endoit, ce qui laisse peu de temps pour travaillé, la limite étant fixée à 250 millisieverts. Le niveau le plus bas est de 10 millisieverts par heure, ce qui reste élevé. La compagnie envisage d'installer un tunnel métallique pour atténuer les doses prises par les intervenants. TEPCo se veut rassurante : cela ne devrait pas retarder sa feuille de route. Les 9 techniciens ont pris des doses allant de 2,7 à 10,56 millisieverts.
Etat actuel du réacteur
De l'eau de mer y est injectée régulièrement pour le refroidir. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
TEPCo a initiallement estimé à 70% l'endommagement du coeur. Le 27 avril, elle a revu son estimation à la baisse : 55% du coeur serait endommagé.
Selon des calculs faits par l'université de Kyoto, le dégagement de chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à 140 litres par minute. La chaleur dégagée sera moitié moindre dans six mois et sera à un tiers de la valeur actuelle dans un an.
Il est fort probable qu'une partie du coeur ait fondu au fond du réacteur, ce qui rend plus difficile son refroidissement.
Il y a de fortes chances pour qu'une réaction nucléaire en chaîne périodique persiste dans ce réacteur.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés une seule fois le 12 mars pour faire baisser la pression. De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de confinement était de 162 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes.
L'électricité est arrivée dans ce réacteur.
De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.
Des hommes sont entrés dans la bâtiment réacteur pour la première fois le jeudi 5 mai. Il y a ont installé un système de ventilation pour filtrer l'air et le décontaminer.
Réacteur n°3
Chronologie des évènements
La situation est aussi devenue inquiétante dans le réacteur n°3 dimanche 13 mars matin (heure japonaise). L'eau de refroidissement a aussi manqué. Le niveau d'eau aurait ensuite été rétabli.
Ce réacteur est chargé en MOx, combustible contenant plus de plutonium que le combustible classique. La température de fusion du MOX est aussi plus basse que celle du combustible classique. Un nouveau chargement de Mox devait quitter prochainement la France pour ce réacteur.
Lors d'une conférence de presse qui a eu lieu vers 17h30 heure japonaise dimanche 13 mars, l'autorité de sûreté japonaise a annoncé que de l'eau de mer a aussi été injectée dans ce réacteur et des gaz relargués. Elle n'exclue pas la présence de poches d'hydrogène pouvant entraîner une explosion comme pour le réacteur n°1.
De fait, deux explosions hydrogène ont aussi eu lieu dans le réacteur n°3, lundi 14 mars à 11h, heure locale. Il y aurait 11 blessés. L'enceinte de confinement n'aurait pas été endommagée.
Le niveau de débit dose au niveau de l'enceinte de confinement était de 167 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). C'est le maximum enregistré.
Les autorités japonaises ont déclaré dimanche, en début d'après midi (heure japonaise), qu'elles considéraient comme fort probable que la fusion du coeur ait eu lieu dans les réacteurs n°1 et 3 de la centrale de Fukushima dai-ichi. Même si elles ne peuvent pas le vérifier, elles travaillent actuellement avec cette hypothèse. Mardi 15 mars, la situation semblait stabilisée dans ces deux réacteurs.
D'après le Japan Times daté du 15 mars, dans la nuit de dimanche à lundi (à confirmer) l'injection d'eau de mer dans le réacteur n°3 a cessé entre 1h et 3h20 du fait du manque d'eau dans la citerne. Cela a entraîné un échauffement, une montée en pression et une augmentation du rayonnement. TEPCo a envisagé de relâcher de la vapeur radioactive pour faire baisser la pression et d'évacuer ses employés. Mais la pression a finalement baissé et les opérations ont repris.
Depuis mercredi 16 mars 10h (heure locale) de la fumée blanche est visible au dessus du réacteur n°3. Les niveaux de radioactivité ont augmenté soudainement jusqu'à 6,4 millisieverts/h et fluctuent ensuite autour de la valeur moitié. L'origine de cette vapeur d'eau radioactive a fait l'objet de toutes les spéculations :
- eau dans le bassin de suppression qui est sous le coeur pour recueillir les condensats ?
- fuite du coeur endommagé ?
Dans la soirée, les autorités se sont montrées plus rassurantes : il semblerait que ce soit de la vapeur provenant de la piscine de combustible. Si de la vapeur d'eau était visible, cela signifie que la température du bassin doit être élevée. Il ne doit plus en rester beaucoup. Il faut donc trouver un moyen d'ajouter de l'eau dans cette piscine, mais le rayonnement est trop élevé pour pouvoir approcher. Plusieurs solutions ont été recherchées et testées.
Jeudi 17 mars matin, des hélicopters de l'armée japonaise ont effectué 4 rotations pour arroser le réacteur n°3, mais le niveau de radiation n'a pas baissé. Leur survol était beaucoup plus élevé que lors du test de la veille au dessus du réacteur n°4 et donc le largage d'eau moins précis. Il faudrait plus d'une centaine de rotations pour remplir le bassin à un niveau minimal. Des camions pompiers sont ensuite arrivés sur le site en soutien. La pression dans le réacteur est toujours en hausse. A 16h, heure locale, de nouveaux camions de pompier avec un chargement d'eau sont arrivés. Dès que l'évacuation des personnels est terminée, ils vont commencer à asperger le réacteur n°3.
Mais, les premiers camions se sont révélés inopérants à cause du niveau de radioactivité. Cinq nouveaux camions anti-émeutes de l'armée qui peuvent être actionnés sans sortir de la cabine sont arrivés sur place pour prendre le relai. Cela représente 30 tonnes d'eau en tout. Il ne peuvent rester que très peu de temps sur place (90 secondes).
Depuis jeudi 17 mars au soir, la piscine du réacteur n° 3 est source d'inquiétude. Le panache de vapeur serait un signe que l'eau atteint bien les combustibles. La présence de MOx dans le coeur est une source d'inquiétude supplémentaire qui fait que ce réacteur nécessite plus d'attention. Vendredi 18 mars, la situation de la piscine semble stabilisée. Les arrosages à partir des camions anti-émeutes se poursuivent. 50 tonnes d'eau auraient été aspergées ce jour. Un canon à eau puissant a été prêté par l'armée américaine. Le même jour, le survol des réacteurs a confirmé que les niveaux d'eau dans les piscines n°3 et n°4 étaient bas.
Les pompiers de Tokyo ont aussi été impliqués car ils possèdent un camion qui peut arroser sur une hauteur de 22 mètres à un débit de 3,8 tonnes d'eau par minute. Ce camion, utilisé pour les incendies dans les grands bâtiments, peut être actionné à distance, sans exposer les pompiers. D'autres camions l'alimentent en eau. Mais, le plein de diesel doit être fait deux ou trois fois sur une intervention de 7 heures. D'autres pompiers d'autres grandes villes pourraient aussi intervenir.
Ces opérations ont continué au cours de la journée de samedi 19 mars et la situation semblait se stabiliser. Dimanche 20 mars, les autorités ont annoncé avoir aspergé 2 000 tonnes d'eau dans la piscine du réacteur qui ne peut en contenir de 1 400 tonnes.
Un hélicoptère de l'armée a survolé la centrale dimanche 20 pour mesurer la température. Dimance matin, la pression a recommencé à monter dans le coeur. Elle semble s'être stabilisée dans l'après-midi, après avoir relâché des gaz radioactifs. La température du coeur serait de 128°C. Celle de la piscine est inférieure à 100°C.
De la fumée a été vue lundi 21 mars, entraînant l'évacuation d'une partie des personnels, sans que l'origine soit connue. Cette fumée a disparu vers 18h (heure locale). Les pompiers encore aspergé de l'eau auparavant, pendant 6 heures trente minutes. La quantité totale d'eau pour la piscine de ce réacteur s'élève à 3 700 tonnes.
Mardi 22 mars, l'électricité a été rétablie. Chaque pièce doit maintenant être contrôlée avant d'être mise sous tension qui devrait commencer jeudi. La lumière de la salle de contrôle a été rétablie mardi 22. De grandes quantités d'eau ont encore été aspergées au dessus de la piscine.
Mercredi 23 mars, de la fumée a de nouveau été aperçue au-dessus du réacteur vers 16h40 (heure locale) et a entraîné encore une fois une évacuation temporaire des ouvriers et l'arrêt de l'arrosage de la piscine. La situation serait redevenue normale une heure plus tard. LA NISA évoque l'hypothèse de lubrifiants ayant pris feu.
Les niveaux de radioaction, quant à eux, n'ont pas changé. La température du coeur, maintenant connue grâce au retour de l'électricité, dépasse la valeur maximale estimée à la conception, mais resterait stable autour de 305°C.
Jeudi 24 mars, la piscine est toujours arrosée. 3 ouvriers ont été sévèrement irradiés alors qu'ils posaient un cable dans le bâtiment réacteur n°3. Deux ont été conduits à l'hôpital pour des brûlures aux pieds causées par le rayonnement bêta. Les doses reçues iraient de 173 à 180 millisieverts. De l'eau fortement contaminée serait entrée en contact avec leur peau, malgré les protections. Les deux personnes hospitalisées n'avaient pas de bottes. Le troisième en avait et n'a pas été contaminé. Le rayonnement à la surface de la flaque d'eau atteignait 400 millisieverts par heure, alors qu'il y avait 200 millisieverts par heure dans l'air. Quand le site avait été inspecté la veille, il n'y avait pas d'eau et les niveaux d'irradiation de quelques millisieverts par heure.
Vendredi 25 mars, la forte contamination de l'eau (3,9 milliards de becquerels par litre) dans le réacteur n°3 qui a conduit deux ouvriers à l'hôpital semble indiquer que de l'eau fuit de l'enceinte de confinement qui ne serait donc pas étanche. Neuf radioéléments différents ont été identifiés dans cette eau, dont de l'iode 131, du cérium 144 et du césium 137. Une telle contamination ne peut s'expliquer que par du combustible fondu qui est entré en contact avec l'eau. Des informations plus complètes sont sur le site de TEPCo. (Il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre).
La NISA (ASN japonaise) a indiqué qu'il y a de fortes chance que le réacteur soit endommagé. Il faut encore trouver comment de l'eau aussi radioactive a pu arriver dans les sous-sols du réacteur. Les autorités ont donc encouragé les habitants confinés dans la zone comprise entre 20 et 30 km autour de la centrale à évacuer car les rejets radioactifs vont continuer pendant longtemps. La NISA a plus tard démenti cette information, indiquant qu'aucun paramètre comme la pression, ne confirmait cette option. L'origine de la fuite n'est toujours pas connue.
Dans sa note quotidienne datée du 24 mars, l'IRSN évoque aussi que "l'enceinte de confinement ne semble plus étanche selon les indications de pression ; cette perte d'étanchéité serait à l'origine de rejets radioactifs "continus" non filtrés dans l'environnement."
4 000 tonnes d'eau auraient été aspergées sur la piscine du réacteur n°3 à ce jour, soit 5 fois plus que pour chacune des autres piscines.
Dans la soirée, TEPCo a annoncé avoir commencé à injecter de l'eau douce dans le coeur de ce réacteur. En effet, l'eau salée risquait de gripper les pompes à terme.
Le défi est maintenant de pomper l'eau très contaminée du sous-sol sans trop exposer les intervenants. Il est prévu de mettre l'eau dans une cuve. Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
Lundi 28 mars, TEPCo a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne monte pas comme prévu.
Mardi 29 mars, TEPCo envisage de vider le condenseur vers d'autres cuves extérieure situées au sud du réacteur n°4, pour ensuite pomper l'eau qui stagne dans le bâtiment qui abrite la turbine dans le condenseur. Le niveau de l'eau dans les galeries souterraines est à environ 1,5 sous le niveau du sol. TEPCo n'a donc pas empilé des sacs de sable pour le moment.
Mercredi 6 avril, TEPCo a annoncé avoir estimé que 25% du coeur serait endommagé. Elle se base pour cela sur les taux de xénon et krypton mesurés à proximité du réacteur. Elle n'en sait pas plus sur l'étendue et la nature des dommages.
Jeudi 14 avril, l'autorité de sûreté japonaise a annoncé que la température du réacteur n°3 augmentait sans que l'on sache pourquoi. Elle est passée de 170°C mardi à 200°C mercredi et 250°C jeudi. Il n'est pas sûr que ces valeurs soient exactes, mais l'augmentation de la température est confirmée. L'injection d'eau a été ajustée en conséquence.
Dimanche 17 avril, un robot américain a mesuré des débits de dose allant de 28 à 57 millisieverts par heure à l'intérieur du bâtiment réacteur (rez de chaussée), rendant l'intervention des travailleurs difficile. Le robot a aussi photographié de nombreux débris qui l'ont empéché d'avancer plus.
Jeudi 21 avril, il est apparu que le réacteur n°3 suit le réacteur n°2, l'eau très radioactive des sous-sols va bientôt déborder. Elle est à 108 cm seulement en dessous du niveau du sol et le niveau de l'eau est monté de 3 cm entre mardi et mercredi 11h. Il faut donc pomper, mais le condenseur est plein et TEPCo ne sait pas où mettre l'eau.
Samedi 23 avril, un ouvrier a trouvé un gravat de béton ayant un débit de dose de 900 millisieverts par heure près du réacteur n°3. Il a été déplacé avec un équipement lourd. A ce jour, TEPCo aurait injecté 9 600 tonnes d'eau dans ce réacteur.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé que le niveau de l'eau monte dans les galeries souterraines. Il est à 98 cm sous le haut du tunnel et a monté de 3 cm ces dernières 24h. TEPCo ne peut pas évacuer cette eau, faute de cuve de stockage.
Mercredi 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé de 25 à 30%.
Samedi 30 avril, TEPCo a commencé à installer des pompes et tuyaux pour évacuer l'eau qui inonde les sous-sols. Elle injecte actuellement 6,5 tonnes d'eau par heure dans le réacteur. L'eau des sous-sols continue à monter et est à 94 cm du niveau du sol.
Dimanche 1er mai, le niveau d'eau monte toujours : 90 cm sous le niveau du sol à 7h. TEPCo est en train d'installer le matériel pour évacuer l'eau.
Jeudi 5 mai, on a appris que la température du réacteur n°3 avait augmenté : à 11h, il y avait 143,5°C en bas du réacteur, soit 33°C de plus qu'une semaine avant. TEPCO est donc passé de 7 à 9 tonnes par heure pour l'injection d'eau.
Dimanche 8 mai, la température est à nouveau montée : 206°C au niveau de la partie supérieure de la cuve, contre 163°C la veille à 11h. En bas de la cuve, elle était de 150,3°C la veille à 11h contre 110°C environ en avril. TEPCo envisage de remplacer le système d'injection d'eau qui fuit peut-être.
Etat actuel du réacteur
Ce réacteur est chargé avec du MOx, un combustible plus dangereux que le combustible classique. Le coeur de 548 grappes est partiellement fondu. 25% du combustible du coeur serait endommagé. Le 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 30%.
Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000 kilowatts dans un an.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés trois fois les 12, 13 et 14 mars pour faire baisser la pression. De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
Malgré les pompages, la jauge indiquant le niveau d'eau n'a pas bougé : elle ne doit peut-être plus fonctionner. L'appareil de mesure de la pression dans la chambre de suppression ne fonctionne plus depuis lundi 14 mars, sans que l'on sache pourquoi.
Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de confinement était de 167 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
L'électricité d'origine extérieure au site est maintenant disponible pour ce réacteur.
Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.
La piscine contient 514 assemblages de barres de combustible usé et 52 de combustible neuf. Elle est à moitié pleine. La chaleur émise n'est que de 10% de celle émise dans la piscine du réacteur n°4. Elle a probablement des fuites et c'est pour cela qu'elle a été plus arrosée que les autres.
Réacteur n°2
Chronologie des évènements
Dimanche 13 mars au soir (heure japonaise), des préparatifs sont en cours pour injecter de l'eau de mer dans le réacteur n°2 de la centrale de Fukushima dai-ichi. Lundi 14 mars après midi le porte-parole du gouvernement a annoncé qu'il n'y avait plus aucun système de refroidissement fonctionnel dans le réacteur n°2 et que la pression montait dans l'enceinte. Le toit du bâtiment réacteur a été percé lors de l'explosion du bâtiment voisin, permettant d'éviter l'accumulation d'hydrogène et une explosion. Les barres de combustible dans ce réacteur seraient complètement sorties de l'eau. TEPCo se veut rassurante en disant qu'ils ajoutent de l'eau dans le réacteur, mais ne peut pas dénier que le coeur ait commencé à fondre. On ne sait pas exactement combien de temps les barres sont restées hors de l'eau ni la température qu'elles ont atteinte. Il est fait mention de 2 heures et demie. Le seul employé qui s'occupe de la pompe ne se serait pas rendu compte qu'elle manquait du fuel. Un peu plus tard, les autorités ont annoncé que l'eau de mer a atteint un niveau de 2 mètres dans le coeur. Les barres font 4 m.
La situation dans le réacteur n°2 s'est aggravée dans la nuit de lundi à mardi. Le niveau de l'eau a de nouveau baissé. Des chiffres de 3 millisievert par heure ont été annoncés à la télévision japonaise durant la nuit de lundi à mardi (heure locale). La fusion du coeur de réacteur est très probable. Les opérations de pompage ont repris mardi matin très tôt. A 3h, heure locale, la pression a baissé, mais TEPCo ne peut pas confirmer que les barres de combustible sont bien noyées. Des valves pour la vapeur se seraient fermées sans que l'on comprenne pourquoi. Il se pourrait aussi que l'eau fuit de l'enceinte de confinement. Bref, l'eau ne semble pas monter aussi vite qu'attendu.
Mardi 15 mars matin à 6h10, une nouvelle explosion a été entendue et il est probable que l'enceinte de confinement du réacteur n°2 soit endommagée. La "chambre de suppression" qui sert à réguler la pression si la vapeur ne peut pas être conduite correctement à la turbine, est endommagée. Selon les autorités, la situation demeure incertaine dans ce réacteur.
Mardi, il a été annoncé que l'enceinte de confinement n'était plus étanche. Ce réacteur relargue des gaz radioactifs de façon incontrôlée. L'appareil de mesure de la pression dans la chambre de suppression ne fonctionne plus depuis l'explosion.
Le niveau de débit de dose maximal a été enregistré ce jour là à 138 sieverts par heure.
Mercredi 16 mars, la température semble stabilisée.
Jeudi 17 mars, de la vapeur a été aperçue au dessus du réacteur n°2 laissant présager que la piscine se soit aussi mise à bouillir.
TEPCo espérait rétablir l'électricité dans ce réacteur vendredi 18 ou samedi 19 mars. C'est la priorité n°1 pour l'alimentation électrique, car le toit n'ayant pas explosé, il est difficile d'y verser de l'eau dans la piscine depuis l'extérieur. Un cable électrique a été connecté Samedi 19 mars au réacteur n°2 pour relancer les systèmes de refroidissement, mais le courant n'a pas encore été établi. L'électricité est arrivée dimanche 20 mars à 3h46 (heure locale), mais il faut s'assurer de la qualité des circuits électriques avant de les remettre sous tension pour ne pas ajouter un accident électrique. Ils vont commener par rebrancher les détecteurs de radioactivité, la lumière... avant d'essayer de remettre en marche les pompes pour le coeur et la piscine. TEPCo espère aussi pouvoir remettre en route les systèmes de ventilation et les filtres afin de limiter les rejets radioactifs.
Les pompes électriques en place, si elles marchent, sont plus puissantes que les pompes amenées sur le site. Mais la pompe électrique qui pourrait refroidir la piscine du réacteur n°2 chauffe et doit aussi être refroidie avec une autre pompe qui doit, elle-aussi, être opérationnelle...
Ces conditions font qu'il est difficile d'établir un calendrier prévisionnel. D'autant plus que des pièces ont sûrement été endommagées lors de l'explosion qui a eu lieu au niveau de la piscine de suppression.
De la vapeur d'eau a été vue au dessus du réacteur n°2 lundi 21 mars vers 18h20 (heure locale). Elle vient s'ajouter à la fumée vue sur les réacteur n°3 et a retardé les opérations de rétablissement de l'électricité. La radioactivité a soudainement augmenté avant de redescendre. Dans la matinée, les pompiers ont giglé de l'eau dans la piscine de ce réacteur pendant 2 heures environ.
Mardi 22 mars, deux ouvriers travaillant sur le rétablissement du circuit électrique ont été blessés et ont dû être hospitalisés. Ce n'est pas un problème d'irradiation.
TEPCo espère remettre sous tension certains équipements à partir de mercredi 23 mars. Le même jour, la NISA (Autorité de Sûreté japonaise) a expliqué qu'il y a deux jours, le rayonnement était de 500 millisieverts par heure dans la salle des machines, rendant difficile le rétablissement de l'électricité dans la salle de contrôle. Une valeur de 720 millisieverts par heure a été détectée dans le bâtiment de la turbine vendredi dernier. La compagnie n'a donc pas pu redémarrer la pompe du système de refroidissement. La température du coeur varie entre 102 et 109°C.
Vendredi 25 mars, de l'eau très radioactive a été trouvée dans le bâtiment abritant la turbine.
Samedi 26 mars, TEPCo a pu allumer la lumière dans la salle de contrôle de ce réacteur et de l'eau douce additionnée de bore est maintenant utilisée.
Dimanche 27 mars, TEPCo a trouvé une flaque extrêmement radioactive dans les sous-sols du réacteur : le débit de dose de 1 sievert par près de sa surface (les autres données étaient en micro- ou milli-sieverts par heure...). La personne qui a découvert la flaque s'est enfuie immédiatement sans effectuer une mesure de confirmation, ce qui est naturel. Le réacteur a été évacué et l'accès à la pièce contaminée est impossible. Une contamination de l'eau de 2,9 térabecquerels par litre est évoquée (1 téra becquerel correspond à un million de millions de becquerels). C'est 1 000 fois plus que ce qui a été trouvé dans les réacteurs n°1 et 3 et c'est 100 000 fois plus que ce que l'on trouve habituellement dans l'eau des réacteurs.
Cette eau a été en contact direct avec le combustible fondu. Comment est-elle arrivée là ? Confirmation de la non-étanchéité de l'enceinte de confinement ?
Plus tard dans la journée, TEPCo a annoncé qu'elle avait fait une erreur. Les chiffres ci-dessus sont corrigés. Mais, TEPCo avait initiallement annoncé avoir détecté de l'iode 134 à une concentration de 2,9 térabecquerels par litre. Comme cet élément a une demi-vie de 53 minutes, cela aurait signifié que la fuite était récente. TEPCo a ensuite démenti : il n'y a pas cet élément dans l'eau. En revanche, l'iode 131 et le césium 137 sont bien présents à des fortes concentrations. Le détail est disponible ici en anglais.
Le défi est maintenant de pomper cette eau sans trop exposer les intervenants. Il est prévu de mettre l'eau dans une cuve.
Lundi 28 mars, le gouvernement a admis officiellement que le coeur du réacteur a fondu partiellement et sa principale crainte est qu'une fuite de grande ampleur se produise, contaminant la mer et condamnant définitivement l'accès au sol sol du réacteur. D'autant plus qu'une réplique de 6,7 sur l'échelle de Richter a de nouveau secoué la province de Miyagi (avec Sendai comme capitale) dans la matinée.
La veille, une une galerie souterraine ("trench" en anglais et en japonais... qui se traduit par tranchée, mais le schéma du quotidien Asahi montre une galerie) contenant de l'eau extrêmement radioactive a été découverte à proximité du réacteur n°2 : le débit de dose est de 1 Sv par heure (1 000 millisieverts par heure !). Il est de 200 à 300 millisieverts par heure dans l'air à proximité. Une galerie similaire a été trouvée près du réacteur n°1.
Cette galerie étant pleine, elle risque de déborder dans la mer. Il faut d'abord pomper toute cette eau et TEPCo n'a plus de cuve disponible. Le condenseur, d'une capacité de 3 000 tonnes, est plein.
TEPCo a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne monte pas comme prévu.
C'est en fait tout le bâtiment générateur qui est inondé par de l'eau contaminée. Il est impossible de remettre en route les turbines et donc le refroidissement dans que l'eau n'a pas été pompée et il y en a de grandes quantités. Le niveau de l'eau dans les galeries souterraines est à environ 1 sous le niveau du sol. TEPCo n'a donc pas empilé des sacs de sable pour le moment.
Dimanche 27 mars, TEPCo a réduit de de 17 tonnes par heure à 7 tonnes par heure, la quantité d'eau injectée dans le réacteur. La température est alors passée de 125 °C dimanche à 148°C à 19h lundi 28 mars et à 152°C à 2h mardi 29 mars.
Samedi 2 avril, TEPCo annoncé avoir découvert une fissure d'une vingtaine de centimètres dans une fosse du réacteur n°2 entraînant une fuite d'eau très contaminée vers la mer. Le débit de dose à la surface de l'eau qui fuit est de 1 sievert par heure (1 000 millisieverts par heure !). A la demande de l'autorité de sûreté, l'exploitant compte colmater la fuite avec du béton le plus rapidement possible et inspecter les autres réacteurs. La fosse est à proximité d'une prise d'eau utilisée pour pomper de l'eau de mer dans le réacteur. Ses dimensions sont 1,2 m x 1,9 sur une profondeur de 2 m. Elle sert habituellement à stocker des cables et elle directement reliée au bâtiment réacteur via une galerie souterraine permettant de faire passer des cables. Il se peut donc que l'eau contaminée vienne directement du réacteur. La galerie en question ici n'est pas la même que celle qui sert à faire passer des tuyaux et où l'on a trouvé de l'eau aussi contaminée. Bien que ces deux galeries soient connectées, on n'avait pas trouvé d'eau dans celle des cables car elle est plus élevée. Combien d'eau a fui par là et pendant combien de temps ? Personne ne sait pour le moment. Lire le communiqué de TEPCo en anglais.
L'eau de cette fosse serait contaminée à 5,2 à 5,4 milliards de becquerels d'iode 131 par litre.
Dimanche 3 avril, TEPCo a commencé à injecter un polymère absorbant mélangé à de la sciure et du papier dans la fissure. Les tuyaux menant à la fosse devraient suivre. Ce polymère, similaire à ce qui est utilisé dans les couches-culottes, peut absorber 50 fois son volume. Mais, l'eau radioactive continue à couler dans la mer malgré les efforts de TEPCo de colmater la fuite avec du béton, puis des polymères. Le béton n'a pas pris dans l'eau. Près de 60 kg de sciure et papiers additionnés de 8 kg de polymère ont été injectés en vain.
Voir la photo de la fuite sur le site du quotidien Asahi.
Lundi 4 avril, TEPCo a injecté 13 kg de colorant dans les galeries souterraines inondées à 7h (heure locale), mais à à 11h, rien n'était encore sorti au niveau de la fuite.
Mardi 5 avril, TEPCo a annoncé avoir prélevé, devant le réacteur n°2 le samedi précédent, un échantillon d'eau de mer qui avait une concentration en iode 131 qui était à 7,5 millions de fois la limite. Le débit de la fuite du réacteur n°2 semble diminuer. TEPCo y voit un signe d'encouragement : ses dernières tentatives de la colmater en injectant 1 500 litres de silicate de sodium.
Mercredi 6 avril, TEPCo a annoncé avoir trouvé le chemin suivi par l'eau et à 5h38, la fuite du réacteur n°2 a été colmatée.
Samedi 9 avril, TEPCo a commencé à construire une clôture en acier pour retenir d'éventuelles fuites vers la mer. Ils ont commencé par la zone du réacteur n°2 où il y avait eu la fuite.
Le Yomiuri rapporte que des experts de la NRC (autorité de sûreté américaine), le réacteur n°2 serait plus endommagé que ce que l'on pensait. Du combustible fondu serait probablement sorti de la cuve pour s'accumuler au fond de l'enceinte de confinement. Ce sont les niveaux de radioation à proximité qui l'induisent à cette conclusion. L'autorité de sûreté japonaise a précisé que cela ne correspondait pas à son point de vue sur la question.
Dimanche 10 avril, TEPCo a annoncé commencer à pomper l'eau très contaminée des sous-sols du réacteur. Il y a une certaine urgence car le niveau monte et risque de déborder. L'eau est introduite dans le condenseur de 3 000 tonnes qui a fini d'être vidé la veille.
Mercredi 13 avril, TEPCo a annoncé avoir pompé la veille 600 tonnes d'eau des sous-sols de ce réacteur. Elle espère arriver à 700 tonnes jeudi. Le niveau aurait baissé de 8 cm le mercredi à 11h. Il y en a encore pour des semaines.
Jeudi 14 avril, TEPCo a continué à pomper. Elle était arrivée à 660 la veille au soir. Mais le niveau de l'eau dans la galerie souterraine est monté de 4,5 cm entre la veille à 18h et le jeudi à 11h. ce qui fait que l'eau n'a baissé que de 1,5 cm depuis le début du pompage mardi. Cette remontée est peut-être due au fait que de l'eau continue à être injectée dans le réacteur.
TEPCo a aussi annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la contamination de l'eau souterraine sous les réacteurs n°1 et 2. Sous le réacteur n°2, la concentration en iode 131 est passée de 36 000 becquerels par litre le 6 avril à 610 000 becquerels par litre, soit 17 fois plus.
Samedi 16 avril, la contamination de l'eau de mer à l'intérieur du système de barrières mis en place à proximité du réacteur n°2 a soudainement monté ce jour. Cela semble indiquer que la barrière sert bien à contenir la radioactivité, mais aussi qu'il y aurait probablement encore des fuites vers la mer. Il y avait 260 000 becquerels d'iode radioactif par litre d'eau samedi matin, contre 42 000 la veille, soit 6 fois plus. La concentration en césium est aussi 4 fois plus forte que la veille. TEPCo va couler des sac de sable contenant de la zéolite pour absorber les contaminants.
Lundi 18 avril, l'eau continue à monter dans les sous-sols du réacteur, faisant craindre une nouvelle fuite importante vers la mer. L'eau est montée de 3 cm la veille et de 82 cm le matin à 7h. Il y a sûrement une fuite du coeur et TEPCo étudie les moyens de la colmater.
La contamination de l'eau de la piscine de combustible du réacteur n°2 est plus élevée que la normale, laissant présager un endommagement du combustible : les mesures faites le samedi précédent faisaient apparaître une contamination en césium-134 de 160 millions de becquerels par litre, en césium-137 de 150 millions de becquerels par litre et en iode-131 de 4,1 millions de becquerels par litre.
Mardi 19 avril, TEPCo a commencé à pomper les 25 000 tonnes d'eau très radioactive des sous-sols du réacteur n°2. Elle compte en mettre 10 000 tonnes dans une cuve située au premier étage du bâtiment de stockage situé à 800 m du réacteur. Le débit de dose à la surface de cette eau est de 1 sievert par heure (1 000 millisieverts par heure). Le risque de fuite n'est pas nul et l'exploitant fait passer les tuyaux par les bâtiments réacteur n°3 et 4 pour récupérer l'eau qui pourrait fuire. Il s'agit de la cuve qui a été vidée récemment dans la mer.
Areva a proposé de traiter cette eau à partir de la fin mai à un rythme de 50 tonnes par heure. L'eau issue du traitement serait 1 000 à 10 000 fois moins radioactive, ce qui est encore beaucoup. Rien n'est dit sur le destin des déchets produits. Quant à l'eau issue du traitement, elle devrait être utilisée pour refroidir les coeurs de réacteur.
Mercredi 20 avril à 18h, le niveau de l'eau dans la galerie souterraine a baissé de 2 cm par rapport à la veille. Le robot envoyé dans le réacteur pour l'inspecter et mesurer de nombreux paramètres a été géné par la vapeur : de la buée a rendu la caméra aveugle. Le pompage continue et devrait se terminer le 14 mai.
Jeudi 21 avril, TEPCO a annoncé que la fuite d'eau maintenant colmatée a entraîné un relargage estimé à 520 tonnes d'eau très radioactive, soit 4 700 térabecquerels (1 terabecquerel représente un million de millions de becquerels) ou 20 000 fois l'autorisation de rejet annuel. Plus précisément, il y avait 2 800 terabecquerels d'iode-131, 940 térabecquerels de césium 134 et autant de césium 137. Ce seul rejet mériterait d'être classé au niveau 5 ou 6 de l'échelle internationale INES, note le Yomiuri daté du 23 avril.
Samedi 23 avril, à 7h, TEPCo a annoncé avoir pompé 930 tonnes d'eau des sous-sols. A ce jour, TEPCo aurait injecté 14 000 tonnes d'eau dans ce réacteur.
Dimanche 24 avril, TEPCo a rendu publique une carte de la contamination de la centrale. Les niveaux de débits de dose sont tels que cela gène les opérations. Un débit de dose de 160 millisieverts par heure a été mesuré au contact du tuyau d'évacuation de l'eau des sous-sols. Il est impossible de rester longtemps à proximité. TEPCO ne peut pas expliquer pourquoi il est si élevé.
Lundi 25 avril, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a entériné l'évaluation de TEPCo et a publié un rapport détaillé sur la fuite dans la mer et son impact. Il est ici en anglais.
Mardi 26 avril, à 7h, le niveau de l'eau dans ls galeries souterraines était toujours à 89 cm sous le niveau de débordement. Le niveau de l'eau ne baisse pas malgré le pompage.
Mercredi 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé de 30 à 35%.
Jeudi 28 avril, TEPCO a annoncé que le niveau de l'eau a baissé de 10 cm pendant les 9 jours de pompage.
Samedi 30 avril, après une pause la veille pour vérifier l'état des pompes et tuyaux et ajouter une nouvelle pompe, TEPCo a repris le pompage à 14h et a annoncé vouloir doubler le débit de pompage en passant à 20 tonnes par heure. 2 400 tonnes ont déjà été pompées depuis le 19 avril. La compagnie espère évacuer 10 000 tonnes d'eau d'ici la mi-mai. Elle injecte actuellement 6,9 tonnes d'eau par heure dans le réacteur.
Dimanche 1er mai matin, TEPCo continue à pomper : 2 560 tonnes depuis le 19 avril et le niveau d'eau n'a baissé que de 4 cm. A 7h, il est à 84 cm sous le niveau du sol. Elle a abandonné l'idée d'installer une deuxième pompe car la priorité est le réacteur n°3 qui menace de déborder.
Etat actuel du réacteur
TEPCo pense qu'environ 30 à 33% du combustible du réacteur n°2 est endommagé suite à un début de fusion. Le 27 avril, la compagnie a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 35%.
Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000 kilowatts dans un an.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés une seule fois le 13 mars pour faire baisser la pression. Une tentative a eu lieu le 15 mars pour faire baisser la pression, mais il n'est pas sûr que cela ait entraîné un relâchage de gaz radioactifs. Il est possible que l'enceinte de confinement soit abimée et que des gaz radioactifs sortent en continu.
De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis samedi 26 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée. L'électricité est arrivée au réacteur n°2 qui n'a pas encore été mis sous tension.
Le niveau de débit de dose maximal a été enregistré le 15 mars à 138 sieverts par heure. Il est actuellement de l'ordre de 20 à 30 sieverts par heure près du coeur. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
L'enceinte de confinement est endommagée et de l'eau extrêmement radioactive fuit du réacteur. La piscine serait refroidie à l'aide du circuit de refroidissement normal.
Réacteur n°4
Chronologie des évènements
Ce réacteur était arrêté depuis novembre 2010, c'est à dire bien avant le tremblement de terre de vendredi 11 mars. L'eau de refroidissement du bassin avec le combustible usé s'est évaporée. Le combustible s'est échauffé, il y a eu une explosion d'hydrogène mardi 15 mars matin à 9h40 (heure locale), suivie d'un incendie. Le niveau de radioactivité à proximité des réacteurs a atteint les 400 millisieverts. L'incendie a finalement été maîtrisé et les niveaux de radioaction ont baissé.
