Commentaire : Rôle d'une équipe d'experts de l'AIEA à Fukushima
Pour notre commentaire, nous avons rencontré Shun-ichi Tanaka, un ancien vice-président de la Commission japonaise de l'énergie atomique pour l'interroger au sujet de la visite au Japon par des spécialistes de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Radio Japon :
Tout d'abord, M. Tanaka, quels sont les objectifs visés par ce groupe d'experts de l'AIEA en ce moment au Japon ?
Shun-ichi Tanaka :
L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est très sérieux et personne ne peut nier qu'il ait provoqué une certaine contamination à l'échelle mondiale. Je pense que l'AIEA a dépêché ce groupe d'experts parce qu'elle a le devoir d'informer ses quelque 150 membres sur la gravité de la situation.
Je crains aussi que l'organisme international n'ait pas entière confiance dans la réponse et les annonces, faites par les autorités japonaises au sujet des accidents. Par exemple, quand des experts de l'AIEA sont venus au Japon en mars pour mesurer les niveaux de radiation, leurs valeurs étaient différentes de celles du gouvernement japonais et les deux parties étaient en désaccord sur la façon d'effectuer les relevés.
J'ai entendu dire aussi que, lorsqu'elle est allée le 4 avril au siège de l'AIEA à Vienne pour faire rapport sur la situation à Fukushima, une délégation du gouvernement japonais n'a pas du tout convaincu les interlocuteurs de l'Agence qui ont jugé les explications trop superficielles.
De plus, les autorités japonaises viennent juste d'annoncer - 2 mois après l'accident - qu'une fusion des barres de combustible s'est bel et bien produite au niveau des réacteurs 1, 2 et 3. Or, peu après l'accident déjà, la communauté internationale, et notamment les Etats-Unis et la France, avaient mentionné la possibilité d'un ou de plusieurs "meltdowns".
Je me demande si ces développements n'ont pas donné aux autres nations l'impression que le Japon manquait de sincérité. Je crois que le fait que le Japon n'ait pas fourni jusqu'ici des explications convaincantes à la communauté internationale est la raison principale de l'envoi de cette équipe d'experts par l'AIEA.
Radio Japon :
Comment le gouvernement japonais doit-il réagir face aux activités de l'AIEA sur le terrain ?
Shun-ichi Tanaka :
Au Japon, les spécialistes de la Commission de sûreté nucléaire sont en position de fournir toutes les explications appropriées aux autres pays. Mais depuis le début, ce sont des politiciens et des fonctionnaires de l'administration chargée du nucléaire qui ont distillé les informations. Bien que le Japon compte de nombreux spécialistes du nucléaire, il me semble que leurs compétences n'ont pas été mises à profit et, vu de l'extérieur du Japon, ce point doit sembler étrange.
Le gouvernement japonais affirme qu'il mettra sur pied une commission d'enquête, mais je pense que des investigations par des Japonais uniquement ne suffiront pas. De nombreux experts étrangers, et notamment de l'AIEA, doivent être invités à siéger dans cette commission. Il me semble que le seul moyen pour le Japon de regagner la confiance internationale, c'est de mener des enquêtes rigoureuses en accord avec la communauté internationale.
Radio Japon :
Vous venez d'entendre l'avis de Shun-ichi Tanaka, un ancien vice-président de la Commission japonaise de l'énergie atomique.
Radio Japon :
Tout d'abord, M. Tanaka, quels sont les objectifs visés par ce groupe d'experts de l'AIEA en ce moment au Japon ?
Shun-ichi Tanaka :
L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est très sérieux et personne ne peut nier qu'il ait provoqué une certaine contamination à l'échelle mondiale. Je pense que l'AIEA a dépêché ce groupe d'experts parce qu'elle a le devoir d'informer ses quelque 150 membres sur la gravité de la situation.
Je crains aussi que l'organisme international n'ait pas entière confiance dans la réponse et les annonces, faites par les autorités japonaises au sujet des accidents. Par exemple, quand des experts de l'AIEA sont venus au Japon en mars pour mesurer les niveaux de radiation, leurs valeurs étaient différentes de celles du gouvernement japonais et les deux parties étaient en désaccord sur la façon d'effectuer les relevés.
J'ai entendu dire aussi que, lorsqu'elle est allée le 4 avril au siège de l'AIEA à Vienne pour faire rapport sur la situation à Fukushima, une délégation du gouvernement japonais n'a pas du tout convaincu les interlocuteurs de l'Agence qui ont jugé les explications trop superficielles.
De plus, les autorités japonaises viennent juste d'annoncer - 2 mois après l'accident - qu'une fusion des barres de combustible s'est bel et bien produite au niveau des réacteurs 1, 2 et 3. Or, peu après l'accident déjà, la communauté internationale, et notamment les Etats-Unis et la France, avaient mentionné la possibilité d'un ou de plusieurs "meltdowns".
Je me demande si ces développements n'ont pas donné aux autres nations l'impression que le Japon manquait de sincérité. Je crois que le fait que le Japon n'ait pas fourni jusqu'ici des explications convaincantes à la communauté internationale est la raison principale de l'envoi de cette équipe d'experts par l'AIEA.
Radio Japon :
Comment le gouvernement japonais doit-il réagir face aux activités de l'AIEA sur le terrain ?
Shun-ichi Tanaka :
Au Japon, les spécialistes de la Commission de sûreté nucléaire sont en position de fournir toutes les explications appropriées aux autres pays. Mais depuis le début, ce sont des politiciens et des fonctionnaires de l'administration chargée du nucléaire qui ont distillé les informations. Bien que le Japon compte de nombreux spécialistes du nucléaire, il me semble que leurs compétences n'ont pas été mises à profit et, vu de l'extérieur du Japon, ce point doit sembler étrange.
Le gouvernement japonais affirme qu'il mettra sur pied une commission d'enquête, mais je pense que des investigations par des Japonais uniquement ne suffiront pas. De nombreux experts étrangers, et notamment de l'AIEA, doivent être invités à siéger dans cette commission. Il me semble que le seul moyen pour le Japon de regagner la confiance internationale, c'est de mener des enquêtes rigoureuses en accord avec la communauté internationale.
Radio Japon :
Vous venez d'entendre l'avis de Shun-ichi Tanaka, un ancien vice-président de la Commission japonaise de l'énergie atomique.
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