Des niveaux de quelques microsieverts par heure ont été détectés à des dizaines de kilomètres de l'incendie. Les vents étaient dirigés vers les terres et le temps était à la pluie et neige. Un niveau de radioactivité légèrement supérieur à la normale a également été relevé mardi à la mi-journée à Tokyo ainsi qu'en extrême-orient russe.
Toutes les personnes (sauveteurs...) ont été évacuées dans un rayon de 20 km. Les personnes confinées dans un rayon de 30 km.
Les consignes de protection et de confinement tournent en boucle sur la télévision japonaise.
Il semblerait que de nombreuses personnes ont commencé à s'éloigner le plus loin possible de la centrale de Fukushima dai-ichi par tous les moyens de transports disponibles.
Mardi 15, vers 22h (heure locale), il a été annoncé que le niveau de radioactivité dans la salle de contrôle du réacteur n°4 est devenu trop élevée pour que les ingénieurs puissent y effectuer un travail normal. Ils ne peuvent pas rester longtemps et doivent effectuer des va-et-vient. Cela menacerait les opérations de pompage dans la piscine de combustibles usés. Tepco a évacué 750 employés du site de Fukushima, où il ne reste que 50 ingénieurs et techniciens. Actuellement, ils seraient 180 à la centrale, même s'ils ont dû se réfugier pendant un temps mercredi.
L'exploitant TEPCo semble complètement dépourvu face à la situation. La compagnie a étudié l'option d'utiliser un hélicoptère pour arroser la piscine, mais mercredi 16 mars matin, TEPCo a annoncé avoir abandonné cette idée trop compliquée. En effet, un hélicoptère ne peut transporter qu'une petite quantité d'eau à la fois.
La température à l'intérieur de la piscine est inconnue. Lundi, elle était de 84°C, plus du double de la normale. Le niveau d'eau a aussi diminué. Il se peut qu'il n'y ait plus d'eau.
TEPCo est sans nouvelles de deux techniciens après l'explosion. IIs se trouvaient dans le secteur de la turbine du réacteur n°4.
Mercredi vers 6h00, heure locale, un incendie s'est à nouveau déclaré dans la piscine de combustibles usés. Une demie-heure plus tard, le feu semble éteint. Vers 17h, un hélicoptère de l'armée a décollé pour arroser la piscine et mesuré la radioactivité. Il a fait demi-tour à cause du niveau trop élevé de radioactivité, la dose limite pour l'armée ayant été atteinte. Il a cependant pu observer qu'il restait de l'eau dans la piscine, ce qui laisse un peu de temps pour réagir.
Une tentative de refroidissement avec des lances de pompier devait démarrer jeudi 17 mars matin (heure japonaise). Il faut d'abord évaluer la distance optimale en terme de radiation et apporter de l'eau en quantité suffisante. Puis, c'est la piscine du réacteur n°3 qui a été prioritaire.
Il se peut que l'armée aide à arroser la piscine du réacteur n°4 menaçante et actuellement inaccessible à cause des niveaux de radioactivité. Les Etats-Unis, qui ont d'importantes bases militaires dans le pays, vont fournir de nouvelles pompes puissantes. En effet, l'eau de mer dégrade vite les pompes et il en faut de secours sous la main.
Jeudi soir, les piscines des réacteurs 3 et 4 retenaient encore toute l'attention. Mais, vendredi 18 mars, la situation semble stabilisée. Bref, les informations contradictoires se succèdent.
TEPCo espérait rétablir rétablir l'électricité avant dimanche 20 mars sur ce réacteur.
80 tonnes d'eau ont enfin été aspergées dans la piscine à partir de dimanche 20 mars matin pour la première fois. L'opération a duré une heure. L'armée a repris les opérations dimanche vers 18h20 (heure locale). Elle compte aussi enlever des décombres et débris radioactifs qui gènent les opération à l'aide de tanks. Les opérations de déblaiement ont débuté lundi 21 mars.
Lundi 21 mars, TEPCo a réussi à tirer un cable électrique jusqu'au réacteur n°4. L'electricité est arrivée mardi 22 mars à 10h35. Chaque pièce doit maintenant être contrôlée avant la mise sous tension qui devrait commencer jeudi. De grandes quantités d'eau ont encore été aspergées au dessus de la piscine (150 tonnes avec une pompe allemande).
Jeudi 23 mars, de l'eau est toujours aspergée dans la piscine. La lumière serait revenue dans la salle de contrôle.
Dimanche 27 mars, on apprend que l'eau de la piscine est aussi contaminée, mais pas autant que ce qui a été trouvé dans les flaques des réacteurs 1, 2 et 3.
Mardi 12 avril, un feu s'est déclenché près de la station de prélèvement du réacteur n°4 située au bord de la mer. Il a rapidement été maîtrisé et il n'y aurait pas eu d'augmentation du niveau de radioactivité de détectée.
Mercredi 13 avril, TEPCo a annoncé qu'elle a la confirmation que des barres de combustible de la piscine d'entreposage sont bien endommagées. Pour cela, elle se base sur une analyse de l'eau de la piscine qui contient de l'iode 131 et du césium 134 et 137 à des concentrations anormalement élevées : 220 000, 88 000 et 93 000 becquerels par litre en iode 131, cesium 134 et cesium 137, respectivement. En situation normale, ces chiffres sont inférieurs à 1 000. Ces concentrations sont cependant inférieures à ce qui est mesuré dans les réacteurs. Si du combustible de la piscine est endommagé, il ne semble pas avoir fondu selon TEPCo.
Il y a débat entre les experts sur l'étendue des dommages des combustibles : TEPCo va vérifier ses chiffres.
Selon une caméra sur place, les combustibles seraient bien recouverts d'eau, mais la température est de 90°C alors qu'elle est généralement de 20 à 30°C. 195 tonnes d'eau douce ont donc été ajoutées pendant la nuit. Elle était de 84°C avant l'incendie...
Le débit de dose à 6 mètres au dessus de la piscine est de 84 millisieverts par heure alors qu'il est normalement de 0,1 microsievert par heure.
Lundi 18 avril, une poche d'eau très contaminée a été découverte dans les sous-sols de ce réacteur. Elle fait environ 5 m de profondeur et le débit de dose à sa surface est de 100 millisieverts par heure.
Samedi 23 avril, TEPCo a injecté 140 tonnes d'eau dans la piscine, en plus des 200 tonnes injectées la veille car la température est toujours au dessus de 90°C. Le niveau de l'eau est monté d'un mètre et la température est redescendue à 66°C. L'eau dépasse de 2 m le haut des barres de combustible, selon une caméra fixée au bout du bras qui injecte l'eau. Il y a des craintes que le poids de l'eau endommage plus le bâtiment.
Lundi 25 avril, la température ayant à nouveau atteint 81°C la veille, TEPCo a injecté 210 tonnes d'eau dans la piscine. C'est beaucoup plus que les 70 tonnes par jour auxquelles TEPCo tente de se tenir à cause du poids. La veille se sont 165 tonnes qui ont été injectées.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé que le niveau de l'eau monte dans les galeries souterraines. Il est monté de 5 cm ces dernières 24h et de 25 cm depuis le 13 avril. TEPCo ne peut pas évacuer cette eau, faute de cuve de stockage. Les niveaux de radioactivité en césium mesurés dans cette eau sont environ 250 fois plus élevés qu'un mois plus tôt. Le jeudi 21 avril, il y avait 8,1 millions de becquerels par litre en césium 137 et 7,8 millions de becquerels par litre en césium 134. Pour l'iode 131, avec 4,3 millions de becquerels par litre, la concentration a été multipliée par 12.
TEPCo soupçonne dont une contamination du réacteur n°4 par le réacteur n°3 qui sont connectés par des galeries.
Mercredi 27 avril, TEPCo a reconnu que la piscine du réacteur n°4 avait probablement une fuite : bien qu'ayant injecté de 140 à 210 tonnes d'eau chaque jour ces derniers temps, le niveau est 10 à 40 cm plus bas que prévu. Les murs du réacteurs ayant été endommagé par l'explosion, il se peut que la piscine soit elle aussi endommagée et fuit.
TEPCo est revenue plus tard sur ses déclarations et estime maintenant qu'il n'y a plus de fuite et que l'eau manquante s'est évaporée... Environ 70 tonnes d'eau s'évaporent chaque jour.
Jeudi 28 avril, TEPCo a présenté une reconstitution des évènements au niveau du réacteur n°4 :
- après le séisme et le tsunami, le refroiddissement s'est arrêté et l'eau de la piscine s'est évaporée, exposant à l'air libre le combustible irradié ;
- le métal de la gaine du combustible a chauffé, a réagi avec l'eau en dégageant de grandes quantités d'hydrogène ;
- l'hydrogène a explosé le 15 mars, détruisant une partie du bâtimet réacteur et une vanne située à proximité de la piscine ;
- les dommages occasionnés à la vanne ont entraîné une inondation salutaire de la piscine : des centaines de tonnes d'eau ont éteint l'incendie et arrêté la surchauffe des barres de combustible.
Sans cela, les barres de combustible auraient pu fondre et entraîner des rejets beaucoup plus massifs.
Vendredi 29 avril, une vidéo obtenue en plongeant une caméra dans la piscine est disponible en ligne. La plongée dans la piscine dure 7 secondes. La descente de la caméra au dessus de la piscine fumante dure presque 2 minutes.
Par ailleurs, les derniers résultats d'analyse de l'eau dans la piscine sont disponibles ici en anglais. Il faut multiplier par 1 000 pour avoir des becquerels par litre. Ils sont en baisse significative par rapport aux précédentes analyses. Cela est dû à la décroissance radioactive pour l'iode et à la dilution par apport d'eau. La température était de 88°C vendredi matin. TEPCo en déduit que les combustibles sont moins endommagés que ce qu'elle avait pensé auparavant et que la contamination relevée dans la piscine est peut-être due à l'eau de mer contaminée qui a été utilisée.
Etat actuel du réacteur
Le coeur du réacteur est vide. Seule l'armature métallique du bâtiment est encore en place. On craint la reprise d'une réaction nucléaire en chaîne dans la piscine qui contient 783 grappes de barres de combustible usés plus 584 grappes partiellement utilisées. Ces dernières ont été retirées du coeur pour y remplacer une pièce. Ce sont elles qui sont la principale source de chaleur dans la piscine.
Une partie du combustible est endommagé.
Il y a environ deux millions de kilocalories par heure de chaleur qui est générée dans cette piscine, soit trois fois plus que dans les piscines des réacteurs 1 et 3 réunis. Un simple calcul permet de montrer que l'eau de la piscine augmente de 2°C par heure si elle n'est pas refroidie. Si le système de refroidissement peut être remis en route, la température pourra être maintenue en dessous de 40°C. Sans lui, il faut environ une journée pour que la piscine commence à bouillir et une dizaine de jours pour évaporer complètement l'eau. A la mi-avril, environ 70 tonnes d'eau s'évaporent chaque jour.
Le condenseur n'est pas plein.
La piscine de combustibles ne résisterait peut-être pas à une forte secousse car les murs de soutainement sont endommagés. Ils doivent être renforcés.
Jeudi 28 avril, TEPCo a présenté une reconstitution des évènements au niveau du réacteur n°4 :
- après le séisme et le tsunami, le refroiddissement s'est arrêté et l'eau de la piscine s'est évaporée, exposant à l'air libre le combustible irradié ;
- le métal de la gaine du combustible a chauffé, a réagi avec l'eau en dégageant de grandes quantités d'hydrogène ;
- l'hydrogène a explosé le 15 mars, détruisant une partie du bâtimet réacteur et une vanne située à proximité de la piscine ;
- les dommages occasionnés à la vanne ont entraîné une inondation salutaire de la piscine : des centaines de tonnes d'eau ont éteint l'incendie et arrêté la surchauffe des barres de combustible.
Sans cela, les barres de combustible auraient pu fondre et entraîner des rejets beaucoup plus massifs.
Dimanche 8 mai, TEPCo a mis en ligne sur son site une vidéo (à télécharger) montrant les barres de combustibles de la piscine du réacteur n°4 : on voit des morceaux d'échelle et des bulles. La température serait de 84°C.
Réacteurs 5 et 6
Etat actuel des réacteurs
Comme le réacteur n°4, les réacteurs 5 et 6 étaient arrêtés avant le séisme. Mais après les évènements dans les autrs réacteurs, leur surveillance des réacteurs a été renforcée : le refroidissement ne semble pas fonctionner correctement. A la différence du réacteur n°4 où tout le chargement était dans la piscine d'entreposage, il n'y en a qu'un tiers dans les piscines des 2 autres réacteurs arrêtés. La température y est plus élevée que la normale.
Les toits de ces deux réacteurs ont été percés samedi 19 mars pour éviter une accumulation d'hydrogène et une explosion. Un générateur électrique a pu être réparé sur le réacteur 6 et alimente une pompe de refroidissement des deux piscines de combustible. Dimanche 20 mars matin, la température a commencé à baisser. A 7h (heure locale), elle était de 37,1 et 41 °C respectivement. Enfin une bonne nouvelle !
Les combustibles usés de la piscine du réacteur n°5 constituent la deuxième plus forte source de chaleur de la centrale. La piscine est remplie au deux tiers, mais la quantité de chaleur émise représente un quart de celle émise par les combustibles de la piscine du réacteur n°4.
L'électricité extérieure est arrivée lundi 21 mars à 11h30 (heure locale) au réacteur n°5 et a pu prendre le relais du générateur de secours 90 minutes plus tard.
La température des coeurs de ces deux réacteurs semble stabilisée en dessous de 100°C et celle des piscines à des niveaux normaux.
Radioactivité au Japon
Dans une note publiée le dimanche 13 mars à 19h, l'IRSN "craint que des rejets très importants se soient produits en même temps que l'explosion". La télévision japonaise a diffusé des images de radiamètres saturant dans une mairie proche du réacteur qui a explosé. Le discours officiel est toujours rassurant. On ne voit aucune image de personne en shadok ou se protégeant des radiations dans les médias japonais, contrairement aux médias étrangers.
Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement a ordonné à toutes les préfectures de rendre publiques les données de mesure de la radioactivité. De fait, de nombreuses données sont apparues sur Internet. Nous donnons quelques liens en anglais ci-dessous. Il y en a beaucoup plus en Japonais.
Attention, les chiffres sont donnés en microsieverts par heure. Pour rassurer, les autorités japonaises donnent les doses reçues lors de certains actes médicaux à titre de comparaison. Mais ces doses sont données en microsieverts. Ce n'est donc pas directement comparable.
Les niveaux de radioactivité ambiante (débits de dose) évoluent très vite et fluctuent en fonction de la météo. De nombreux sites japonais recensent des données.
Voici quelques sites en anglais :
- à Wako dans la banlieue de Tokyo, laboratoire RIKEN
- au niveau de la centrale de Monju dans la préfecture de Fukui
- en différents points du pays
- les maxima sont répertoriés sur une carte
- les niveaux ambiants sont rassemblés ici, avec une possibilité de regarder des rétrosceptives
- des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici
Il y en a beaucoup plus en japonais. Nous consulter. Pour la journée du 17 mars dans la préfecture de Fukushima, voir par exemple ici.
A titre de comparaison, le bruit de fond naturel est autour de 0,05 microsieverts/h.
Des mesures à Tsukuba de la composition du panache des centrales sont disponibles en ligne en anglais. Seuls les émetteurs gamma sont donnés.
L’IRSN a publié une évaluation de la radioactivité rejetée par la centrale de Fukushima Dai-ichi jusqu’au 22 mars 2011 :
Gaz rares : 2 10+18 Bq ;
Iodes : 2 10+17 Bq ;
Césiums : 3 10+16 Bq ;
Tellures : 9 10+16 Bq.
Plus de détails ici. Cela représente grosso modo 10% des rejets de Tchernobyl. Mais, un Institut Autrichien de météorologie (ZAMG) donne un terme source plus élevé et l'estime à 20% des rejets de Tchernobyl pour l'iode et à 50% pour le césium.
La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1 térabecquerel correspond à 1012 bequerels, soit un million de millions). A Tchernobyl, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions de térabecquerels.
Lundi 21 mars, de fortes activités ont été détectées à Hitachinaka (Ibaraki) à 120 km au Sud Ouest de la centrale : 13 000 becquerels de césium-137 par mètre carré. Mais la NISA (ASN Japonaise) s'est voulue rassurante : c'est un tiers de la limite pour les personnes vivant en zones contaminées qui est de 40 000 Bq/m2. Pour l'iode 131, la valeur était de 93 000 becquerels par mètre carré, soit le double de la limite.
Il n'est toujours pas question d'étendre la zone d'évacuation et la zone de confinement.
Le mardi 22 mars, le journal Asahi indique qu'à l'hôpital d'Iwaki dans la province de Fukushima, il manque un peu près 30% des médecins et infirmières, ce qui pose un problème face à l'afflux de patients. Ils se seraient enfuis par crainte des radiations.
Lundi 4 avril, les média ont découvert que la météo japonaise calculait une à deux fois par jour une prédiction précise de la dispersion des polluants radioactifs, transmettait ces informations à l'AIEA, mais ne la rendait pas publique... Suite au tollé provoqué par cette révélation, le gouvernement japonais a ordonné à la météo de rendre publique ses prédictions.
Mardi 12 avril, la NISA a réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à Tchernobyl. Elle a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000 térabecquerels par heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 1012 becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient actuellement inférieurs au térabecquerel par heure. Elle estime la quantité d'iode 131 rejetée par les réacteurs n°1 à 3 entre 370 000 et 630 000 terabecquerels. Une grande partie semble venir du réacteur n°2 endommagé par une explosion. Les rejets auraient culminé les 15 et 16 mars.
TEPCo a expliqué que les rejets ne sont pas encore maîtrisé et qu'elle craint, qu'in fine, la quantité totale rejetée dépasse celle de Tchernobyl.
Dimanche 24 avril, TEPCo a estimé à 1 térabecquerel par heure (1 million de millions de becquerels par heure) les rejets de la centrale. Ils seraient en baisse. Les rejets étaient estimés à 6,4 térabecquerels par heure le 5 avril.
-> Pour en savoir plus, voir la radioactivité expliquée aux enfants.
Contamination de l'eau
Mercredi 16 mars, des traces de césium et d'iode ont été découvertes dans le réseau d'approvisionnement en eau de Fukushima. Plus tard dans la journée, il n'y avait plus de césium ni d'iode.
Il est important de préciser que la plupart des captages pour l'eau potable au Japon se font dans les rivières ou lac. Le transfert des retombées radioactives à l'eau du robinet est donc rapide.
Samedi 19 mars, de l'iode radioactif a été détecté dans l'eau du robinet dans les villes au voisinage de la centrale et à Tokyo. Le ministère de la santé a pécisé que ces niveaux étaient en dessous de la limite admissible fixée par le gouvernement japonais (limite fixée à 300 Bq/L pour l'iode dans l'eau et le lait). Par exemple, 77 becquerels par litre d'eau à Tochigi, 2,5 bq/l à Gunma, 0,62 bq/l à Saitama, 0,79 bq/l à Chiba, 1,5 bq/l à Tokyo et 0,27 bq/l à Niigata.
Cependant, il a été mesuré à un niveau supérieur à la norme dans la ville de Kawamata, située à 45 km au Nord Ouest de la centrale a annoncé samedi le ministère de la santé.
Du césium radioactif a également été mesuré dans l'eau du robinet des villes de Tochigi (1,6 Bq/l) and Gunma (0,22 Bq/l), proche de la préfecture de Fukushima.
Le mardi 22 mars, le ministère de la santé a ordonné à 5 municipalités de la province de Fukushima de recommander aux résidents de ne pas donner de l'eau du robinet aux enfants car la concentration en iode dépasse la limite maximale admissible pour les bébés qui est de 100 becquerels par litre. (300 pour les enfants et les adultes). 120 becquerels par litre ont été mesurés à Date lundi 21, 150 bq/l à Koriyama, 220 bq/l à Minamisoma et 130 bq/l à Kawamata.
Mercredi 23 mars, la limite en iode pour les bébés dans l'eau du robinet a aussi été dépassée à Tokyo. Il y avait 210 becquerels par litre à une station de purification de l'eau. Les supermarchés ont immédiatement vendu tous leurs stock d'eau en bouteille. La municipalité a donc annoncé qu'elle allait distribuer 240 000 bouteilles aux familles avec enfant. Des experts ont signalé que la quantité d'iode peut être réduite en faisant bouillir l'eau. 1,5 litre par enfant et par jour est donné.
Vendredi 25 mars matin, des contaminations en iode proches de la contamination maximale autorisée pour les adultes fixée à 300 becquerels par litre en plusieurs endroits du pays. A Tokyo les niveaux dans l'usine de purification qui avaient dépassé la limite pour les bébés sont redescendus à 79 Bq/l jeudi et 51 Bq/l vendredi.
Samedi 26 mars, la contamination en iode de l'eau de Tokyo est à des niveaux "acceptables" : 34 Bq/l et 48 Bq/l le matin dans deux stations de purification et rien dans la troisième.
Dimanche 27 mars, le gouvernement a interdit l'utilisation de l'eau de pluie dans les stations de purification de l'eau.
Jeudi 14 avril, TEPCo a annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la contamination de l'eau souterraine sous les réacteurs n°1 et 2. Sous le réacteur n°1, la contamination de l'eau en iode 131 est passée de 72 000 becquerels par litre le 6 avril à 400 000 becquerels par litre le 13 avril. La concentration en césium 134 est passée de 1 400 à 53 000 becquerels par litre. Sous le réacteur n°2, la concentration en iode a été multipliée par 17 sur la même période.
Sous les autres réacteurs, la concentration est stable : elle est inférieure au millier de becquerels par litre à un peu plus de 10 000 becquerels par litre.
Dimanche 1er mai, des concentrations élevées en césium ont été trouvées dans des boues de la station d'épuration de Koriyama : 26 400 becquerels par litre. Une fois les boues asséchées, les résidus obtenus sont à 334 000 becquerels par kilogramme. Les autorités locales ont suspendu l'envoi vers les cimenteries.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
Contamination de l'alimentation
Samedi 19 mars, une contamination radioactive a été détectée dans des produits alimentaires (lait et épinards) à proximité de la centrale. Le Ministère japonais de la santé a ordonné aux autorités locales d'enquêter sur la provenance des produits et de prendre les mesures appropriées. Ces produits n'ont pas été mis sur le marché et les agriculteurs indemnisés par TEPCo.
Lundi 21 mars, l'OMS a déclaré que la contamination de l'alimentation au Japon était plus inquiétante que ce qu'elle avait craint au début. Le même jour, le gouvernement japonais a interdit la commercialisation des épinards et autres légumes feuille des 4 préfectures les plus touchées par les retombées radioactives. En 2009, cela représentait 17,4% de la production du pays et 60% des épinards vendus à Tokyo. La commercialisation du lait de la province de Fukushima a aussi été interdite. Des compensations sont proposées par le gouvernement.
Mardi 22 mars, le gouvernement a demandé à la préfecture de Fukushima de ne plus commercialiser de légumes récoltés dans la province. Il recommande à la population de ne plus le consommer. La commercialisation du lait et du persil a aussi été suspendue dans la province voisine de Ibaraki. Une contamination de 82 000 becquerels par kilo en césium, soit 164 fois la limite a été annoncée dans des ''kukitachina'' (légume feuille) à Motomiya (60 km de la centrale) et de 15 000 becquerels par kilo en iode, ce qui représente plus de 7 fois la limite.
Mercredi 23 mars, la litanie des légumes contaminés continue. Du césium qui dépasse les limites a été trouvé dans 25 échantillos provenant de la préfecture de Fukushima. 80 fois la limite dans des épinards à Tamura, 56 fois dans des feuilles de shinobu-fuyuna à Kawamata, 27,8 dans des broccoli d'Iitate... De l'iode radioactive a été trouvée dans 21 échantillons. De l'iode a aussi été trouvé dans du lait à Mito (province d'Ibaraki)... Les enfants sont particulièrement vulnérables à l'iode qui peut se concentrer dans la thyroïde et causer des cancers.
Les niveaux de contamination relevés à Kawamata, 22 000 Bq/kg d'iode dans des shinobu-fuyuna correspondent à une exposition de 7 millisieverts par an à la glande thyroïdienne pour des adultes, 33 millisieverts pour des jeunes enfants et 62 millisieverts pour des nourrissons. La limite maximale autorisée est de 1 millisievert en temps normal et 50 en cas d'urgence.
Vendredi 25 mars, 890 becquerels par kilo en césium dans des légumes feuille (komatsuna) ont été détectés dans la banlieue de Tokyo, à 250 km de la centrale, soit plus que la limite autorisée qui est de 500 Bq/kg.
Samedi 26 mars, il a été détecté de la radioactivité dans 99 aliments ou boissons différents. De nombreux produits des provinces de Chiba ou de Fukushima dépassent les limites "accepatbles".
Le quotidien Yomiuri du mardi 29 mars explique que les règles de surveillance de la radioactivité dans l'alimentation dépendent des préfectures : les limites sont les mêmes, mais pas les aliments à analyser en priorité. Par ailleurs, les agriculteurs sont très inquiets pour le production et demandent une révision des normes : pourquoi la même limite pour le persil qui est consommé en faible quantité que pour un autre légume ou du riz consommés en plus grande quantité ?
Jeudi 31 mars, de la viande de boeuf ayant 510 becquerels par kilo de césium 137 soit juste au dessu de la limite (500 Bq/kg) a été trouvée à Tenei qui est à 70 km de la centrale. Vendredi 1er avril, après vérification, ce boeuf n'était plus contaminé.
Samedi 2 avril, 33 légumes ou fruits sur 49 analysés étaient contaminés en césium et iode dans la préfecture de Fukushima, mais toujours en dessous des limites. Des produits marins étaient contaminés dans la préfecture d'Ibaraki, selon le ministère de l'éducation et de la recherche.
Plus tôt dans la semaine, le ministère de la santé avait annoncé avoir trouvé 25 légumes provenant de la préfecteure de Fukushima our d'autres préfectures limitrophes qui dépassaient la limite 500 becquerels par kilogramme pour le césium et 2 000 becquerels par kilogramme pour l'iode.
Dimanche 3 avril, des champignons contaminés ont été trouvés à Iwaki dans la préfecture de Fukushima : 3 100 becquerels par kilo en iode 131, alors que la limite est de 2 000 Bq/kg et 890 Bq/kg en césium 137 alors que la limite est à 500 Bq/kg.
Lundi 4 avril, on s'attend à ce que le ministère de la santé maintienne les limites de contamination radioactive dans l'alimentation. Certaines préfectures ont appelé à l'abaissement de ces limites et d'autres à plus de "souplesse", mais le comité d'experts consultés a conseillé de maintenir le statu quo. En revanche, les interdictions de vente de produits alimentaires sera dorénavant décidée par municipalité et non plus par préfecture. L'interdiction sera levée quand les produits en question seront sous la limite pendant 3 semaines. Les épinards de 3 municipalités de la préfectures de Chiba viennent d'être interdits à la vente.
Le même jour, Singapour a interdit l'importation de légumes de la préfecture de Hyogo après avoir trouvé un chou ayant 118 becquerels d'iode 131 par kilogramme, juste au dessus de la limite fixée par ce pays à 100 Bq/kg (au Japon, c'est 2 000 Bq/kg). Hyogo est à 600 km environ de le centrale accidentée.
Vendredi 8 avril, le gouvernement a levé l'interdiction de mise sur le marché de légumes feuille de la région de Gunma et de lait de la région de Aizu, toutes les deux situées dans la préfecture de Fukushima. Cela faisait 3 semaines que la contamination était sous les limites.
Samedi 9 avril, le syndicat des producteurs de tabac a décidé de ne pas planter de tabac cette année dans la province de Fukushima, bien que l'an dernier cela représentait la 7ième plus forte production du Japon. Le ministre de l'agriculture, en visite dans la région, a exorté les agriculteurs à ne pas encore planter le riz et a annoncé un zonage pour la mi-avril.
Dimanche 10 avril, c'est au tour de shiitake (champignons) cultivés à l'extérieur à Date, Shinchimachi et Iitatemura de dépasser les limites de mise sur le marché. Des shiitake de Iwaki affichaient une contamination de 890 becquerels par kilogramme en césium. A Aizu, les ventes de lait ont repris.
Lundi 11 avril, le Yomiuri publie un article expliquant comment réduire la contamination de l'alimentation en cuisinant. Les Japonais se préparent à consommer des produits contaminés pendant de longues années.
Mardi 12 avril, le gouvernement japonais a annoncé avoir détecté du strontium dans des aliments très faible quantité en plusieurs endroits de la préfecture de Fukushima. Il n'a pas de limite établie pour la concentration du strontium dans l'alimentation.
Les résultats sont ici en japonais. Les résultats sont exprimés en becquerels par kilogramme frais. Les quatre dernières lignes correspondent à des végétaux. Cela varie de 12 à 61 Bq/kg en strontium 89 et 1,8 à 5,9 Bq/kg en strontium 90.
Mercredi 13 avril, la chaîne de supermarché Aeon a vendu des laitues "sanchu" en provenance de Asahi (province de Chiba) pendant 9 jours alors qu'il y avait une interdiction de mise sur le marché. 2 200 laitues auraient été vendues dans 57 magasins.
Un poisson avec 12 500 becquerels par kilogramme en césium a été pêché à 500 mètres au large d'Iwaki et à 35 km de la centrale. Un tableau rassemblant les données de mesure sur des poissons est disponible en ligne en anglais ici.
Samedi 16 avril, le gouvernement a autorisé la mise sur le marché du lait en provenance de 25 municipalités de la préfecture de Fukushima. Elles s'ajoutent aux 7 municipalités pour lesquelles l'interdiction a été levée le 8 avril. La concentration maximale en iode détectée était de 27 becquerels par kilogramme alors que la limite est fixée à 300 becquerels par kilogramme. Pour le césium, la concentration maximale détectée était de 16,9 becquerels par kilogramme avec une limite fixée à 200 becquerels par kilo.
Jeudi 21 avril, le gouvernement japonais a décidé de mener sur le lait maternel suite à la découverte par un institut privé d'iode 131 allant jusqu'à 36,3 becquerels par kg dans certains prélèvements, les mères vivant alors dans quatre préfectures proches de Tokyo. C'est inférieur à la limite maximale autorisée pour l’eau des bébés (100 becquerels/kg). Il n'y a pas de limite de fixée pour le lait maternel.
Le vendredi 22 avril, des données sur la contamination du lait, de la viande et des oeufs ont été rendues publiques. La veille, une autre chaîne de supermarché a vendu des légumes qui n'avaient pas le droit d'être mis sur le marché.
Le mardi 26 avril, le gouvernement a annoncé qu'il allait mesurer la contamination des pâtures dans 16 préfectures (Fukushima, Aomori, Iwate, Miyagi, Akita, Yamagata, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saitama, Chiba, Tokyo, Kanagawa, Yamanashi, Nagano et Shizuoka). Les limites ont été fixées à 300 becquerels de césium radioactif par kilogramme d'herbe pour les vaches et le boeufs, et 70 becquerels d'iode 131 par kilogramme d'herbe pour les vaches. Ces valeurs sont plus basses que pour l'alimentation humaine...
Samedi 30 avril, le ministère de la santé a annoncé avoir trouvé une faible contamination dans le lait maternel de 7 femmes sur 23 testées dans les province d'Ibaraki et Fukushima. Une femme qui était à 30 km de la centrale accidentée jusqu'au 24 mars avait 3,5 becquerels d'iode par kilo et 2,4 becquerels de césium par kilo. Pour les autres, il n'y avait que de l'iode avec des concentrations comprises entre 2,2 et 8 becquerels par kilogramme.
Lundi 2 mai, le gouvernement a trouvé de nombreuses pâtures dépassant les limites autorisées pour l'alimentation des bovins. Il va imposer aux agriculteurs de nourrir leur bêtes avec de la nourriture importée dans ces zones. A Soma, par exemple, la contamination en césium était, le 30 avril, 30 fois supérieure à la limite. A Chiba, c'était 3 fois la limite pour l'iode et le césium.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> Des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici.
-> Notice de la FAO sur la contamination des aliments en cas d'accident nucléaire (en anglais)
Contamination des sols
Le mercredi 23 mars, 163 000 becquerels de césium 137 par kilogramme de terre ont été détectés à Iitate situé à 40 km au nord-est de la centrale. Voir le tableau de données (en japonais). L'association Mihama no kai a demandé l'évacuation du village. Samedi 26 mars, le maire a expliqué à la télévision n'avoir reçu que très peu d'informations à propos de la situation radiologique de son village.
Dimanche 27 mars, TEPCo a annoncé qu'elle allait analyser le plutonium dans le sol de la centrale car le réacteur n°3 est alimenté en MOx qui contient beaucoup de plutonium.
Les résultats sont arrivés lundi 28 mars et sont disponibles en japonais et en anglais. Du Pu 238, 239, 240 ont été détectés en divers endroits à des concentrations de l'ordre de quelques dizièmes de becquerels par kilo de terre à 1,2 becquerels. Ces contaminations sont "faibles" pour un réacteur accidenté. La composition isotopique laisse penser que ce plutonium n'est pas dû aux retombées des essais nucléaires atmosphériques mais est dû à la centrale. Le plutonium est peu volatil et sa présence semble être due à des fuites liquides.
Le même jour, le quotidien Asahi rapporte qu'un agriculteur bio de la région de Fukushima s'est suicidé : il avait passé 30 ans à améliorer sa terre et n'a pas supporté de la voir contaminée.
Mercredi 30 mars, l'AIEA a recommandé l'évacuation de Iitate situé à 40 km de la centrale car la contamination dépasse la limite internationale. La contamination en iode-131 relevée par l'AIEA dans 9 municipalités distantes de 25 à 58 km de la centrale vont de 0,2 à 25 Megabecquerel par mètre carré (millions de becquerels par mètre carré). Pour le césium 137, cela va de 0,02 à 3,7 Megabecquerel par mètre carré. Une centaine de personnes seraient toujours à Iitate.
Greenpeace a aussi mesuré des taux de radiation élevés en dehors de la zone d'évacuation. 100 microsieverts par heure par exemple le long d'une route entre Iitate et Tsushima. Les données sont ici.
Mais les autorités campent sur leur position : il n'est pas nécessaire d'évacuer plus, car la dose reçue par une personne qui reste à l'intérieur 16 heures par jour et 8 heures à l'extérieur est de l'ordre de 25 millisieverts, ce qui est la moitié du critère d'évacuation. Et d'ajouter que leur critères reposent sur la contamination de l'air, pas du sol.
Vendredi 2 avril, l'AIEA que les niveaux d'iode 131 relevés à Iitate étaient descendus sous la limite d'évacuation. La moyenne sur 15 échantillons prélevés entre le 19 et 29 mars est de 7 millions de becquerels par mètre carré. La limite est à 10 millions de becquerels par mètre carré. L'AIEA recommande toujours une surveillance renforcée dans cette zone.
Mercredi 6 avril, TEPCo a publié des données sur la contamination des sols aux alentours de la centrale. Il y a un cocktail de radioéléments assez impressionant. Voir ici.
Les niveaux de dose du sol à la date du 6 avril sont donnés ici pour les écoles de la préfecture de Fukushima. Les données vont de 0,05 à 5,4 microsieverts par heure à 1 mètre du sol et de 0,06 à 6,9 microsieverts par heure à 1 cm du sol. 0,05 microsieverts par heure à 1 mètre correspond au niveau avant la catastrophe.
Dans deux autres villages, dont le célèbre Iitate, les valeurs sont plus élevées : de 8,3 à 23 microsieverts par heure à un mètre du sol et de 9,5 à 30,1 microsieverts par heure à 1 cm du sol. Ces données sont du 5 avril.
La rentrée des classes a lieu début avril au Japon. La fermeture précipitée des classes a débouché sur les vacances de printemps qui se terminent.
Vendredi 8 avril, une étude menée par les université de Hiroshima et de Kyoto a montré qu'il y avait des zones au-delà du rayon de 30 km autour de la centrale qui devraient être évacuées. 8 radioéléments différents ont été détectés. Une contamination en césium 137 des 5 premiers centimètres de la terre varie entre 590 000 et 2,19 millions de becquerels par mètre cube. C'est plus que les critères d'évacuation autour de Tchernobyl. Encore une fois Iitate est concerné.
Samedi 9 avril, le gouvernement a annoncé vouloir interdire la culture du riz dans les champs où la concentration en césium dépasse les 5 000 becquerels par kilogramme. Cela devrait s'appliquer aux zones situées au-delà des 30 km autour de la centrale car en deçà, c'est déjà interdit. TEPCo et le gouvernement compenseront les agriculteurs. Deux champs de riz de Iitate dépassent cette limite. Il y avait 15 031 becquerels par kilogramme dans l'un d'entre eux.
Pour les champs dépassant la limite, le gouvernement va étudier la possibilité de remplacer la terre ou d'y cultiver des plantes qui absorbent moins le césium.
Fukushima produit habituellement 450 000 tonnes de riz par an. C'est la quatrième plus forte production du pays.
Lundi 11 avril, l'ACRO a publié des résultats de mesure alarmant sur les communes de Iitate et Kawamata.
Mardi 12 avril, le gouvernement japonais a annoncé avoir détecté du strontium dans le sol en très faible quantité en plusieurs endroits de la préfecture de Fukushima. Il n'a pas de limite établie pour la concentration du strontium dans l'alimentation.
Les résultats sont ici en japonais et en anglais. Les résultats sont exprimés en becquerels par kilogramme frais. Les trois premières lignes correspondent à de la terre. La plus forte contamination est à Iitate-mura (ligne 33), avec 51 000 Bq/kg en césium 137, 290 Bq/kg en strontium 89 et 32 Bq/kg en strontium 90.
La contamination des sols des cours des écoles de la province de Fukushima à la date du Mercredi 13 avril est disponible ici en japonais.
Mercredi 27 avril, la ville de Koriyama (province de Fukushima) a commencé à faire enlever la couche supérieure contaminée du sol des écoles et crèches. La limite à partir de laquelle il y a intervention est toujours 3,8 microsieverts par heure pour les écoles et 3,0 microsiverts par heure pour les crèches. Ces limites sont considérées comme trop élevées par de nombreuses associations (dont l'ACRO).
Le vendredi 6 mai, une carte de la contamination des sols dans un rayon de 80 km autour de la centrale de Fukushima a été rendue publique. Elle a été effectuée par hélicoptère par le Ministère japonais de la recherche et technologie et par le département de l'énergie des Etats-Unis. Cette carte fait apparaître des contaminations dépassant les critères d'évacuation en Biélorussie jusqu'à près de 50 km vers le Nord-Ouest. Les villages de Iitate et Namie sont touchés, bien qu'étant très éloignés.
Une vidéo de la prise de mesure est disponible sur youtube. Un fichier pptx avec la carte en anglais peut être téléchargé ici. La version japonaise des ces cartes est disponible ici au format pdf.
Samedi 7 mai, le gouvenrement a fait le point sur l'évolution de la contamination des écoles. Il obesrve une tendance à la baisse assez générale, mais à la Watari Junior High School, le débit de dose est remonté à 3,9 microsieverts par heure, juste au dessus de la limite qu'il a fixée. Dans deux autres écoles, les niveaux sont pasés sous cette limite. Pour rappel, cette limite est considérée comme trop laxiste par de nombreuses organisations (dont l'ACRO).
Lundi 9 mai, TEPCo a annoncé avoir mesuré du strontium dans la terre en 3 points de la centrale : les contaminations sont assez élevées : jusqu'à 590 becquerels de strontium 90 et 4 400 becquerels de strontium 89 par kilogramme de terre sèche. La terre a été prélevée le 18 avril à 500 m des réacteurs 1 et 2 sur une épaisseur de 5 cm.
Le ministère de l'éducation a étudié les niveaux de radiation au niveau du sol de la crèche de l'université de Fukushima : 2,1 à 2,3 microsieverts par heure. Après avoir creusé un trou de 80 cm de large et de 50 cm de profondeur et y avoir retourné la terre, le niveau de radiation est descendu à 0,2 microsievert par heure.
D'autres tests ont été menés dans la bac à sable de la crèche et sur le stade de l'université : à 20 cm de profondeur étaient de 0,1 à 0,2 microsieverts contre 1,7 à 2 microsieverts à la surface. Le ministère va étudier la possibilité de remplacer ou retourner les sols.
-> Définition de zones contaminées en Biélorussie (1991)
Contamination de la mer
TEPCo commencé à contrôler la radioactivité dans l'eau de mer le 21 mars et a indiqué que la concentration en iode était 126,7 fois plus forte que la concentration maximale autorisée pour les rejets des réacteurs 1 à 4 de la centrale de Fukushima dai-ichi et 24,8 fois pour le césium. Les données sont ici en japonais et en anglais.
Les prélèvements ont été faits à 100 m au sud du point de rejet des réacteurs 1 à 4 de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi. La première colonne correspond à la concentration mesurée (il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre) ; la deuxième à la limite de détection ; la troisième à la concentration maximale autorisée pour les rejets et la dernière au ratio colonne 1 sur colonne 3.
En ce qui concerne l'eau de mer, des mesures effectuées par TEPCo à 8 et 16 km au sud de la centrale avaient des concentrations en iode 131 80,3 et 16,4 fois plus élevée que les limites légales. Si un adulte ingère quotidiennement 2-3 litres d'eau contenant la même quantité d'iode, l'exposition atteindrait la limite de 1 millisievert en un an. Il est pas prévu de suspendre le commerce de la pêche localement pour l'instant.
Samedi 26 mars, les nouvelles données de TEPCo sur l'eau de mer montrent toujours une forte contamination. La presse rapporte des contaminations plus fortes mesurées la veille par la NISA à 330 mètres au sud de la centrale : 50 000 becquerels par litre en iode 131, soit 1 250 fois supérieur à la limite sanitaire pour l'iode (qui est de 40 Bq/l). C'est environ 10 fois plus que lundi au même endroit. En buvant un demi litre de cette eau, on atteint la limite de dose annuelle pour la population, qui est de 1 millisievert. Samedi une concentration en iode radioactif égale à 1850 fois la limite a été détectée dans l'eau de mer.
Et la presse d'ajouter que pour le césium 134 on était à 117 fois la limite (qui est de 60 Bq/l) et pour le césium 137 à 80 fois la limite (qui est de 90 Bq/l), sans préciser les limites. A 16 km de la centrale, il y avait encore 16 fois la limite pour l'iode.
Il n'y aurait aucune activité de pêche dans un rayon de 20 km autour de la centrale.
Lundi 28 mars, les autorités ont annoncé avoir détecté une concentration 1 150 fois à la limite en iode 131 à 1,5 km du réacteur.
L'iode 131, qui a une durée de vie assez courte (demi-vie de 8 jours), ne peut pas provenir des piscines de combustible usés. La pollution semble donc venir des réacteurs. D'autres éléments radioactifs comme du barium 140, du lanthane 140 et tellure 132 ont aussi été détectés dans l'eau de mer. Ces éléments sont habituellement confinés dans la gaine du combustible leur présence signe la fusion au moins partielle d'un ou plusieurs coeurs. Par ailleurs, le lanthane 140 est très peu volatil, ce qui semble indiquer qu'il soit parvenu à la mer par des rejets liquides. Les données du 28 mars de TEPCo sont disponibles en anglais ici.
Les limites entre parenthèses sont données par l'ACRO en fonction de la documentation en ligne, mais nous ne sommes jamais sûr qu'il s'agisse bien de cette limite qui est utilisée pour communiquer.
Le quotidien Asahi du Mardi 29 mars, montre sur un schéma explicite (mais en japonais) que les structures qui retiennent les écoulements des réacteurs sont pleines et que l'on risque des débordements vers la mer toute proche. C'est dans le réacteur n°2 que la situation semble la plus critique. Il faut donc pomper cette eau, mais TEPCo n'a pas assez de cuves disponibles.
Les données du jour de TEPCo sur l'eau de mer sont disponibles en anglais.
Mercredi 30 mars, TEPCo a annoncé avoir mesuré de l'eau de mer avec une concentration en iode égale à 3 355 fois la limite. C'est la plus forte valeur détectée à ce jour depuis le début de la catastrophe. Le minsitère de l'éduaction, recherche, technologie etc, a quant à lui, détecté 79,4 becquerels par litre d'iode 131 dans de l'eau de mer prélevée à 40 km de la centrale, soit presque deux fois plus que la limite (40 Bq/l).
Jeudi 31 mars, un nouveau record de contamination de l'eau de mer a été battu : 4 385 fois la limite pour l'iode. Pour le césium 137, la concentration est de 527,4 fois la limite et pour le césium 134, 783,7 fois la limite.
Samedi 2 avril, les niveaux de contamination de l'eau de mer entre 20 et 30 km de la centrale accidentée étaient sous la limite, selon le ministère de l'éducation et de la recherche.
Dimanche 3 avril, toutes les tentatives de colmater la fuite du réacteur n°2 dans la mer ont échoué. Voir réacteur n°2.
Lundi 4 avril, TEPCo a annoncé rejeter en mer 11 500 tonnes d'eau radioactive pur libérer de la place dans les cuves et accéder aux réacteurs. La compagnie aurait choisi l'eau la moins contaminée, à 100 fois la limite autorisée. 10 000 tonnes d'eau vont provenir d'une cuve et 1 500 tonnes restantes sont de l'eau d'une fosse découverte sous les réacteurs 5 et 6. Selon l'autorité de sûreté nucléaire nipponne, si l'on mange 200 grammes de poisson pêché dans un rayon de 1 km autour de la centrale pendant un an, l'exposition sur un an serait de 0,6 millisieverts, ce qui est sous la limite. Mais comme le poisson n'est pas le seul aliment contaminé, ce résultat n'est pas très rassurant...
La contamination en iode 131 des 10 000 tonnes d'eau à rejeter est de 6 300 becquerels par litre. Celle de l'eau sous le réacteur n°5 est de 1 600 becquerels par litre. Pour le réacteur n°6, c'est 20 000 becquerels par litre. Cela fait donc un total de 0,17 térabecquerels qui seront rejetés en mer. C'est presque 10 fois moins qu'une année de rejet d'iode 129 à l'usine Areva de La Hague en France... La quantité d'iode rejetée avec les 10 000 tonnes d'eau est équivalente celle qui serait rejetée avec 10 litres de l'eau du réacteur n°2. La fuite du réacteur n°2 est donc beaucoup plus inquiétante.
L'IRSN a publié des simulations numériques de la dispersion des rejets radioactifs dans l'eau de mer. Les contaminations relevées sont très élevées.
La Corée est très inquiète et a protesté. Le Japon s'est exusé en disant qu'il n'avait pas le choix et il a promis d'être transparent.
Mardi 5 avril, le Japon qui n'avait pas de limite pour la contamination des produits marins a adopté d'urgence des règles. Il a choisi les mêmes seuils que pour les légumes : 2 000 becquerels par kilo en iode et 500 becquerels par kilo en césium. Des jeunes lançons ayant 4 080 bequerels par kilogramme d'iode ont été mesurés au Nord d'Ibaraki. D'autres avaient 526 becquerels de césium par kilogramme. Le gouvernement a promis de renforcer le contrôle de la raioactivité dans les produits marins.
Mardi midi 3 430 tonnes d'eau "légèrement" radioactive ont été rejetées en mer. TEPCo a annoncé avoir prélevé devant le réacteur n°2 le samedi précédent un échantillon d'eau de mer qui avait une concentration en iode 131 qui était à 7,5 millions de fois la limite. Voir les résultats complets. D'autres données du ministère de la recherche et de l'éducation etc sont disponibles ici.
Mercredi 6 avril à 5h38, la fuite du réacteur n°2 a été colmatée. Les données de la contamination de l'eau de mer du jour sont ici.
Jeudi 7 avril, la contamination de l'eau de mer en iode près de l'endroit où il y avait la fuite est encore 63 000 fois plus élevée que la limite (qui est de 40 Bq/l). Des poissons (jeunes lançons) pêchés ce jour à un kilomètre au large d'Iwaki avaient entre 470 et 580 becquerels de césium par kilogramme alors que la limite vient d'être fixée à 500 Bq/kg.
Samedi 9 avril, TEPCo a commencé à construire une clôture en acier pour retenir d'éventuelles fuites vers la mer. Ils ont commencé par la zone du réacteur n°2 où il y avait eu la fuite.
Mercredi 13 avril, un poisson avec 12 500 becquerels par kilogramme en césium a été pêché à 500 mètres au large d'Iwaki et à 35 km de la centrale. Un tableau rassemblant les données de mesure sur des poissons est disponible en ligne en anglais ici.
Vendredi 15 avril, TEPCO a jeté en mer 3 sacs de sable content 100 kg de zéolite, un minerai qui peut absorber des éléments radioactifs afin de réduire la contamination de l'eau de mer.
Samedi 16 avril, TEPCo a fait le bilan de ses rejets contrôlés en mer et a annoncé avoir rejeté 0,15 térabecquerels au lieu des 0,17 prévus initialement. Rappelons que cette quantité est faible par rapport à ce qui a été rejeté par la fuite du réacteur n°2.
Mais la contamination de l'eau de mer à l'intérieur du système de barrières mis en place à proximité du réacteur n°2 a soudainement monté ce jour. Cela semble indiquer que la barrière sert bien à contenir la radioactivité, mais aussi qu'il y aurait probablement encore des fuites vers la mer. Il y avait 260 000 becquerels d'iode radioactif par litre d'eau samedi matin, contre 42 000 la veille, soit 6 fois plus. La concentration en césium est aussi 4 fois plus forte que la veille. TEPCo va couler des sac de sable contenant de la zéolite pour absorber les contaminants.
Jeudi 21 avril, TEPCO a annoncé que la fuite d'eau maintenant colmatée du réacteur n°2 a entraîné un relargage estimé à 520 tonnes d'eau très radioactive, soit 4 700 térabecquerels (1 terabecquerel représente un million de millions de becquerels) ou 20 000 fois l'autorisation de rejet annuel. Plus précisément, il y avait 2 800 terabecquerels d'iode-131, 940 térabecquerels de césium 134 et autant de césium 137. Ce seul rejet mériterait d'être classé au niveau 5 ou 6 de l'échelle internationale INES, note le Yomiuri daté du 23 avril.
Lundi 25 avril, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a entériné cette évaluation et a publié son propre rapport détaillé sur la fuite du réacteur n°2 et son impact. Il est ici en anglais. La contamination de l'eau de mer baisse depuis que le fuite a été colmatée.
Mardi 3 mai, TEPCo a rendu public des résultats d'analyse des premiers sédiments marins prélevés vendredi 29 avril à quelques kilomètres de la centrale. A 15 km vers le nord, il y avait 1 400 becquerels de césium 137 par kilo et 1 300 becquerels de césium 134 par kilo de sédiment. A 20 km vers le sud, il y avait 1 200 becquerels par kilo pour chacun des césium. Ces sédiments sont aussi contaminés en iode 131 (entre 98 et 190 becquerels par kilogramme). Dans le même temps, les autorités n'ont rien trouvé dans les sédiments à 50 km au sud de la centrale. Les courants vont plutôt vers le nord.
TEPCo prétend aussi vouloir nettoyer la mer en pompant de l'eau et en la filtrant avec des zéolites qui captent certains radioéléments. En effet, malgré le colmatage de la fuite, les niveaux de contamination restent élevés. La compagnie ne peut exculre que la centrale fuit toujours dans la mer, à un moindre niveau que par le passé.
Vendredi 6 mai, d'autres données sur les sédiments marins sont apparues : 90 000 becquerels de césium 134, 87 000 becquerels de césium 137 par kilogramme. 52 000 becquerels d'iode 131 par kilogramme ont aussi été détectés. Les prélèvements ont été effectués entre 20 et 30 mètres de profondeur près d'un port lié à la centrale.
L'AIEA a annoncé que les rejets radioactifs en mer de Fukushima pourraient atteindre la côte nord-américaine d'ici un à deux ans, emportés par le Kuroshio (courant marin du Pacifique Nord).
-> Les seules mesures disponibles actuellement concernent l'eau de mer. Pour les êtres vivant dans la mer, il faut multiplier ces valeurs par un facteur de concentration. Quelques valeurs de facteurs de concentration sont données ici.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
Doses reçues par la population
Mercredi 23 mars, des calculs de dose cumulées à la thyroïde depuis l'explosion jusqu'au 23 mars minuit (heure locale) ont été présentés : il est possible que des enfants d'un an vivant en dehors de la zone des 30 km autour de la centrale aient reçu une dose supérieure à 100 millisieverts (attention, il question de dose pour un organe ici, pas de dose pour le corps entier dont il est question pour les travailleurs). La dose pour un adulte est plus faible. A partir de 100 millisieverts, il est recommandé de prendre du iodure de potassium (comprimé d'iode) pour se protéger des risques de cancer de la thyroïde. C'est 50 mSv en France. Les calculs ont été faits avec le System for Prediction of Environmental Emergency Dose Information (SPEEDI). Les calculs ont été faits en supposant que le bébé était tout le temps à l'extérieur. La quantité d'iode rejetée par la centrale a été estimée rétroactivement.
A Tokyo, le débit de dose moyen a augmenté à 0,155 microsieverts par heure contre 0,142 la veille. De même à Chiba où il est passé de 0,125 à 0,142 microsieverts par heure. Dans la ville de Fukushima, il est stable : 6,85 microsieverts par heure. Il y a 470 microsieverts par heure à l'entrée principale de la centrale.
Dans un article daté du lundi 28 mars, The Japan Times rapporte que de nombreuses femmes enceintes fuient la région du Tohoku, la plus exposée et même Tokyo, pour aller donner naissance à Osaka, voire plus loin.
Samedi 2 avril, les niveaux d'irradiation ambiants continuent à diminuer aux alentours de la centrale et à grande distance. Cela est dû à une baisse des rejets gazeux.
Dimanche 3 avril, le gouvernement a annoncé avoir fait examiné la thyroïde de 900 enfants et bébés (âgés de 1 à 15 ans) vivant autour de la centrale et qu'aucun signe d'affection n'avait été détecté.
Selon une estimation faite par le gouvernement et rendue publique le samedi 16 avril, c'est à Namie que la dose reçue par la population est la plus forte. Pendant les 3 semaines qui vont du 23 mars au 15 avril, la dose accumulée a été de 17 millisieverts alors que la limite annuelle pour la population est de 1 millisievert. Ces mêmes doses ont été de 9,85 millisieverts à Iitate et 0,495 millisievert à Minami-Sôma.
Mardi 19 avril, le gouvernement japonais a recommandé aux enfants de 13 écoles de la province de Fukushima de ne pas rester plus d'une heure par jour dans la cour et de bien se laver les mains, le visage et la bouche avant de rentrer en classe. Il leur est interdit de jouer avec le sable ou la terre. En effet, le débit de dose y est supérieur à 3,8 microsieverts par heure. Cette décision est basée sur un calcul de dose annuelle de 20 millisieverts alors que la limite pour le public est de 1 millisievert par an. La contamination des sols des cours des écoles de la province de Fukushima a été évaluée par les autorités locales et est disponible ici en japonais. Interrogés par les écoles, collèges ou lycées, nombreux sont les parents qui n'autorisent pas leurs enfants à avoir des activités à l'extérieur.
Le gouvernement a décidé de définir les zones d'évacuation avec le critère des 20 millisieverts par an, même pour les enfants, alors qu'un groupe officiel d'experts avait recommandé de diviser par deux cette limite pour les enfants. De nombreuses associations se sont élevées contre cette décision et ont interpelé les autorités. Voir leur lettre en anglais ici.
La veille, la National Nuclear Security Administration (NNSA) américaine a publié une carte faisant apparaître que la limite de dose annuelle de 1 millisievert pour la première année pouvait être dépassée par la population à des distances allant jusqu'à presque 80 km de la centrale accidentée. La dose peut dépasser les 20 millisieverts pour la première année jusqu'à une cinquantaine de kilomètres au Nord-Ouest. Cette carte est plus élaborée et détaillée que les cartes publiées par les autorités japonaises. La NNSA s'est basée sur des données recueillies en 334 heures de vol, 150 000 données au sol et 504 analyses d'air. En mettant une limite à 1 millisievert par an, la zone à évacuer devient énorme.
Le mardi 26 avril, après l'IRSN en France et la NNSA aux Etats-Unis, le gouvernement japonais a enfin publié une carte montrant les doses reçues par la population la première année en se basant que l'hypothèse qu'ils passent 8 heures par jour dehors. L'hypothèse retenue est que la dose à l'intérieur représente 40% de celle à l'extérieur. Cette carte est basée sur 2 138 points de mesure accumulés entre le 12 mars et le 21 avril et suppose que les rejets continueront jusqu'au 11 mars 2012 avec la même intensité qu'au 22 avril 2011. La carte est ici en japonais (la première carte donne les doses du 12 mars au 24 avril et la deuxième carte, les doses estimées du 12 mars 2011 au 11 mars 2012). Elle devrait être mise à jour régulièrement et ne devrait pas changer les zones d'évacuation. A Akogi Kunugidaira dans la commune de Namié, situé à 24 km de le centrale, la dose annuelle atteint 235,4 millisieverts.
Vendredi 29 avril, il reste encore 45 enfants à Iitate-mura (village situé à 40 km de la centrale et particulièrement contaminé), malgré les injonctions des autorités d'évacuer les enfants rapidement. Une mère de 41 an a expliqué au quotidien Mainichi qu'elle se souciait de la santé de son fils, mais qu'elle n'avait pas les moyens de partir et ne savait pas quoi faire. Le 4 avril, il y avait encore 662 enfants et 467 le 20 avril. Dans le district de Nagadoro, la dose annuelle est estimée à 62 millisieverts, au-dessus des critères d'évacuation (fixés à 20 mSv par an).
Ce même jour, le professeur Toshiso Kosako, qui avait été appelé comme conseiller du premier ministre le 16 mars, vient de claquer la porte pour protester contre les mesures prises par le gouvernement. Lors de sa conférence de presse, il critiqué :
- le refus des autorités de divulguer les prédictions de la contamination calculées par la météo ;
- le choix de remonter de 100 à 250 millisieverts la limite pour les intervenants sur le site de la centrale détruite ;
- la limite établie pour les écoles qu'il trouve trop laxiste (voir la pétition en haut de la page d'accueil) : elle n'est pas en accord avec les standards internationaux et a été déterminée en fonction de l'intérêt de l'administration du ministère de l'éducation.
"Il est très rare que des travailleurs du nucléaires soient exposés à 20 millisieverts par an" a-t-il déclaré. "D'un point de vue académique et d'un point de vue humanitaire, je ne peux pas accepter que des bébés et enfants soient exposés à de tels niveaux de radiation".
La Nuclear Safety Commission aurait accepté la limite de dose pour les enfants et bébés proposés par le ministère de l'éducation en deux heures sans appliquer les procédures nécessaires.
On a appris, le lundi 2 mai, que les programmes informatiques utilisés pour calculer la dispersion des gaz radioactifs et la dose reçue par les populations n'a pas fonctionné le 11 mars, jour du début de l'accident, à cause d'une coupure de courant généralisée. Il est possible que cela ait entraîné des retards dans l'évacuation des populations.
Pour se rattraper, le gouvernement japonais met en ligne régulièrement la direction et l'étendue du panache depuis le 29 avril. Mais les calculs sont faits en supposant qu'il y a un becquerel par heure qui sort de la centrale. Pour avoir de vraies valeurs, il faudrait connaître la quantité de gaz rejetés par heure qui n'est pas donnée. Ces simulations ont donc une utilité très réduite et ne permettent pas à la population d'estimer l'impact des rejets gazeux. Les cartes sont disponibles ici en anglais.
Le jeudi 5 mai, les parents d'élève de Fukushima ont créé un réseau pour protéger leurs enfants. Un compte-rendu est disponible en anglais ici.
Pendant ce temps, le silence des experts officiels français qui, jusqu'à maintenant, n'ont pas manqué de commenter la catastrophe, est pesant : n'ont-ils rien à dire sur la limite de dose appliquée aux enfants ?
-> Les cartes de doses reçues par la population issues de calcul du logiciel SPEEDI sont disponibles ici en anglais.
Doses reçues par les intervenants sur le site de la centrale
Dès le début de l'accident, des débits de dose de plusieurs millisievert par heure ont été détectées à proximité du réacteur (soit de l’ordre de 10.000 fois le bruit de fond radioactif naturel), alors que la dose maximale admissible pour la population est d’un millisievert par an.
TEPCo a expliqué que les intervenants sur le site étaient tous volontaires et qu'ils pouvaient partir quand ils voulaient. Mais la presse japonaise mentionne le cas des sous-traitants pour lesquels il est plus difficile de refuser s'ils veulent garder leur emploi.
Les conditions de vie sur le site de la centrale sont déplorables : deux repas minables par jour, 1,5 litre d'eau, des conditions de couchage spartiates. Un masque même pour dormir. Pas de bain ou douche...
Mardi 15 mars dans la journée un débit de dose de 400 millisieverts par heure a été mesuré à proximité du réacteur n°3 pendant l'incendie au niveau du réacteur n°4 ! La situation est devenue excessivement dangereuse pour les personnes sur place. Elle est ensuite retombée au niveau de l'ordre du millisievert par heure.
Jeudi 17 dans la journée, les niveaux étaient de nouveau de l'ordre de 400 millisieverts par heure. Plusieurs employés sont déjà hospitalisés. Dans soirée, il est retombé à 271 microsiverts par heure à la porte ouest de la centrale, laissant présager un effet des arrosages.
La limite travailleurs a été augmentée à 250 millisieverts (mSv) par le gouvernement. Le standard international en cas de crise grave est de 500 mSv. En temps normal, la limite pour les travailleurs au Japon est de 50 mSv par an et 100 mSv sur 5 ans. En cas de crise, le niveau est remonté à 100 mSv. L'armée et les pompiers ont aussi commencé à intervenir. Pour les militaires, la dose est limitée à 50 millisieverts. Pour les pompiers, la limite est de 30 millisieverts. Les intervenants ne semblent pas bénéficier d'une dosimétrie neutron individuelle malgré le fort rayonnement.
Dimanche 20 mars matin, 7 employés de TEPCo avaient reçu une dose supérieure à 100 millisieverts, la dose maximale habituellement admissible. L'un des ouvriers blessés lors de l'explosion du réacteur n°3 a été exposé a un débit de dose de 150 millisieverts par heure.
Jeudi 24 mars, 3 ouvriers ont été sévèrement irradiés alors qu'ils posaient un cable dans le bâtiment réacteur n°3. Deux ont été conduits à l'hôpital pour des brûlures aux pieds causées par le rayonnement bêta. Les doses reçues iraient de 173 à 180 millisieverts. De l'eau fortement contaminée serait entrée en contact avec leur peau, malgré les protections. Les deux personnes hospitalisées avaient des galoches en plastic, pas de bottes. Le troisième avait des bottes et n'a pas été contaminé. Le rayonnement à la surface de la flaque d'eau atteignait 400 millisieverts par heure, alors qu'il y avait 200 millisieverts par heure dans l'air. Ils seraient restés entre 40 et 50 minutes sur place.
TEPCo avait annoncé quelques millisieverts par heure et pas de flaque d'eau. Les ouvriers n'ont pas vérifié par eux-même. Le nombre total d'ouvriers exposés à des doses supérieures à 100 mSv est de 17 maintenant. Aucun n'a dépassé les 250 mSv.
Deux des trois ouvriers contaminés étaient des employés de TEPCo et le troisième un sous-traitant.
Les trois ouvriers n'ont pas tenu compte de l'alarme de leur dosimètre qui sonne à partir de 20 millisieverts, car, quand le site avait été inspecté la veille, il n'y avait pas d'eau et les niveaux d'irradiation de quelques millisieverts par heure.
Mais samedi 26 mars, TEPCo a reconnu qu'elle savait que le lieu où les ouvriers ont été irradiés était très irradiant et qu'elle n'avait pas transmis l'information aux personnes concernées. La compagnie avait détecté 200 millisieverts par heure le 18 mars.
TEPCo été critiquée car normalement, il y a toujours un accompagnateur pour vérifier la dose quand des ouvriers interviennent. Mais un cadre de TEPCo a expliqué : "en situation de crise, les problèmes se suivent. C'est devenu comme une zone de guerre. Je craignais ce genre d'accident".
Pour les deux ouvriers contaminés, la dose a été estimée entre 2 et 6 sieverts, selon le National Institute of Radiological Sciences in Chiba où ils sont en observation.
Lundi 28 mars, il y a maintenant 19 intervenants exposés à une dose supérieure à 100 millisieverts. 381 employés TEPCo et 69 d'autres compagnies ont pénétré dans la centrale lundi.
Vendredi 29 mars, il y avait environ 300 intervenants sur le site de la centrale, dont 250 sont des employés de TEPCo.
Jeudi 31 mars, la NHK a annoncé que tous les travailleurs n'étaient pas équipés de dosimètre individuel. TEPCo a expliqué que de nombreux dosimètres avaient été détruits lors du séisme et que dans certaines équipes, seul le chef était équipé. De 5 000 dosimètres avant le séisme, l'exploitant n'en avait plus que 320 après. Un ouvrier qui a travaillé au rétablissement de la ligne électrique a expliqué que les membres de l'équipe n'étaient pas toujours à proximité l'un de l'utre et qu'ils ont dû prendre des doses différentes sans qu'il sache combien. Le gouvernement japonais a rappelé que cette pratique était illégale.
Vendredi 1er avril, après s'être réprimandée, TEPCo a promis de fournir un dosimètre par intervenant. Ils sont maintenant 21 à avoir dépassé les 100 millisieverts. Un ouvrier est tombé dans la mer alors qu'il installait un tuyau dans la barge d'eau douce américaine. Il est en cours d'examen.
Dans un article du Japan Times du 3 avril, un employé d'un sous traitant de TEPCo qui est intervenu sur le site pour mettre des cables, dénonce les conditions de sécurité. Revenant sur la contamination sévère de deux ouvriers et l'irradiation d'un troisième, il critique le manque de supervision et de culture de sûreté : on ne travaille généralement pas les pieds dans l'eau. Il a aussi dénoncé le manque de dosimètres.
Il a réfuté les allégations selon lesquelles les interventions sur la centrale étaient extrêmement bien payées, quelques milliers d'euros par jour. Ce n'est pas le cas, a-t-il affirmé. Il y en a pour des années. Qui peut payer autant ?
Dimanche 3 avril, TEPCo a annoncé être en possession désormais de 920 dosimètres individuels. 500 d'entre eux viennent de la centrale de Kashiwazaki - Kariwa. TEPCo a aussi augmenté la ration alimentaire des intervenants. Ils passent de deux à trois repas par jour. Mais il y a toujours très peu de variété. Même si les conditions de vie se sont un peu améliorées avec l'eau et l'électricité, elles restent très difficiles.
Samedi 9 avril, l'agence Kyodo a annoncé avoir découvert que des sous-traitants de TEPCo ont refusé l'augmentation de limite de dose de 100 à 250 millisieverts pour leurs employés. Les trois ouvriers irradiés aux pieds le 24 mars a rendu tous les autres intervenants anxieux. Une autre compagnie a expliqué avoir retenu 80 millisieverts comme limite pour se garder une marge. Hitachi a choisi 200 millisieverts.
Mardi 12 avril, ils sont 700 à intervenir régulièrement sur la centrale pour tenter d'en prendre le contrôle.
Mercredi 13 avril, ils sont maintenant 22 intervenants à avoir reçu une dose supérieure à 100 millisieverts. La plus forte dose reçue est de 198,24 millisieverts.
Mardi 19 avril, avec l'arrivée du printemps et le réchauffement, les arrêts cardiaques sont une nouvelle menace pour les travailleurs. Ils ont chaud dans leur combinaison de protection et vont avoir de plus en plus chaud. Ils ne peuvent pas boire fréquemment avec leur masque. Il faisait déjà 22,5°C samedi 16 avril. La veille, un jeune travailleur a fait un malaise et a dû consulter un médecin.
Samedi 23 avril, ils sont maintenant 30 intervenants à avoir dépassé les 100 millisieverts à la centrale de Fukushima. Les personnes dont la dose reçue approche les 200 millisieverts sont affectées à des tâches moins pénalisantes en terme de dose.
Mercredi 27 avril, 3 femmes employées de TEPCo auraient dépassé la limite de dose autorisée pour les femmes qui est de 5 millisieverts pour une période de 3 mois. Cette limite plus basse que pour les hommes tient compte du fait que les femmes peuvent être enceintes. Une d'entre elles aurait reçu une dose de 17,55 millisieverts, dont une partie due à de la contamination interne. Il y aurait 19 femmes à la centrale.
Jeudi 28 avril, le gouvernement envisage de changer la limite de dose pour les travailleurs du nucléaires en dehors de la centrale de Fukushima. Acruellement, la limite est de 50 millisieverts par an et 100 millisieverts sur 5 ans. Mais nombre d'entre eux ont été envoyés à Fukushima où ils ont atteint, voire dépassé la limite annuelle et ne peuvent retourner travailler dans leur centrale d'origine. Il y a un risque de manquer de main d'oeuvre qualifiée sur les autres installations. La limite de 100 millisieverts ne devrait pas changer.
Samedi 30 avril, TEPCo a rendu publiques les doses reçues par les deux ouvriers qui avaient été fortement contaminés aux pieds : la sommes des doses reçues par irradiation externe et par contamination interne dépasse les 200 millisieverts. Pour l'un d'entre eux, elle est de 240,8 millisieverts, juste sous la limite de 250 millisieverts fixée par le gouvernement. Pour l'autre, c'est 226,6 millisieverts.
TEPCo a par ailleurs expliqué que les ouvriers dont la dose dépassait 150 millisieverts n'intervenaient plus sur le site de la centrale de Fukushima dai-ichi. Ils sont 8 dans ce cas. 11 autres ont reçu une dose comprise entre 100 et 150 millisieverts.
Le communiqué de TEPCo est disponible en anglais.
Dimanche 1er mai, TEPCo a confirmé qu'une deuxième femme a reçu une dose supérieure à 5 millisieverts en 3 mois : 7,49 millisieverts. Pendant ce temps, les autorités permettent 20 millisieverts par an pour les enfants...
Il y aurait actuellement 1 000 personnes sur le site de la centrale. TEPCo cherche des candidats parmi les personnes qualifiées pour en avoir plus. Le potentiel est de 3 000 personnes.
Le mardi 3 mai, il y avait 1 312 personnes sur le site de la centrale, la plupart des sous-traitants de TEPCo. Beaucoup sont inquiets à cause de la radioactivité et se plaignent des conditions de travail. Il est de plus en plus difficile de trouver des intervenants. Ceux qui sont déjà passés sur le site rechignent à y retourner. Après la forte contamination des trois ouvriers, les familles font aussi pression pour retenir leur proche.
Ce pose aussi le problème des nombreux débris radioactifs qui jonchent le sol suite aux explosions et qui risquent d'irradier les intervenants à proximité. TEPCo tarderait à déblayer le site.
Mercredi 4 mai, on a appris que TEPCo avait négligé de mesurer la radioactivité dans la pièce où les deux femmes ont été contaminées pendant les deux semaines qui ont suivi l'accident. 200 personnes passent par ce bâtiment par jour, qui est situé à 200 m au Nord-Ouest de la centrale.
La compagnie a promis d'améliorer les conditions de travail sur le site : meilleure nourriture et hébergement plus décent.
Samedi 7 mai, TEPCo a annoncé avoir commencé à faire passer des examens médicaux aux 800 intervenants qui ont passé plus d'un mois sur le site de la centrale de Fukushima. Les 30 personnes exposées à plus de 100 millisieverts n'avaient encore pas vu un médecin, à l'exception des trois très contaminés.500 d'entre eux sont des employés de TEPCo et 300 autres, des sous-traitants.
Autres informations
Le premier séisme qui a declenché la catastrophe avait une magnitude 9,0, ce qui représente une force exceptionnelle. Il a été suivi un peu plus tard par un tsunami d'une hauteur de 14 mètres au niveau de la centrale de Fukushima dai-ichi. Des sismologues, comme Shimamura Hideki, remettent en cause la magnitude du séisme. TEPCo a ré-estimé la hauteur de la vague à 15 mètres début avril. L'alerte au tsunami a été levée lundi 14 mars.
Selon une estimation publiée le vendredi 1er avril, les accélérations subies par les sous-sols des réacteurs 2, 3 et 5 étaient respectivement de 550, 507 et 548 gals dans la direction est-ouest, soit beaucoup plus que ce qui avait été envisagé. Ces chiffres peuvent évoluer car toutes les données n'ont pas encore été analysées. (1 gal = 1 cm/s2) Les données sont disponibles en anglais sur le site de TEPCo.
Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement japonais a installé une cellule de crise dans les locaux mêmes de TEPCo afin de pouvoir être bien informé. Elle est présidée par le premier ministre en personne !
Mardi 15 mars l'ASN, a estimé que l'accident de la centrale nucléaire japonaise relève désormais du niveau 6 sur une échelle de 7. Elle a été suivie par son homologue américaine. 7 correspond à Tchernobyl. Ce niveau était évalué à 4 par les autorités japonaises. Il a été remonté au niveau 5 vendredi 18 mars, pour les réacteurs 1, 2 et 3. L'accident du réacteur n°4 a, quant à lui, été reclassé au niveau 3.
La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1 térabecquerel correspond à 1012 bequerels, soit un million de millions). Cela entraîne un niveau 6 pour l'accident. A Tchernobyl, accident de niveau 7, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions de térabecquerels.
Mardi 12 avril, la NISA a réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à Tchernobyl. Elle a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000 térabecquerels par heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 1012 becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient actuellement inférieurs au térabecquerel par heure.
Pour la première fois depuis le début de la catastrophe, le lundi 25 avril, une conférence de presse commune entre le gouvernement, TEPCO, la NISA et la Nuclear Safety Commission of Japan (NSC) a été tenue, officiellement pour éviter les répétitions et les annonces divergentes. 250 journalistes étaient présents pour cette première, mais rien de bien nouveau n'a émergé. Tous les journalistes, ne sont pas convaincus, prétextant que c'est de leur ressort de vérifier et confronter les informations et craignent un lissage par le bas. Les soupçons de liens troubles entre l'exploitant et les autorités seront renforcés.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé renoncer à toute embauche pour le moment et va couper dans les rémunérations de ses cadres et dirigeants. Le syndicat a accepté.
Un article du Asahi daté du mercredi 4 mai (version anglaise) rapporte que selon des sources gouvernementales, le montant des compensations s'élèverait à 33 milliards d'euros. TEPCo devrait en prendre 50% à sa charge. Il ne s'agit que d'une première estimation puisque la catstrophe n'est pas terminée. Cela entraînera une augmentation de la facture électrique pouvant aller jusqu'à 20% pour TEPCo et 2% pour les autres compagnies de production d'électricité qui devront aussi mettre la main au portefeuille.
Et le Asahi du vendredi 6 mai (version anglaise) d'ajouter que TEPCO fait un lobbying intense pour limiter les compensations à payer. Le gouvernement a mis en place un comité qui doit établir des règles claires et le montant des compensations. TEPCo essaye de faire pression sur ce comité, ce qui pourrait menacer sa crédibilité.
Au début des opérations de secours, les autorités ont rapidement manqué d'essence dans la région sinistrée et ont dû demander à la population de limiter les pleins d'essence. La priorité doit être donnée aux secours. Dans la zone sinistrée, l'essence a été rationnée pendant quelques temps.
Une élévation de la radioactivité ambiante a été détectée dimanche 13 mars matin à la centrale d'Onagawa, située à une centaine de kilomètres au Nord de celles de Fukushima. La compagnie d'électricité du Tohoku, l'exploitant, mentionne des niveaux ayant atteint une vingtaine de microsieverts par heure dans une balise de surveillance. Il est fort probable que la radioactivité viennent de Fukushima. La situation est redevenue "normale" dans la soirée.
Dans la soirée de dimanche 13 mars, on a appris qu'un réacteur de Tokaï-mura avait aussi perdu son système de refroidissement. Le système de secours serait actif.
Le 20 avril, le bilan officiel est de 14 063 morts en incluant les victimes des répliques du 7 et 11 avril. 84% des corps ont été identifiés. Il y a toujours 13 691 disparus et 2 285 blessés. Plus de 88 000 maisons et bâtiments ont été complètement ou partiellement détruits. Il y a encore 133 000 personnes dans des abris. Environ 92,5% des victimes sont mortes noyées (d'après les autopsies faites sur 13 135 cadavres).
120 000 personnes ont été engagées dans les opérations de secours.
Les bilans effectués par l'OMS sont disponibles ici.
Les opérations de recherche dans la zone des 20 km autour de la centrale sont rendues très difficiles par la radioactivité ambiante. Au 31 mars, un millier de cadavres radioactifs ne peuvent pas être évacués de la zone car ils sont trop radioactifs. Ni la crémation, ni l'enterrement ne sont possibles.
Les autorités japonaises ont présenté dimanche 13 mars au soir un plan drastique de gestion de la pénurie d'électricité, annonçant des coupures programmées par tranche de trois heures à partir de lundi et jusqu'en avril. Une grande partie des annonces télévisées concerne ces coupures. Jeudi 17 mars, Tokyo a frolé le black-out à cause d'une vague de froid qui a augmenté la demande en électricité.
Face à la pénurie, plusieurs compagnies d'électricité veulent accélérer le redémarrage de réacteurs arrêtés pour maintenance sans revoir leur tenue face à un séisme de magnitude élevée. Le cas du réacteur n°3 de Hamaoka, exploité par Chubu Electric Power, est particulièrement source d'inquiétude. Les autorités locales et les habitants sont farouchement opposés au redémarrage de ce qu'ils qualifient le réacteur le plus dangereux de la planète car il est proche de l'épicentre du grand tremblement de terre prédit pour la région du Tokai. La compagnie se veut rassurante et met en avant les risques de coupure si l'été est aussi chaud qu'en 2010. Fin avril, elle s'est lancée dans une opération de séduction pour obtenir les faveurs du public.
Le vendredi 6 mai, le premier ministre a demandé l'arrêt des 3 réacteurs de la centrale de Hamaoka. Cette fermeture n'est pas définitive : le temps de renforcer les protections contre les séismes et tsunamis. Cette demande n'entre pas dans un cadre légal et la compagnie pourrait refuser. La compagnie s'est engagée à renforcer les défenses de la centrale : les générateurs de secours ont été surélevés, des cables électriques et des pompes de secours ajoutés. Le pilier des améliorations est un mur anti-tsunami de 15 m de haut qui doit être prêt pour 2013. Samedi 7 mai, le conseil exécutif de Chubu Electric Power Co, l'exploitant, n'a pas réussi à se mettre d'accord. Ils devraient se réunir à nouveau le dimanche 8 mai. C'est la seule centrale nucléaire de ce producteur d'électricité.
La centrale de Hamaoka est dans la zone 60 Hz. Sa fermeture ne devrait pas affecter Tokyo et la zone dévastée.
Lundi 9 mai, Chubu Electric Power Co a décidé de suspendre la production d'électricité à la centrale de Hamaoka, conformément à la demande du premier ministre.
Le destin de la centrale de Fukushima dai-ni n'est pas encore fixé. Le 8 mai, ni le gouvernement, ni TEPCo n'avaient encore décidé.
Une épidémie de rhumes a eu lieu dans les centres d'hébergements temporaires bondés et parfois non chauffés.
Une semaine après le début des catastrophes, vendredi 18 mars, à 14h46, le pays a respecté une minute de silence. De même le lundi 11 avril, un mois après.
Un jeune Tokyoïte de 25 ans qui n'avait rien à faire là a essayé de pénétrer dans la centrale vendredi 1er avril.
La magasine AERA du 16 avril explique qu'il est fort probable que la compagnie TEPCo ne survive pas à la catastrophe. Le gouvernement envisagerait de démanteler la compagnie : après avoir pris le contrôle et sa mise en faillite, il restructerait ce qui en reste. Il y a aussi des propositions de supprimer la forte influence de la compagnie sur le pouvoir politique et les médias. D'autres suggèrent de confisquer les avoirs et les salaires des dirigeants en faveur des victimes du tremblement de terre. Mais la compagnie bénéficie toujours de forts soutiens dans la classe politique qui font tout pour contrecarrer ces propositions radicales.
Nous essayerons de compléter les informations contenues dans cette page en fonction de l’évolution des évènements.
~~~~~~~~ Compléments ~~~~~~~~~
Réacteurs nucléaires
Il y a deux centrales de Fukushima : Fukushima dai-ichi (n°1) avec 6 réacteurs à eau bouillante et Fukushima dai-ni (n°2) avec 4 réacteurs. Les réacteurs n°4 à 6 de Fukushima dai-ichi étaient déjà arrêtés avant le tremblement de terre. Les deux centrales sont séparées de 12 km et appartiennent toutes les deux à la compagnie d'électricité de Tokyo (TEPCo en anglais).
La centrale d'Onagawa regroupe 3 réacteurs à eau bouillante et est exploitée par la compagnie d'électricité du Tohoku. Cette centrale a subi une secousse supérieure à ce qui était prévu lors d'une forte réplique qui a eu lieu de 7 avril 2011 : une accélération verticale de 476,3 gals a été enregistrée alors que la centrale a été conçue pour une accélération de 451 gals maximum (1 gal = 1cm/s2). Le 11 mars, ce même détecteur avait enregistré 439 gals.
Le New York Times propose une animation très claire montrant la structure du réacteur de Fukushima dai-ichi.
La NRC américaine propose une description de réacteurs à eau bouillante.
Selon TEPCo, il y aurait 4 546 grappes de barres de combustibles usés à refroidir dans les 6 réacteurs de la centrale.
Comme prévu, ces centrales se sont arrêtées automatiquement lors du séisme. Mais, même arrêté, le combustible de la centrale dégage de la chaleur. Il faut de l'eau, des pompes et donc de l'électricité pour refroidir le coeur. Les générateurs de secours n'ayant pas fonctionné, la température et donc la pression ont augmenté avec un risque d'endommager l'enceinte de confinement.
Une trop forte augmentation de la température peut faire fondre la gaine des pastilles de combustible qui retient les produits de fission radioactifs. La présence de césium 137 relevée dans les rejets gazeux laisse penser que le coeur du ou des réacteurs a commencé à fondre. Si le combustible fondu se reconcentre, on peut craindre le redémarrage d'une réaction nucléaire en chaîne et une explosion nucléaire.
Contrairement aux coeurs des réacteurs, les piscines d'entreposage des combustibles usés ne sont pas confinées. Si ces combustibles ne sont plus refroidis et que la gaine fond, les radioéléments sont en contact direct avec l'air et peuvent être dispersés. C'est pourquoi les piscines posent plus de soucis actuellement. En cas d'incendie ou de relargage de gande ampleur, les employés ne pourraient plus accéder au site et tenter de contrôler les réacteurs.
En France, ces piscines ne sont pas mieux protégées.
Accident nucléaire
De nombreux autres sites Internet suivent l'évolution en continu de la catastrophe nucléaire :
- au Japon, mais en anglais, par Greenaction à Kyoto, association avec laquelle nous avons des liens très serrés;
- en France, Enerwebwatch, qui recense tout ce qui apparaît sur internet ;
- au Etats-Unis, le New York Times ;
- en France, l'ASN et l'IRSN ;
- au niveau international, l'AIEA.
La centrale accidentée est déjà visible sur google-earth.
Une webcam permet de voir le site de la centrale.
Les photos fournies à la presse par TEPCo sont ici.
Des images satellites de la centrale avant et pendant la catastrophe sont disponibles ici.
Des photos aériennes de grande qualité sont disponibles ici.
Les photos du quotidien Asahi sont visibles ici et les archives des jours précédents ici.
Une vidéo prise par un drone peut être visualisée en trois parties ici.
Les niveaux de radiation mesurés par plusieurs balises autour des centrales de Fukushima sont visibles ici. Cependant, les données semblent s'arrêter au 12 mars. La courbe bleue continue indique le niveau de radiation en nGy/h. Le graphe du haut est sur 24h, celui du milieu sur une semaine et celui du bas sur 1 mois. La courbe en pointillés correspond au maximum enregistré par le passé.
Pour changer de balise, il faut cliquer sur la carte, mais nombreuses semblent inopérantes.
Les débits de dose sur le site de la centrale sont disponibles ici.
Les conditions météo sur place peuvent être consultées en français ici.
Lors d'une catastrophe nucléaire, la contamination des populations passe par trois phases qui peuvent se chevaucher :
- d'abord, l'exposition directe aux gaz du panache radioactif via la respiration. Quand les rejets s'arrêtent, ce mode d'exposition diminue rapidement.
- puis l'exposition aux dépôts sur les plantes : les polluants radioactifs passent directement dans la plante via les feuilles. C'est ce que l'on observe en France avec la contamination de l'herbe ou au Japon avec les légumes feuilles. Cette phase dure le temps d'une récolte si les rejets s'arrêtent.
- Enfin, il y a la contamination durable des sols et le transfert aux végétaux par les racines, puis à toute la chaîne alimentaire. Cette phase peut durer très très longtemps.
A cela s'ajoute la pollution marine qui est conséquente et durable pour cette catastrophe.
Les critères de l'AIEA en cas d'accident nucléaire sont disponibles ici en anglais.
En 2007, le sismologue Katsuhiko ISHIBASHI avait forgé le mot "genpatsushinsai" ou "désastre sismo-nucléaire" qu'il craignait.
A Three Miles Island, il a fallu 6 ans pour pouvoir inspecter le coeur et comprendre ce qui s'est passé.
Informations diverses
Tous les tremblements de terre qui ont eu lieu au Japon depuis le 11 mars sont répertoriés ici. Il y en a eu plus de 1 000.
De nombreuses données sismiques sont disponibles ici.
Des images satellites et une cartographie de l'impact du tsunami sont disponibles ici.
Une des raisons des problèmes d'approvisionnement électrique actuels vient du fait qu'une partie du Japon (Kansai) utilise du 60 Hz alors qu'une autre partie (Kanto) utilise du 50 Hz. Il n'y a que trois transformateurs entre les deux régions et il est donc difficile de transférer de l'électricité d'une partie à l'autre. Seuls un million de kilowatts peuvent être transférés vers l'Est, une fraction de la capacité perdue par TEPCO lors du tremblement de terre du 11 mars qui est de 21 millions de kilowatts.
De plus, seuls 3 réacteurs sur 7 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa aussi exploitée par TEPCo et endommagée par le tremblement de terre de 2007 fonctionnent.
L'industrie agro-alimentaire japonaise a été frappées par de nombreux scandales : du riz non consommable mis sur le marché, de la vande importée labellisée japonaise... La population n'a pas confiance dans le système de surveillance.
Articles de l'ACRO en ligne
pour comprendre la radioactivité :
- La radioactivité expliquée aux enfants (2011)
- Notions de base de radioactivité, fiche technique
- La contamination et l'irradiation, fiche technique
- Exposé sur la radioactivité et ses effets (pdf, 2011)
- Définition des zones contaminées en Biélorussie (1991) Plus de détails ici
et sur des évènements passés au Japon :
- A propos des falsifications de TEPCo dans le passé
- A propos de l'accident de Tokai-mura le 30 septembre 1999
- A propos du tremblement de terre de 2007 et de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa (juin 2008)
lundi 9 mai 2011, 19h30, heure française
Arco
Centrale Nucléaire de Fukushima dai-ichi
Actualités Japon
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Sommaire
- Evacuation des habitants
- Défis
- Réactions nucléaires ?
• Réacteur n°1
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°3
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°2
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°4
- Chronologie des évènements
- Etat actuel du réacteur
• Réacteur n°5 et 6
- Etat actuel des réacteurs
• Radioactivité au Japon
- Contamination de l'eau
- Contamination de l'alimentation
- Contamination des sols
- Contamination de la mer
- Doses reçues par la population
- Doses reçues par les intervenants
• Autres informations
• Compléments
L’accident de fusion du cœur est le plus craint par l’industrie nucléaire. Après le tremblement de terre d’une magnitude exceptionnelle et le tsunami qui ont frappé le Nord Est du Japon, lafusion partielle du coeur a eu lieu dans trois des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi où la situation est encore incertaine. Elle aussi peut-être eu lieu dans la piscine de combustible du réacteur n°4.
Nous tentons, sur cette page de suivre les évènements en nous basant essentiellement sur la presse japonaise, les communiqués officiels de l'exploitant et des autorités japonaises. Merci aux nombreux contributeurs qui nous signalent des informations intéressantes. La crise s'installe dans la durée et il nous faut tenir : les mises à jours, faites entièrement bénévolement, ne seront pas aussi fréquentes que dans les premiers jours...
Notre pensée va d’abord aux nombreuses victimes et leurs proches. Nous saluons aussi le courage des employés de la centrale qui font le maximum pour éviter le pire dans une situation de désastre. Outre les problèmes personnels qui doivent les frapper dans ces circonstances, les employés de la centrale prennent des risques. En cas d’explosion, ils seraient les premiers touchés. Il a aussi été relevé aussi des taux d’irradiation très élevés à proximité du réacteur. De plus, les conditions matérielles dans lesquelles ils interviennent sur le site sont déplorables : deux repas par jour, pas de couchage correct, stress...
La situation est très grave. Le système de refroidissement de secours de plusieurs réacteurs, tous à l’arrêt, n’a pas démarré suite à l'inondation liée au tsunami. Le cœur a commencé à s’échauffer et la pression a augmenté. Les populations riveraines ont été évacuées, d’abord dans un rayon de 3 km, puis 10 et maintenant 20 km en fonction de l’évolution. Et cela dans des conditions extrêmement difficiles. Entre 20 et 30 km, les habitants ont été confinés, puis invités à évacuer s'ils le voulaient.
Un tsunami d'une telle ampleur n'avait pas été prévu par l'industrie nucléaire et l'autorité de sûreté. Une perte simultanée de l'alimentation électrique et de l'eau non plus. La centrale était mal conçue et les procédures d'urgences inadéquates. Par exemple les pompes de refroidissement ont été placées du côté de la mer sans être protégées. Elles étaient mieux protégées à la centrale dai-ni. Il n'y avait pas de mur de protection comme à la centrale n°2 de Tokai. Des mauvaises décisions ont aussi été prises au début de la catastrophe. Cette analyse arrive malheureusement trop tard... Selon le Wall Street Journal, il n'y avait qu'un seul téléphone satellitaire à la centrale, et un seul brancard.
C'est sans rire que le PDG de TEPCo a annoncé jeudi 31 mars que la centrale ne sera plus utilisée et devra être démantelée. Le gouvernemnt japonais estime maintenant que cela prendra des mois avant de pouvoir prendre le contrôle de la centrale et limiter, voire arrêter, les rejets dans l'environnement.
Les répliques sismiques se succèdent et il n'est pas impossible qu'une autre secousse de forte magnitude aggrave la situation.
Dimanche 17 avril, TEPCo a annoncé qu'elle en avait pour 6 à 9 mois pour prendre le contrôle du refroidissement des réacteurs et des piscines et arrêter les rejets dans l'environnement. La feuille de route de TEPCo est ici en anglais. Le plus urgent est de réduire le risque d'explosion hydrogène. Le gouvernement a annoncé qu'il prendrait sa décision à propos des zones évacuées quand les rejets auront cessé. TEPCO ne garantit pas pouvoir se tenir à sa feuille de route.
Evacuation des habitants
Mardi 15 mars matin, alors que la situation était extrêment critique à la centrale, il restait 354 personnes à évacuer dans le rayon des 20 km. Ce sont par exemple des personnes hospitalisées. L'évacuation a finalement eu lieu pendant la journée de mardi. Deux personnes hospitalisées sont mortes pendant l'évacuation. Selon la télévision japonaise, il resterait quelques personnes dans la zone d'évacuation qui ont refusé de partir. Etant isolées du monde, personne ne sait comment elles vivent.
Les secours à la recherche des victimes du tremblement de terre et du tsunami ne peuvent pas opérer dans la zone d'évacuation, ce qui rend difficile la recherche des disparus. Un millier de corps radioactifs ne peuvent pas être évacués de la zone.
Toujours mardi 15 matin, le mot "Tchernobyl" a commencé à apparaître dans les déclarations officielles... pour dire que c'est moins grave.
Mercredi 16 mars, l'ambassade des Etats-Unis à Tokyo a recommandé aux citoyens américains l'évacuation d'un périmètre de 50 miles (80 km) autour de la centrale de Fukushima. Samedi 19 mars, plus de mille patients hospitalisés ont été évacués de la zone de sécurité située dans un rayon de 20 à 30 km.
Vendredi 25 mars, les autorités ont encouragé les habitants confinés dans la zone comprise entre 20 et 30 km autour de la centrale à évacuer car les rejets radioactifs vont continuer pendant longtemps. Le même jour, 25 membres du parlement avaient signé une lettre demandant aux autorités d'évacuer les enfants et les femmes enceintes de cette zone. Les villes et villages aux abords de la zone d'évacuation se vident petit à petit. Environ la moitié des habitants de Iitate où des niveaux élevés de césium ont été détectés, sont partis (à la date du vendredi 25 mars). 50 000 habitants sur 340 000 auraient aussi quitté Iwaki à la même date. La population de Minami-Soma (Soma sud) est passée de 70 000 à 20 000.
Lundi 28 mars, les autorités ont appelé la population à ne pas pénétrer dans la zone des 20 km pour récupérer des affaires. Après deux semaines, il resterait une soixantaine de personnes dans la zone interdite : des personnes âgées ou des agriculteurs qui ne veulent abandonner leur animaux.
Le maire de Minami Soma (Soma Sud) a posté un message émouvant sur Internet pour témoigner des conditions de vie des personnes confinées. Voir le message sur Youtube sous-titré en anglais.
Une vidéo prise le 3 avril dans la zone interdite est disponible sur Youtube. C'est en japonais avec quelques sous-titres en anglais.
Mardi 5 avril, les habitants évacués ont demandé l'autorisation de retourner brièvement chez eux pour prendre des effets personnels. Etant partis en catastrophe pour une courte durée, ils n'ont pratiquement rien emporté et manquent de tout. De fait, beaucoup d'habitants sont déjà retourné illégalement dans la zone et le gouvernement hésite à l'interdire complètement. Ils s'inquiètent aussi de l'indemnisation s'ils ne peuvent jamais rentrer.
Plus de 10 000 animaux, essentiellement des bovins, mais aussi des porcs, poulets et autres animaux d'élevage privés d'eau et de nourriture ont été abandonnés lorsque le gouvernement a ordonné l'évacuation. Nombreux sont les éleveurs qui bravent les interdits pour nourrir leurs animaux. Un a été exposé à 5 millisieverts (5 fois la limite annuelle) lors d'une de ses visites.
Lundi 11 avril, les autorités ont décidé d'étendre la zone d'évacuation à plusieurs communes. Les habitants de Katsurao, Namie, Iitate, d'une partie de Kawamata et de Minamisoma sont priés de partir d'ici un mois. Ce même jour, l'ACRO a publié des résultats de mesure qui confirment la nécessité d'évacuer Iitate et Kawamata. Ces communes sont dans un rayon de 40 km environ.
Le Jeudi 21 avril, le gouvernement a interdit l'accès à la zone des 20 km autour de la centrale. Les 80 000 personnes concernées ne sont plus autorisées à retourner chez elle. Seul un membre par famille peut retouner durant deux heures pour récupérer des effets personnels à condition d'être équipé de vêtements de protection et d'un dosimètre individuel. Les familles dont le logement est situé dans un rayon de 3 kilomètres de la centrale ne bénéficieront pas de ce droit de retour très restreint.
Environ 30 000 porcs, 600 000 poulets et 3 000 vaches sont abandonnées à leur triste sort dans cette zone des 20 km. Certains d'entre eux sont morts de faim dans leurs enclos, d'autres ont été lachés dans la nature, mais tous n'arrivent pas à se nourrir par eux-même tant ils sont dégénérés. Certains fermiers ont demandé de les abattre plutôt que de les laisser mourir de faim, mais ce n'est pas possible tant qu'il y a des fuites radioactives.
Vendredi 22 avril, le premier ministre a confirmé l'évacuation de plusieurs municipalités en dehors de la zone des 20 km d'ici la fin mai. Si les populations restent sur place, la dose reçue peut dépasser les 20 millisieverts la première année. Dans les autres municipalités de la zone des 20 à 30 km, les populations restantes devront se tenir prêtes à fuir en cas d'aggravation soudaine à la centrale. C'est le cas en particulier de Hirono et Naraha, du village de Kawauchi, et des parties de Tamura et Minamisoma. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes vulnérables doivent déjà partir. Dans le même temps, le confinement a été levé dans cette zone.
Il y a 10 000 personnes à évacuer, mais 6 000 seraient déjà parties. Le gouvernement réfléchit aussi à l'évacuation des 10 000 vaches de la zone.
Lundi 25 avril, le gouvernement a annoncé que les personnes désirant retourner chez elles pourront le faire courant mai, pendant une durée qui ne doit pas dépasser les 5 heures de façon à ne pas dépasser la dose de 1 millisievert. Ils n'auront pas le droit de rapporter de la nourriture ou un animal. Le gouvernement a aussi annoncé qu'il va abattre les animaux abandonnés.
L'évacuation d'Iitate est plus compliquée que prévu : les habitants se sont organisés en association le mercredi 27 avril et demandent à TEPCO de fortes compensations et la décontamination de leur village. Se pose aussi le problème d'un hospice pour personnes âgées atteintes de démence sénile avec ses 107 résidents, dont une trentaine de grabataires. Etant donné leur état, il vaudrait mieux ne pas les évacuer, mais comment faire avec le personnel soignant ?
45 personnes parmi 440 patients de l'hôpital (340) et de l'hospice (100) adjacent de Futaba à Okuma sont décédés après l'évacuation forcée. Les autorités sont en train d'enquêter pour comprendre pourquoi 90 patients ont été abandonnés sur place. Après le tremblement de terre et la coupure d'électricité suivis de l'ordre d'évacuer, le 12 mars, 209 personnes en mesure de marcher sont parties avec le personnel. Les grabataires et les personnes handicapées n'ont pas pu suivre. Le directeur de l'hôpital aurait alerté les autorités qui ne sont intervenues que le 14 mars. Entre temps, les patients abandonnés étaient dans un état déplorable. Ils souffraient de déshydratation car ils n'avaient rien eu à manger pendant 3 jours. L'abri supposé les accueillir n'avait aucune structure médicale. 10 sont décédés pendant ou après l'évacuation. 21 autres sont partis le 15 mars en bus pour l'hôpital d'Aizu. 6 autres sont décédés dans les jours qui ont suivi. Le 6 avril la police a découvert 4 corps à l'hôpital de Futaba. Ils n'ont jamais été évacués. Pour l'un d'entre eux, le certificat de décès mentionne : "décédé le 14 mars d'un cancer du poumon". D'autres patients, évacués vers d'autres lieux sont aussi décédés. (D'après une enquête publiée dans le quotidien Mainichi du 26 avril)
Jeudi 28 avril, 45 personnes résidaient toujours dans la zone interdite des 20 km, malgré les injonctions des autorités d'évacuer. De la nourriture leur serait fournie une fois par semaine pour qu'ils ne meurent pas de faim.
Vendredi 29 avril, il reste encore 45 enfants à Iitate-mura (village situé à 40 km de la centrale et particulièrement contaminé), malgré les injonctions des autorités d'évacuer les enfants rapidement. Une mère de 41 an a expliqué au quotidien Mainichi qu'elle se souciait de la santé de son fils, mais qu'elle n'avait pas les moyens de partir et ne savait pas quoi faire. Le 4 avril, il y avait encore 662 enfants et 467 le 20 avril. Dans le district de Nagadoro, la dose annuelle est estimée à 62 millisieverts, au-dessus des critères d'évacuation (fixés à 20 mSv par an).
Dimanche 8 avril, le gouvernement a autorisé l'industrie de pêche à naviguer au-delà de 30 km de la centrale pour pêcher ou pour retirer des débris ou décombres dus au tsunami.
Défis
Afin de conserver l’intégrité de l’enceinte de confinement, qui doit garantir le confinement du combustible, des relargages de gaz radioactifs ont eu lieu. A cela s'ajoute la vapeur d'eau dégagée par les piscines de combustibles usés et les fuites des coeurs de réacteur. De fortes contaminations de l'environnement, notamment en iode et césium, ont été relevées. Voir plus bas.
Il a été annoncé jeudi 17, que malgré la situation radioactive, tout était fait pour apporter de l'électricité au plus vite vers la centrale. Après avoir été attendue pour jeudi après midi, tarde à être rétablie. Cette électricité permettra peut-être de remettre en route de circuits de refroidissement classiques pour les réacteurs pas trop endommagés. Cela pourrait être le cas du n°2. Voir plus bas. Mardi 22 mars, les 6 réacteurs étaient reliés à une source électrique extérieure au site.
TEPCo a annoncé utiliser de l'eau douce à la place de l'eau de mer depuis le Samedi 26 mars dans les 3 réacteurs endommagés. L'eau de mer est plus corrosive et le sel peut bloquer des vannes ou robinets. La compagnie espère pouvoir utiliser rapidement de l'eau douce pour les piscines aussi. Une barge d'eau douce est partie des Etats-Unis pour alimenter la centrale et est arrivée le 1er avril. Une autre suit.
L'eau est devenue le problème n°1 : il en faut beaucoup pour refroidir les réacteurs et les piscines, mais on ne peut pas la rejeter car elle est très radioactive. Les cuves de stockage sont pleines et il faut l'évacuer. Plusieurs options sont étudiées en ce moment, dont celle de faire venir un pétrolier ou de creuser un immense réservoir... Les galeries souterraines inondées qui aussi ont recueilli involontairement l'eau jusqu'à maintenant sont presque pleines : 10 000 tonnes (le 30 mars 2011) pour un volume total de 13 300 tonnes environ. Il y a des cables électriques et des tuyaux dans ces galeries qui doievnt donc être asséchées avant de remettre l'électricité. Vendredi 1er avril, il est question de 13 000 tonnes d'eau à évacuer. TEPCo compte utiliser une grande barge (faisant 136 mètres sur 46 et d'une capacité de 10 000 tonnes) amarrée au large de la centrale pour entreposer cette eau, le temps de trouver une meilleure solution. Lundi 4 avril, on appris que le Japon a demandé à la firme russe Rosatom d'accepter les déchets radioactifs liquides. Le complexe industriel ne peut en accueillir que 30 000 tonnes.
TEPCO envisage d'asperger l'intérieur des réacteurs de résines pour fixer la radioactivité et diminuer les rejets dans l'environnement. En effet, de nombreux débris et poussières très radioactifs jonchent le sol et les bâtiments. La radioactivité pourrait être dispersée par le vent ou lessivée par les eaux de pluie. Les opérations devaient commencer dès le jeudi 31 mars, mais n'ont pas eu lieu à cause de la pluie. Un robot mènerait cette opération, sachant qu'il y a 80 000 mètres carrés à couvrir. 60 000 litres devraient être étendus. Des premiers tests ont eu lieu le vendredi 1er avril. 2 000 litres de résine ont été répandus sur 500 m2 environ.
Lundi 4 avril, le gouvernement a demandé à TEPCo d'étudier la possibilité de recouvrir les réacteurs d'une toile pour limiter les rejets dans l'atmosphère. Les travaux pour une telle structure pourraient prendre 2 mois. De nombreux experts sont sceptiques sur son efficacité. Et si la structure était efficace, cela risquerait d'augmenter la radioactivité ambiante sur le site et géner encore plus les travaux. La mise en place ne pourrait pas être réalisée avant septembre 2011.
Mardi 5 avril, TEPCo estime à 60 000 tonnes la quantité d'eau radioactive à évacuer des sous-sols des réacteurs. 10 370 tonnes d'eau "légèrement" radioactive ont été rejetées en mer pour faire de la place à de l'eau beaucoup plus contaminée. Les capacités d'entreposage sont de 30 000 tonnes. Il faut donc construire de nouveaux réservoirs ou évacuer le surplus.
Le 14 avril, la NISA (autorité de sûreté nucléaire japonaise) a demandé à l'exploitant de vérifier la résistance des bâtiments aux répliques qui continuent à secouer le Japon. Mais TEPCo n'est pas en mesure de la faire à cause des niveaux de dose. Les générateurs électriques de secours et les camions pompe vont être sécurisés et doublés pour faire face à d'éventuelles défaillances.
TEPCo envisage de créer un nouveau système de refroidissement des réacteurs et piscines de combustibles à l'extérieur des bâtiments qui sont trop radioactifs et inondés. L'eau de refroidissement circulerait en circuit fermé et serait refroidie avec de l'eau de mer et un système d'échangeurs thermiques. Le 16 avril, la compagnie aurait déjà commandé des douzaines de tels échangeurs à plaque. 5 à 6 seraient nécessaires pour un réacteur. La compagnie envisage aussi d'utiliser les pompes et tuyaux qu'elle a mis en place dans l'urgence afin de limiter la dose des intervenants.
Par ailleurs, TEPCo va essayer de sortir le combustible des piscines à l'aide d'un hélicoptère américain.
Dans la feuille de route présentée le dimanche 17 avril, TEPCo envisage de remplir l'enceinte de confinement afin de noyer le coeur du réacteur et le refroidir. Mais ces enceintes, très probablement endommagées, pourront-elles supporter une telle pression ? Même en cas de réplique sismique de magnitude élevée ? Certains s'inquiétent. Les enceintes peuvent contenir entre 6 000 et 7 400 tonnes d'eau. Cette opération est une première mondiale. Le noyage devrait prendre 3 mois environ. Pour le réacteur 2 probablement endommagé, il n'est pas sûr que cela soit possible. Le remplissage va aussi chasser les gaz et entraîner des rejets radioactifs.
Les températures au-dessus des réacteurs et des piscines mesurées par l'armée par hélicoptère à l'aide d'un caméra infrarouge le dimanche 24 avril sont disponibles ici, avec un récapitulatif des jours précédents.
Le mercredi 27 avril, TEPCo estime à 87 500 tonnes la quantité d'eau radioactive à traiter dans les 4 réacteurs endommagés. Cela peut atteindre 200 000 tonnes à la fin de l'année si toute l'eau utilisée devient très radioactive. Le gouvernement et TEPCo ont précisé conjointement leur plan pour traiter l'eau : une station d'épuration va être construite sur place afin de réduire la contamination radioactive de l'eau. Le césium va être piégé par des zéolites et il devrait en avoir 10 000 fois moins dans l'eau qui va subir d'autres traitements pour piéger d'autres radioéléments et être désalée. L'eau ainsi traitée sera réinjectée dans les réacteurs et les piscines. Le sort des déchets radioactifs produits n'est pas encore décidé. TEPCo et ses sous-traitants (Areva et Kurion) espèrent pouvoir traiter 1 200 tonnes par jour. TEPCo va aussi contruire une cuve d'une capacité de10 000 tonnes au cas où la station d'épuration ne serait pas aussi performante que prévu.
Les travaux de construction vont commencer en mai et la station devrait être opérationnelle en juin. TEPCo va aussi installer un mur de sacs de sable pour protéger l'installation d'un autre tsunami.
Dimanche 1er mai, le nouveau mur anti-tsunami que TEPCo projette de construire aurait 2 m de haut et serait fait de pierres empilées dans une armature métallique afin d'atteindre le niveau de 12 m au dessus de la mer. ce devrait prêt pour la mi-juin. TEPCo prévoit aussi de boucher les galeries qui mènent vers la mer. Voir l'article du Yomiuri en anglais pour les schémas.
Début mai, il est question de 90 000 tonnes d'eau très radioactive accumulées dans les sous-sols des 6 réacteurs.
Réactions nucléaires ?
La journée la plus inquiétante a été mardi 15 mars. Un tableau de données de mesures sur le site de la centrale de Fukushima dai-ichi, mis en ligne sur le site Internet de TEPCO (en japonais), montre une élévation d'un facteur 10 du rayonnement neutron à partir de ce jour, ce qui est un très mauvais signe. En effet, c'est un signe de démarrage de réactions nucléaires. Pourtant, les intervenants ne semblent pas bénéficier d'une dosimétrie neutron.
Mercredi 16 mars dans la journée, TEPCo a reconnu que la possibilité du redémarrage d'une réaction en chaîne n'était pas à exclure. Le rayonnement neutron n'a pas augmenté depuis.
La Corée du Sud a annoncé mercredi qu'elle envoyait 52,6 tonnes d'acide borique au Japon sur son stock de 309 tonnes. Le bore sert à empêcher ou arrêter les réactions en chaîne. La France a suivi avec 100 tonnes.
Mercredi 23 mars, TEPCo a dit qu'ils avaient observé 13 flash neutron à 1,5 km au Sud des réacteurs n°1 et 2 pendant 3 jours à partir du 13 mars. Ce serait une preuve que de l'uranium et/ou du plutonium aient eu des réactions de fission.
Dans une note parue aux Etats-Unis le 28 mars, il est fait mention d'une mesure du 25 mars avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour pouvoir être expliquée par le flux neutronique dû aux fissions spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur de mesure ?
Une vidéo en anglais diffusée depuis le 3 avril explique pourquoi la thèse de l'existence d'une réaction en chaîne périodique dans le réacteur n°1 est plausible.
Vendredi 15 avril, l'Atomic Energy Society of Japan a déclaré que seule une petite partie des coeurs des réacteurs aurait fondu, excluant ainsi toute possibilité de reprise des réactions nucléaires. Elle se base pour cela sur les mesures de température.
Mais le mardi 19 avril, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a admis qu'une partie des pastilles contenues dans les barres de combustible avait fondu. Il y a 3 niveaux d'endommagement des pastilles :
- la gaine métallique est endommagée et plus étanche, mais la pastille est intègre ;
- la pastille a commencé à fondre
- le coeur a largement fondu et s'est accumulé au fond de la cuve.
Les niveaux de radioation indiquent que des pastilles ont fondu, mais la NISA ne peut pas dire dans quelle proportion. L'explosion hydrogène du réacteur n°1 est aussi probablement due à la fusion partielle du coeur.
Réacteur n°1
Chronologie des évènements
Suite à une réplique sismique, une explosion d’hydrogène a soufflé le toit du bâtiment réacteur n°1 le samedi 12 mars, mais l’enceinte de confinement serait intègre. En libérant des gaz radioactifs, l’explosion aurait entraîné une baisse de l’irradiation ambiante au niveau de la centrale.
Lors d'une conférence de presse du dimanche 13 mars à 19h30 (heure japonaise), le CNIC a expliqué que la pression à l'intérieur de l'enceinte de confinement a atteint 1,5 fois la pression maximale autorisée.
Dans la soirée du samedi 12 mars, les autorités ont autorisé le noyage du bâtiment réacteur avec de l’eau de mer borée afin de refroidir le cœur. Dimanche, la situation se serait stabilisée. Le bore absorbe les neutrons et est injecté pour éviter un accident de criticité (réaction nucléaire en chaîne explosive).
Pour le moment, il est fait mention de 4 employés de la centrale blessés lors de l’explosion et d'un mort. Au moins 21 personnes auraient été contaminées par les dégazages pendant qu’elles attendaient les secours dans la zone d'évacuations des 20 km. On a appris plus tard, que le nombre total de personnes contaminées pourrait atteindre les 160.
Mardi 14 mars, le niveau de dose a atteint un record de 162 sieverts par heure près du réacteur. C'est un niveau phénoménal, car d'habitude, on parle de micro ou millisieverts !
Mercredi 16 mars, TEPCo a annoncé qu'elle pense que 70% du combustible de ce réacteur est endommagé suite à un début de fusion. La situation semble stabilisée.
TEPCo espère rétablir l'électricité dans ce réacteur, d'abord vendredi 18 ou samedi 19 mars. La date est repoussée sans cesse. La compagnie a aussi envisagé d'asperger préventivement de l'eau dans la piscine pour éviter les problèmes survenus dans les autres réacteurs.
L'électricité étant arrivée jusqu'au réacteur, TEPCo espère remettre sous tension certains équipements à partir de mercredi 23 mars.
Mercredi 23 mars à 10h, heure locale, la température du réacteur n°1, maintenant connue grâce au retour de l'électricitée, est montée jusqu'à 400°C. Elle est descendue à 390° C, ce qui est toujours au-dessus de la température maximale fixée par le constructeur qui est de 302°C, après que TEPCo ait multiplié par 9 la quantité d'eau injectée dans le réacteur, même s'il n'y a pas de risque de fusion du coeur à cette température. Le flux est passé 18 tonnes d'eau de mer par heure. Ce réacteur est considéré comme inquiétant.
Jeudi 24 mars à 11h30, l'électricité a été rétablie dans le salle des commandes. La vérification de chaque composant avant mise sous tension continue. De la vapeur d'eau a été vue au dessus de la piscine de combustibles.
Ce réacteur montre des signes d'instabilité : la température et la pression fluctuent. Jeudi après midi, alors que la température n'était que de 218°C, la pression a commencé à monter. TEPCo essaye d'éviter à avoir à rejeter des gaz radioactifs pour faire baisser la pression.
Vendredi 25 mars, TEPCo a annoncé avoir commencé à injecter de l'eau douce dans le coeur de ce réacteur. En effet, l'eau salée risquait de gripper les pompes à terme. La pression semble s'être stabilisée. Le coeur avait 204,5 °C à 6h10 (heure locale).
De l'eau très radioactive a été trouvée dans le bâtiment abritant la turbine. Le niveau de contamination est proche de celui du réacteur n°3 : 3,8 milliards de becquerels par litre. Des informations plus complètes sont sur le site de la NISA. (Il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre).
Le défi est maintenant de pomper cette eau très contaminée du sous-sol sans trop exposer les intervenants. Cela a commencé dimanche 27 mars et l'eau sera mise dans une cuve.
Lundi 28 mars, on a appris que la veille, une galerie souterraine ("trench" en anglais et en japonais... qui se traduit par tranchée, mais le schéma du quotidien Asahi montre une galerie) contenant de l'eau extrêmement radioactive a été découverte à proximité du réacteur n°1. Une galerie similaire a été trouvée près du réacteur n°2, mais avec un débit de dose beaucoup plus élevé. Ici, il est de 0,4 millisieverts par heure à la surface de l'eau.
Cette galerie étant pleine, elle risque de déborder dans la mer. Il faut d'abord pomper toute cette eau et TEPCo n'a plus de cuve disponible. Le pompage risque de prendre beaucoup plus de temps que prévu. Et pendant ce temps, il n'est pas possible de remettre en route le système de refroidissement. TEPCo s'est empressée d'empiler des sacs de sable pour empêcher l'eau de couler vers la mer. En effet, le niveau de l'eau n'était que de 10 cm sous la surface du sol.
Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes et n'est pas encore plein.
TEPCo a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne monte pas comme prévu. Selon des calculs faits par l'université de Kyoto, le dégagement de chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à 140 litres par minute.
Dans une note parue aux Etats-Unis le 28 mars, il est fait mention d'une mesure du 25 mars avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour pouvoir être expliqué par le flux neutronique dû aux fissions spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur de mesure ?
Mardi 29 mars à 2h, la température et la pression à l'intérieur de l'enceinte n'étaient pas stables. TEPCo a donc augmenté la quantité d'eau injectée dans la nuit de lundi à mardi pour réduire l'augmenation de température qui avait débuté samedi 26 mars. A 6h mardi, la température s'est stabilisée à 323,3°C, un peu plus bas que quelques heures auparavant.
Mercredi 30 mars, TEPCo a publié en anglais l'analyse de l'eau présente dans les galeries souterraines (il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre). La compagnie n'a pas pu mener à bien le pompage car la cuve destinée à recueillir l'eau s'est vite trouvée pleine. Le niveau de l'eau dans le bâtiment turbine aurait cependantdiminué de moitié, à 20 cm.
Jeudi 31 mars, de l'eau souterraine se révèle être très contaminée. Un échantillon d'eau prélevé mercredi à 15 mètres sous le réacteur 1 de la centrale a révélé un taux de 430 000 becquerels par litre en iode 131, soit "10 000 fois la limite". Il contient de nombreux autres radioéléments. Voir ici pour plus de détails.
Vendredi 1er avril, TEPCO a encore trouvé des erreurs dans ces données sur l'eau souterraine : elle a surestimé certaines contaminations. Celle en iode est correcte.
Dans une note parue aux Etats-Unis le 28 mars, il est fait mention d'une mesure du 25 mars avec un taux de Chlore 38 dans le réacteur n°1 qui est trop élevé pour pouvoir être expliquée par le flux neutronique dû aux fissions spontanées. Est-ce dû à des petits évènements de criticité ? Une erreur de mesure ?
Une vidéo en anglais diffusée depuis le 3 avril explique pourquoi la thèse de l'existence d'une réaction en chaîne périodique dans le réacteur n°1 est plausible. De fait la température de ce réacteur demeure instable.
Mardi 5 avril à 6h00 (heure locale) la température du réacteur était encore de 234°C. L'exploitant envisage d'injecter de l'azote pour diminuer les risques d'explosion hydrogène.
Jeudi 7 avril, l'exploitant a commencé à injecter de l'azote dans le coeur du réacteur et la pression a augmenté comme prévu. 200 m3 ont été injecté ce jour entre 1h30 et 9h50 (heure locale). Il est prévu d'en injecter 6 000 m3 dans les 6 jours à venir. Les deux autres réacteurs devraient suivre. Il se peut que les rejets gazeux augmentent, même s'il n'a pas été observé d'augmentation de la radioactivité ambiante. Les arrosages se poursuivent.
Jeudi 14 avril, TEPCo a annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la contamination de l'eau souterraine. Sous le réacteur n°1, la contamination de l'eau en iode 131 est passée de 72 000 becquerels par litre le 6 avril à 400 000 becquerels par litre le 13 avril. La concentration en césium 134 est passé de 1 400 à 53 000 becquerels par litre.
Dimanche 17 avril, un robot américain a mesuré des débits de dose allant de 10 à 49 millisieverts par heure à l'intérieur du bâtiment réacteur (rez de chaussée), rendant l'intervention des travailleurs difficile. Au Sud du réacteur, un débit de dose de 270 millisieverts par heure a été enregistré.
Mercredi 20 avril, TEPCo a injecté 8 700 m3 d'azote.
Samedi 23 avril, le gouvernement japonais a exprimé ses craintes quant à la solidité de l'enceinte de confinement du réacteur n°1. TEPCo injecte actuellement 6 tonnes d'eau par heure dans la cuve. C'est environ une tonne de plus par heure que ce qui s'évapore. 7 000 tonnes ont déjà été versées. Au contact du combustible fortement endommagé, cette eau se vaporise pour se recondenser dans l'enceinte de confinement, la chambre de suppression étant pleine d'eau. En tant normal, cette chambre n'est qu'à moitié pleine. L'accumulation d'eau dans l'enceinte exerce une pression élevée sur les parois et la fragilise en cas de séisme. Le niveau de l'eau serait de 6 mètres dans l'enceinte, soit 3 mètres sous la cuve. TEPCo, conformément à sa feuille de route, continue à emplir l'enceinte et se veut rassurante...
Le remplissage de l'enceinte de confinement est une première mondiale. Cela va chasser les gaz et entraîner des rejets radioactifs.
Mardi 26 avril, des robots ont détecté jusqu'à 1 120 millisieverts par heure dans le bâtiment réacteur, rendant son accès impossible. TEPCo soupçonne une fuite d'eau de la tuyauterie.
Mercredi 27 avril, TEPCo va passer progressivement à 14 tonnes d'eau par heure afin de remplir l'enceinte de confinement. Elle va d'abord passer de 6 à 10 tonnes par heure pendant 6 heures, puis à 14 tonnes par heure. Elle va surveiller de près la pression, la température et le niveau de l'eau pendant 18 heures avant de décider si elle peut aller jusqu'au remplissage complet comme elle le souhaite. Jeudi, TEPCo prévoit de redescendre à 6 tonnes par heure et d'envoyer des robots inspecter l'enceinte.
Finalement, TEPCo est restée à 10 tonnes par heure et reporte de quelques heures la possibilité d'augmenter le débit.
TEPCo a réévalué l'endommagement du combustible à 55% au lieu des 70% initiallement annoncés.
Jeudi 28 avril, TEPCo a annoncé que suite à l'injection d'eau dans l'enceinte de confinement, la température et la pression baissaient. Le sommet du réacteur était à 107°C à 11h, soit 25°C de moins qu'avant le remplissage. Elle y voit un signe encourageant. Le débit est resté à 10 tonnes par heure. Un niveau de dose de 1,120 sievert par heure a été détecté par les robots dans le bâtiment réacteur mardi dernier, au niveau des pompes au rez de chaussée. Il sera donc difficile de remettre les pompes en marche.
Vendredi 29 avril, le débit d'injection d'eau est redescendu à 6 tonnes par heure. La température était de 113°C à 5h et la pression de 1,1 atm contre 1,5 avant les opérations de noyage. TEPCo craint que si la pression baisse plus, de l'air et donc de l'oxygène ne rentre dans le réacteur et provoque une nouvelle explosion hydrogène, même si le risque est faible après l'injection d'azote.
Lundi 2 mai, TEPCo a déjà injecté 7 400 tonnes d'eau dans la cuve, grosso modo son volume, mais elle n'est pas pleine. La compagnie ne sait pas pourquoi...
La compagnie se prépare à installer un sas à l'entrée du réacteur pour éviter les fuites de gaz radioactifs quand des employés vont pénétrer dans le bâtiment turbine pour la première fois depuis l'explosion. Ils doivent installer un système de ventilation avec filtres pour purifier l'air intérieur. L'intervention est prévue pour jeudi 5 mai.
Jeudi 5 mai, 13 personnes ont pénétré pour la première fois dans le bâtiment réacteur pour la première depuis le 11 mars. Elles doivent installer 8 tuyaux connectés aux pompes qui filtrent l'air dans le bâtiment turbine. Elles interviennent par groupes de 3 et ont a priori 10 minutes maximum par équipe. Les travailleurs ont une tenue avec alimentation en air qui fait 13 kg. TEPCo pense filtrer l'air pendant 3 jours en espérant que le niveau de radioactivité baissera significativement. Ils espèrent pouvoir envoyer du personnel dimanche.
L'opération a finalement pris 1h30 et le système de ventilation fonctionne. 9 personnes ont effectué les travaux et 4 ont vérifié les doses. Les débits de dose mesurés allaient de 10 à 93 millisieverts par heure et les intervenant ont pris des doses allant de 0,24 à 2,8 millisieverts, conformément à ce qui a été prévu.
Le même jour, TEPCo a estimé que le remplissage de l'enceinte de confinement était sûr. Dans son calcul, TEPCo ne prévoit pas de nouveau séisme d'une magnitude 9. En cas de fuite, TEPCo prétend que l'eau ira dans les sous-sols puis dans le bâtiment turbine sans contaminer l'environnement. Une fois le feu vert de la NISA (autorité de sûreté) obtenu, TEPCo veut passer à 8 tonnes d'eau par heure et espère remplir l'enceinte en 20 jours. Le but est d'abaisser la température sous les 100°C.
Le but de la compagnie est d'installer un nouveau système de refroidissement du coeur noyé car elle ne peut pas accéder au système de refroidissement classique qui est trop radioactif. Pour cela, elle va utiliser les tuyaux qui ont servi à l'injection d'azote pour injecter l'eau refroidie. Elle doit en installer d'autres pour extraire l'eau chaude. L'eau va circuler en circuit fermé.
La compagnie prévoit faire circuler l'eau à un débit de 100 tonnes par heure dans ce circuit "primaire". Cette eau sera refroidie à l'aide d'un échangeur de chaleur et d'un circuit secondaire où de l'eau circulera avec un débit de 200 tonnes/h. L'eau de ce circuit secondaire sera refroidie par ventilation. Cela devrait permettre d'évacuer beaucoup plus de chaleur qu'avec les moyens de fortune utilisés pour le moment.
L'installation de la ventilation devrait débuter le 8 mai et de l'échangeur de chaleur, le 16 mai. La compagnie espère être prête pour la fin mai. La partie la plus "dosante" est l'installation des tuyaux dans la bâtiment réacteur.
Vendredi 6 mai, TEPCO est passée à 8 tonnes par heure après le feu de la NISA.
Samedi 7 mai, la radioactivité a commencé à baisser à l'intérieur du bâtiment réacteur.
Dimanche 8 mai, TEPCo estime que les niveaux sont tels que les ouvriers peuvent maintenant pénétrer dans le bâtiment. La compagnie a obtenu le feu vert de la NISA pour ouvrir les portes du bâtiment réacteur, ce qu'elle à fait vers 20h. Si des gaz devaient s'échapper, l'impact serait très faible. Aucune augmentation de la radioactivité n'a été observée par les 9 balises du site.
Des ouvriers devraient y pénétrer lundi matin vers 4h pour y mesurer la radioactivité.
La compagnie a posté sur son site Internet une vidéo prise le 6 mai au rez de chaussée du bâtiment turbine. Elle peut être téléchargée ici.
Lundi 9 mai, 9 techniciens (7 de TEPCo et 2 de la NISA) ont pénétré dans le bâtiment réacteur pour y mesurer la radioactivité ambiante : les niveaux atteignent 700 millisieverts par heure par endoit, ce qui laisse peu de temps pour travaillé, la limite étant fixée à 250 millisieverts. Le niveau le plus bas est de 10 millisieverts par heure, ce qui reste élevé. La compagnie envisage d'installer un tunnel métallique pour atténuer les doses prises par les intervenants. TEPCo se veut rassurante : cela ne devrait pas retarder sa feuille de route. Les 9 techniciens ont pris des doses allant de 2,7 à 10,56 millisieverts.
Etat actuel du réacteur
De l'eau de mer y est injectée régulièrement pour le refroidir. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
TEPCo a initiallement estimé à 70% l'endommagement du coeur. Le 27 avril, elle a revu son estimation à la baisse : 55% du coeur serait endommagé.
Selon des calculs faits par l'université de Kyoto, le dégagement de chaleur du coeur entraîne l'évaporation de 80 à 140 litres par minute. La chaleur dégagée sera moitié moindre dans six mois et sera à un tiers de la valeur actuelle dans un an.
Il est fort probable qu'une partie du coeur ait fondu au fond du réacteur, ce qui rend plus difficile son refroidissement.
Il y a de fortes chances pour qu'une réaction nucléaire en chaîne périodique persiste dans ce réacteur.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés une seule fois le 12 mars pour faire baisser la pression. De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de confinement était de 162 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
Le condenseur a une capacité de 1 600 tonnes.
L'électricité est arrivée dans ce réacteur.
De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.
Des hommes sont entrés dans la bâtiment réacteur pour la première fois le jeudi 5 mai. Il y a ont installé un système de ventilation pour filtrer l'air et le décontaminer.
Réacteur n°3
Chronologie des évènements
La situation est aussi devenue inquiétante dans le réacteur n°3 dimanche 13 mars matin (heure japonaise). L'eau de refroidissement a aussi manqué. Le niveau d'eau aurait ensuite été rétabli.
Ce réacteur est chargé en MOx, combustible contenant plus de plutonium que le combustible classique. La température de fusion du MOX est aussi plus basse que celle du combustible classique. Un nouveau chargement de Mox devait quitter prochainement la France pour ce réacteur.
Lors d'une conférence de presse qui a eu lieu vers 17h30 heure japonaise dimanche 13 mars, l'autorité de sûreté japonaise a annoncé que de l'eau de mer a aussi été injectée dans ce réacteur et des gaz relargués. Elle n'exclue pas la présence de poches d'hydrogène pouvant entraîner une explosion comme pour le réacteur n°1.
De fait, deux explosions hydrogène ont aussi eu lieu dans le réacteur n°3, lundi 14 mars à 11h, heure locale. Il y aurait 11 blessés. L'enceinte de confinement n'aurait pas été endommagée.
Le niveau de débit dose au niveau de l'enceinte de confinement était de 167 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). C'est le maximum enregistré.
Les autorités japonaises ont déclaré dimanche, en début d'après midi (heure japonaise), qu'elles considéraient comme fort probable que la fusion du coeur ait eu lieu dans les réacteurs n°1 et 3 de la centrale de Fukushima dai-ichi. Même si elles ne peuvent pas le vérifier, elles travaillent actuellement avec cette hypothèse. Mardi 15 mars, la situation semblait stabilisée dans ces deux réacteurs.
D'après le Japan Times daté du 15 mars, dans la nuit de dimanche à lundi (à confirmer) l'injection d'eau de mer dans le réacteur n°3 a cessé entre 1h et 3h20 du fait du manque d'eau dans la citerne. Cela a entraîné un échauffement, une montée en pression et une augmentation du rayonnement. TEPCo a envisagé de relâcher de la vapeur radioactive pour faire baisser la pression et d'évacuer ses employés. Mais la pression a finalement baissé et les opérations ont repris.
Depuis mercredi 16 mars 10h (heure locale) de la fumée blanche est visible au dessus du réacteur n°3. Les niveaux de radioactivité ont augmenté soudainement jusqu'à 6,4 millisieverts/h et fluctuent ensuite autour de la valeur moitié. L'origine de cette vapeur d'eau radioactive a fait l'objet de toutes les spéculations :
- eau dans le bassin de suppression qui est sous le coeur pour recueillir les condensats ?
- fuite du coeur endommagé ?
Dans la soirée, les autorités se sont montrées plus rassurantes : il semblerait que ce soit de la vapeur provenant de la piscine de combustible. Si de la vapeur d'eau était visible, cela signifie que la température du bassin doit être élevée. Il ne doit plus en rester beaucoup. Il faut donc trouver un moyen d'ajouter de l'eau dans cette piscine, mais le rayonnement est trop élevé pour pouvoir approcher. Plusieurs solutions ont été recherchées et testées.
Jeudi 17 mars matin, des hélicopters de l'armée japonaise ont effectué 4 rotations pour arroser le réacteur n°3, mais le niveau de radiation n'a pas baissé. Leur survol était beaucoup plus élevé que lors du test de la veille au dessus du réacteur n°4 et donc le largage d'eau moins précis. Il faudrait plus d'une centaine de rotations pour remplir le bassin à un niveau minimal. Des camions pompiers sont ensuite arrivés sur le site en soutien. La pression dans le réacteur est toujours en hausse. A 16h, heure locale, de nouveaux camions de pompier avec un chargement d'eau sont arrivés. Dès que l'évacuation des personnels est terminée, ils vont commencer à asperger le réacteur n°3.
Mais, les premiers camions se sont révélés inopérants à cause du niveau de radioactivité. Cinq nouveaux camions anti-émeutes de l'armée qui peuvent être actionnés sans sortir de la cabine sont arrivés sur place pour prendre le relai. Cela représente 30 tonnes d'eau en tout. Il ne peuvent rester que très peu de temps sur place (90 secondes).
Depuis jeudi 17 mars au soir, la piscine du réacteur n° 3 est source d'inquiétude. Le panache de vapeur serait un signe que l'eau atteint bien les combustibles. La présence de MOx dans le coeur est une source d'inquiétude supplémentaire qui fait que ce réacteur nécessite plus d'attention. Vendredi 18 mars, la situation de la piscine semble stabilisée. Les arrosages à partir des camions anti-émeutes se poursuivent. 50 tonnes d'eau auraient été aspergées ce jour. Un canon à eau puissant a été prêté par l'armée américaine. Le même jour, le survol des réacteurs a confirmé que les niveaux d'eau dans les piscines n°3 et n°4 étaient bas.
Les pompiers de Tokyo ont aussi été impliqués car ils possèdent un camion qui peut arroser sur une hauteur de 22 mètres à un débit de 3,8 tonnes d'eau par minute. Ce camion, utilisé pour les incendies dans les grands bâtiments, peut être actionné à distance, sans exposer les pompiers. D'autres camions l'alimentent en eau. Mais, le plein de diesel doit être fait deux ou trois fois sur une intervention de 7 heures. D'autres pompiers d'autres grandes villes pourraient aussi intervenir.
Ces opérations ont continué au cours de la journée de samedi 19 mars et la situation semblait se stabiliser. Dimanche 20 mars, les autorités ont annoncé avoir aspergé 2 000 tonnes d'eau dans la piscine du réacteur qui ne peut en contenir de 1 400 tonnes.
Un hélicoptère de l'armée a survolé la centrale dimanche 20 pour mesurer la température. Dimance matin, la pression a recommencé à monter dans le coeur. Elle semble s'être stabilisée dans l'après-midi, après avoir relâché des gaz radioactifs. La température du coeur serait de 128°C. Celle de la piscine est inférieure à 100°C.
De la fumée a été vue lundi 21 mars, entraînant l'évacuation d'une partie des personnels, sans que l'origine soit connue. Cette fumée a disparu vers 18h (heure locale). Les pompiers encore aspergé de l'eau auparavant, pendant 6 heures trente minutes. La quantité totale d'eau pour la piscine de ce réacteur s'élève à 3 700 tonnes.
Mardi 22 mars, l'électricité a été rétablie. Chaque pièce doit maintenant être contrôlée avant d'être mise sous tension qui devrait commencer jeudi. La lumière de la salle de contrôle a été rétablie mardi 22. De grandes quantités d'eau ont encore été aspergées au dessus de la piscine.
Mercredi 23 mars, de la fumée a de nouveau été aperçue au-dessus du réacteur vers 16h40 (heure locale) et a entraîné encore une fois une évacuation temporaire des ouvriers et l'arrêt de l'arrosage de la piscine. La situation serait redevenue normale une heure plus tard. LA NISA évoque l'hypothèse de lubrifiants ayant pris feu.
Les niveaux de radioaction, quant à eux, n'ont pas changé. La température du coeur, maintenant connue grâce au retour de l'électricité, dépasse la valeur maximale estimée à la conception, mais resterait stable autour de 305°C.
Jeudi 24 mars, la piscine est toujours arrosée. 3 ouvriers ont été sévèrement irradiés alors qu'ils posaient un cable dans le bâtiment réacteur n°3. Deux ont été conduits à l'hôpital pour des brûlures aux pieds causées par le rayonnement bêta. Les doses reçues iraient de 173 à 180 millisieverts. De l'eau fortement contaminée serait entrée en contact avec leur peau, malgré les protections. Les deux personnes hospitalisées n'avaient pas de bottes. Le troisième en avait et n'a pas été contaminé. Le rayonnement à la surface de la flaque d'eau atteignait 400 millisieverts par heure, alors qu'il y avait 200 millisieverts par heure dans l'air. Quand le site avait été inspecté la veille, il n'y avait pas d'eau et les niveaux d'irradiation de quelques millisieverts par heure.
Vendredi 25 mars, la forte contamination de l'eau (3,9 milliards de becquerels par litre) dans le réacteur n°3 qui a conduit deux ouvriers à l'hôpital semble indiquer que de l'eau fuit de l'enceinte de confinement qui ne serait donc pas étanche. Neuf radioéléments différents ont été identifiés dans cette eau, dont de l'iode 131, du cérium 144 et du césium 137. Une telle contamination ne peut s'expliquer que par du combustible fondu qui est entré en contact avec l'eau. Des informations plus complètes sont sur le site de TEPCo. (Il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre).
La NISA (ASN japonaise) a indiqué qu'il y a de fortes chance que le réacteur soit endommagé. Il faut encore trouver comment de l'eau aussi radioactive a pu arriver dans les sous-sols du réacteur. Les autorités ont donc encouragé les habitants confinés dans la zone comprise entre 20 et 30 km autour de la centrale à évacuer car les rejets radioactifs vont continuer pendant longtemps. La NISA a plus tard démenti cette information, indiquant qu'aucun paramètre comme la pression, ne confirmait cette option. L'origine de la fuite n'est toujours pas connue.
Dans sa note quotidienne datée du 24 mars, l'IRSN évoque aussi que "l'enceinte de confinement ne semble plus étanche selon les indications de pression ; cette perte d'étanchéité serait à l'origine de rejets radioactifs "continus" non filtrés dans l'environnement."
4 000 tonnes d'eau auraient été aspergées sur la piscine du réacteur n°3 à ce jour, soit 5 fois plus que pour chacune des autres piscines.
Dans la soirée, TEPCo a annoncé avoir commencé à injecter de l'eau douce dans le coeur de ce réacteur. En effet, l'eau salée risquait de gripper les pompes à terme.
Le défi est maintenant de pomper l'eau très contaminée du sous-sol sans trop exposer les intervenants. Il est prévu de mettre l'eau dans une cuve. Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
Lundi 28 mars, TEPCo a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne monte pas comme prévu.
Mardi 29 mars, TEPCo envisage de vider le condenseur vers d'autres cuves extérieure situées au sud du réacteur n°4, pour ensuite pomper l'eau qui stagne dans le bâtiment qui abrite la turbine dans le condenseur. Le niveau de l'eau dans les galeries souterraines est à environ 1,5 sous le niveau du sol. TEPCo n'a donc pas empilé des sacs de sable pour le moment.
Mercredi 6 avril, TEPCo a annoncé avoir estimé que 25% du coeur serait endommagé. Elle se base pour cela sur les taux de xénon et krypton mesurés à proximité du réacteur. Elle n'en sait pas plus sur l'étendue et la nature des dommages.
Jeudi 14 avril, l'autorité de sûreté japonaise a annoncé que la température du réacteur n°3 augmentait sans que l'on sache pourquoi. Elle est passée de 170°C mardi à 200°C mercredi et 250°C jeudi. Il n'est pas sûr que ces valeurs soient exactes, mais l'augmentation de la température est confirmée. L'injection d'eau a été ajustée en conséquence.
Dimanche 17 avril, un robot américain a mesuré des débits de dose allant de 28 à 57 millisieverts par heure à l'intérieur du bâtiment réacteur (rez de chaussée), rendant l'intervention des travailleurs difficile. Le robot a aussi photographié de nombreux débris qui l'ont empéché d'avancer plus.
Jeudi 21 avril, il est apparu que le réacteur n°3 suit le réacteur n°2, l'eau très radioactive des sous-sols va bientôt déborder. Elle est à 108 cm seulement en dessous du niveau du sol et le niveau de l'eau est monté de 3 cm entre mardi et mercredi 11h. Il faut donc pomper, mais le condenseur est plein et TEPCo ne sait pas où mettre l'eau.
Samedi 23 avril, un ouvrier a trouvé un gravat de béton ayant un débit de dose de 900 millisieverts par heure près du réacteur n°3. Il a été déplacé avec un équipement lourd. A ce jour, TEPCo aurait injecté 9 600 tonnes d'eau dans ce réacteur.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé que le niveau de l'eau monte dans les galeries souterraines. Il est à 98 cm sous le haut du tunnel et a monté de 3 cm ces dernières 24h. TEPCo ne peut pas évacuer cette eau, faute de cuve de stockage.
Mercredi 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé de 25 à 30%.
Samedi 30 avril, TEPCo a commencé à installer des pompes et tuyaux pour évacuer l'eau qui inonde les sous-sols. Elle injecte actuellement 6,5 tonnes d'eau par heure dans le réacteur. L'eau des sous-sols continue à monter et est à 94 cm du niveau du sol.
Dimanche 1er mai, le niveau d'eau monte toujours : 90 cm sous le niveau du sol à 7h. TEPCo est en train d'installer le matériel pour évacuer l'eau.
Jeudi 5 mai, on a appris que la température du réacteur n°3 avait augmenté : à 11h, il y avait 143,5°C en bas du réacteur, soit 33°C de plus qu'une semaine avant. TEPCO est donc passé de 7 à 9 tonnes par heure pour l'injection d'eau.
Dimanche 8 mai, la température est à nouveau montée : 206°C au niveau de la partie supérieure de la cuve, contre 163°C la veille à 11h. En bas de la cuve, elle était de 150,3°C la veille à 11h contre 110°C environ en avril. TEPCo envisage de remplacer le système d'injection d'eau qui fuit peut-être.
Etat actuel du réacteur
Ce réacteur est chargé avec du MOx, un combustible plus dangereux que le combustible classique. Le coeur de 548 grappes est partiellement fondu. 25% du combustible du coeur serait endommagé. Le 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 30%.
Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000 kilowatts dans un an.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés trois fois les 12, 13 et 14 mars pour faire baisser la pression. De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis le 25 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée.
Malgré les pompages, la jauge indiquant le niveau d'eau n'a pas bougé : elle ne doit peut-être plus fonctionner. L'appareil de mesure de la pression dans la chambre de suppression ne fonctionne plus depuis lundi 14 mars, sans que l'on sache pourquoi.
Le débit dose maximal enregistré le 14 mars au niveau de l'enceinte de confinement était de 167 sieverts par heure (non, il n'y a pas d'erreur d'unité !). Il est actuellement de 20 à 30 sieverts par heure. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
L'électricité d'origine extérieure au site est maintenant disponible pour ce réacteur.
Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
De la vapeur d'eau s'échappe de l'enceinte de confinement.
La piscine contient 514 assemblages de barres de combustible usé et 52 de combustible neuf. Elle est à moitié pleine. La chaleur émise n'est que de 10% de celle émise dans la piscine du réacteur n°4. Elle a probablement des fuites et c'est pour cela qu'elle a été plus arrosée que les autres.
Réacteur n°2
Chronologie des évènements
Dimanche 13 mars au soir (heure japonaise), des préparatifs sont en cours pour injecter de l'eau de mer dans le réacteur n°2 de la centrale de Fukushima dai-ichi. Lundi 14 mars après midi le porte-parole du gouvernement a annoncé qu'il n'y avait plus aucun système de refroidissement fonctionnel dans le réacteur n°2 et que la pression montait dans l'enceinte. Le toit du bâtiment réacteur a été percé lors de l'explosion du bâtiment voisin, permettant d'éviter l'accumulation d'hydrogène et une explosion. Les barres de combustible dans ce réacteur seraient complètement sorties de l'eau. TEPCo se veut rassurante en disant qu'ils ajoutent de l'eau dans le réacteur, mais ne peut pas dénier que le coeur ait commencé à fondre. On ne sait pas exactement combien de temps les barres sont restées hors de l'eau ni la température qu'elles ont atteinte. Il est fait mention de 2 heures et demie. Le seul employé qui s'occupe de la pompe ne se serait pas rendu compte qu'elle manquait du fuel. Un peu plus tard, les autorités ont annoncé que l'eau de mer a atteint un niveau de 2 mètres dans le coeur. Les barres font 4 m.
La situation dans le réacteur n°2 s'est aggravée dans la nuit de lundi à mardi. Le niveau de l'eau a de nouveau baissé. Des chiffres de 3 millisievert par heure ont été annoncés à la télévision japonaise durant la nuit de lundi à mardi (heure locale). La fusion du coeur de réacteur est très probable. Les opérations de pompage ont repris mardi matin très tôt. A 3h, heure locale, la pression a baissé, mais TEPCo ne peut pas confirmer que les barres de combustible sont bien noyées. Des valves pour la vapeur se seraient fermées sans que l'on comprenne pourquoi. Il se pourrait aussi que l'eau fuit de l'enceinte de confinement. Bref, l'eau ne semble pas monter aussi vite qu'attendu.
Mardi 15 mars matin à 6h10, une nouvelle explosion a été entendue et il est probable que l'enceinte de confinement du réacteur n°2 soit endommagée. La "chambre de suppression" qui sert à réguler la pression si la vapeur ne peut pas être conduite correctement à la turbine, est endommagée. Selon les autorités, la situation demeure incertaine dans ce réacteur.
Mardi, il a été annoncé que l'enceinte de confinement n'était plus étanche. Ce réacteur relargue des gaz radioactifs de façon incontrôlée. L'appareil de mesure de la pression dans la chambre de suppression ne fonctionne plus depuis l'explosion.
Le niveau de débit de dose maximal a été enregistré ce jour là à 138 sieverts par heure.
Mercredi 16 mars, la température semble stabilisée.
Jeudi 17 mars, de la vapeur a été aperçue au dessus du réacteur n°2 laissant présager que la piscine se soit aussi mise à bouillir.
TEPCo espérait rétablir l'électricité dans ce réacteur vendredi 18 ou samedi 19 mars. C'est la priorité n°1 pour l'alimentation électrique, car le toit n'ayant pas explosé, il est difficile d'y verser de l'eau dans la piscine depuis l'extérieur. Un cable électrique a été connecté Samedi 19 mars au réacteur n°2 pour relancer les systèmes de refroidissement, mais le courant n'a pas encore été établi. L'électricité est arrivée dimanche 20 mars à 3h46 (heure locale), mais il faut s'assurer de la qualité des circuits électriques avant de les remettre sous tension pour ne pas ajouter un accident électrique. Ils vont commener par rebrancher les détecteurs de radioactivité, la lumière... avant d'essayer de remettre en marche les pompes pour le coeur et la piscine. TEPCo espère aussi pouvoir remettre en route les systèmes de ventilation et les filtres afin de limiter les rejets radioactifs.
Les pompes électriques en place, si elles marchent, sont plus puissantes que les pompes amenées sur le site. Mais la pompe électrique qui pourrait refroidir la piscine du réacteur n°2 chauffe et doit aussi être refroidie avec une autre pompe qui doit, elle-aussi, être opérationnelle...
Ces conditions font qu'il est difficile d'établir un calendrier prévisionnel. D'autant plus que des pièces ont sûrement été endommagées lors de l'explosion qui a eu lieu au niveau de la piscine de suppression.
De la vapeur d'eau a été vue au dessus du réacteur n°2 lundi 21 mars vers 18h20 (heure locale). Elle vient s'ajouter à la fumée vue sur les réacteur n°3 et a retardé les opérations de rétablissement de l'électricité. La radioactivité a soudainement augmenté avant de redescendre. Dans la matinée, les pompiers ont giglé de l'eau dans la piscine de ce réacteur pendant 2 heures environ.
Mardi 22 mars, deux ouvriers travaillant sur le rétablissement du circuit électrique ont été blessés et ont dû être hospitalisés. Ce n'est pas un problème d'irradiation.
TEPCo espère remettre sous tension certains équipements à partir de mercredi 23 mars. Le même jour, la NISA (Autorité de Sûreté japonaise) a expliqué qu'il y a deux jours, le rayonnement était de 500 millisieverts par heure dans la salle des machines, rendant difficile le rétablissement de l'électricité dans la salle de contrôle. Une valeur de 720 millisieverts par heure a été détectée dans le bâtiment de la turbine vendredi dernier. La compagnie n'a donc pas pu redémarrer la pompe du système de refroidissement. La température du coeur varie entre 102 et 109°C.
Vendredi 25 mars, de l'eau très radioactive a été trouvée dans le bâtiment abritant la turbine.
Samedi 26 mars, TEPCo a pu allumer la lumière dans la salle de contrôle de ce réacteur et de l'eau douce additionnée de bore est maintenant utilisée.
Dimanche 27 mars, TEPCo a trouvé une flaque extrêmement radioactive dans les sous-sols du réacteur : le débit de dose de 1 sievert par près de sa surface (les autres données étaient en micro- ou milli-sieverts par heure...). La personne qui a découvert la flaque s'est enfuie immédiatement sans effectuer une mesure de confirmation, ce qui est naturel. Le réacteur a été évacué et l'accès à la pièce contaminée est impossible. Une contamination de l'eau de 2,9 térabecquerels par litre est évoquée (1 téra becquerel correspond à un million de millions de becquerels). C'est 1 000 fois plus que ce qui a été trouvé dans les réacteurs n°1 et 3 et c'est 100 000 fois plus que ce que l'on trouve habituellement dans l'eau des réacteurs.
Cette eau a été en contact direct avec le combustible fondu. Comment est-elle arrivée là ? Confirmation de la non-étanchéité de l'enceinte de confinement ?
Plus tard dans la journée, TEPCo a annoncé qu'elle avait fait une erreur. Les chiffres ci-dessus sont corrigés. Mais, TEPCo avait initiallement annoncé avoir détecté de l'iode 134 à une concentration de 2,9 térabecquerels par litre. Comme cet élément a une demi-vie de 53 minutes, cela aurait signifié que la fuite était récente. TEPCo a ensuite démenti : il n'y a pas cet élément dans l'eau. En revanche, l'iode 131 et le césium 137 sont bien présents à des fortes concentrations. Le détail est disponible ici en anglais.
Le défi est maintenant de pomper cette eau sans trop exposer les intervenants. Il est prévu de mettre l'eau dans une cuve.
Lundi 28 mars, le gouvernement a admis officiellement que le coeur du réacteur a fondu partiellement et sa principale crainte est qu'une fuite de grande ampleur se produise, contaminant la mer et condamnant définitivement l'accès au sol sol du réacteur. D'autant plus qu'une réplique de 6,7 sur l'échelle de Richter a de nouveau secoué la province de Miyagi (avec Sendai comme capitale) dans la matinée.
La veille, une une galerie souterraine ("trench" en anglais et en japonais... qui se traduit par tranchée, mais le schéma du quotidien Asahi montre une galerie) contenant de l'eau extrêmement radioactive a été découverte à proximité du réacteur n°2 : le débit de dose est de 1 Sv par heure (1 000 millisieverts par heure !). Il est de 200 à 300 millisieverts par heure dans l'air à proximité. Une galerie similaire a été trouvée près du réacteur n°1.
Cette galerie étant pleine, elle risque de déborder dans la mer. Il faut d'abord pomper toute cette eau et TEPCo n'a plus de cuve disponible. Le condenseur, d'une capacité de 3 000 tonnes, est plein.
TEPCo a reconnu pour la première fois que l'enceinte de confinement n'était peut être pas étanche. En effet, malgré l'injection d'eau, le niveau ne monte pas comme prévu.
C'est en fait tout le bâtiment générateur qui est inondé par de l'eau contaminée. Il est impossible de remettre en route les turbines et donc le refroidissement dans que l'eau n'a pas été pompée et il y en a de grandes quantités. Le niveau de l'eau dans les galeries souterraines est à environ 1 sous le niveau du sol. TEPCo n'a donc pas empilé des sacs de sable pour le moment.
Dimanche 27 mars, TEPCo a réduit de de 17 tonnes par heure à 7 tonnes par heure, la quantité d'eau injectée dans le réacteur. La température est alors passée de 125 °C dimanche à 148°C à 19h lundi 28 mars et à 152°C à 2h mardi 29 mars.
Samedi 2 avril, TEPCo annoncé avoir découvert une fissure d'une vingtaine de centimètres dans une fosse du réacteur n°2 entraînant une fuite d'eau très contaminée vers la mer. Le débit de dose à la surface de l'eau qui fuit est de 1 sievert par heure (1 000 millisieverts par heure !). A la demande de l'autorité de sûreté, l'exploitant compte colmater la fuite avec du béton le plus rapidement possible et inspecter les autres réacteurs. La fosse est à proximité d'une prise d'eau utilisée pour pomper de l'eau de mer dans le réacteur. Ses dimensions sont 1,2 m x 1,9 sur une profondeur de 2 m. Elle sert habituellement à stocker des cables et elle directement reliée au bâtiment réacteur via une galerie souterraine permettant de faire passer des cables. Il se peut donc que l'eau contaminée vienne directement du réacteur. La galerie en question ici n'est pas la même que celle qui sert à faire passer des tuyaux et où l'on a trouvé de l'eau aussi contaminée. Bien que ces deux galeries soient connectées, on n'avait pas trouvé d'eau dans celle des cables car elle est plus élevée. Combien d'eau a fui par là et pendant combien de temps ? Personne ne sait pour le moment. Lire le communiqué de TEPCo en anglais.
L'eau de cette fosse serait contaminée à 5,2 à 5,4 milliards de becquerels d'iode 131 par litre.
Dimanche 3 avril, TEPCo a commencé à injecter un polymère absorbant mélangé à de la sciure et du papier dans la fissure. Les tuyaux menant à la fosse devraient suivre. Ce polymère, similaire à ce qui est utilisé dans les couches-culottes, peut absorber 50 fois son volume. Mais, l'eau radioactive continue à couler dans la mer malgré les efforts de TEPCo de colmater la fuite avec du béton, puis des polymères. Le béton n'a pas pris dans l'eau. Près de 60 kg de sciure et papiers additionnés de 8 kg de polymère ont été injectés en vain.
Voir la photo de la fuite sur le site du quotidien Asahi.
Lundi 4 avril, TEPCo a injecté 13 kg de colorant dans les galeries souterraines inondées à 7h (heure locale), mais à à 11h, rien n'était encore sorti au niveau de la fuite.
Mardi 5 avril, TEPCo a annoncé avoir prélevé, devant le réacteur n°2 le samedi précédent, un échantillon d'eau de mer qui avait une concentration en iode 131 qui était à 7,5 millions de fois la limite. Le débit de la fuite du réacteur n°2 semble diminuer. TEPCo y voit un signe d'encouragement : ses dernières tentatives de la colmater en injectant 1 500 litres de silicate de sodium.
Mercredi 6 avril, TEPCo a annoncé avoir trouvé le chemin suivi par l'eau et à 5h38, la fuite du réacteur n°2 a été colmatée.
Samedi 9 avril, TEPCo a commencé à construire une clôture en acier pour retenir d'éventuelles fuites vers la mer. Ils ont commencé par la zone du réacteur n°2 où il y avait eu la fuite.
Le Yomiuri rapporte que des experts de la NRC (autorité de sûreté américaine), le réacteur n°2 serait plus endommagé que ce que l'on pensait. Du combustible fondu serait probablement sorti de la cuve pour s'accumuler au fond de l'enceinte de confinement. Ce sont les niveaux de radioation à proximité qui l'induisent à cette conclusion. L'autorité de sûreté japonaise a précisé que cela ne correspondait pas à son point de vue sur la question.
Dimanche 10 avril, TEPCo a annoncé commencer à pomper l'eau très contaminée des sous-sols du réacteur. Il y a une certaine urgence car le niveau monte et risque de déborder. L'eau est introduite dans le condenseur de 3 000 tonnes qui a fini d'être vidé la veille.
Mercredi 13 avril, TEPCo a annoncé avoir pompé la veille 600 tonnes d'eau des sous-sols de ce réacteur. Elle espère arriver à 700 tonnes jeudi. Le niveau aurait baissé de 8 cm le mercredi à 11h. Il y en a encore pour des semaines.
Jeudi 14 avril, TEPCo a continué à pomper. Elle était arrivée à 660 la veille au soir. Mais le niveau de l'eau dans la galerie souterraine est monté de 4,5 cm entre la veille à 18h et le jeudi à 11h. ce qui fait que l'eau n'a baissé que de 1,5 cm depuis le début du pompage mardi. Cette remontée est peut-être due au fait que de l'eau continue à être injectée dans le réacteur.
TEPCo a aussi annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la contamination de l'eau souterraine sous les réacteurs n°1 et 2. Sous le réacteur n°2, la concentration en iode 131 est passée de 36 000 becquerels par litre le 6 avril à 610 000 becquerels par litre, soit 17 fois plus.
Samedi 16 avril, la contamination de l'eau de mer à l'intérieur du système de barrières mis en place à proximité du réacteur n°2 a soudainement monté ce jour. Cela semble indiquer que la barrière sert bien à contenir la radioactivité, mais aussi qu'il y aurait probablement encore des fuites vers la mer. Il y avait 260 000 becquerels d'iode radioactif par litre d'eau samedi matin, contre 42 000 la veille, soit 6 fois plus. La concentration en césium est aussi 4 fois plus forte que la veille. TEPCo va couler des sac de sable contenant de la zéolite pour absorber les contaminants.
Lundi 18 avril, l'eau continue à monter dans les sous-sols du réacteur, faisant craindre une nouvelle fuite importante vers la mer. L'eau est montée de 3 cm la veille et de 82 cm le matin à 7h. Il y a sûrement une fuite du coeur et TEPCo étudie les moyens de la colmater.
La contamination de l'eau de la piscine de combustible du réacteur n°2 est plus élevée que la normale, laissant présager un endommagement du combustible : les mesures faites le samedi précédent faisaient apparaître une contamination en césium-134 de 160 millions de becquerels par litre, en césium-137 de 150 millions de becquerels par litre et en iode-131 de 4,1 millions de becquerels par litre.
Mardi 19 avril, TEPCo a commencé à pomper les 25 000 tonnes d'eau très radioactive des sous-sols du réacteur n°2. Elle compte en mettre 10 000 tonnes dans une cuve située au premier étage du bâtiment de stockage situé à 800 m du réacteur. Le débit de dose à la surface de cette eau est de 1 sievert par heure (1 000 millisieverts par heure). Le risque de fuite n'est pas nul et l'exploitant fait passer les tuyaux par les bâtiments réacteur n°3 et 4 pour récupérer l'eau qui pourrait fuire. Il s'agit de la cuve qui a été vidée récemment dans la mer.
Areva a proposé de traiter cette eau à partir de la fin mai à un rythme de 50 tonnes par heure. L'eau issue du traitement serait 1 000 à 10 000 fois moins radioactive, ce qui est encore beaucoup. Rien n'est dit sur le destin des déchets produits. Quant à l'eau issue du traitement, elle devrait être utilisée pour refroidir les coeurs de réacteur.
Mercredi 20 avril à 18h, le niveau de l'eau dans la galerie souterraine a baissé de 2 cm par rapport à la veille. Le robot envoyé dans le réacteur pour l'inspecter et mesurer de nombreux paramètres a été géné par la vapeur : de la buée a rendu la caméra aveugle. Le pompage continue et devrait se terminer le 14 mai.
Jeudi 21 avril, TEPCO a annoncé que la fuite d'eau maintenant colmatée a entraîné un relargage estimé à 520 tonnes d'eau très radioactive, soit 4 700 térabecquerels (1 terabecquerel représente un million de millions de becquerels) ou 20 000 fois l'autorisation de rejet annuel. Plus précisément, il y avait 2 800 terabecquerels d'iode-131, 940 térabecquerels de césium 134 et autant de césium 137. Ce seul rejet mériterait d'être classé au niveau 5 ou 6 de l'échelle internationale INES, note le Yomiuri daté du 23 avril.
Samedi 23 avril, à 7h, TEPCo a annoncé avoir pompé 930 tonnes d'eau des sous-sols. A ce jour, TEPCo aurait injecté 14 000 tonnes d'eau dans ce réacteur.
Dimanche 24 avril, TEPCo a rendu publique une carte de la contamination de la centrale. Les niveaux de débits de dose sont tels que cela gène les opérations. Un débit de dose de 160 millisieverts par heure a été mesuré au contact du tuyau d'évacuation de l'eau des sous-sols. Il est impossible de rester longtemps à proximité. TEPCO ne peut pas expliquer pourquoi il est si élevé.
Lundi 25 avril, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a entériné l'évaluation de TEPCo et a publié un rapport détaillé sur la fuite dans la mer et son impact. Il est ici en anglais.
Mardi 26 avril, à 7h, le niveau de l'eau dans ls galeries souterraines était toujours à 89 cm sous le niveau de débordement. Le niveau de l'eau ne baisse pas malgré le pompage.
Mercredi 27 avril, TEPCo a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé de 30 à 35%.
Jeudi 28 avril, TEPCO a annoncé que le niveau de l'eau a baissé de 10 cm pendant les 9 jours de pompage.
Samedi 30 avril, après une pause la veille pour vérifier l'état des pompes et tuyaux et ajouter une nouvelle pompe, TEPCo a repris le pompage à 14h et a annoncé vouloir doubler le débit de pompage en passant à 20 tonnes par heure. 2 400 tonnes ont déjà été pompées depuis le 19 avril. La compagnie espère évacuer 10 000 tonnes d'eau d'ici la mi-mai. Elle injecte actuellement 6,9 tonnes d'eau par heure dans le réacteur.
Dimanche 1er mai matin, TEPCo continue à pomper : 2 560 tonnes depuis le 19 avril et le niveau d'eau n'a baissé que de 4 cm. A 7h, il est à 84 cm sous le niveau du sol. Elle a abandonné l'idée d'installer une deuxième pompe car la priorité est le réacteur n°3 qui menace de déborder.
Etat actuel du réacteur
TEPCo pense qu'environ 30 à 33% du combustible du réacteur n°2 est endommagé suite à un début de fusion. Le 27 avril, la compagnie a revu à la hausse le taux d'endommagement du combustible dans le coeur du réacteur : il est passé à 35%.
Selon le Prof. Koide, de l'université de Kyoto, les barres de combustibles dans le coeur dégagent environ 6 000 kilowatts sous forme de chaleur. Cela devrait passer à 3 000 kilowatts dans 6 mois et 2 000 kilowatts dans un an.
Selon la NISA (autorité de sûreté japonaise), des gaz radioactifs ont été relâchés une seule fois le 13 mars pour faire baisser la pression. Une tentative a eu lieu le 15 mars pour faire baisser la pression, mais il n'est pas sûr que cela ait entraîné un relâchage de gaz radioactifs. Il est possible que l'enceinte de confinement soit abimée et que des gaz radioactifs sortent en continu.
De l'eau de mer continue à y être pompée. Depuis samedi 26 mars, c'est de l'eau douce qui est utilisée. L'électricité est arrivée au réacteur n°2 qui n'a pas encore été mis sous tension.
Le niveau de débit de dose maximal a été enregistré le 15 mars à 138 sieverts par heure. Il est actuellement de l'ordre de 20 à 30 sieverts par heure près du coeur. Il est donc impossible de s'en approcher : un intervenant atteindrait sa limite de dose en une minute environ.
Le condenseur a une capacité de 3 000 tonnes et est plein.
L'enceinte de confinement est endommagée et de l'eau extrêmement radioactive fuit du réacteur. La piscine serait refroidie à l'aide du circuit de refroidissement normal.
Réacteur n°4
Chronologie des évènements
Ce réacteur était arrêté depuis novembre 2010, c'est à dire bien avant le tremblement de terre de vendredi 11 mars. L'eau de refroidissement du bassin avec le combustible usé s'est évaporée. Le combustible s'est échauffé, il y a eu une explosion d'hydrogène mardi 15 mars matin à 9h40 (heure locale), suivie d'un incendie. Le niveau de radioactivité à proximité des réacteurs a atteint les 400 millisieverts. L'incendie a finalement été maîtrisé et les niveaux de radioaction ont baissé.
Des niveaux de quelques microsieverts par heure ont été détectés à des dizaines de kilomètres de l'incendie. Les vents étaient dirigés vers les terres et le temps était à la pluie et neige. Un niveau de radioactivité légèrement supérieur à la normale a également été relevé mardi à la mi-journée à Tokyo ainsi qu'en extrême-orient russe.
Toutes les personnes (sauveteurs...) ont été évacuées dans un rayon de 20 km. Les personnes confinées dans un rayon de 30 km.
Les consignes de protection et de confinement tournent en boucle sur la télévision japonaise.
Il semblerait que de nombreuses personnes ont commencé à s'éloigner le plus loin possible de la centrale de Fukushima dai-ichi par tous les moyens de transports disponibles.
Mardi 15, vers 22h (heure locale), il a été annoncé que le niveau de radioactivité dans la salle de contrôle du réacteur n°4 est devenu trop élevée pour que les ingénieurs puissent y effectuer un travail normal. Ils ne peuvent pas rester longtemps et doivent effectuer des va-et-vient. Cela menacerait les opérations de pompage dans la piscine de combustibles usés. Tepco a évacué 750 employés du site de Fukushima, où il ne reste que 50 ingénieurs et techniciens. Actuellement, ils seraient 180 à la centrale, même s'ils ont dû se réfugier pendant un temps mercredi.
L'exploitant TEPCo semble complètement dépourvu face à la situation. La compagnie a étudié l'option d'utiliser un hélicoptère pour arroser la piscine, mais mercredi 16 mars matin, TEPCo a annoncé avoir abandonné cette idée trop compliquée. En effet, un hélicoptère ne peut transporter qu'une petite quantité d'eau à la fois.
La température à l'intérieur de la piscine est inconnue. Lundi, elle était de 84°C, plus du double de la normale. Le niveau d'eau a aussi diminué. Il se peut qu'il n'y ait plus d'eau.
TEPCo est sans nouvelles de deux techniciens après l'explosion. IIs se trouvaient dans le secteur de la turbine du réacteur n°4.
Mercredi vers 6h00, heure locale, un incendie s'est à nouveau déclaré dans la piscine de combustibles usés. Une demie-heure plus tard, le feu semble éteint. Vers 17h, un hélicoptère de l'armée a décollé pour arroser la piscine et mesuré la radioactivité. Il a fait demi-tour à cause du niveau trop élevé de radioactivité, la dose limite pour l'armée ayant été atteinte. Il a cependant pu observer qu'il restait de l'eau dans la piscine, ce qui laisse un peu de temps pour réagir.
Une tentative de refroidissement avec des lances de pompier devait démarrer jeudi 17 mars matin (heure japonaise). Il faut d'abord évaluer la distance optimale en terme de radiation et apporter de l'eau en quantité suffisante. Puis, c'est la piscine du réacteur n°3 qui a été prioritaire.
Il se peut que l'armée aide à arroser la piscine du réacteur n°4 menaçante et actuellement inaccessible à cause des niveaux de radioactivité. Les Etats-Unis, qui ont d'importantes bases militaires dans le pays, vont fournir de nouvelles pompes puissantes. En effet, l'eau de mer dégrade vite les pompes et il en faut de secours sous la main.
Jeudi soir, les piscines des réacteurs 3 et 4 retenaient encore toute l'attention. Mais, vendredi 18 mars, la situation semble stabilisée. Bref, les informations contradictoires se succèdent.
TEPCo espérait rétablir rétablir l'électricité avant dimanche 20 mars sur ce réacteur.
80 tonnes d'eau ont enfin été aspergées dans la piscine à partir de dimanche 20 mars matin pour la première fois. L'opération a duré une heure. L'armée a repris les opérations dimanche vers 18h20 (heure locale). Elle compte aussi enlever des décombres et débris radioactifs qui gènent les opération à l'aide de tanks. Les opérations de déblaiement ont débuté lundi 21 mars.
Lundi 21 mars, TEPCo a réussi à tirer un cable électrique jusqu'au réacteur n°4. L'electricité est arrivée mardi 22 mars à 10h35. Chaque pièce doit maintenant être contrôlée avant la mise sous tension qui devrait commencer jeudi. De grandes quantités d'eau ont encore été aspergées au dessus de la piscine (150 tonnes avec une pompe allemande).
Jeudi 23 mars, de l'eau est toujours aspergée dans la piscine. La lumière serait revenue dans la salle de contrôle.
Dimanche 27 mars, on apprend que l'eau de la piscine est aussi contaminée, mais pas autant que ce qui a été trouvé dans les flaques des réacteurs 1, 2 et 3.
Mardi 12 avril, un feu s'est déclenché près de la station de prélèvement du réacteur n°4 située au bord de la mer. Il a rapidement été maîtrisé et il n'y aurait pas eu d'augmentation du niveau de radioactivité de détectée.
Mercredi 13 avril, TEPCo a annoncé qu'elle a la confirmation que des barres de combustible de la piscine d'entreposage sont bien endommagées. Pour cela, elle se base sur une analyse de l'eau de la piscine qui contient de l'iode 131 et du césium 134 et 137 à des concentrations anormalement élevées : 220 000, 88 000 et 93 000 becquerels par litre en iode 131, cesium 134 et cesium 137, respectivement. En situation normale, ces chiffres sont inférieurs à 1 000. Ces concentrations sont cependant inférieures à ce qui est mesuré dans les réacteurs. Si du combustible de la piscine est endommagé, il ne semble pas avoir fondu selon TEPCo.
Il y a débat entre les experts sur l'étendue des dommages des combustibles : TEPCo va vérifier ses chiffres.
Selon une caméra sur place, les combustibles seraient bien recouverts d'eau, mais la température est de 90°C alors qu'elle est généralement de 20 à 30°C. 195 tonnes d'eau douce ont donc été ajoutées pendant la nuit. Elle était de 84°C avant l'incendie...
Le débit de dose à 6 mètres au dessus de la piscine est de 84 millisieverts par heure alors qu'il est normalement de 0,1 microsievert par heure.
Lundi 18 avril, une poche d'eau très contaminée a été découverte dans les sous-sols de ce réacteur. Elle fait environ 5 m de profondeur et le débit de dose à sa surface est de 100 millisieverts par heure.
Samedi 23 avril, TEPCo a injecté 140 tonnes d'eau dans la piscine, en plus des 200 tonnes injectées la veille car la température est toujours au dessus de 90°C. Le niveau de l'eau est monté d'un mètre et la température est redescendue à 66°C. L'eau dépasse de 2 m le haut des barres de combustible, selon une caméra fixée au bout du bras qui injecte l'eau. Il y a des craintes que le poids de l'eau endommage plus le bâtiment.
Lundi 25 avril, la température ayant à nouveau atteint 81°C la veille, TEPCo a injecté 210 tonnes d'eau dans la piscine. C'est beaucoup plus que les 70 tonnes par jour auxquelles TEPCo tente de se tenir à cause du poids. La veille se sont 165 tonnes qui ont été injectées.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé que le niveau de l'eau monte dans les galeries souterraines. Il est monté de 5 cm ces dernières 24h et de 25 cm depuis le 13 avril. TEPCo ne peut pas évacuer cette eau, faute de cuve de stockage. Les niveaux de radioactivité en césium mesurés dans cette eau sont environ 250 fois plus élevés qu'un mois plus tôt. Le jeudi 21 avril, il y avait 8,1 millions de becquerels par litre en césium 137 et 7,8 millions de becquerels par litre en césium 134. Pour l'iode 131, avec 4,3 millions de becquerels par litre, la concentration a été multipliée par 12.
TEPCo soupçonne dont une contamination du réacteur n°4 par le réacteur n°3 qui sont connectés par des galeries.
Mercredi 27 avril, TEPCo a reconnu que la piscine du réacteur n°4 avait probablement une fuite : bien qu'ayant injecté de 140 à 210 tonnes d'eau chaque jour ces derniers temps, le niveau est 10 à 40 cm plus bas que prévu. Les murs du réacteurs ayant été endommagé par l'explosion, il se peut que la piscine soit elle aussi endommagée et fuit.
TEPCo est revenue plus tard sur ses déclarations et estime maintenant qu'il n'y a plus de fuite et que l'eau manquante s'est évaporée... Environ 70 tonnes d'eau s'évaporent chaque jour.
Jeudi 28 avril, TEPCo a présenté une reconstitution des évènements au niveau du réacteur n°4 :
- après le séisme et le tsunami, le refroiddissement s'est arrêté et l'eau de la piscine s'est évaporée, exposant à l'air libre le combustible irradié ;
- le métal de la gaine du combustible a chauffé, a réagi avec l'eau en dégageant de grandes quantités d'hydrogène ;
- l'hydrogène a explosé le 15 mars, détruisant une partie du bâtimet réacteur et une vanne située à proximité de la piscine ;
- les dommages occasionnés à la vanne ont entraîné une inondation salutaire de la piscine : des centaines de tonnes d'eau ont éteint l'incendie et arrêté la surchauffe des barres de combustible.
Sans cela, les barres de combustible auraient pu fondre et entraîner des rejets beaucoup plus massifs.
Vendredi 29 avril, une vidéo obtenue en plongeant une caméra dans la piscine est disponible en ligne. La plongée dans la piscine dure 7 secondes. La descente de la caméra au dessus de la piscine fumante dure presque 2 minutes.
Par ailleurs, les derniers résultats d'analyse de l'eau dans la piscine sont disponibles ici en anglais. Il faut multiplier par 1 000 pour avoir des becquerels par litre. Ils sont en baisse significative par rapport aux précédentes analyses. Cela est dû à la décroissance radioactive pour l'iode et à la dilution par apport d'eau. La température était de 88°C vendredi matin. TEPCo en déduit que les combustibles sont moins endommagés que ce qu'elle avait pensé auparavant et que la contamination relevée dans la piscine est peut-être due à l'eau de mer contaminée qui a été utilisée.
Etat actuel du réacteur
Le coeur du réacteur est vide. Seule l'armature métallique du bâtiment est encore en place. On craint la reprise d'une réaction nucléaire en chaîne dans la piscine qui contient 783 grappes de barres de combustible usés plus 584 grappes partiellement utilisées. Ces dernières ont été retirées du coeur pour y remplacer une pièce. Ce sont elles qui sont la principale source de chaleur dans la piscine.
Une partie du combustible est endommagé.
Il y a environ deux millions de kilocalories par heure de chaleur qui est générée dans cette piscine, soit trois fois plus que dans les piscines des réacteurs 1 et 3 réunis. Un simple calcul permet de montrer que l'eau de la piscine augmente de 2°C par heure si elle n'est pas refroidie. Si le système de refroidissement peut être remis en route, la température pourra être maintenue en dessous de 40°C. Sans lui, il faut environ une journée pour que la piscine commence à bouillir et une dizaine de jours pour évaporer complètement l'eau. A la mi-avril, environ 70 tonnes d'eau s'évaporent chaque jour.
Le condenseur n'est pas plein.
La piscine de combustibles ne résisterait peut-être pas à une forte secousse car les murs de soutainement sont endommagés. Ils doivent être renforcés.
Jeudi 28 avril, TEPCo a présenté une reconstitution des évènements au niveau du réacteur n°4 :
- après le séisme et le tsunami, le refroiddissement s'est arrêté et l'eau de la piscine s'est évaporée, exposant à l'air libre le combustible irradié ;
- le métal de la gaine du combustible a chauffé, a réagi avec l'eau en dégageant de grandes quantités d'hydrogène ;
- l'hydrogène a explosé le 15 mars, détruisant une partie du bâtimet réacteur et une vanne située à proximité de la piscine ;
- les dommages occasionnés à la vanne ont entraîné une inondation salutaire de la piscine : des centaines de tonnes d'eau ont éteint l'incendie et arrêté la surchauffe des barres de combustible.
Sans cela, les barres de combustible auraient pu fondre et entraîner des rejets beaucoup plus massifs.
Dimanche 8 mai, TEPCo a mis en ligne sur son site une vidéo (à télécharger) montrant les barres de combustibles de la piscine du réacteur n°4 : on voit des morceaux d'échelle et des bulles. La température serait de 84°C.
Réacteurs 5 et 6
Etat actuel des réacteurs
Comme le réacteur n°4, les réacteurs 5 et 6 étaient arrêtés avant le séisme. Mais après les évènements dans les autrs réacteurs, leur surveillance des réacteurs a été renforcée : le refroidissement ne semble pas fonctionner correctement. A la différence du réacteur n°4 où tout le chargement était dans la piscine d'entreposage, il n'y en a qu'un tiers dans les piscines des 2 autres réacteurs arrêtés. La température y est plus élevée que la normale.
Les toits de ces deux réacteurs ont été percés samedi 19 mars pour éviter une accumulation d'hydrogène et une explosion. Un générateur électrique a pu être réparé sur le réacteur 6 et alimente une pompe de refroidissement des deux piscines de combustible. Dimanche 20 mars matin, la température a commencé à baisser. A 7h (heure locale), elle était de 37,1 et 41 °C respectivement. Enfin une bonne nouvelle !
Les combustibles usés de la piscine du réacteur n°5 constituent la deuxième plus forte source de chaleur de la centrale. La piscine est remplie au deux tiers, mais la quantité de chaleur émise représente un quart de celle émise par les combustibles de la piscine du réacteur n°4.
L'électricité extérieure est arrivée lundi 21 mars à 11h30 (heure locale) au réacteur n°5 et a pu prendre le relais du générateur de secours 90 minutes plus tard.
La température des coeurs de ces deux réacteurs semble stabilisée en dessous de 100°C et celle des piscines à des niveaux normaux.
Radioactivité au Japon
Dans une note publiée le dimanche 13 mars à 19h, l'IRSN "craint que des rejets très importants se soient produits en même temps que l'explosion". La télévision japonaise a diffusé des images de radiamètres saturant dans une mairie proche du réacteur qui a explosé. Le discours officiel est toujours rassurant. On ne voit aucune image de personne en shadok ou se protégeant des radiations dans les médias japonais, contrairement aux médias étrangers.
Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement a ordonné à toutes les préfectures de rendre publiques les données de mesure de la radioactivité. De fait, de nombreuses données sont apparues sur Internet. Nous donnons quelques liens en anglais ci-dessous. Il y en a beaucoup plus en Japonais.
Attention, les chiffres sont donnés en microsieverts par heure. Pour rassurer, les autorités japonaises donnent les doses reçues lors de certains actes médicaux à titre de comparaison. Mais ces doses sont données en microsieverts. Ce n'est donc pas directement comparable.
Les niveaux de radioactivité ambiante (débits de dose) évoluent très vite et fluctuent en fonction de la météo. De nombreux sites japonais recensent des données.
Voici quelques sites en anglais :
- à Wako dans la banlieue de Tokyo, laboratoire RIKEN
- au niveau de la centrale de Monju dans la préfecture de Fukui
- en différents points du pays
- les maxima sont répertoriés sur une carte
- les niveaux ambiants sont rassemblés ici, avec une possibilité de regarder des rétrosceptives
- des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici
Il y en a beaucoup plus en japonais. Nous consulter. Pour la journée du 17 mars dans la préfecture de Fukushima, voir par exemple ici.
A titre de comparaison, le bruit de fond naturel est autour de 0,05 microsieverts/h.
Des mesures à Tsukuba de la composition du panache des centrales sont disponibles en ligne en anglais. Seuls les émetteurs gamma sont donnés.
L’IRSN a publié une évaluation de la radioactivité rejetée par la centrale de Fukushima Dai-ichi jusqu’au 22 mars 2011 :
Gaz rares : 2 10+18 Bq ;
Iodes : 2 10+17 Bq ;
Césiums : 3 10+16 Bq ;
Tellures : 9 10+16 Bq.
Plus de détails ici. Cela représente grosso modo 10% des rejets de Tchernobyl. Mais, un Institut Autrichien de météorologie (ZAMG) donne un terme source plus élevé et l'estime à 20% des rejets de Tchernobyl pour l'iode et à 50% pour le césium.
La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1 térabecquerel correspond à 1012 bequerels, soit un million de millions). A Tchernobyl, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions de térabecquerels.
Lundi 21 mars, de fortes activités ont été détectées à Hitachinaka (Ibaraki) à 120 km au Sud Ouest de la centrale : 13 000 becquerels de césium-137 par mètre carré. Mais la NISA (ASN Japonaise) s'est voulue rassurante : c'est un tiers de la limite pour les personnes vivant en zones contaminées qui est de 40 000 Bq/m2. Pour l'iode 131, la valeur était de 93 000 becquerels par mètre carré, soit le double de la limite.
Il n'est toujours pas question d'étendre la zone d'évacuation et la zone de confinement.
Le mardi 22 mars, le journal Asahi indique qu'à l'hôpital d'Iwaki dans la province de Fukushima, il manque un peu près 30% des médecins et infirmières, ce qui pose un problème face à l'afflux de patients. Ils se seraient enfuis par crainte des radiations.
Lundi 4 avril, les média ont découvert que la météo japonaise calculait une à deux fois par jour une prédiction précise de la dispersion des polluants radioactifs, transmettait ces informations à l'AIEA, mais ne la rendait pas publique... Suite au tollé provoqué par cette révélation, le gouvernement japonais a ordonné à la météo de rendre publique ses prédictions.
Mardi 12 avril, la NISA a réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à Tchernobyl. Elle a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000 térabecquerels par heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 1012 becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient actuellement inférieurs au térabecquerel par heure. Elle estime la quantité d'iode 131 rejetée par les réacteurs n°1 à 3 entre 370 000 et 630 000 terabecquerels. Une grande partie semble venir du réacteur n°2 endommagé par une explosion. Les rejets auraient culminé les 15 et 16 mars.
TEPCo a expliqué que les rejets ne sont pas encore maîtrisé et qu'elle craint, qu'in fine, la quantité totale rejetée dépasse celle de Tchernobyl.
Dimanche 24 avril, TEPCo a estimé à 1 térabecquerel par heure (1 million de millions de becquerels par heure) les rejets de la centrale. Ils seraient en baisse. Les rejets étaient estimés à 6,4 térabecquerels par heure le 5 avril.
-> Pour en savoir plus, voir la radioactivité expliquée aux enfants.
Contamination de l'eau
Mercredi 16 mars, des traces de césium et d'iode ont été découvertes dans le réseau d'approvisionnement en eau de Fukushima. Plus tard dans la journée, il n'y avait plus de césium ni d'iode.
Il est important de préciser que la plupart des captages pour l'eau potable au Japon se font dans les rivières ou lac. Le transfert des retombées radioactives à l'eau du robinet est donc rapide.
Samedi 19 mars, de l'iode radioactif a été détecté dans l'eau du robinet dans les villes au voisinage de la centrale et à Tokyo. Le ministère de la santé a pécisé que ces niveaux étaient en dessous de la limite admissible fixée par le gouvernement japonais (limite fixée à 300 Bq/L pour l'iode dans l'eau et le lait). Par exemple, 77 becquerels par litre d'eau à Tochigi, 2,5 bq/l à Gunma, 0,62 bq/l à Saitama, 0,79 bq/l à Chiba, 1,5 bq/l à Tokyo et 0,27 bq/l à Niigata.
Cependant, il a été mesuré à un niveau supérieur à la norme dans la ville de Kawamata, située à 45 km au Nord Ouest de la centrale a annoncé samedi le ministère de la santé.
Du césium radioactif a également été mesuré dans l'eau du robinet des villes de Tochigi (1,6 Bq/l) and Gunma (0,22 Bq/l), proche de la préfecture de Fukushima.
Le mardi 22 mars, le ministère de la santé a ordonné à 5 municipalités de la province de Fukushima de recommander aux résidents de ne pas donner de l'eau du robinet aux enfants car la concentration en iode dépasse la limite maximale admissible pour les bébés qui est de 100 becquerels par litre. (300 pour les enfants et les adultes). 120 becquerels par litre ont été mesurés à Date lundi 21, 150 bq/l à Koriyama, 220 bq/l à Minamisoma et 130 bq/l à Kawamata.
Mercredi 23 mars, la limite en iode pour les bébés dans l'eau du robinet a aussi été dépassée à Tokyo. Il y avait 210 becquerels par litre à une station de purification de l'eau. Les supermarchés ont immédiatement vendu tous leurs stock d'eau en bouteille. La municipalité a donc annoncé qu'elle allait distribuer 240 000 bouteilles aux familles avec enfant. Des experts ont signalé que la quantité d'iode peut être réduite en faisant bouillir l'eau. 1,5 litre par enfant et par jour est donné.
Vendredi 25 mars matin, des contaminations en iode proches de la contamination maximale autorisée pour les adultes fixée à 300 becquerels par litre en plusieurs endroits du pays. A Tokyo les niveaux dans l'usine de purification qui avaient dépassé la limite pour les bébés sont redescendus à 79 Bq/l jeudi et 51 Bq/l vendredi.
Samedi 26 mars, la contamination en iode de l'eau de Tokyo est à des niveaux "acceptables" : 34 Bq/l et 48 Bq/l le matin dans deux stations de purification et rien dans la troisième.
Dimanche 27 mars, le gouvernement a interdit l'utilisation de l'eau de pluie dans les stations de purification de l'eau.
Jeudi 14 avril, TEPCo a annoncé avoir mis en évidence une augmentation de la contamination de l'eau souterraine sous les réacteurs n°1 et 2. Sous le réacteur n°1, la contamination de l'eau en iode 131 est passée de 72 000 becquerels par litre le 6 avril à 400 000 becquerels par litre le 13 avril. La concentration en césium 134 est passée de 1 400 à 53 000 becquerels par litre. Sous le réacteur n°2, la concentration en iode a été multipliée par 17 sur la même période.
Sous les autres réacteurs, la concentration est stable : elle est inférieure au millier de becquerels par litre à un peu plus de 10 000 becquerels par litre.
Dimanche 1er mai, des concentrations élevées en césium ont été trouvées dans des boues de la station d'épuration de Koriyama : 26 400 becquerels par litre. Une fois les boues asséchées, les résidus obtenus sont à 334 000 becquerels par kilogramme. Les autorités locales ont suspendu l'envoi vers les cimenteries.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
Contamination de l'alimentation
Samedi 19 mars, une contamination radioactive a été détectée dans des produits alimentaires (lait et épinards) à proximité de la centrale. Le Ministère japonais de la santé a ordonné aux autorités locales d'enquêter sur la provenance des produits et de prendre les mesures appropriées. Ces produits n'ont pas été mis sur le marché et les agriculteurs indemnisés par TEPCo.
Lundi 21 mars, l'OMS a déclaré que la contamination de l'alimentation au Japon était plus inquiétante que ce qu'elle avait craint au début. Le même jour, le gouvernement japonais a interdit la commercialisation des épinards et autres légumes feuille des 4 préfectures les plus touchées par les retombées radioactives. En 2009, cela représentait 17,4% de la production du pays et 60% des épinards vendus à Tokyo. La commercialisation du lait de la province de Fukushima a aussi été interdite. Des compensations sont proposées par le gouvernement.
Mardi 22 mars, le gouvernement a demandé à la préfecture de Fukushima de ne plus commercialiser de légumes récoltés dans la province. Il recommande à la population de ne plus le consommer. La commercialisation du lait et du persil a aussi été suspendue dans la province voisine de Ibaraki. Une contamination de 82 000 becquerels par kilo en césium, soit 164 fois la limite a été annoncée dans des ''kukitachina'' (légume feuille) à Motomiya (60 km de la centrale) et de 15 000 becquerels par kilo en iode, ce qui représente plus de 7 fois la limite.
Mercredi 23 mars, la litanie des légumes contaminés continue. Du césium qui dépasse les limites a été trouvé dans 25 échantillos provenant de la préfecture de Fukushima. 80 fois la limite dans des épinards à Tamura, 56 fois dans des feuilles de shinobu-fuyuna à Kawamata, 27,8 dans des broccoli d'Iitate... De l'iode radioactive a été trouvée dans 21 échantillons. De l'iode a aussi été trouvé dans du lait à Mito (province d'Ibaraki)... Les enfants sont particulièrement vulnérables à l'iode qui peut se concentrer dans la thyroïde et causer des cancers.
Les niveaux de contamination relevés à Kawamata, 22 000 Bq/kg d'iode dans des shinobu-fuyuna correspondent à une exposition de 7 millisieverts par an à la glande thyroïdienne pour des adultes, 33 millisieverts pour des jeunes enfants et 62 millisieverts pour des nourrissons. La limite maximale autorisée est de 1 millisievert en temps normal et 50 en cas d'urgence.
Vendredi 25 mars, 890 becquerels par kilo en césium dans des légumes feuille (komatsuna) ont été détectés dans la banlieue de Tokyo, à 250 km de la centrale, soit plus que la limite autorisée qui est de 500 Bq/kg.
Samedi 26 mars, il a été détecté de la radioactivité dans 99 aliments ou boissons différents. De nombreux produits des provinces de Chiba ou de Fukushima dépassent les limites "accepatbles".
Le quotidien Yomiuri du mardi 29 mars explique que les règles de surveillance de la radioactivité dans l'alimentation dépendent des préfectures : les limites sont les mêmes, mais pas les aliments à analyser en priorité. Par ailleurs, les agriculteurs sont très inquiets pour le production et demandent une révision des normes : pourquoi la même limite pour le persil qui est consommé en faible quantité que pour un autre légume ou du riz consommés en plus grande quantité ?
Jeudi 31 mars, de la viande de boeuf ayant 510 becquerels par kilo de césium 137 soit juste au dessu de la limite (500 Bq/kg) a été trouvée à Tenei qui est à 70 km de la centrale. Vendredi 1er avril, après vérification, ce boeuf n'était plus contaminé.
Samedi 2 avril, 33 légumes ou fruits sur 49 analysés étaient contaminés en césium et iode dans la préfecture de Fukushima, mais toujours en dessous des limites. Des produits marins étaient contaminés dans la préfecture d'Ibaraki, selon le ministère de l'éducation et de la recherche.
Plus tôt dans la semaine, le ministère de la santé avait annoncé avoir trouvé 25 légumes provenant de la préfecteure de Fukushima our d'autres préfectures limitrophes qui dépassaient la limite 500 becquerels par kilogramme pour le césium et 2 000 becquerels par kilogramme pour l'iode.
Dimanche 3 avril, des champignons contaminés ont été trouvés à Iwaki dans la préfecture de Fukushima : 3 100 becquerels par kilo en iode 131, alors que la limite est de 2 000 Bq/kg et 890 Bq/kg en césium 137 alors que la limite est à 500 Bq/kg.
Lundi 4 avril, on s'attend à ce que le ministère de la santé maintienne les limites de contamination radioactive dans l'alimentation. Certaines préfectures ont appelé à l'abaissement de ces limites et d'autres à plus de "souplesse", mais le comité d'experts consultés a conseillé de maintenir le statu quo. En revanche, les interdictions de vente de produits alimentaires sera dorénavant décidée par municipalité et non plus par préfecture. L'interdiction sera levée quand les produits en question seront sous la limite pendant 3 semaines. Les épinards de 3 municipalités de la préfectures de Chiba viennent d'être interdits à la vente.
Le même jour, Singapour a interdit l'importation de légumes de la préfecture de Hyogo après avoir trouvé un chou ayant 118 becquerels d'iode 131 par kilogramme, juste au dessus de la limite fixée par ce pays à 100 Bq/kg (au Japon, c'est 2 000 Bq/kg). Hyogo est à 600 km environ de le centrale accidentée.
Vendredi 8 avril, le gouvernement a levé l'interdiction de mise sur le marché de légumes feuille de la région de Gunma et de lait de la région de Aizu, toutes les deux situées dans la préfecture de Fukushima. Cela faisait 3 semaines que la contamination était sous les limites.
Samedi 9 avril, le syndicat des producteurs de tabac a décidé de ne pas planter de tabac cette année dans la province de Fukushima, bien que l'an dernier cela représentait la 7ième plus forte production du Japon. Le ministre de l'agriculture, en visite dans la région, a exorté les agriculteurs à ne pas encore planter le riz et a annoncé un zonage pour la mi-avril.
Dimanche 10 avril, c'est au tour de shiitake (champignons) cultivés à l'extérieur à Date, Shinchimachi et Iitatemura de dépasser les limites de mise sur le marché. Des shiitake de Iwaki affichaient une contamination de 890 becquerels par kilogramme en césium. A Aizu, les ventes de lait ont repris.
Lundi 11 avril, le Yomiuri publie un article expliquant comment réduire la contamination de l'alimentation en cuisinant. Les Japonais se préparent à consommer des produits contaminés pendant de longues années.
Mardi 12 avril, le gouvernement japonais a annoncé avoir détecté du strontium dans des aliments très faible quantité en plusieurs endroits de la préfecture de Fukushima. Il n'a pas de limite établie pour la concentration du strontium dans l'alimentation.
Les résultats sont ici en japonais. Les résultats sont exprimés en becquerels par kilogramme frais. Les quatre dernières lignes correspondent à des végétaux. Cela varie de 12 à 61 Bq/kg en strontium 89 et 1,8 à 5,9 Bq/kg en strontium 90.
Mercredi 13 avril, la chaîne de supermarché Aeon a vendu des laitues "sanchu" en provenance de Asahi (province de Chiba) pendant 9 jours alors qu'il y avait une interdiction de mise sur le marché. 2 200 laitues auraient été vendues dans 57 magasins.
Un poisson avec 12 500 becquerels par kilogramme en césium a été pêché à 500 mètres au large d'Iwaki et à 35 km de la centrale. Un tableau rassemblant les données de mesure sur des poissons est disponible en ligne en anglais ici.
Samedi 16 avril, le gouvernement a autorisé la mise sur le marché du lait en provenance de 25 municipalités de la préfecture de Fukushima. Elles s'ajoutent aux 7 municipalités pour lesquelles l'interdiction a été levée le 8 avril. La concentration maximale en iode détectée était de 27 becquerels par kilogramme alors que la limite est fixée à 300 becquerels par kilogramme. Pour le césium, la concentration maximale détectée était de 16,9 becquerels par kilogramme avec une limite fixée à 200 becquerels par kilo.
Jeudi 21 avril, le gouvernement japonais a décidé de mener sur le lait maternel suite à la découverte par un institut privé d'iode 131 allant jusqu'à 36,3 becquerels par kg dans certains prélèvements, les mères vivant alors dans quatre préfectures proches de Tokyo. C'est inférieur à la limite maximale autorisée pour l’eau des bébés (100 becquerels/kg). Il n'y a pas de limite de fixée pour le lait maternel.
Le vendredi 22 avril, des données sur la contamination du lait, de la viande et des oeufs ont été rendues publiques. La veille, une autre chaîne de supermarché a vendu des légumes qui n'avaient pas le droit d'être mis sur le marché.
Le mardi 26 avril, le gouvernement a annoncé qu'il allait mesurer la contamination des pâtures dans 16 préfectures (Fukushima, Aomori, Iwate, Miyagi, Akita, Yamagata, Ibaraki, Tochigi, Gunma, Saitama, Chiba, Tokyo, Kanagawa, Yamanashi, Nagano et Shizuoka). Les limites ont été fixées à 300 becquerels de césium radioactif par kilogramme d'herbe pour les vaches et le boeufs, et 70 becquerels d'iode 131 par kilogramme d'herbe pour les vaches. Ces valeurs sont plus basses que pour l'alimentation humaine...
Samedi 30 avril, le ministère de la santé a annoncé avoir trouvé une faible contamination dans le lait maternel de 7 femmes sur 23 testées dans les province d'Ibaraki et Fukushima. Une femme qui était à 30 km de la centrale accidentée jusqu'au 24 mars avait 3,5 becquerels d'iode par kilo et 2,4 becquerels de césium par kilo. Pour les autres, il n'y avait que de l'iode avec des concentrations comprises entre 2,2 et 8 becquerels par kilogramme.
Lundi 2 mai, le gouvernement a trouvé de nombreuses pâtures dépassant les limites autorisées pour l'alimentation des bovins. Il va imposer aux agriculteurs de nourrir leur bêtes avec de la nourriture importée dans ces zones. A Soma, par exemple, la contamination en césium était, le 30 avril, 30 fois supérieure à la limite. A Chiba, c'était 3 fois la limite pour l'iode et le césium.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
-> Des résultats gouvernementaux de surveillance de l'alimentation sont ici.
-> Notice de la FAO sur la contamination des aliments en cas d'accident nucléaire (en anglais)
Contamination des sols
Le mercredi 23 mars, 163 000 becquerels de césium 137 par kilogramme de terre ont été détectés à Iitate situé à 40 km au nord-est de la centrale. Voir le tableau de données (en japonais). L'association Mihama no kai a demandé l'évacuation du village. Samedi 26 mars, le maire a expliqué à la télévision n'avoir reçu que très peu d'informations à propos de la situation radiologique de son village.
Dimanche 27 mars, TEPCo a annoncé qu'elle allait analyser le plutonium dans le sol de la centrale car le réacteur n°3 est alimenté en MOx qui contient beaucoup de plutonium.
Les résultats sont arrivés lundi 28 mars et sont disponibles en japonais et en anglais. Du Pu 238, 239, 240 ont été détectés en divers endroits à des concentrations de l'ordre de quelques dizièmes de becquerels par kilo de terre à 1,2 becquerels. Ces contaminations sont "faibles" pour un réacteur accidenté. La composition isotopique laisse penser que ce plutonium n'est pas dû aux retombées des essais nucléaires atmosphériques mais est dû à la centrale. Le plutonium est peu volatil et sa présence semble être due à des fuites liquides.
Le même jour, le quotidien Asahi rapporte qu'un agriculteur bio de la région de Fukushima s'est suicidé : il avait passé 30 ans à améliorer sa terre et n'a pas supporté de la voir contaminée.
Mercredi 30 mars, l'AIEA a recommandé l'évacuation de Iitate situé à 40 km de la centrale car la contamination dépasse la limite internationale. La contamination en iode-131 relevée par l'AIEA dans 9 municipalités distantes de 25 à 58 km de la centrale vont de 0,2 à 25 Megabecquerel par mètre carré (millions de becquerels par mètre carré). Pour le césium 137, cela va de 0,02 à 3,7 Megabecquerel par mètre carré. Une centaine de personnes seraient toujours à Iitate.
Greenpeace a aussi mesuré des taux de radiation élevés en dehors de la zone d'évacuation. 100 microsieverts par heure par exemple le long d'une route entre Iitate et Tsushima. Les données sont ici.
Mais les autorités campent sur leur position : il n'est pas nécessaire d'évacuer plus, car la dose reçue par une personne qui reste à l'intérieur 16 heures par jour et 8 heures à l'extérieur est de l'ordre de 25 millisieverts, ce qui est la moitié du critère d'évacuation. Et d'ajouter que leur critères reposent sur la contamination de l'air, pas du sol.
Vendredi 2 avril, l'AIEA que les niveaux d'iode 131 relevés à Iitate étaient descendus sous la limite d'évacuation. La moyenne sur 15 échantillons prélevés entre le 19 et 29 mars est de 7 millions de becquerels par mètre carré. La limite est à 10 millions de becquerels par mètre carré. L'AIEA recommande toujours une surveillance renforcée dans cette zone.
Mercredi 6 avril, TEPCo a publié des données sur la contamination des sols aux alentours de la centrale. Il y a un cocktail de radioéléments assez impressionant. Voir ici.
Les niveaux de dose du sol à la date du 6 avril sont donnés ici pour les écoles de la préfecture de Fukushima. Les données vont de 0,05 à 5,4 microsieverts par heure à 1 mètre du sol et de 0,06 à 6,9 microsieverts par heure à 1 cm du sol. 0,05 microsieverts par heure à 1 mètre correspond au niveau avant la catastrophe.
Dans deux autres villages, dont le célèbre Iitate, les valeurs sont plus élevées : de 8,3 à 23 microsieverts par heure à un mètre du sol et de 9,5 à 30,1 microsieverts par heure à 1 cm du sol. Ces données sont du 5 avril.
La rentrée des classes a lieu début avril au Japon. La fermeture précipitée des classes a débouché sur les vacances de printemps qui se terminent.
Vendredi 8 avril, une étude menée par les université de Hiroshima et de Kyoto a montré qu'il y avait des zones au-delà du rayon de 30 km autour de la centrale qui devraient être évacuées. 8 radioéléments différents ont été détectés. Une contamination en césium 137 des 5 premiers centimètres de la terre varie entre 590 000 et 2,19 millions de becquerels par mètre cube. C'est plus que les critères d'évacuation autour de Tchernobyl. Encore une fois Iitate est concerné.
Samedi 9 avril, le gouvernement a annoncé vouloir interdire la culture du riz dans les champs où la concentration en césium dépasse les 5 000 becquerels par kilogramme. Cela devrait s'appliquer aux zones situées au-delà des 30 km autour de la centrale car en deçà, c'est déjà interdit. TEPCo et le gouvernement compenseront les agriculteurs. Deux champs de riz de Iitate dépassent cette limite. Il y avait 15 031 becquerels par kilogramme dans l'un d'entre eux.
Pour les champs dépassant la limite, le gouvernement va étudier la possibilité de remplacer la terre ou d'y cultiver des plantes qui absorbent moins le césium.
Fukushima produit habituellement 450 000 tonnes de riz par an. C'est la quatrième plus forte production du pays.
Lundi 11 avril, l'ACRO a publié des résultats de mesure alarmant sur les communes de Iitate et Kawamata.
Mardi 12 avril, le gouvernement japonais a annoncé avoir détecté du strontium dans le sol en très faible quantité en plusieurs endroits de la préfecture de Fukushima. Il n'a pas de limite établie pour la concentration du strontium dans l'alimentation.
Les résultats sont ici en japonais et en anglais. Les résultats sont exprimés en becquerels par kilogramme frais. Les trois premières lignes correspondent à de la terre. La plus forte contamination est à Iitate-mura (ligne 33), avec 51 000 Bq/kg en césium 137, 290 Bq/kg en strontium 89 et 32 Bq/kg en strontium 90.
La contamination des sols des cours des écoles de la province de Fukushima à la date du Mercredi 13 avril est disponible ici en japonais.
Mercredi 27 avril, la ville de Koriyama (province de Fukushima) a commencé à faire enlever la couche supérieure contaminée du sol des écoles et crèches. La limite à partir de laquelle il y a intervention est toujours 3,8 microsieverts par heure pour les écoles et 3,0 microsiverts par heure pour les crèches. Ces limites sont considérées comme trop élevées par de nombreuses associations (dont l'ACRO).
Le vendredi 6 mai, une carte de la contamination des sols dans un rayon de 80 km autour de la centrale de Fukushima a été rendue publique. Elle a été effectuée par hélicoptère par le Ministère japonais de la recherche et technologie et par le département de l'énergie des Etats-Unis. Cette carte fait apparaître des contaminations dépassant les critères d'évacuation en Biélorussie jusqu'à près de 50 km vers le Nord-Ouest. Les villages de Iitate et Namie sont touchés, bien qu'étant très éloignés.
Une vidéo de la prise de mesure est disponible sur youtube. Un fichier pptx avec la carte en anglais peut être téléchargé ici. La version japonaise des ces cartes est disponible ici au format pdf.
Samedi 7 mai, le gouvenrement a fait le point sur l'évolution de la contamination des écoles. Il obesrve une tendance à la baisse assez générale, mais à la Watari Junior High School, le débit de dose est remonté à 3,9 microsieverts par heure, juste au dessus de la limite qu'il a fixée. Dans deux autres écoles, les niveaux sont pasés sous cette limite. Pour rappel, cette limite est considérée comme trop laxiste par de nombreuses organisations (dont l'ACRO).
Lundi 9 mai, TEPCo a annoncé avoir mesuré du strontium dans la terre en 3 points de la centrale : les contaminations sont assez élevées : jusqu'à 590 becquerels de strontium 90 et 4 400 becquerels de strontium 89 par kilogramme de terre sèche. La terre a été prélevée le 18 avril à 500 m des réacteurs 1 et 2 sur une épaisseur de 5 cm.
Le ministère de l'éducation a étudié les niveaux de radiation au niveau du sol de la crèche de l'université de Fukushima : 2,1 à 2,3 microsieverts par heure. Après avoir creusé un trou de 80 cm de large et de 50 cm de profondeur et y avoir retourné la terre, le niveau de radiation est descendu à 0,2 microsievert par heure.
D'autres tests ont été menés dans la bac à sable de la crèche et sur le stade de l'université : à 20 cm de profondeur étaient de 0,1 à 0,2 microsieverts contre 1,7 à 2 microsieverts à la surface. Le ministère va étudier la possibilité de remplacer ou retourner les sols.
-> Définition de zones contaminées en Biélorussie (1991)
Contamination de la mer
TEPCo commencé à contrôler la radioactivité dans l'eau de mer le 21 mars et a indiqué que la concentration en iode était 126,7 fois plus forte que la concentration maximale autorisée pour les rejets des réacteurs 1 à 4 de la centrale de Fukushima dai-ichi et 24,8 fois pour le césium. Les données sont ici en japonais et en anglais.
Les prélèvements ont été faits à 100 m au sud du point de rejet des réacteurs 1 à 4 de la centrale nucléaire de Fukushima dai-ichi. La première colonne correspond à la concentration mesurée (il faut multiplier par 1000 pour avoir des becquerels par litre) ; la deuxième à la limite de détection ; la troisième à la concentration maximale autorisée pour les rejets et la dernière au ratio colonne 1 sur colonne 3.
En ce qui concerne l'eau de mer, des mesures effectuées par TEPCo à 8 et 16 km au sud de la centrale avaient des concentrations en iode 131 80,3 et 16,4 fois plus élevée que les limites légales. Si un adulte ingère quotidiennement 2-3 litres d'eau contenant la même quantité d'iode, l'exposition atteindrait la limite de 1 millisievert en un an. Il est pas prévu de suspendre le commerce de la pêche localement pour l'instant.
Samedi 26 mars, les nouvelles données de TEPCo sur l'eau de mer montrent toujours une forte contamination. La presse rapporte des contaminations plus fortes mesurées la veille par la NISA à 330 mètres au sud de la centrale : 50 000 becquerels par litre en iode 131, soit 1 250 fois supérieur à la limite sanitaire pour l'iode (qui est de 40 Bq/l). C'est environ 10 fois plus que lundi au même endroit. En buvant un demi litre de cette eau, on atteint la limite de dose annuelle pour la population, qui est de 1 millisievert. Samedi une concentration en iode radioactif égale à 1850 fois la limite a été détectée dans l'eau de mer.
Et la presse d'ajouter que pour le césium 134 on était à 117 fois la limite (qui est de 60 Bq/l) et pour le césium 137 à 80 fois la limite (qui est de 90 Bq/l), sans préciser les limites. A 16 km de la centrale, il y avait encore 16 fois la limite pour l'iode.
Il n'y aurait aucune activité de pêche dans un rayon de 20 km autour de la centrale.
Lundi 28 mars, les autorités ont annoncé avoir détecté une concentration 1 150 fois à la limite en iode 131 à 1,5 km du réacteur.
L'iode 131, qui a une durée de vie assez courte (demi-vie de 8 jours), ne peut pas provenir des piscines de combustible usés. La pollution semble donc venir des réacteurs. D'autres éléments radioactifs comme du barium 140, du lanthane 140 et tellure 132 ont aussi été détectés dans l'eau de mer. Ces éléments sont habituellement confinés dans la gaine du combustible leur présence signe la fusion au moins partielle d'un ou plusieurs coeurs. Par ailleurs, le lanthane 140 est très peu volatil, ce qui semble indiquer qu'il soit parvenu à la mer par des rejets liquides. Les données du 28 mars de TEPCo sont disponibles en anglais ici.
Les limites entre parenthèses sont données par l'ACRO en fonction de la documentation en ligne, mais nous ne sommes jamais sûr qu'il s'agisse bien de cette limite qui est utilisée pour communiquer.
Le quotidien Asahi du Mardi 29 mars, montre sur un schéma explicite (mais en japonais) que les structures qui retiennent les écoulements des réacteurs sont pleines et que l'on risque des débordements vers la mer toute proche. C'est dans le réacteur n°2 que la situation semble la plus critique. Il faut donc pomper cette eau, mais TEPCo n'a pas assez de cuves disponibles.
Les données du jour de TEPCo sur l'eau de mer sont disponibles en anglais.
Mercredi 30 mars, TEPCo a annoncé avoir mesuré de l'eau de mer avec une concentration en iode égale à 3 355 fois la limite. C'est la plus forte valeur détectée à ce jour depuis le début de la catastrophe. Le minsitère de l'éduaction, recherche, technologie etc, a quant à lui, détecté 79,4 becquerels par litre d'iode 131 dans de l'eau de mer prélevée à 40 km de la centrale, soit presque deux fois plus que la limite (40 Bq/l).
Jeudi 31 mars, un nouveau record de contamination de l'eau de mer a été battu : 4 385 fois la limite pour l'iode. Pour le césium 137, la concentration est de 527,4 fois la limite et pour le césium 134, 783,7 fois la limite.
Samedi 2 avril, les niveaux de contamination de l'eau de mer entre 20 et 30 km de la centrale accidentée étaient sous la limite, selon le ministère de l'éducation et de la recherche.
Dimanche 3 avril, toutes les tentatives de colmater la fuite du réacteur n°2 dans la mer ont échoué. Voir réacteur n°2.
Lundi 4 avril, TEPCo a annoncé rejeter en mer 11 500 tonnes d'eau radioactive pur libérer de la place dans les cuves et accéder aux réacteurs. La compagnie aurait choisi l'eau la moins contaminée, à 100 fois la limite autorisée. 10 000 tonnes d'eau vont provenir d'une cuve et 1 500 tonnes restantes sont de l'eau d'une fosse découverte sous les réacteurs 5 et 6. Selon l'autorité de sûreté nucléaire nipponne, si l'on mange 200 grammes de poisson pêché dans un rayon de 1 km autour de la centrale pendant un an, l'exposition sur un an serait de 0,6 millisieverts, ce qui est sous la limite. Mais comme le poisson n'est pas le seul aliment contaminé, ce résultat n'est pas très rassurant...
La contamination en iode 131 des 10 000 tonnes d'eau à rejeter est de 6 300 becquerels par litre. Celle de l'eau sous le réacteur n°5 est de 1 600 becquerels par litre. Pour le réacteur n°6, c'est 20 000 becquerels par litre. Cela fait donc un total de 0,17 térabecquerels qui seront rejetés en mer. C'est presque 10 fois moins qu'une année de rejet d'iode 129 à l'usine Areva de La Hague en France... La quantité d'iode rejetée avec les 10 000 tonnes d'eau est équivalente celle qui serait rejetée avec 10 litres de l'eau du réacteur n°2. La fuite du réacteur n°2 est donc beaucoup plus inquiétante.
L'IRSN a publié des simulations numériques de la dispersion des rejets radioactifs dans l'eau de mer. Les contaminations relevées sont très élevées.
La Corée est très inquiète et a protesté. Le Japon s'est exusé en disant qu'il n'avait pas le choix et il a promis d'être transparent.
Mardi 5 avril, le Japon qui n'avait pas de limite pour la contamination des produits marins a adopté d'urgence des règles. Il a choisi les mêmes seuils que pour les légumes : 2 000 becquerels par kilo en iode et 500 becquerels par kilo en césium. Des jeunes lançons ayant 4 080 bequerels par kilogramme d'iode ont été mesurés au Nord d'Ibaraki. D'autres avaient 526 becquerels de césium par kilogramme. Le gouvernement a promis de renforcer le contrôle de la raioactivité dans les produits marins.
Mardi midi 3 430 tonnes d'eau "légèrement" radioactive ont été rejetées en mer. TEPCo a annoncé avoir prélevé devant le réacteur n°2 le samedi précédent un échantillon d'eau de mer qui avait une concentration en iode 131 qui était à 7,5 millions de fois la limite. Voir les résultats complets. D'autres données du ministère de la recherche et de l'éducation etc sont disponibles ici.
Mercredi 6 avril à 5h38, la fuite du réacteur n°2 a été colmatée. Les données de la contamination de l'eau de mer du jour sont ici.
Jeudi 7 avril, la contamination de l'eau de mer en iode près de l'endroit où il y avait la fuite est encore 63 000 fois plus élevée que la limite (qui est de 40 Bq/l). Des poissons (jeunes lançons) pêchés ce jour à un kilomètre au large d'Iwaki avaient entre 470 et 580 becquerels de césium par kilogramme alors que la limite vient d'être fixée à 500 Bq/kg.
Samedi 9 avril, TEPCo a commencé à construire une clôture en acier pour retenir d'éventuelles fuites vers la mer. Ils ont commencé par la zone du réacteur n°2 où il y avait eu la fuite.
Mercredi 13 avril, un poisson avec 12 500 becquerels par kilogramme en césium a été pêché à 500 mètres au large d'Iwaki et à 35 km de la centrale. Un tableau rassemblant les données de mesure sur des poissons est disponible en ligne en anglais ici.
Vendredi 15 avril, TEPCO a jeté en mer 3 sacs de sable content 100 kg de zéolite, un minerai qui peut absorber des éléments radioactifs afin de réduire la contamination de l'eau de mer.
Samedi 16 avril, TEPCo a fait le bilan de ses rejets contrôlés en mer et a annoncé avoir rejeté 0,15 térabecquerels au lieu des 0,17 prévus initialement. Rappelons que cette quantité est faible par rapport à ce qui a été rejeté par la fuite du réacteur n°2.
Mais la contamination de l'eau de mer à l'intérieur du système de barrières mis en place à proximité du réacteur n°2 a soudainement monté ce jour. Cela semble indiquer que la barrière sert bien à contenir la radioactivité, mais aussi qu'il y aurait probablement encore des fuites vers la mer. Il y avait 260 000 becquerels d'iode radioactif par litre d'eau samedi matin, contre 42 000 la veille, soit 6 fois plus. La concentration en césium est aussi 4 fois plus forte que la veille. TEPCo va couler des sac de sable contenant de la zéolite pour absorber les contaminants.
Jeudi 21 avril, TEPCO a annoncé que la fuite d'eau maintenant colmatée du réacteur n°2 a entraîné un relargage estimé à 520 tonnes d'eau très radioactive, soit 4 700 térabecquerels (1 terabecquerel représente un million de millions de becquerels) ou 20 000 fois l'autorisation de rejet annuel. Plus précisément, il y avait 2 800 terabecquerels d'iode-131, 940 térabecquerels de césium 134 et autant de césium 137. Ce seul rejet mériterait d'être classé au niveau 5 ou 6 de l'échelle internationale INES, note le Yomiuri daté du 23 avril.
Lundi 25 avril, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise a entériné cette évaluation et a publié son propre rapport détaillé sur la fuite du réacteur n°2 et son impact. Il est ici en anglais. La contamination de l'eau de mer baisse depuis que le fuite a été colmatée.
Mardi 3 mai, TEPCo a rendu public des résultats d'analyse des premiers sédiments marins prélevés vendredi 29 avril à quelques kilomètres de la centrale. A 15 km vers le nord, il y avait 1 400 becquerels de césium 137 par kilo et 1 300 becquerels de césium 134 par kilo de sédiment. A 20 km vers le sud, il y avait 1 200 becquerels par kilo pour chacun des césium. Ces sédiments sont aussi contaminés en iode 131 (entre 98 et 190 becquerels par kilogramme). Dans le même temps, les autorités n'ont rien trouvé dans les sédiments à 50 km au sud de la centrale. Les courants vont plutôt vers le nord.
TEPCo prétend aussi vouloir nettoyer la mer en pompant de l'eau et en la filtrant avec des zéolites qui captent certains radioéléments. En effet, malgré le colmatage de la fuite, les niveaux de contamination restent élevés. La compagnie ne peut exculre que la centrale fuit toujours dans la mer, à un moindre niveau que par le passé.
Vendredi 6 mai, d'autres données sur les sédiments marins sont apparues : 90 000 becquerels de césium 134, 87 000 becquerels de césium 137 par kilogramme. 52 000 becquerels d'iode 131 par kilogramme ont aussi été détectés. Les prélèvements ont été effectués entre 20 et 30 mètres de profondeur près d'un port lié à la centrale.
L'AIEA a annoncé que les rejets radioactifs en mer de Fukushima pourraient atteindre la côte nord-américaine d'ici un à deux ans, emportés par le Kuroshio (courant marin du Pacifique Nord).
-> Les seules mesures disponibles actuellement concernent l'eau de mer. Pour les êtres vivant dans la mer, il faut multiplier ces valeurs par un facteur de concentration. Quelques valeurs de facteurs de concentration sont données ici.
-> Les limites radiologiques pour les produits alimentaires et l'eau de boisson fixées par le gouvernement japonais sont disponibles ici.
Doses reçues par la population
Mercredi 23 mars, des calculs de dose cumulées à la thyroïde depuis l'explosion jusqu'au 23 mars minuit (heure locale) ont été présentés : il est possible que des enfants d'un an vivant en dehors de la zone des 30 km autour de la centrale aient reçu une dose supérieure à 100 millisieverts (attention, il question de dose pour un organe ici, pas de dose pour le corps entier dont il est question pour les travailleurs). La dose pour un adulte est plus faible. A partir de 100 millisieverts, il est recommandé de prendre du iodure de potassium (comprimé d'iode) pour se protéger des risques de cancer de la thyroïde. C'est 50 mSv en France. Les calculs ont été faits avec le System for Prediction of Environmental Emergency Dose Information (SPEEDI). Les calculs ont été faits en supposant que le bébé était tout le temps à l'extérieur. La quantité d'iode rejetée par la centrale a été estimée rétroactivement.
A Tokyo, le débit de dose moyen a augmenté à 0,155 microsieverts par heure contre 0,142 la veille. De même à Chiba où il est passé de 0,125 à 0,142 microsieverts par heure. Dans la ville de Fukushima, il est stable : 6,85 microsieverts par heure. Il y a 470 microsieverts par heure à l'entrée principale de la centrale.
Dans un article daté du lundi 28 mars, The Japan Times rapporte que de nombreuses femmes enceintes fuient la région du Tohoku, la plus exposée et même Tokyo, pour aller donner naissance à Osaka, voire plus loin.
Samedi 2 avril, les niveaux d'irradiation ambiants continuent à diminuer aux alentours de la centrale et à grande distance. Cela est dû à une baisse des rejets gazeux.
Dimanche 3 avril, le gouvernement a annoncé avoir fait examiné la thyroïde de 900 enfants et bébés (âgés de 1 à 15 ans) vivant autour de la centrale et qu'aucun signe d'affection n'avait été détecté.
Selon une estimation faite par le gouvernement et rendue publique le samedi 16 avril, c'est à Namie que la dose reçue par la population est la plus forte. Pendant les 3 semaines qui vont du 23 mars au 15 avril, la dose accumulée a été de 17 millisieverts alors que la limite annuelle pour la population est de 1 millisievert. Ces mêmes doses ont été de 9,85 millisieverts à Iitate et 0,495 millisievert à Minami-Sôma.
Mardi 19 avril, le gouvernement japonais a recommandé aux enfants de 13 écoles de la province de Fukushima de ne pas rester plus d'une heure par jour dans la cour et de bien se laver les mains, le visage et la bouche avant de rentrer en classe. Il leur est interdit de jouer avec le sable ou la terre. En effet, le débit de dose y est supérieur à 3,8 microsieverts par heure. Cette décision est basée sur un calcul de dose annuelle de 20 millisieverts alors que la limite pour le public est de 1 millisievert par an. La contamination des sols des cours des écoles de la province de Fukushima a été évaluée par les autorités locales et est disponible ici en japonais. Interrogés par les écoles, collèges ou lycées, nombreux sont les parents qui n'autorisent pas leurs enfants à avoir des activités à l'extérieur.
Le gouvernement a décidé de définir les zones d'évacuation avec le critère des 20 millisieverts par an, même pour les enfants, alors qu'un groupe officiel d'experts avait recommandé de diviser par deux cette limite pour les enfants. De nombreuses associations se sont élevées contre cette décision et ont interpelé les autorités. Voir leur lettre en anglais ici.
La veille, la National Nuclear Security Administration (NNSA) américaine a publié une carte faisant apparaître que la limite de dose annuelle de 1 millisievert pour la première année pouvait être dépassée par la population à des distances allant jusqu'à presque 80 km de la centrale accidentée. La dose peut dépasser les 20 millisieverts pour la première année jusqu'à une cinquantaine de kilomètres au Nord-Ouest. Cette carte est plus élaborée et détaillée que les cartes publiées par les autorités japonaises. La NNSA s'est basée sur des données recueillies en 334 heures de vol, 150 000 données au sol et 504 analyses d'air. En mettant une limite à 1 millisievert par an, la zone à évacuer devient énorme.
Le mardi 26 avril, après l'IRSN en France et la NNSA aux Etats-Unis, le gouvernement japonais a enfin publié une carte montrant les doses reçues par la population la première année en se basant que l'hypothèse qu'ils passent 8 heures par jour dehors. L'hypothèse retenue est que la dose à l'intérieur représente 40% de celle à l'extérieur. Cette carte est basée sur 2 138 points de mesure accumulés entre le 12 mars et le 21 avril et suppose que les rejets continueront jusqu'au 11 mars 2012 avec la même intensité qu'au 22 avril 2011. La carte est ici en japonais (la première carte donne les doses du 12 mars au 24 avril et la deuxième carte, les doses estimées du 12 mars 2011 au 11 mars 2012). Elle devrait être mise à jour régulièrement et ne devrait pas changer les zones d'évacuation. A Akogi Kunugidaira dans la commune de Namié, situé à 24 km de le centrale, la dose annuelle atteint 235,4 millisieverts.
Vendredi 29 avril, il reste encore 45 enfants à Iitate-mura (village situé à 40 km de la centrale et particulièrement contaminé), malgré les injonctions des autorités d'évacuer les enfants rapidement. Une mère de 41 an a expliqué au quotidien Mainichi qu'elle se souciait de la santé de son fils, mais qu'elle n'avait pas les moyens de partir et ne savait pas quoi faire. Le 4 avril, il y avait encore 662 enfants et 467 le 20 avril. Dans le district de Nagadoro, la dose annuelle est estimée à 62 millisieverts, au-dessus des critères d'évacuation (fixés à 20 mSv par an).
Ce même jour, le professeur Toshiso Kosako, qui avait été appelé comme conseiller du premier ministre le 16 mars, vient de claquer la porte pour protester contre les mesures prises par le gouvernement. Lors de sa conférence de presse, il critiqué :
- le refus des autorités de divulguer les prédictions de la contamination calculées par la météo ;
- le choix de remonter de 100 à 250 millisieverts la limite pour les intervenants sur le site de la centrale détruite ;
- la limite établie pour les écoles qu'il trouve trop laxiste (voir la pétition en haut de la page d'accueil) : elle n'est pas en accord avec les standards internationaux et a été déterminée en fonction de l'intérêt de l'administration du ministère de l'éducation.
"Il est très rare que des travailleurs du nucléaires soient exposés à 20 millisieverts par an" a-t-il déclaré. "D'un point de vue académique et d'un point de vue humanitaire, je ne peux pas accepter que des bébés et enfants soient exposés à de tels niveaux de radiation".
La Nuclear Safety Commission aurait accepté la limite de dose pour les enfants et bébés proposés par le ministère de l'éducation en deux heures sans appliquer les procédures nécessaires.
On a appris, le lundi 2 mai, que les programmes informatiques utilisés pour calculer la dispersion des gaz radioactifs et la dose reçue par les populations n'a pas fonctionné le 11 mars, jour du début de l'accident, à cause d'une coupure de courant généralisée. Il est possible que cela ait entraîné des retards dans l'évacuation des populations.
Pour se rattraper, le gouvernement japonais met en ligne régulièrement la direction et l'étendue du panache depuis le 29 avril. Mais les calculs sont faits en supposant qu'il y a un becquerel par heure qui sort de la centrale. Pour avoir de vraies valeurs, il faudrait connaître la quantité de gaz rejetés par heure qui n'est pas donnée. Ces simulations ont donc une utilité très réduite et ne permettent pas à la population d'estimer l'impact des rejets gazeux. Les cartes sont disponibles ici en anglais.
Le jeudi 5 mai, les parents d'élève de Fukushima ont créé un réseau pour protéger leurs enfants. Un compte-rendu est disponible en anglais ici.
Pendant ce temps, le silence des experts officiels français qui, jusqu'à maintenant, n'ont pas manqué de commenter la catastrophe, est pesant : n'ont-ils rien à dire sur la limite de dose appliquée aux enfants ?
-> Les cartes de doses reçues par la population issues de calcul du logiciel SPEEDI sont disponibles ici en anglais.
Doses reçues par les intervenants sur le site de la centrale
Dès le début de l'accident, des débits de dose de plusieurs millisievert par heure ont été détectées à proximité du réacteur (soit de l’ordre de 10.000 fois le bruit de fond radioactif naturel), alors que la dose maximale admissible pour la population est d’un millisievert par an.
TEPCo a expliqué que les intervenants sur le site étaient tous volontaires et qu'ils pouvaient partir quand ils voulaient. Mais la presse japonaise mentionne le cas des sous-traitants pour lesquels il est plus difficile de refuser s'ils veulent garder leur emploi.
Les conditions de vie sur le site de la centrale sont déplorables : deux repas minables par jour, 1,5 litre d'eau, des conditions de couchage spartiates. Un masque même pour dormir. Pas de bain ou douche...
Mardi 15 mars dans la journée un débit de dose de 400 millisieverts par heure a été mesuré à proximité du réacteur n°3 pendant l'incendie au niveau du réacteur n°4 ! La situation est devenue excessivement dangereuse pour les personnes sur place. Elle est ensuite retombée au niveau de l'ordre du millisievert par heure.
Jeudi 17 dans la journée, les niveaux étaient de nouveau de l'ordre de 400 millisieverts par heure. Plusieurs employés sont déjà hospitalisés. Dans soirée, il est retombé à 271 microsiverts par heure à la porte ouest de la centrale, laissant présager un effet des arrosages.
La limite travailleurs a été augmentée à 250 millisieverts (mSv) par le gouvernement. Le standard international en cas de crise grave est de 500 mSv. En temps normal, la limite pour les travailleurs au Japon est de 50 mSv par an et 100 mSv sur 5 ans. En cas de crise, le niveau est remonté à 100 mSv. L'armée et les pompiers ont aussi commencé à intervenir. Pour les militaires, la dose est limitée à 50 millisieverts. Pour les pompiers, la limite est de 30 millisieverts. Les intervenants ne semblent pas bénéficier d'une dosimétrie neutron individuelle malgré le fort rayonnement.
Dimanche 20 mars matin, 7 employés de TEPCo avaient reçu une dose supérieure à 100 millisieverts, la dose maximale habituellement admissible. L'un des ouvriers blessés lors de l'explosion du réacteur n°3 a été exposé a un débit de dose de 150 millisieverts par heure.
Jeudi 24 mars, 3 ouvriers ont été sévèrement irradiés alors qu'ils posaient un cable dans le bâtiment réacteur n°3. Deux ont été conduits à l'hôpital pour des brûlures aux pieds causées par le rayonnement bêta. Les doses reçues iraient de 173 à 180 millisieverts. De l'eau fortement contaminée serait entrée en contact avec leur peau, malgré les protections. Les deux personnes hospitalisées avaient des galoches en plastic, pas de bottes. Le troisième avait des bottes et n'a pas été contaminé. Le rayonnement à la surface de la flaque d'eau atteignait 400 millisieverts par heure, alors qu'il y avait 200 millisieverts par heure dans l'air. Ils seraient restés entre 40 et 50 minutes sur place.
TEPCo avait annoncé quelques millisieverts par heure et pas de flaque d'eau. Les ouvriers n'ont pas vérifié par eux-même. Le nombre total d'ouvriers exposés à des doses supérieures à 100 mSv est de 17 maintenant. Aucun n'a dépassé les 250 mSv.
Deux des trois ouvriers contaminés étaient des employés de TEPCo et le troisième un sous-traitant.
Les trois ouvriers n'ont pas tenu compte de l'alarme de leur dosimètre qui sonne à partir de 20 millisieverts, car, quand le site avait été inspecté la veille, il n'y avait pas d'eau et les niveaux d'irradiation de quelques millisieverts par heure.
Mais samedi 26 mars, TEPCo a reconnu qu'elle savait que le lieu où les ouvriers ont été irradiés était très irradiant et qu'elle n'avait pas transmis l'information aux personnes concernées. La compagnie avait détecté 200 millisieverts par heure le 18 mars.
TEPCo été critiquée car normalement, il y a toujours un accompagnateur pour vérifier la dose quand des ouvriers interviennent. Mais un cadre de TEPCo a expliqué : "en situation de crise, les problèmes se suivent. C'est devenu comme une zone de guerre. Je craignais ce genre d'accident".
Pour les deux ouvriers contaminés, la dose a été estimée entre 2 et 6 sieverts, selon le National Institute of Radiological Sciences in Chiba où ils sont en observation.
Lundi 28 mars, il y a maintenant 19 intervenants exposés à une dose supérieure à 100 millisieverts. 381 employés TEPCo et 69 d'autres compagnies ont pénétré dans la centrale lundi.
Vendredi 29 mars, il y avait environ 300 intervenants sur le site de la centrale, dont 250 sont des employés de TEPCo.
Jeudi 31 mars, la NHK a annoncé que tous les travailleurs n'étaient pas équipés de dosimètre individuel. TEPCo a expliqué que de nombreux dosimètres avaient été détruits lors du séisme et que dans certaines équipes, seul le chef était équipé. De 5 000 dosimètres avant le séisme, l'exploitant n'en avait plus que 320 après. Un ouvrier qui a travaillé au rétablissement de la ligne électrique a expliqué que les membres de l'équipe n'étaient pas toujours à proximité l'un de l'utre et qu'ils ont dû prendre des doses différentes sans qu'il sache combien. Le gouvernement japonais a rappelé que cette pratique était illégale.
Vendredi 1er avril, après s'être réprimandée, TEPCo a promis de fournir un dosimètre par intervenant. Ils sont maintenant 21 à avoir dépassé les 100 millisieverts. Un ouvrier est tombé dans la mer alors qu'il installait un tuyau dans la barge d'eau douce américaine. Il est en cours d'examen.
Dans un article du Japan Times du 3 avril, un employé d'un sous traitant de TEPCo qui est intervenu sur le site pour mettre des cables, dénonce les conditions de sécurité. Revenant sur la contamination sévère de deux ouvriers et l'irradiation d'un troisième, il critique le manque de supervision et de culture de sûreté : on ne travaille généralement pas les pieds dans l'eau. Il a aussi dénoncé le manque de dosimètres.
Il a réfuté les allégations selon lesquelles les interventions sur la centrale étaient extrêmement bien payées, quelques milliers d'euros par jour. Ce n'est pas le cas, a-t-il affirmé. Il y en a pour des années. Qui peut payer autant ?
Dimanche 3 avril, TEPCo a annoncé être en possession désormais de 920 dosimètres individuels. 500 d'entre eux viennent de la centrale de Kashiwazaki - Kariwa. TEPCo a aussi augmenté la ration alimentaire des intervenants. Ils passent de deux à trois repas par jour. Mais il y a toujours très peu de variété. Même si les conditions de vie se sont un peu améliorées avec l'eau et l'électricité, elles restent très difficiles.
Samedi 9 avril, l'agence Kyodo a annoncé avoir découvert que des sous-traitants de TEPCo ont refusé l'augmentation de limite de dose de 100 à 250 millisieverts pour leurs employés. Les trois ouvriers irradiés aux pieds le 24 mars a rendu tous les autres intervenants anxieux. Une autre compagnie a expliqué avoir retenu 80 millisieverts comme limite pour se garder une marge. Hitachi a choisi 200 millisieverts.
Mardi 12 avril, ils sont 700 à intervenir régulièrement sur la centrale pour tenter d'en prendre le contrôle.
Mercredi 13 avril, ils sont maintenant 22 intervenants à avoir reçu une dose supérieure à 100 millisieverts. La plus forte dose reçue est de 198,24 millisieverts.
Mardi 19 avril, avec l'arrivée du printemps et le réchauffement, les arrêts cardiaques sont une nouvelle menace pour les travailleurs. Ils ont chaud dans leur combinaison de protection et vont avoir de plus en plus chaud. Ils ne peuvent pas boire fréquemment avec leur masque. Il faisait déjà 22,5°C samedi 16 avril. La veille, un jeune travailleur a fait un malaise et a dû consulter un médecin.
Samedi 23 avril, ils sont maintenant 30 intervenants à avoir dépassé les 100 millisieverts à la centrale de Fukushima. Les personnes dont la dose reçue approche les 200 millisieverts sont affectées à des tâches moins pénalisantes en terme de dose.
Mercredi 27 avril, 3 femmes employées de TEPCo auraient dépassé la limite de dose autorisée pour les femmes qui est de 5 millisieverts pour une période de 3 mois. Cette limite plus basse que pour les hommes tient compte du fait que les femmes peuvent être enceintes. Une d'entre elles aurait reçu une dose de 17,55 millisieverts, dont une partie due à de la contamination interne. Il y aurait 19 femmes à la centrale.
Jeudi 28 avril, le gouvernement envisage de changer la limite de dose pour les travailleurs du nucléaires en dehors de la centrale de Fukushima. Acruellement, la limite est de 50 millisieverts par an et 100 millisieverts sur 5 ans. Mais nombre d'entre eux ont été envoyés à Fukushima où ils ont atteint, voire dépassé la limite annuelle et ne peuvent retourner travailler dans leur centrale d'origine. Il y a un risque de manquer de main d'oeuvre qualifiée sur les autres installations. La limite de 100 millisieverts ne devrait pas changer.
Samedi 30 avril, TEPCo a rendu publiques les doses reçues par les deux ouvriers qui avaient été fortement contaminés aux pieds : la sommes des doses reçues par irradiation externe et par contamination interne dépasse les 200 millisieverts. Pour l'un d'entre eux, elle est de 240,8 millisieverts, juste sous la limite de 250 millisieverts fixée par le gouvernement. Pour l'autre, c'est 226,6 millisieverts.
TEPCo a par ailleurs expliqué que les ouvriers dont la dose dépassait 150 millisieverts n'intervenaient plus sur le site de la centrale de Fukushima dai-ichi. Ils sont 8 dans ce cas. 11 autres ont reçu une dose comprise entre 100 et 150 millisieverts.
Le communiqué de TEPCo est disponible en anglais.
Dimanche 1er mai, TEPCo a confirmé qu'une deuxième femme a reçu une dose supérieure à 5 millisieverts en 3 mois : 7,49 millisieverts. Pendant ce temps, les autorités permettent 20 millisieverts par an pour les enfants...
Il y aurait actuellement 1 000 personnes sur le site de la centrale. TEPCo cherche des candidats parmi les personnes qualifiées pour en avoir plus. Le potentiel est de 3 000 personnes.
Le mardi 3 mai, il y avait 1 312 personnes sur le site de la centrale, la plupart des sous-traitants de TEPCo. Beaucoup sont inquiets à cause de la radioactivité et se plaignent des conditions de travail. Il est de plus en plus difficile de trouver des intervenants. Ceux qui sont déjà passés sur le site rechignent à y retourner. Après la forte contamination des trois ouvriers, les familles font aussi pression pour retenir leur proche.
Ce pose aussi le problème des nombreux débris radioactifs qui jonchent le sol suite aux explosions et qui risquent d'irradier les intervenants à proximité. TEPCo tarderait à déblayer le site.
Mercredi 4 mai, on a appris que TEPCo avait négligé de mesurer la radioactivité dans la pièce où les deux femmes ont été contaminées pendant les deux semaines qui ont suivi l'accident. 200 personnes passent par ce bâtiment par jour, qui est situé à 200 m au Nord-Ouest de la centrale.
La compagnie a promis d'améliorer les conditions de travail sur le site : meilleure nourriture et hébergement plus décent.
Samedi 7 mai, TEPCo a annoncé avoir commencé à faire passer des examens médicaux aux 800 intervenants qui ont passé plus d'un mois sur le site de la centrale de Fukushima. Les 30 personnes exposées à plus de 100 millisieverts n'avaient encore pas vu un médecin, à l'exception des trois très contaminés.500 d'entre eux sont des employés de TEPCo et 300 autres, des sous-traitants.
Autres informations
Le premier séisme qui a declenché la catastrophe avait une magnitude 9,0, ce qui représente une force exceptionnelle. Il a été suivi un peu plus tard par un tsunami d'une hauteur de 14 mètres au niveau de la centrale de Fukushima dai-ichi. Des sismologues, comme Shimamura Hideki, remettent en cause la magnitude du séisme. TEPCo a ré-estimé la hauteur de la vague à 15 mètres début avril. L'alerte au tsunami a été levée lundi 14 mars.
Selon une estimation publiée le vendredi 1er avril, les accélérations subies par les sous-sols des réacteurs 2, 3 et 5 étaient respectivement de 550, 507 et 548 gals dans la direction est-ouest, soit beaucoup plus que ce qui avait été envisagé. Ces chiffres peuvent évoluer car toutes les données n'ont pas encore été analysées. (1 gal = 1 cm/s2) Les données sont disponibles en anglais sur le site de TEPCo.
Suite aux évènements du mardi 15 mars, le gouvernement japonais a installé une cellule de crise dans les locaux mêmes de TEPCo afin de pouvoir être bien informé. Elle est présidée par le premier ministre en personne !
Mardi 15 mars l'ASN, a estimé que l'accident de la centrale nucléaire japonaise relève désormais du niveau 6 sur une échelle de 7. Elle a été suivie par son homologue américaine. 7 correspond à Tchernobyl. Ce niveau était évalué à 4 par les autorités japonaises. Il a été remonté au niveau 5 vendredi 18 mars, pour les réacteurs 1, 2 et 3. L'accident du réacteur n°4 a, quant à lui, été reclassé au niveau 3.
La NISA a estimé que la quantité d'iode relâchée par la centrale de Fukushima dai-ici entre le 12 mars 6h00 et le mercredi 23 mars minuit devait être comprise entre 30 000 et 110 000 térabecquerels. (1 térabecquerel correspond à 1012 bequerels, soit un million de millions). Cela entraîne un niveau 6 pour l'accident. A Tchernobyl, accident de niveau 7, ces rejets ont été estimés à 1,8 millions de térabecquerels.
Mardi 12 avril, la NISA a réévalué l'accident de Fukushima au niveau 7, comme à Tchernobyl. Elle a précisé que les rejets ont dépassé les 10 000 térabecquerels par heure pendant plusieurs heures (1 térabecquerel = 1012 becquerels = 1 million de millions de becquerels). Les rejets seraient actuellement inférieurs au térabecquerel par heure.
Pour la première fois depuis le début de la catastrophe, le lundi 25 avril, une conférence de presse commune entre le gouvernement, TEPCO, la NISA et la Nuclear Safety Commission of Japan (NSC) a été tenue, officiellement pour éviter les répétitions et les annonces divergentes. 250 journalistes étaient présents pour cette première, mais rien de bien nouveau n'a émergé. Tous les journalistes, ne sont pas convaincus, prétextant que c'est de leur ressort de vérifier et confronter les informations et craignent un lissage par le bas. Les soupçons de liens troubles entre l'exploitant et les autorités seront renforcés.
Mardi 26 avril, TEPCo a annoncé renoncer à toute embauche pour le moment et va couper dans les rémunérations de ses cadres et dirigeants. Le syndicat a accepté.
Un article du Asahi daté du mercredi 4 mai (version anglaise) rapporte que selon des sources gouvernementales, le montant des compensations s'élèverait à 33 milliards d'euros. TEPCo devrait en prendre 50% à sa charge. Il ne s'agit que d'une première estimation puisque la catstrophe n'est pas terminée. Cela entraînera une augmentation de la facture électrique pouvant aller jusqu'à 20% pour TEPCo et 2% pour les autres compagnies de production d'électricité qui devront aussi mettre la main au portefeuille.
Et le Asahi du vendredi 6 mai (version anglaise) d'ajouter que TEPCO fait un lobbying intense pour limiter les compensations à payer. Le gouvernement a mis en place un comité qui doit établir des règles claires et le montant des compensations. TEPCo essaye de faire pression sur ce comité, ce qui pourrait menacer sa crédibilité.
Au début des opérations de secours, les autorités ont rapidement manqué d'essence dans la région sinistrée et ont dû demander à la population de limiter les pleins d'essence. La priorité doit être donnée aux secours. Dans la zone sinistrée, l'essence a été rationnée pendant quelques temps.
Une élévation de la radioactivité ambiante a été détectée dimanche 13 mars matin à la centrale d'Onagawa, située à une centaine de kilomètres au Nord de celles de Fukushima. La compagnie d'électricité du Tohoku, l'exploitant, mentionne des niveaux ayant atteint une vingtaine de microsieverts par heure dans une balise de surveillance. Il est fort probable que la radioactivité viennent de Fukushima. La situation est redevenue "normale" dans la soirée.
Dans la soirée de dimanche 13 mars, on a appris qu'un réacteur de Tokaï-mura avait aussi perdu son système de refroidissement. Le système de secours serait actif.
Le 20 avril, le bilan officiel est de 14 063 morts en incluant les victimes des répliques du 7 et 11 avril. 84% des corps ont été identifiés. Il y a toujours 13 691 disparus et 2 285 blessés. Plus de 88 000 maisons et bâtiments ont été complètement ou partiellement détruits. Il y a encore 133 000 personnes dans des abris. Environ 92,5% des victimes sont mortes noyées (d'après les autopsies faites sur 13 135 cadavres).
120 000 personnes ont été engagées dans les opérations de secours.
Les bilans effectués par l'OMS sont disponibles ici.
Les opérations de recherche dans la zone des 20 km autour de la centrale sont rendues très difficiles par la radioactivité ambiante. Au 31 mars, un millier de cadavres radioactifs ne peuvent pas être évacués de la zone car ils sont trop radioactifs. Ni la crémation, ni l'enterrement ne sont possibles.
Les autorités japonaises ont présenté dimanche 13 mars au soir un plan drastique de gestion de la pénurie d'électricité, annonçant des coupures programmées par tranche de trois heures à partir de lundi et jusqu'en avril. Une grande partie des annonces télévisées concerne ces coupures. Jeudi 17 mars, Tokyo a frolé le black-out à cause d'une vague de froid qui a augmenté la demande en électricité.
Face à la pénurie, plusieurs compagnies d'électricité veulent accélérer le redémarrage de réacteurs arrêtés pour maintenance sans revoir leur tenue face à un séisme de magnitude élevée. Le cas du réacteur n°3 de Hamaoka, exploité par Chubu Electric Power, est particulièrement source d'inquiétude. Les autorités locales et les habitants sont farouchement opposés au redémarrage de ce qu'ils qualifient le réacteur le plus dangereux de la planète car il est proche de l'épicentre du grand tremblement de terre prédit pour la région du Tokai. La compagnie se veut rassurante et met en avant les risques de coupure si l'été est aussi chaud qu'en 2010. Fin avril, elle s'est lancée dans une opération de séduction pour obtenir les faveurs du public.
Le vendredi 6 mai, le premier ministre a demandé l'arrêt des 3 réacteurs de la centrale de Hamaoka. Cette fermeture n'est pas définitive : le temps de renforcer les protections contre les séismes et tsunamis. Cette demande n'entre pas dans un cadre légal et la compagnie pourrait refuser. La compagnie s'est engagée à renforcer les défenses de la centrale : les générateurs de secours ont été surélevés, des cables électriques et des pompes de secours ajoutés. Le pilier des améliorations est un mur anti-tsunami de 15 m de haut qui doit être prêt pour 2013. Samedi 7 mai, le conseil exécutif de Chubu Electric Power Co, l'exploitant, n'a pas réussi à se mettre d'accord. Ils devraient se réunir à nouveau le dimanche 8 mai. C'est la seule centrale nucléaire de ce producteur d'électricité.
La centrale de Hamaoka est dans la zone 60 Hz. Sa fermeture ne devrait pas affecter Tokyo et la zone dévastée.
Lundi 9 mai, Chubu Electric Power Co a décidé de suspendre la production d'électricité à la centrale de Hamaoka, conformément à la demande du premier ministre.
Le destin de la centrale de Fukushima dai-ni n'est pas encore fixé. Le 8 mai, ni le gouvernement, ni TEPCo n'avaient encore décidé.
Une épidémie de rhumes a eu lieu dans les centres d'hébergements temporaires bondés et parfois non chauffés.
Une semaine après le début des catastrophes, vendredi 18 mars, à 14h46, le pays a respecté une minute de silence. De même le lundi 11 avril, un mois après.
Un jeune Tokyoïte de 25 ans qui n'avait rien à faire là a essayé de pénétrer dans la centrale vendredi 1er avril.
La magasine AERA du 16 avril explique qu'il est fort probable que la compagnie TEPCo ne survive pas à la catastrophe. Le gouvernement envisagerait de démanteler la compagnie : après avoir pris le contrôle et sa mise en faillite, il restructerait ce qui en reste. Il y a aussi des propositions de supprimer la forte influence de la compagnie sur le pouvoir politique et les médias. D'autres suggèrent de confisquer les avoirs et les salaires des dirigeants en faveur des victimes du tremblement de terre. Mais la compagnie bénéficie toujours de forts soutiens dans la classe politique qui font tout pour contrecarrer ces propositions radicales.
Nous essayerons de compléter les informations contenues dans cette page en fonction de l’évolution des évènements.
~~~~~~~~ Compléments ~~~~~~~~~
Réacteurs nucléaires
Il y a deux centrales de Fukushima : Fukushima dai-ichi (n°1) avec 6 réacteurs à eau bouillante et Fukushima dai-ni (n°2) avec 4 réacteurs. Les réacteurs n°4 à 6 de Fukushima dai-ichi étaient déjà arrêtés avant le tremblement de terre. Les deux centrales sont séparées de 12 km et appartiennent toutes les deux à la compagnie d'électricité de Tokyo (TEPCo en anglais).
La centrale d'Onagawa regroupe 3 réacteurs à eau bouillante et est exploitée par la compagnie d'électricité du Tohoku. Cette centrale a subi une secousse supérieure à ce qui était prévu lors d'une forte réplique qui a eu lieu de 7 avril 2011 : une accélération verticale de 476,3 gals a été enregistrée alors que la centrale a été conçue pour une accélération de 451 gals maximum (1 gal = 1cm/s2). Le 11 mars, ce même détecteur avait enregistré 439 gals.
Le New York Times propose une animation très claire montrant la structure du réacteur de Fukushima dai-ichi.
La NRC américaine propose une description de réacteurs à eau bouillante.
Selon TEPCo, il y aurait 4 546 grappes de barres de combustibles usés à refroidir dans les 6 réacteurs de la centrale.
Comme prévu, ces centrales se sont arrêtées automatiquement lors du séisme. Mais, même arrêté, le combustible de la centrale dégage de la chaleur. Il faut de l'eau, des pompes et donc de l'électricité pour refroidir le coeur. Les générateurs de secours n'ayant pas fonctionné, la température et donc la pression ont augmenté avec un risque d'endommager l'enceinte de confinement.
Une trop forte augmentation de la température peut faire fondre la gaine des pastilles de combustible qui retient les produits de fission radioactifs. La présence de césium 137 relevée dans les rejets gazeux laisse penser que le coeur du ou des réacteurs a commencé à fondre. Si le combustible fondu se reconcentre, on peut craindre le redémarrage d'une réaction nucléaire en chaîne et une explosion nucléaire.
Contrairement aux coeurs des réacteurs, les piscines d'entreposage des combustibles usés ne sont pas confinées. Si ces combustibles ne sont plus refroidis et que la gaine fond, les radioéléments sont en contact direct avec l'air et peuvent être dispersés. C'est pourquoi les piscines posent plus de soucis actuellement. En cas d'incendie ou de relargage de gande ampleur, les employés ne pourraient plus accéder au site et tenter de contrôler les réacteurs.
En France, ces piscines ne sont pas mieux protégées.
Accident nucléaire
De nombreux autres sites Internet suivent l'évolution en continu de la catastrophe nucléaire :
- au Japon, mais en anglais, par Greenaction à Kyoto, association avec laquelle nous avons des liens très serrés;
- en France, Enerwebwatch, qui recense tout ce qui apparaît sur internet ;
- au Etats-Unis, le New York Times ;
- en France, l'ASN et l'IRSN ;
- au niveau international, l'AIEA.
La centrale accidentée est déjà visible sur google-earth.
Une webcam permet de voir le site de la centrale.
Les photos fournies à la presse par TEPCo sont ici.
Des images satellites de la centrale avant et pendant la catastrophe sont disponibles ici.
Des photos aériennes de grande qualité sont disponibles ici.
Les photos du quotidien Asahi sont visibles ici et les archives des jours précédents ici.
Une vidéo prise par un drone peut être visualisée en trois parties ici.
Les niveaux de radiation mesurés par plusieurs balises autour des centrales de Fukushima sont visibles ici. Cependant, les données semblent s'arrêter au 12 mars. La courbe bleue continue indique le niveau de radiation en nGy/h. Le graphe du haut est sur 24h, celui du milieu sur une semaine et celui du bas sur 1 mois. La courbe en pointillés correspond au maximum enregistré par le passé.
Pour changer de balise, il faut cliquer sur la carte, mais nombreuses semblent inopérantes.
Les débits de dose sur le site de la centrale sont disponibles ici.
Les conditions météo sur place peuvent être consultées en français ici.
Lors d'une catastrophe nucléaire, la contamination des populations passe par trois phases qui peuvent se chevaucher :
- d'abord, l'exposition directe aux gaz du panache radioactif via la respiration. Quand les rejets s'arrêtent, ce mode d'exposition diminue rapidement.
- puis l'exposition aux dépôts sur les plantes : les polluants radioactifs passent directement dans la plante via les feuilles. C'est ce que l'on observe en France avec la contamination de l'herbe ou au Japon avec les légumes feuilles. Cette phase dure le temps d'une récolte si les rejets s'arrêtent.
- Enfin, il y a la contamination durable des sols et le transfert aux végétaux par les racines, puis à toute la chaîne alimentaire. Cette phase peut durer très très longtemps.
A cela s'ajoute la pollution marine qui est conséquente et durable pour cette catastrophe.
Les critères de l'AIEA en cas d'accident nucléaire sont disponibles ici en anglais.
En 2007, le sismologue Katsuhiko ISHIBASHI avait forgé le mot "genpatsushinsai" ou "désastre sismo-nucléaire" qu'il craignait.
A Three Miles Island, il a fallu 6 ans pour pouvoir inspecter le coeur et comprendre ce qui s'est passé.
Informations diverses
Tous les tremblements de terre qui ont eu lieu au Japon depuis le 11 mars sont répertoriés ici. Il y en a eu plus de 1 000.
De nombreuses données sismiques sont disponibles ici.
Des images satellites et une cartographie de l'impact du tsunami sont disponibles ici.
Une des raisons des problèmes d'approvisionnement électrique actuels vient du fait qu'une partie du Japon (Kansai) utilise du 60 Hz alors qu'une autre partie (Kanto) utilise du 50 Hz. Il n'y a que trois transformateurs entre les deux régions et il est donc difficile de transférer de l'électricité d'une partie à l'autre. Seuls un million de kilowatts peuvent être transférés vers l'Est, une fraction de la capacité perdue par TEPCO lors du tremblement de terre du 11 mars qui est de 21 millions de kilowatts.
De plus, seuls 3 réacteurs sur 7 de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa aussi exploitée par TEPCo et endommagée par le tremblement de terre de 2007 fonctionnent.
L'industrie agro-alimentaire japonaise a été frappées par de nombreux scandales : du riz non consommable mis sur le marché, de la vande importée labellisée japonaise... La population n'a pas confiance dans le système de surveillance.
Articles de l'ACRO en ligne
pour comprendre la radioactivité :
- La radioactivité expliquée aux enfants (2011)
- Notions de base de radioactivité, fiche technique
- La contamination et l'irradiation, fiche technique
- Exposé sur la radioactivité et ses effets (pdf, 2011)
- Définition des zones contaminées en Biélorussie (1991) Plus de détails ici
et sur des évènements passés au Japon :
- A propos des falsifications de TEPCo dans le passé
- A propos de l'accident de Tokai-mura le 30 septembre 1999
- A propos du tremblement de terre de 2007 et de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa (juin 2008)
lundi 9 mai 2011, 19h30, heure française
Arco
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